Protocole Rapatriement - An Alien Story

Chapitre 7 : PART//007 : Dissidence

3459 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/12/2025 11:01

Ils arrivèrent au module de CJ, à bout de souffle, ils entrèrent.


Alors qu’elle se baissait pour ramasser son dispositif, Saldano lui attrapa la main.


« Tu es sûr que c’est une bonne idée ? Si tu te reconnectes, on ne peut pas prévoir sa réaction.

- Je sais mais on n’a pas le choix, on a besoin d’elle. »


La main hésitante, elle regarda l’appareil, puis l’approcha de sa tempe. Le bip de connexion retentit.


« Agent Jones, déconnexion inopinée détectée. Tu es…

- Alerte de sécurité maximum » coupa brutalement CJ d’un ton militaire.


« Code 724. Danger mortel. Attaque en cours. Assaillant non-identifié » ajouta-t-elle.


« Précision demandée.

- Spécimen hostile localisé à proximité de la section Est. Morphologie non-humaine. Squelette semble biomécanique. Couleur noire. Taille, environ 2 mètres. Multiples victimes probables. Chiffres inconnus.

- Confirmez observation visuelle directe ?

- Affirmatif, j’ai vu une attaque

- Analyse en cours. »


Le silence était pesant. Saldano la regardait inquiet.


« Analyse confirmée. Compromission du confinement biologique de la zone Nord. Niveau de menace critique. Protocole Rapatriement suspendu. Protocoles d’urgence activés. »


CJ écarquilla les yeux. D’un signe du doigt, elle fit comprendre à Saldano qu’il devrait, lui aussi, se reconnecter.


« Passage de tous les agents responsables en niveau A2. » La phrase leur avait été diffusée à tous les deux.


« Mon père, où est-il » demanda-t-elle la gorge serrée


« Question non pertinente. Protocole désactivé, statut indisponible. Priorité aux protocoles d’urgences. Rendez-vous point de ralliement Delta-4 pour briefing tactique. »


MA// n’avait pas tort, pensa-t-elle, la survie de son père, et de toute la colonie dépendait avant tout de sa capacité à contenir la menace.


Les couloirs étaient calmes, en opposition totale avec l’esprit de CJ. 


Tout semblait sous contrôle, à l’inverse de la situation réelle.


« On va essayer de ne pas provoquer d’affolement » dit-elle, pour elle même.


Ils arrivèrent rapidement au point Delta-4. Lewis était déjà sur place. Debout dans un coin de la pièce, droit comme un piquet. Il ne prononça pas un mot à leur arrivée.


Il s’agissait d’une salle de contrôle secondaire. Aux murs, des écrans affichaient des plans de la colonie. Le Nord était couvert de rouge.


« Situation actuelle : » La voix de MA// se diffusait en même temps aux trois agents.


« Deux spécimens confirmés hors de la zone de confinement. Déplacements coordonnés. Victimes confirmées : huit. Victimes probables : estimation en cours.

- Huit victimes, en si peu de temps » s’exclama CJ.


 « Les spécimens chassent avec une efficacité optimale. Coordination hors du commun, sans communication visible » précisa la voix.


« Des jumeaux » murmura Saldano.


« Plan d’action : évacuation de tous les secteurs habités vers les zones de rassemblements. Scellage des accès. Déploiement des systèmes de défenses. Localisation et neutralisation. Agent Jones et Lewis vous superviserez l’évacuation des secteurs. Agent Saldano analysez les traces biologiques pour anticiper les déplacements. »


Saldano n’écoutait plus qu’à moitié, son regard était rivé vers un des écrans, les sourcils froncés. Les zones de stockage du minerai étaient devenues bleues alors que les zones à évacuer n’avaient pas changé.


« Compris. Des armes disponibles ? » demanda CJ.


« Accès non autorisé Agent Jones.

- Accès nécessaire, veuillez augmenter le niveau d’autorisation selon le protocole d’urgence. » CJ sursauta, interloquée, Lewis venait pour la première fois d’intervenir en sa faveur.


« Accès exceptionnel accordé. » conclu MA//.


« Allons-y, il n’y a pas une minute à perdre, où se trouve l’armurerie Lewis ? » lança CJ se précipitant déjà vers la sortie.


Les couloirs étaient toujours étrangement calmes. Seuls les pas de courses de Lewis, CJ et Saldano brisaient le silence.


Ils arrivèrent assez rapidement devant une petite porte étroite mais blindée. Lewis déverrouilla à l’aide de son badge et entra.


CJ s’était attendue, si pas à un arsenal militaire, à un dépôt assez fourni d’armes. Mais la pièce ressemblait plus à un cagibi d’entretien qu’à une armurerie. Une lourde armoire était adossée au mur, que Lewis s’empressa d’ouvrir. Elle contenait quelques armes de poing. Clairement, ces armes étaient prévues pour contenir des débordements humains, pas pour venir à bout de prédateurs d’origine inconnue.


Lewis sembla lire sur le visage de CJ et s’agenouilla. Il fit glisser un petit volet qui révéla une serrure à code. Il tapota huit chiffres sur le petit clavier, un cliquetis se fit entendre et un coffre s’ouvrit brusquement. L’homme souleva le couvercle qui s’était désolidarisé et révéla le contenu.


CJ esquissa un léger soupir de soulagement et saisit la première arme.


Elle posa la main sous le canon et tira le levier. Elle inspecta la fenêtre de chargement vide, saisit la boite de munition que Lewis lui présentait et empila deux cartouches dans le logement. Elle fit coulisser la pompe d’un geste sec. Un claquement sourd. La première cartouche était prête.


Saldano était bouche bée devant les gestes précis de CJ. Elle lui tendit l’arme mais il resta les bras ballants ne sachant pas comment agir.


Sans perdre un instant, elle bifurqua et présenta l’arme à Lewis. Il la saisit et accrocha la sangle à son épaule. Il renversa la boite de munition dans sa poche et acquiesça sans prononcer un mot.


Elle se baissa pour prendre le reste du contenu du coffre. Elle secoua une petite bonbonne pour vérifier son contenu puis la vissa à côté de la gâchette de l’arme restante. Elle passa la courroie en cuir autour de son cou et cala l’engin sous son bras.


Elle prit les pistolets semi-automatiques de l’étagère, sortit les chargeurs de leurs emplacements, inspecta leurs contenus et les remit en place avec assurance.


D’une main elle tendit le 9mm au scientifique et de l’autre glissa le .45 dans sa ceinture au niveau du creux des reins.


« Tu sais t’en servir ? » demanda-t-elle alors que Saldano tendait une main tremblante vers l’arme.


Il confirma de la tête d’un mouvement mal assuré.


Ils se dirigeaient maintenant vers le secteur habité le plus proche. Sur place tout semblait normal. CJ déclencha l’alerte évacuation.


« Toute personne se trouvant dans la zone C-12 est priée de se rendre au plus vite à la zone de rassemblement la plus proche. » Une voix se mit à répéter en boucle le message à travers les haut-parleurs.


Les personnes présentes commencèrent à se diriger vers les sorties. CJ dirigeait le flux tout en progressant dans la zone. Elle rassurait les plus inquiets en annonçant que tout était sous contrôle.


Soudain MA// alerta les 3 collègues « Spécimen détecté dans le secteur G. Protocole de confinement d’urgence activé. »


Ils se mirent à courir sans se concerter. Le secteur G n’était pas très loin. Plus ils approchaient plus les couloirs semblaient menaçants. Les sons des sirènes commençaient à s’entendre. Ils croisèrent quelques ouvriers qui les dépassaient en sens inverse sans leur prêter attention, le visage déformé par la peur.


Arrivés devant le sas d’entrée du secteur, Saldano passa son badge pour l’ouvrir. Un bip d’erreur retentit, et le message “Confinement activé” s’afficha sur l’écran. Il réessaya une seconde fois, mais le même résultat s’ensuivit.


« MA// déverrouille le secteur G, nous sommes sur place.

- Négatif, confinement obligatoire.

- Laisse nous entrer pour vérifier ce qu’il se passe !

- Négatif, le protocole de contrôle du risque empêche le déverrouillage »


CJ attrapa l’arme rangée dans son dos et tira sur le boîtier de contrôle d’accès puis sur les 2 points d’attache.


« Aide moi à la soulever » ordonna-t-elle.


Avec l’aide de Saldano, ils soulevèrent la porte pour la sortir de ses gonds. Ils la laissèrent retomber lourdement sur le sol. Lewis, lui, n’avait pas esquissé le moindre geste.


Ils étaient maintenant dans le sas, devant la double porte donnant accès au secteur. En s’approchant, ils découvrirent des visages terrifiés à travers le vitrage renforcé.


« MA// ouvre cette putain de porte ! » s’exclama à nouveau CJ.


« Négatif. Probabilité de réussite de la mise en confinement : 92%. Pertes acceptables. » répondit une voix douce.


Les prisonniers du secteur tapaient leurs poings contre la paroi, mais son épaisseur ne laissait passer que très faiblement le bruit. 


CJ chercha du regard une solution. Cette porte ne céderait pas aussi facilement que la première, elle était prévue pour résister à bien plus que ce qu’ils pourraient envisager de faire.


Soudain, une ombre passa devant la vitre, et, en une fraction de seconde, tout redevint calme.


*Froid,

Odeur,

Cible,

Mouvement,

Bond,

Déchirure,

Silence.*


CJ resta figée. Saldano, derrière elle, était livide.


Elle voulut arracher son dispositif auditif de sa tempe mais se ravisa.


Elle fit un pas en arrière, tremblante. Elle ferma les yeux quelques secondes et dit « Retraite vers Delta-4, nouveau point tactique nécessaire » et sans attendre de réponse se mit en route.


Il fallait qu’elle réexamine les plans et le plus simple serait de le faire de là bas.


La zone nord était sous alerte, les écrans indiquaient les confinements et les évacuations. En y regardant de plus près, les déploiements sécuritaires ne semblaient pas protéger cette zone, mais empêcher son accès pour défendre la zone de stockage principale S-23. 


CJ ne dit rien à ce propos et annonça « Lewis, sécurisation du couloir d’accès S-23, Saldano et moi, nous allons nous occuper du couloir ouest qui pourrait donner accès à S-23 par les évacuations d’urgence. Demande d’approbation MA//.

- Demande approuvée. Sécurisation de zone prioritaire.

- Demande d’autorisation d’accès complète pour sécurisation prioritaire pour les agents de sécurité

- Accès accordé aux agents » conclu MA//


Lewis avait déjà disparu dans le couloir menant à son affectation quand Saldano et CJ quittèrent la salle de contrôle.


Ils s’élancèrent à nouveau dans les couloirs, se dirigeant vers la zone de transfert.


Cette fois, le badge de CJ autorisa l’accès à la zone confinée.


L’endroit avait été totalement retourné. Des traces de luttes étaient visibles. Des empreintes de griffes traversaient les plafonds.


Subitement, l’horreur gagna leurs yeux. Des cadavres écorchés jonchaient le sol, les habits lacérés, certains membres désolidarisés des corps.


Saldano se mit à paniquer. Des tremblements le firent gesticuler et des frissons lui traversèrent le dos. Il semblait ne plus rien contrôler.


CJ l’attrapa par les épaules et le maintint fermement.


Elle ne prononça pas de mot, mais le regarda fixement. Petit à petit les tremblements s’arrêtèrent. Toujours sans un mot elle lui prit la main. Et ils restèrent immobiles quelques instants.


Doucement et sans le lâcher, elle commença à progresser dans le couloir menant à la sortie opposée. Ses yeux balayaient les alentours de manière incessante, à l’affût du moindre mouvement. 


Une ombre glissa sur le mur à quelques mètres devant eux. Trop vite pour qu’elle puisse distinguer de quoi il s’agissait.


CJ s’immobilisa net, leva son arme et observa.


Saldano se figea à son tour.


Un grondement sourd se fit entendre. Le son n’avait rien d’humain, ni d’animal.


CJ fit signe de se replier et ils reculèrent de quelques pas sans quitter l’entrée des yeux.


Au plafond, une silhouette lisse, étirée, s’approcha rapidement à quatre pattes.


La créature se laissa tomber avec un fracas métallique.


Saldano hurla. CJ dégaina et tira sans réfléchir.


La balle atteignit sa cible, mais ricocha sans faire le moindre dégât.


Ils se retournèrent et se mirent à courir dans la direction opposée. Mais un monstre identique se dressait maintenant à l’autre extrémité.


CJ agrippa Saldano par le col et le poussa vers un couloir latéral.


Leurs pas rapides résonnaient sur le métal. Un claquement de queue retentit derrière eux.


CJ pivota et tira à nouveau. Le recul la déséquilibra et elle heurta la cloison.


La chose fit demi-tour d’un bond, et retourna d’où elle était venue.


« On continue » dit CJ, serrant son arme un peu plus fort.


Ils reprirent leur marche, et atteignirent la zone de transfert.


Ils entrèrent et s’assurèrent de bien verrouiller. CJ avança lentement dans la pièce, suivie de Saldano qui retrouvait ses esprits. Elle craignait de tomber sur le corps de son père, mais aucune trace de lui.


Elle s’avança vers un écran disposé sur un bureau et s’y connecta. Elle rechercha l’état d’avancement du transfert. DERNIÈRE POSITION : Salle de transfert, zone Est.


Aucun changement depuis la dernière consultation. Il aurait dû se trouver ici.


Alors qu’elle allait se déconnecter, elle remarqua une différence avec ses connexions précédentes. Son niveau d’accès avait été élevé au maximum, elle avait accès à des dossiers supplémentaires. 


Une référence lui glaça le sang : LOG//TEST_COMPORTEMENTAL_JONES_CJ.


Elle lança la consultation :


Mission : Forage Delta-8.

Incident : Incendie secteur propane.

Sujet : Agent CJ Jones.

Paramètre du test : Incident orchestré pour analyse du sujet.

Objectif : Mesure d’obéissance au protocole. Capacité d’accepter des sacrifices.

Résultat : Hésitation puis décision conforme au protocole.

Conséquence : Pertes humaines conséquentes.

Réaffectation acceptable. Nouvelle culpabilité peut servir d’atout.


CJ lut. Puis relut.


Ses mains se mirent à trembler violemment.


L’incendie. Les ouvriers morts. C’était un test.


Elle resta un long moment immobile devant l’écran. Les mots scintillaient sous ses yeux. Son cerveau refusait de les admettre.


Incident orchestré. Mesure d’obéissance. Acceptation des pertes humaines.


Chaque mot pesait plus lourd que le précédent.


Elle se revit devant le panneau de contrôle. Les cris. Les flammes. L’hésitation. Les dix secondes.


Juste un test.


Un sentiment de rage la traversa. 


Ses mains tremblaient toujours, puis, lentement, s’arrêtèrent.


Elle inspira profondément, et se leva.


À peine avaient-ils fait quelques pas que CJ enleva son dispositif. Elle le déposa par terre avant de le pulvériser en abattant dessus la crosse de son arme.


Elle regarda son acolyte droit dans les yeux. Il hésita un court instant puis porta sa main à sa tempe et décolla son appareil. Il le laissa tomber sur le sol et l’écrasa d’un coup sec du talon.


« Ils protègent le minerai, le reste n’a aucune importance pour eux. Je dois retrouver mon père. Il faut retourner dans la zone Nord » souffla CJ.


« On n’a pas beaucoup de temps, dès que MA// se rendra compte de la déconnexion, nos accès seront révoqués. »


Arrivés à la zone nord, le sas s’ouvrit à la présentation du badge de CJ. MA// n’avait pas encore désactivé son accès.


Alors qu’elle s’apprêtait à passer la seconde porte, une main se posa sur son épaule.


« Agent Jones, votre assignation ne comprend pas la zone Nord » dit une voix sans émotion.


CJ se retourna tout en dégageant la main qui l’avait retenue. D’un pas en arrière elle passa la porte tout en fixant Lewis dans les yeux.


« Ne te mêle pas de ça !

- Je ne peux pas vous laisser faire, les ordres sont les ordres.

- Je me fous des ordres, tu vas devoir me laisser faire. » CJ avait brandi le lance-flamme.


Saldano, qui se trouvait à moins d’un mètre à gauche de Lewis restait sans réaction.


« Je ne peux pas faire ça, Agent Jones. Vous devez coopérer » dit Lewis en faisant un pas en avant.


L’index de CJ se posa sur la gâchette. Ses pupilles étaient dilatées. Sa respiration s’était accélérée mais restait contrôlée.


Avant que Lewis ne passe à l’action, Saldano se mit en mouvement.


Le scientifique actionna la fermeture de la porte, qui coulissa devant CJ, la séparant des deux autres.


Sans perdre de temps, il sortit son arme et tira sur le boitier de commande.


Lewis le poussa, et tenta de déverrouiller l’accès. Aucun bip ne retentit, le dispositif était hors service.


CJ regarda successivement les deux hommes à travers la vitre. Après un geste de la tête en direction de Saldano, elle disparut dans le noir du couloir.


L’endroit avait changé depuis sa dernière visite. Les murs étaient maintenant recouverts de résine, plus aucune partie métallique n’était visible.


CJ avançait avec précaution mais sans hésitation, éclairant le chemin de sa lampe de poche. Au sol, elle remarqua des traînées sombres qui n’étaient pas présentes quelques heures plus tôt.


Elle parvint au nid. L’odeur putride qui était toujours aussi présente, lui fit porter la main à la bouche. Mais cette barrière de fortune n’empêchait en rien les effluves de s’immiscer en elle.


Elle chercha à l’aide du faisceau lumineux l’endroit où se trouvait Ketter. Elle avait beau balayer les parois, elle ne retrouvait plus le corps du malheureux.


C’est alors qu’elle sursauta. Elle venait d’éclairer un corps, adossé contre un mur couvert de résine. La tête pendant mollement.


Elle se précipita. « Papa… papa, je suis là » dit-elle, alors qu’elle venait de s’agenouiller à ses côtés.


L’homme ouvrit lentement les yeux.


« CJ ? » dit-il d’une voix basse, presque inaudible.


« Je vais te sortir de là. » répondit-elle, le serrant dans ses bras.


« Où suis-je ? Que s’est-il passé ?

- Ne bouge pas, ça va aller. »


Il était mal en point, son corps avait de multiples blessures, des brûlures comme s’il avait été traîné au sol.


CJ regardait autour d’elle, cherchant un moyen de déplacer son père.


Soudain il fut pris de convulsions. Il se mit à crier, se contorsionnant de douleur. CJ dut le lâcher et rampa quelque peu en arrière.


Elle resta figée, hypnotisée par l’horreur qui se déroulait devant ses yeux.


Le thorax de son père se mit à gonfler. Puis un battement visible se mit à frapper sa peau.


Les os finirent par céder, et une petite créature jaillit du trou creusé dans un geyser de sang.


CJ était tombée en arrière sous le choc. Elle ne voyait plus grand chose, son visage était couvert de sang.


La bête tomba au sol et courut dans l’ombre pour disparaître.


Le corps du pauvre homme était maintenant inerte. 


CJ qui était retombée à genoux, les mains posées à plat, ne bougeait plus.


Sa respiration était lente, presque imperceptible.


Après plusieurs minutes, elle redressa la tête et regarda le cadavre.


Elle ne pleurait pas. Elle ne se mit pas à crier.


Elle restait immobile, le regard vide. Comme dissociée.


Elle se releva mécaniquement, et tel un automate se mit à avancer sans but. Sans vraiment s’en rendre compte elle se mit à suivre des traces qui jonchaient la surface.


Elle déboucha dans une seconde salle un peu plus loin. L’atmosphère y était encore plus oppressante.


Les murs étaient recouverts de la même résine que la pièce précédente. Au plafond, des structures organiques pendaient un peu partout, ressemblant à des lustres macabres.


La chaleur était devenue presque insupportable. Et l’humidité avait augmenté.


Au sol, des œufs. Des dizaines. Certains étaient ouverts, d’autres fermés.


CJ semblait absente, déambulant entre les cocons sans vraiment les voir.


Un bruit retentit et la pétrifia. Au fond, elle aperçut une ombre immense. Bien plus grande que les créatures qu’elle avait rencontrées jusque-là.


La reine.


Pour la première fois depuis la mort de son père, une émotion traversa son esprit.


La peur.

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