Scellée dans les flammes

Chapitre 4 : Chapitre trois - Les dernières cartes

Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/08/2009 17:25

      Les restes épars des flottilles présentes au début du combat se rassemblèrent mais le nombre des vaisseaux ne leur donnait plus l'avantage. Les vaisseaux pirates étaient maintenant plus puissants même s'il restait un vaisseau amiral et un autre en piteux état. Allié proposa au Cap'tan que L'Eclair du Soir poursuive le fuyard endommagé pour l'achever. En effet le vaisseau d'Allié ne résisterait pas longtemps au feu du vaisseau amiral encore intact. L'issue du combat ne se fera plus attendre...

       Le Cap'tan ne lui répondit pas : l'onde de l'explosion du vaisseau mère républicain avait coupé toute énergie à bord, et en mode U.H., il l'avait reçue comme une formidable décharge électrique. Pendant ces quelques instants d'inertie, le vaisseau mère intact avait réorienté ses canons et tirait presque coup sur coup sur le Desperado. A cette vue, le Kuurlia Neogesis et le Phénix d'Or, pourtant touchés, chargèrent leurs canons à particule et les vidèrent sur le vaisseau républicain, celui-ci fut très durement touché mais continuait à tirer sur le vaisseau pirate. L'Allié inconnu, se sentant coupable, intervint en lâchant une salve de torpille, mais le Républicain fit de même en direction du Desperado juste avant d'exploser... Les torpilles fonçaient droit sur le vaisseau, mais heureusement, l'énergie fut relancée à temps, et de toute la puissance de ses réacteurs, le Desperado fila droit devant lui, percutant de plein fouet une frégate républicaine. Sous la puissance du bélier, cette dernière se disloqua, et le Desperado n'en souffrit pas trop. Cependant il était très durement touché et n'était plus qu'à soixante pour cent de ses capacités initiales. De plus le Cap'tan était encore sous le choc provoqué par la décharge électrique, et avait du mal à contrôler son vaisseau...

       Le reste des flottes républicaines se resserrèrent autour des quatre pirates pour les achever, et, dans leur état, ni le Desperado ni l'Eclair du Soir ne pourraient mener bataille efficacement. Le Phénix d'Or proposa une couverture pour un repli des deux vaisseaux, mais le Cap'tan refusa. Armant le Pistoléro, il fit feu sur un vaisseau, mais le canon n'était plus aussi puissant qu'avant, et le vaisseau visé ne perdit que ses boucliers. En voyant cela, le Cap'tan réfléchit, l'espace de quelques secondes, et accepta la proposition du Phénix d'Or. Les deux vaisseaux se replièrent tandis que le Phénix d'Or et le Kuurlia Neogesis les couvraient. Ils atteignirent leur point de passage spatio-temporel, et le Kuurlia partit en premier. Mais au moment où l'Eclair du Soir allait s'en aller, deux torpilleurs camouflés apparurent et lâchèrent leurs torpilles sur ses moteurs. Si elles atteignaient leur but, c'en était fini du vaisseau et de son équipage. Les escadres étaient trop loin pour intervenir, et elles étaient dans un angle mort des canons. L'Allié inconnu les regarda et se vit déjà rejoindre son père... Mais en un éclair, tel Partogan envers le Néogesis, le Desperado se propulsa à pleine vitesse, faisant sauter deux turbines dans l'action, et reçut les six torpilles de plein fouet. Gerbes de flammes, gerbes de lumière : tels des feux d'artifices, les capsules de sauvetage étaient expulsées du vaisseau, passant presque immédiatement en hyperespace pour se mettre à l'abri. Le vaisseau explosa au moment où la dernière capsule fut expulsée. Une vie pour une vie. L'Allié avait sauvé le Phénix d'Or et son équipage, le Cap'tan lui sauvait la vie à son tour. Le commandant du Phénix d'Or ordonna à l'Allié de passer le point spatio-temporel, puis il le franchit à son tour. De l'autre côté le Kuurlia Neogésis et l'Océan les attendaient.

- C'est impossible ! s'écria Allié. Le Desperado a été détruit !


      A cet instant, le sang d'Allié ne fit qu'un tour. Il envoya un message général disant de retourner sur le lieu du combat pour venger la destruction du Desperado. En même temps, il demanda si Cap'tan était ici, l'invitant à son bord pour le combat final.

- L'alliance de tous nos vaisseaux, viendra à bout des Républicains ! En ce moment "ils" doivent se replier, pensant nous avoir mis en fuite. Nous allons retourner là- bas et ouvrir le feu tous ensemble ! déclara Allié inconnu.

       De tous les équipages tombaient des réponses :


- L'univers est désormais trop petit pour la République et nous !

- On y va tous !

- A l'abordage !

- Quand tout ceci sera fini, l'univers saura que le Desperado est et restera le symbole de l'honneur des grands capitaines de l'espace, conclut Allié.

      Tous les chasseurs des escadrilles pirates partirent à chaque point d'hyperespace que les capsules de sauvetage transmettaient, et revinrent avec ces dernières. Elles furent toutes ramenées à bord de l'Eclair du Soir et ouvertes une à une. La quasi-totalité de l'équipage s'y trouvait, et dans la dernière capsule, ils découvrirent la deuxième officier du Desperado, Clio, qui pleurait. Elle était dans la dernière capsule à avoir quitté le vaisseau, juste avant qu'il n'explose. Le Cap'tan Desperado était resté à bord, et avait péri avec son vaisseau. C'était une douleur immense dans tous les cœurs. En moins de dix minutes, grâce à l'aide de l'équipage du Desperado, les quatre vaisseaux étaient à nouveau prêts pour le combat, et retournèrent au champ de bataille, bien qu'ils furent persuadés que les Républicains étaient déjà partis. Au moment où ils arrivèrent, ils furent accueillis par l'explosion d'un bâtiment de la République. Le chasseur qui en était responsable virevolta, évitant les coups de quatre autres bâtiments, et poussant ses moteurs à plein régime, se rua sur l'un d'eux, lâchant coup sur coup sur tous ses points faibles. Il bougeait encore plus fluidement que Hentera et visait plus juste que Partogan. Le bâtiment d'escorte vola en éclats, et le chasseur se rua sur un autre. Des messages fusèrent des quatre vaisseaux pirates, demandant si un appareil manquait à l'appel. Les réponses furent négatives. Un tir toucha le Phénix d'Or : les Républicains revenaient à l'assaut. Les quatre vaisseaux se mirent en position de défense, en attendant de larguer leurs chasseurs et de riposter, et pendant qu'ils manœuvraient, le chasseur passa telle une flèche d'or entre eux, montant à l'assaut... Kuurliak, la capitaine du Kuurlia Neogesis, hurla de joie : elle reconnaissait là la signature d'un des vaisseaux hybrides prototypes qu'elle avait mis au point il y a fort longtemps, et que le Cap'tan avait conservé. Elle lança un message au chasseur, qui répondit sur l'instant. C'était Teohucan, l'II du Desperado, qui avait pris le contrôle de ce chasseur et s'était expulsé par l'arrière au moment de l'explosion. Elle lui demanda si le Cap'tan Desperado s'en était tiré, et il partit dans un rire... Il lui fit remarquer que depuis leur arrivée, deux vaisseaux lourds avaient été détruits, et que lui, il se contentait de se débarrasser des petites escortes. Effectivement, en arrivant à portée de détecteur optique, les vaisseaux pirates virent que d'autres explosaient, et qu'une gerbe d'or se faufilait entre les explosions. Ils lancèrent un message en sa direction, et au bout de quelques instants, reçurent une réponse...

- Buenas Tardes compadres ! Vous en avez mis du temps à revenir !
- Cap'tan, c'est bien toi ?
- Qu'est-ce que vous croyez ? Qu'on se débarrasse de moi aussi facilement ? C'est mal me connaître !

       C'est alors qu'une puissante distorsion magnétique brouilla les communications quelques instants. Elles se remirent en route, et une voix grave et profonde retentit.

- Carail ! Dans quelle merdier t'es-tu encore fourvoyé, chiquito !
- Ah ! te voilà enfin ! Mais t'as pris tout ton temps pour venir, fainéant!
- Cap'tan, c'est quoi ce bazar ?
- Bon, sors de ton camouflage amigo, ils commencent à s'inquiéter.         Une deuxième vague magnétique brouilla les communications, et un vaisseau titanesque apparut...
 

 

- Compadres, je vous présente une vieille connaissance : mon meilleur ennemi, le Cap'tan du Galactic Bucanner !

       Le titanesque vaisseau totalement inconnu se mit dans l'axe du rayonnement solaire, et apparut de toute sa puissance aux yeux de tous. Soudain, l'Allié inconnu reconnut les formes et les détails du vaisseau, il s'agissait d'une technologie Gohond'Ara !... La confusion chez les Républicains était totale. Entre les attaques de Cap'tan et l'apparition de l'énorme vaisseau, la République hésitait dans les décisions et signait, du même coup, la destruction de la plupart de ses vaisseaux ! L'Eclair du Soir, Le Phénix, l'Océan et tous les autres ouvrirent le feu sur toutes les cibles !

        Le commandant républicain envoya des s.o.s. vers sa base, mais ses communications étaient si mauvaises qu'il n'osait même plus espérer des renforts. En levant les yeux, il vit les visages pétrifiés de ses hommes et, sur le grand écran, les vaisseaux pirates arrivant vers lui. Les quatre vaisseaux pirate allaient le percuter de plein fouet, mais au dernier moment, ils s'écartèrent, empalant des vaisseaux de moindre taille aux alentours. Un voyant rouge clignota dans tout le vaisseau. Le temps de faire pivoter les caméras vers le danger, le vaisseau explosa, littéralement désarticulé et décarcassé par le vaisseau géant. Au même instant, une flopée de chasseurs sortit de ses soutes : les grouillants et désordonnés mais costauds chasseurs de l'escadre Tempête Stellaire. Ils montèrent à l'assaut des Républicains, visant chacun un point sensible de chaque vaisseau. Le résultat ne se fit pas attendre : les mitrailleurs à impulsion crachèrent leur venin, les vaisseaux républicains explosèrent par vagues entières. Une fois leur travail achevé, ils revinrent à leur base, et le commandant s'adressa de nouveau au Cap'tan Desperado...

- Je suppose que je peux considérer ma dette payée.
- Tu supposes excellemment bien, mon cher. Tu m'as rendu une fière chandelle. Allez, Hasta Siempre Compadre. Que viva la révolucion !
- Que viva la révolucion! Hasta luego chiquito.

       Sur ce, le vaisseau disparut dans une grande vague magnétique. Le chasseur du Cap'tan et celui de Téohuacan se posèrent à bord de l'Eclair du Soir, et furent accueillis plus que chaleureusement par les hommes du Desperado et Clio. Kuurliak envoya au Cap'tan Desperado un message : elle avait déjà pris contact avec Universe Mother, et un autre Desperado, identique à l'ancien, était en construction. Puis, à la demande de tous, il raconta comment il avait réussi à quitter le vaisseau en perdition. La salle de l'U.H. était très loin du pont d'envol, mais collée à la soute des prototypes, des "souvenirs" d'un temps qu'il considérait comme des beaux jours... A peine la dernière capsule éjectée, Teohucan l'avait électro-propulsé jusqu'à la soute en question, et à peine entré dans l'un des vaisseaux, le tunnel d'accès avait sauté, permettant leur fuite. Il partit en tête, Teohucan le suivant d'une microseconde... Maintenant, un problème se soulevait... Un problème sérieux...

- Oui, c'est plus que sérieux... Comment va-t-on se nommer maintenant ? Les cavaliers de l'Apocalypse étaient quatre... Pas cinq. 

       Le sang de l'Allié inconnu ne fit qu'un tour. Faire partie des cavaliers de l'Apocalypse... Allié inconnu avança vers Cap'tan. Un lourd silence tomba. Les deux hommes se regardèrent. Leurs équipages respectifs regardaient la scène sans trop quoi faire ni penser. Allié brisa le silence :

- Je crois que nous sommes plus efficaces comme alliés que comme ennemis. La liberté est essentielle pour moi, aussi, je laisserai Pedro décider de son sort. La perte du Desperado est regrettable et sans notre duel, il aurait survécu au combat. Aussi, je propose de rejoindre les cavaliers de l'Apocalypse. Je conserverai mes objectifs et notre quête, mais je vous soutiendrai dans les combats. Appelez- nous quand le besoin s'en fait sentir.

       Allié et Cap'tan esquissèrent un sourire. Les deux hommes se serrèrent la main et à cet instant, une ovation monta des hommes et femmes rassemblés ! Allié proposa de secourir les Républicains dans leurs capsules et de les laisser sur une planète de leur choix, car la miséricorde est une des grandes qualités du capitaine. Ceci fait, un festin sera donné en l'honneur de la victoire, des hommes tombés et de l'amitié, scellée dans les flammes...

 

Laisser un commentaire ?