Scellée dans les flammes

Chapitre 2 : Chapitre un - Rendez-vous lointain

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 21:25

        Au plus profond de l'espace, dans le système de Stellinor, un événement que décriront plus tard les générations futures se préparait. Surgissant de la nébuleuse de Stellie 213, un vaisseau menaçant s'avança dans l'étendue sidérale. A la lumière du soleil Stallus prime, nous pouvions voir désormais le nom de ce navire : Desperado. Celui qui le commande était connu dans tout l'univers comme Cap'tan Desperado. Ce nom suffisait à inspirer le respect de ses pairs et la crainte de ses ennemis. Au détour de la ceinture d'astéroïdes, apparut alors un autre vaisseau de l'espace. Aussi inquiétant que le premier, arborant des dents de requin sur le devant de l'appareil, ce navire n'est pas inconnu. Il s'agissait du redoutable "Eclair du Soir", commandé par le capitaine Allié inconnu. Ce vaisseau légendaire dissuadait les assaillants à sa seule vue. Ces deux géants de l'univers se retrouveraient bientôt à portée de leurs armes respectives...

       Et les voici tous deux à portée d'armes respectives. La Dark Light, navette médiatrice du Desperado, encadrée d'un escadron des Foudres Noires, s'approcha de l'Eclair du Soir. A bord, Cap'tan Desperado en personne. De son côté, le capitaine Allié inconnu ouvrit largement le sas de la piste de visite officielle. La Dark Light se pose, et en sortirent Cap'tan Desperado et la première officier, Clio. Après quelques saluts, les deux capitaines se mettent à discuter, et visiblement n'étaient pas d'accord. Les voix s'élèvent... coups de poings, claquements de portes, la Dark Light repart, toujours escortée par l'escadron des Foudres Noires. A son bord, le Cap'tan Desperado était furieux. Son oeil est orné d'un superbe coquard. Il se réjouissait intérieurement d'avoir pu en faire de même avec l’œil de l'Allié inconnu. Dans le silence de l'espace, l'atmosphère est tendue à son maximum. L'escadre et la Dark Light rejoignirent le bord du Desperado. Une énergie se fit grandissante de son côté, elle provenait de ses puissants réacteurs. Il commença à se mettre en position d'attaque...

      A bord de L'Eclair du Soir, le capitaine se faisait soigner par son second Harlocka. L'entrevue avec Cap'tan n'a abouti à rien. La sirène retentit annonçant à l'équipage de rejoindre les postes de combat. Toutes les batteries furent déployées et tournées dans la direction du Desperado. Les boucliers sont chargés et le dispositif de camouflage se mit en place... Soudain l'alarme retentit dans l'appareil : des intrus à bord ! ! Le perfide Cap'tan Desperado avait laissé un commando-suicide sur le vaisseau aux dents de requin. Cet incident, qui aurait pu s'avérer désastreux fut réglé avec la capture du commando par les droïdes de défense. Devant cette traîtrise, Allié inconnu informe son adversaire que le combat est désormais inévitable. Pedro, l'enjeu de ce combat, se trouve-t-il à bord de L'Eclair du Soir ? Cette question torture Cap'tan Desperado, car il ne peut, malgré tout, risquer de voir son vaisseau détruit ou pire encore, celui d'Allié inconnu. Ces deux hommes, qu'autrefois presque tout réunissait, se préparaient désormais à s'affronter...

        Les sirènes retentirent à nouveau à travers les ponts de l'Eclair du Soir : le Desperado venait de lâcher ses redoutables torpilleurs, les Epaulards. Mais l'Allié inconnu resta de glace, contemplant le spectacle : à peine les torpilles avaient-elles été lâchées qu'elles explosaient, réduisant les Epaulards à néant, ainsi que trois chasseurs des Foudres Noires. A son poste de commandement, Cap'tan Desperado fulminait. Puisqu'à tout bon traître correspond une parfaite ordure, il décida de prendre en main les opérations. Rappelant les Foudres Noires, il enclencha les camoufleurs thermiques et les brouilleurs radars, puis il envoya un message à l'Eclair du Soir, avant de disparaître dans un grand flash blanc. Il l'invitait à poursuivre le combat dans le champ d'astéroïdes. L'Allié inconnu tressaillit. Il savait le Desperado quasi invincible dans son terrain de prédilection, où les détecteurs d'énergie et les radars étaient inutilisables, mais accepta le défi, et dirigea l'Eclair du Soir vers les menaçants astéroïdes. A peine fut-il arrivé qu'il tomba sur une balise de transmission. Il l'activa, et la voix du Cap'tan Desperado lui annonça que quelques vagabombes traînaient dans les parages. L'Allié inconnu ne se laissa pas démonter, et redoubla de vigilance, mais cela n'empêcha pas une vagabombe d'exploser à la proue de son vaisseau, gommant les motifs en forme de dents de requin en un ignoble rictus. Soudain, dans un flash lumineux, un petit vaisseau d'un blanc éclatant fit son apparition. Il s'agissait de l'Océan, allié incontesté du Desperado. Il resta là, sans bouger, observant l'Eclair du Soir dans ses manœuvres. Ce dernier pointa ses canons vers l'Océan, mais à peine eut-il tiré qu'un flash aveugla la passerelle de commandement. L'Océan quittait les lieux en laissant sa signature.

       De son côté, le Cap'tan Desperado riait sous cape. Camouflages thermiques activés, moteurs coupés, il dérivait doucement au-dessus de l'Eclair du soir.

- Kuurliak, tu peux y aller !

        Au même instant, le KaD Kuurlia apparaissait à quelques dizaines de mètres de l'Eclair du Soir. Cette fois-ci la réaction fut immédiate : il fit pivoter ses canons et pilonna le petit vaisseau. Mais ce dernier ne se laissait pas faire, et, plus agile, il esquivait les coups.

      L'Allié inconnu commençait à comprendre pourquoi on l'appelait le Karoujol : il se déplaçait de la même façon imprévisible que le petit poisson. Puis, le KaD Kuurlia s'en fut, laissant l'équipage de l'Eclair du Soir à bout de nerfs. Un message lui parvint des officiers chargés de la détection : une forte énergie, peu naturelle, émanait depuis peu au-dessus d'eux. Braquant les détecteurs optiques au-dessus du vaisseau, l'Allié inconnu, médusé, aperçut ce que personne ne pouvait se vanter d'avoir vu de face : le Pistoléro, le surpuissant canon à particule du Desperado, était braqué sur lui, et commençait à scintiller, signal qu'il allait bientôt tirer. Dans la tête de l'Allié inconnu, ça cogitait sérieusement. Il ne lui restait que peu de temps, et trois solutions s'offraient à lui : mourir, solution inacceptable, attaquer le canon avant qu'il ne tire, solution impossible, faute de temps, ou alors la fuite, solution dégradante, mais la seule qui lui permettait d'éviter le terrible tir...

       Face à ce danger mortel, L'Eclair du Soir tire des salves sur les astéroïdes les plus proches faisant virevolter en tous sens des milliers de débris de différentes tailles. Un danger que ne pouvait pas ignorer le Desperado. En même temps, il expulsa une trentaine de mines antimatière. Quand le rayon mortel touchera les mines, elles exploseront annulant l'effet dévastateur du rayon, laissant passer éventuellement une partie mais encaissable par les boucliers. En revanche, l'onde de choc provoquée par les mines risque fort de causer des dommages importants aux deux vaisseaux. Allié sourit intérieurement, pensant avoir mis le Capt'an dans l'embarras.

      Cap'tan Desperado rigola doucement. Il reconnaissait bien là une manœuvre désespérée, et qui était aussi dangereuse pour lui que pour son adversaire. Aussi décida-t-il de le satisfaire. Le Pistolero cessa de scintiller. De son côté, Allié inconnu fut soulagé. Mais il restait un gros problème : comment se débarrasser de tous ces obstacles ? Au moment même où il se posait cette question, une activité énergétique reprit sur le Desperado : il envoyait des torpilles pour nettoyer le terrain. Allié inconnu frémit : la puissance de la torpille combinée à celle des mines serait dévastatrice... La torpille se faufila à travers mines et débris, et explosa en une immense sphère bleu glace : c'était une torpille Harpon 2H, les fameuses torpilles à charges désintégrantes, qui ne provoquaient pas d'onde de choc. Le terrain était maintenant dégagé, et le Pistoléro scintillait à nouveau. L'Allié inconnu blêmit... Le Pistoléro fit feu, et en un éclair les ordres de l'Allié inconnu jaillirent :

- Concentrez toute l'énergie des boucliers à la poupe ! Larguez les leurres actifs et les sondes boucliers ! que tous les canons tirent en même temps sur le flux de particule !

       Aussitôt dit, aussitôt fait. Cependant, le tir cumulé de tous les canons de l'Eclair du Soir, au lieu de freiner et réduire l'intensité du flux de particule, ne fit que le dévier légèrement, et le vaisseau fut durement frappé, y laissant la quasi-totalité de ses boucliers. Plus de boucliers ! S'il dérivait l'énergie des réacteurs, il serait immobilisé et à la merci d'un nouveau tir, et s'il dérivait celle de l'armement, il ne pourrait plus se défendre contre une éventuelle attaque... Que faire ? Soudain, il se souvint du point faible du Pistoléro : sa trop grande consommation en énergie. Il ne pouvait plus tirer. Aussi décida-t-il de dériver toute l'énergie des réacteurs vers les boucliers ...

        Cette manœuvre permit aux chasseurs furtifs de "L'Eclair du Soir" de sortir. Toutes les batteries du vaisseau furent alors tournées vers le "Desperado".

- FEU !

         Les tirs groupés touchèrent le Pistoléro et entamèrent sérieusement l'écran de protection. Les chasseurs, toujours invisibles, attendirent le tir des tourelles puis vinrent disposer un filet énergétique de défense autour de L'Eclair du Soir. Ce dernier poussa alors ses réacteurs au maximum se privant ainsi de ses boucliers. Mais la protection du filet permit au vaisseau de sortir du champ d'astéroïdes et de se mettre temporairement à l'abri hors de portée du Desperado. Allié inconnu en profita pour embrasser son amour de toujours, Harlocka.

         Le Deperado avait été touché, mais moins durement que le Cap'tan ne l'avait pensé. Les leurres actifs du Pistoléro avaient été efficaces, et il était encore opérationnel, quoique réduit aux deux tiers de sa puissance. Le Cap'tan demanda un rapport des dégâts, et fut rassuré : le noyau avait été protégé des ondes de choc, et les seuls dégâts importants concernaient le bouclier frontal... Mais un message de l'Océan lui fit perdre son sourire : les flottes de guerre de la République l'attendaient à la sortie du champ d'astéroïdes, et l'Eclair du Soir était tombé dessus, et ne pouvait pas s'échapper de la nacelle...

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