Le secret de Nathaniel [Amour sucré]

Chapitre 3 : Chapitre 3: Renversement

1579 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/02/2019 15:20

Quelques semaines plus tard...


Inaya tourna lentement la clé de la porte le plus discrètement possible. Le cliquetis métallique des clés sonnait rouillé et fort. Elle se mordit les lèvres. Inaya ne voulait pas réveiller son frère. Cela faisait déjà deux semaines qu'elle était à Sweet Amoris, et elle ne cessait de rentrer chaque soir de plus en plus tard. Il était presque une heure du matin. Dans l'appartement, la lumière était éteinte. "Adel doit sûrement dormir" se dit-elle intérieurement.


Soulagée, elle pénétra à pas de loups dans la pièce centrale, vers sa chambre. La cuisine était ouverte sur le salon, et elle devait passer par là pour accéder à sa chambre. Soudainement, une lumière l'aveugla et elle poussa un petit cri de surprise. Ses yeux furent piqués par l'intensité de la lumière. Ôtant ses bras qu'elle avait

couverts sur ses yeux par réflexe, elle vit Adel, assis sur le fauteuil, guettant patiemment son arrivée sûrement depuis quelques heures déjà.


-Tu vas m'expliquer ce qui se passe enfin? demanda Adel posément, retenant sa colère


-Tu m'as fait peur, s'exclama Inaya. Depuis quand tu surveilles ce que je fais?


-Inaya, on est responsables l'un de l'autre! Et là j'exige des explications.


-Je te signale qu'on en a déjà parlé! Je travaille chaque soir à la bibliothèque du lycée, je prépare et le bac et le concours général .


-Et tu penses vraiment que je vais te croire? tempêta-t-il.


-Tu fais exactement ce que tu me reproches de faire. Alors lâche moi, t'es pas mon père!


-C'est à cause d'un garçon? demanda-t-il avec sérieux


-Quoi?! dit-elle en rougissant. Mais tu racontes n'importe quoi. Arrête de te mêler de ma vie, je n'ai plus douze ans. Maintenant laisse-moi je suis fatiguée.


Avant qu'Adel puisse rajouter quoi que ce soit elle rentra dans sa chambre et claqua la porte, réveillant sûrement tous les voisins.

Enragée, Inaya commença à donner des coups de poing sur son oreiller les larmes au yeux. Que lui avait-il pris de mentir à son frère? Enfin, ce n'était qu'une demi vérité. Ce qui valait un demi mensonge...


Le lendemain matin, Isaya se réveilla assez tôt pour ne pas avoir affaire à son frère. Elle s'en voulait terriblement mais n'avait pas encore envie de se justifier ou de s'excuser. Elle ne voulait qu'une chose, se confier à Kentin.


Arrivée à Sweet Amoris, elle le trouva là, comme à son habitude, près des grillages. Grand de taille, les épaules bien dessinées, il se tenait le dos arqué contre le grillage. Ses cheveux bruns étaient négligemment organisés devant ses yeux d'un vert tendre. Comme elle, il était plutôt du matin, et heureusement qu'il était là parce qu'elle avait réellement besoin d'aide. Sans même lui dire bonjour, elle le prit par la manche de son pull et lui murmura:


-J'ai pas réussi à rester aussi tard que lui hier soir. Il ne m'adresse toujours pas la parole. Mon frère me soupçonne. Je ne sais plus quoi faire.

Elle a sorti toute la phrase d'une traite, la laissant le souffle court.


-Wow, wow, du calme petit coeur, lui dit-il en posant ses mains sur les épaules d'Inaya.

En faisant ce geste, il dit:


-Hé mais tu es super petite en fait,

Inaya leva les yeux au ciel. Il était vrai qu'à côté de lui, elle n'impressionnait pas grand monde.


-Tu m'écoutes quant je te parle ou pas? gronda-t-elle.


-Non mais je ne te suis plus là. Hier soir il est rentré à quelle heure?


-Je ne sais pas, j'étais trop fatiguée, je suis partie avant lui vers minuit, et lui il est resté.


-Tu sais, je ne sais pas pourquoi ça te préoccupe autant cette histoire. Nathaniel est du genre à bosser tard le soir, il pourrait même dormir à la bibliothèque et s'y installer définitivement.


Kentin rigola à sa propre blague sans qu'Inaya ne s'y joigne. Elle maugréa un "très drôle" totalement ironique.


-En plus il est hautain avec toi sans raisons, tu ne devrais pas perdre ton temps pour lui.

Kentin baissa la voix en voyant que des élèves étaient bien trop près d'eux. Il la tira avec lui près du jardin, pour avoir plus de calme.


-Mais Ken, je t'ai déjà expliqué qu'en s'entendait bien. Mais j'ai l'impression qu'il cache quelque chose, qu'il m'en veut pour quelque chose, enfin, je ne sais pas exactement! Et ça me perturbe. Je te rappelle que ça fait deux semaines que je suis là. Et depuis notre première conversation à la bibliothèque, il ne m'adresse plus la parole, évite tout contact visuel avec moi, et me fuit comme la peste! Au delà du fait que ce soit vexant, j'ai l'impression qu'il m'évite pour autre chose qu'une simple antipathie. Et puis, il n'est jamais parti avant moi de la bibliothèque comme s'il avait peur que je le suive...


-Inaya, je n'ai pas envie de te dire que tu te fais des films, mais...


La sonnerie retentit.


-On en parle après, dit Kentin, coupant court à la conversation.


-Tu ne m'est pas d'une grande aide, râla Inaya.


-Promis on tentera d'arranger ça, dit-il précipitamment.


Inaya avait l'impression qu'à chaque fois qu'elle abordait ce sujet avec Kentin, il se dérobait. Comme si cela le dérangeait. Alors que c'était vraiment le moment où elle avait le plus besoin d'aide.


En classe, alors qu'elle allait se mettre à côté de Kentin, Castiel le bouscula et lui prit sa place.


-Bouge-toi de là Castiel, dit Kentin la voix tremblotante


-Parle mieux si tu ne veux pas que je te refasse une beauté le binoclard, dit Castiel en lui jetant un regard noir.


-Kentin ne porte pas de lunettes que je sache, rétorqua Inaya


-C'est tout ce que t'as à dire toi? demanda Kentin en se frappant la tête de la main

Non loin de là, Nathaniel suivait de près la conversation, sans réagir. Il ne quittait pas des yeux Castiel.


-C'est moi qui pars alors... conclut la jeune fille en joignant le geste à l'acte.

Mais alors qu'elle allait se lever, Castiel lui attrapa le bras et la ramena vers lui.


-Où comptes-tu aller ma jolie? lui souffla-t-il sur le cou


Kentin, le corps lâche et mou, allait réagir quand le professeur entra et intima le silence à tous. Inaya était piégé pour deux heures à côté de ce psychopathe de Castiel. Son coeur commença à battre fort contre sa poitrine. Elle se sentit seule. Kentin et les gens étaient à l'autre bout de la classe. Il n'y avait personne pour la protéger. Le professeur ne voyait rien, Castiel pouvait lui faire tout ce qu'il voulait d'elle.

Le garçon aux cheveux de feu, le sourire en coin, se permit de mettre une main sur la cuisse de la jeune fille. Pétrifiée, elle en eut le souffle coupé. Tous les muscles de son corps se crispèrent.


-Alors, on ne se débat pas? dit-il en montant dangereusement le long de sa cuisse.


-Arrête-toi ou je crie, dit Inaya sans respirer.


Castiel s'arrêta, mais avait toujours la main posée sur sa cuisse.


-Ne me fait pas croire que tu n'aimes pas ça. Je sens que tu veux que je continue...


-Enlève ta main Castiel. Tout de suite. Ou je crie.


-Du calme ma jolie, on joue tranquillement, rien ne presse.


Il s'approcha d'elle jusqu'à ce qu'elle puisse sentir son souffle sur son cou. Elle n'arrivait plus du tout à suivre le cours, elle ne comprenait rien, elle ne sentait que ce poison toxique brûler sa peau. Mélange de peur et provocation du désir. Elle ne voulait pas de Castiel, et détestait la voix aussi mielleuse que manipulatrice qu'il prenait. Le venin du vice le possédait, et ne voulait pas y succomber.

"Plus que quelques minutes avant que la sonnerie retentisse, plus que quelques minutes" se dit-elle en boucle pendant la dernière demi heure. Elle se sentait humiliée, elle voulait partir, s'éloigner de ce qu'elle considérait comme un gros porc assoiffé de chair.


Le bruit libérateur annonçant la fin du cours la fit précipiter vers la sortie. Elle se rua vers la sortie, les larmes aux yeux. Elle courut vers les toilettes des filles, là où personne ne pourrait la rejoindre. Elle s'enferma dans une cabine, et là-bas, elle se mit à pleurer comme une madeleine en s'autoflagellant comme un moine. "Comment ai-je pu me laisser faire?" se demandait-elle avec rage ."Il est si mauvais! sans limites! dégoutant!" pesta-t-elle intérieurement. Elle exécrait cet individu. Lui rappelait trop de mauvaises choses... Inaya, lessivée par les évènements, voulait simplement rentrer chez elle. Elle n'allait pas aller à la bibliothèque ce soir-là.

Avant de sortir, elle se rinça longuement le visage pour ne pas laisser de traces de ses pleurs passés.

Personne ne devait savoir. Et le plus important maintenant était trouver une solution pour éviter de se retrouver face à Castiel de nouveau. Elle entendit une voix l'appeler: son coeur tomba dans son estomac, son pouls s'accéléra... Où aller? L'angoisse prit possession de son âme...




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