Elle s'apellera Lily

Chapitre 24

4061 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 19:40

-Encore en train de roupiller ? il faut dormir la nuit starlette !

Gnéh ? Je relève la tête et tombe nez à nez avec Ethan. Je me frotte les yeux, j’ai du mal à émerger. J’ai l’impression qu’il me faut de plus en plus de sommeil ces derniers temps…

-Arf, et moi qui espérait pouvoir me faire un super solo de saxo…

-Raté, je ne te laisserais pas jouer ma partition pour rien au monde.

-Ta partition ? Je te ferais dire qu’on a bossé tout les deux dessus.

-C’est vrai…

-ça va mieux ?

Je pose la question juste au cas où, parce qu’il a vraiment l’air en super forme ! Je me demande comment il fait pour avoir autant la patate aujourd’hui alors que c’était une vraie loque hier. A sa place, je serais en mode nem de couette dans mon lit…

-Qu’est-ce que tu crois ? Je suis une vraie force de la nature !

-Tant mieux !

Il me regarde avec un air de vainqueur.

-Je voulais juste dire que sinon, j’aurais du me taper tout le travail toute seule et que je ne voulais pas partager la super note que j’aurais eu !

-Ouais ouais… à d’autre… Arthémis ?

-Mmmm ?

C’est la première fois qu’il m’appelle par mon prénom je crois…. Qu’est-ce que ça cache ? Je le regarde avec un air suspicieux… Il se gratte l’arrière du crane avec un air gêné en détournant le regard.

-Merci pour hier.

Il a tout débité d’un trait. Je lui souriais de mon air le plus sadique.

-Ca t’arrache la gueule de devoir me remercier avoue !

-Ouais !

-T’inquiète, c’est fait pour ça les amis !

Je lui souriais cette fois sincèrement. J’étais heureuse d’avoir enfin quelqu’un que je pouvais vraiment considérer comme ça dans ma classe.

-Pffff ! Qui t’a dit qu’on était pote ?

Il piquait du nez sur son exercice de math, un léger sourire s’attardant sur ses lèvres. Je souriais sans répondre et retournais à ma feuille de calcul. On jouait notre partition le soir venue. La note était excellente, mais on ronchonnait tout les deux en jugeant qu’on aurait finalement pût faire beaucoup mieux si on avait eu plus de temps pour répéter. Alix revenait le mercredi, encore toute pâlotte de sa méchante grippe, elle n’avait visiblement pas les mêmes dispositions qu’Ethan vis-à-vis de la résistance physique….

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Assise dans la salle d’attente, la main dans celle de Castiel, je me tortillais sur ma chaise en retenant mon envie de pisser. Avant l’échographie, le médecin m’avait recommandé de boire à peu près un litre d’eau pour faciliter l’examen et rendre le bébé plus visible. Alors oui, je veux bien faire des efforts, mais merde alors ! On est vraiment obligés de poireauter autant ? ça vas bien faire ¾ d’heure que je me tortille sur cette foutue chaise inconfortable !

Castiel, penché en arrière sur sa propre chaise, écoute la musique de ses écouteurs en attendant. Sur le moment, je le maudit d’être aussi serein ! Moi aussi j’aimerais bien être peinard !Pour m’éviter de me concentrer trop sur mon envie pressante, je repense aux deux dernières semaines. Le concert à eu un succès fou et les ventes d’album ont étés incroyables ! Pour le coup, on a enchainé les concerts durant tout le reste des vacances, ainsi que les interviews, les séances photos, les paparazzis qui commençaient à venir chez nous et autres… Nous sommes même passés une fois à la télé !

Nick remarquant ma légère prise de poids m’a confié à un coach sportif. S’il savait le pauvre ! Le coach peut bien me faire bosser autant qu’il veut, il y pourra pas grand-chose… Mais j’avoue que son travail est formidable, je commence déjà à avoir les fesses un peu moins plates et je me sens plus balaise au niveau des bras. Finalement, je réussirais peut-être de nouveaux à battre Castiel ?

Je pousse un soupir de frustration. Evidement que non, je n’y arriverais plus temps que j’aurais un alien dans le bidon.

-Arthémis Kaine !

Je me relève d’un coup, pressée d’en finir pour pouvoir aller aux toilettes, entrainant Castiel derrière moi.

-Oui !

Je suis la blouse blanche jusqu’à la salle d’examen. L’échographiste fait tout jeune, 25 ans grand max, et il a l’air plutôt sympa avec ses petites lunettes rectangulaires qui lui donne un style légèrement intello mais pas trop.

- Allongez-vous ici et soulevez votre T-shirt.

Je m’exécute, même si la pression sur mon bas ventre devient quasi insupportable dans cette position… Il consulte mon dossier, le referme, sort un tube de gel glacé qu’il m’applique sur le ventre. Argh ! Je vais exploser ! Il applique ensuite une espèce de joystick en forme de T grassouillet sur le ventre, cherchant quelque chose sur son écran pendant quelques instants.Castiel, assis à côté de moi, a retiré ses écouteurs. Il fixe avec une étrange fascination l’écran aux teintes vertes et noires.

-Le voilà !

Je tourne la tête et regarde à mon tour l’écran. J’oublie complètement mon envie de pisser. Là, sur l’écran, un minuscule bébé est apparu. Alors d’accord, il ne ressemble pas encore à un vrai bébé avec son corps en forme d’haricot et sa tête disproportionnée, mais on distingue déjà les yeux, les bras, les jambes… Un profil…. Celui de mon bébé. Des larmes commencent à couler sur mon visage, mon cœur bat la chamade. C’est ma première rencontre avec mon enfant.

-Vous voyez ici…

Je suis le doigt du médecin qui me montre une tache noir qui palpite.

-C’est son cœur. Attendez, je vais mettre le son.

Il appuis sur un bouton et d’un seul coup s’élève dans la pièce un petit roulement de tambour très rapide. Le bruit de son cœur qui bat. Je tourne le visage vers Castiel et lui sourit d’un air béat. Castiel, lui, est resté silencieux, une main dissimulant sa bouche, l’autre serrant toujours la mienne. Il croise alors mon regard et une larme unique glisse le long de son visage. Il n’a pas réussi à la retenir celle-là.

Je regarde de nouveau l’écran, contemplant avec fascination les mouvements saccadés du bébé pendant que le médecin prend ses clichés.

-Bien, tout est en ordre.  Retournez en salle d’attente, la secrétaire vous appellera pour vous donner le dossier.

Il essuie mon ventre avec du papier absorbant et me libère. Je suis un peu déçue que ça se soit passé si vite. Nous sortons de salle d’examen tout chamboulés, les doigts entrelacés. Encore sous le choc de cet instant magique. Castiel m’attire ensuite dans ses bras et me serre à m’étouffer en me murmurant qu’il m’aime. Moi, je n’arrive pas encore à prononcer un mot. Je prenais vraiment conscience que la vie grandissait en moi.Assise dans le bureau de Nick, je me tortillais les mains. Nous avions prévenus hier les membres du groupe que j’étais enceinte et que je ne pourrais probablement pas continuer avec eux le groupe. Nous étions tous un peu déçus et triste, mais la vie continuais et les garçons nous félicitèrent néanmoins chaleureusement. Ayant remplis les termes du contrat, Nick nous avaient demandés de venir pour la rédaction du suivant. Notre avocat nous accompagnait. Nick avait celui de la maison de disque à côté de lui.

Nous étions tous présents et attendions les directives. Nick commença par nous remettre nos chèques respectifs suite à la fin de notre premier contrat. Je me décrochais la mâchoire de manière fort peu élégante. J’avais beau savoir qu’on n’était pas loin du disque de platine, voir autant de chiffres sur son premier chèque de paye avait de quoi vous retourner le cerveau. On approchait des 95 000 euros chacun, et encore, notre premier album n’était pas sortit depuis longtemps on aurait d’autres gains en fonction des ventes, les 2% restaient d’actualité malgré la fin du contrat !

On se jetait des regards un peu perdu, on avait du mal à réaliser ce qui nous arrivaient.

-Bien, comme stipulé dans votre précédent contrat, nous avons pour le moment l’exclusivité de votre groupe. Nous sommes donc en mesure de vous faire en priorité notre prochaine proposition de contrat.

Je l’arrêtais avant qu’il n’aille plus

-Attendez.

-Oui Arthémis ?

-Avant de continuer, je dois vous dire quelque chose. Je suis enceinte.

Il ouvrit la bouche comme pour répondre puis la referma en serrant les lèvres, visiblement décontenancé. Il avait l’air de réfléchir à toute vitesse.

-Combien de mois.

-Trois.

-Tu aurais dût me le dire avant… ça complique pas mal de choses….

Il jeta un coup d’œil à son avocat qui lui fit un petit signe négatif de la tête. Je me sentais un peu piteuse et j’étais désolée pour le groupe…

-Très bien. Puisque c’est comme ça, nous allons devoir reconsidérer notre proposition. Je vous recontacte quand j’aurais fait le point avec mes supérieurs. En attendant, on reste sur nos positions, vous nous contactez si quelqu’un vous propose quelque chose, qu’on fasse une contre offre. Vous vous en tenez toujours aux derniers conseils marketing compris ?

On acquiesçait tous de la tête.

-Bien, le rendez-vous est terminé alors. Maitre, désolé du dérangement.

Il sera la main de notre avocat et nous ouvrit la porte, visiblement pressé de nous voir sortir. Ce contretemps ne semblait pas être à son goût du tout. La réponse ne se fit pourtant pas attendre. Le lendemain, il nous appela de nouveau pour nous faire une autre proposition. L’enregistrement d’un second album et deux autres singles, quelques concerts supplémentaires dont le nombre varieraient en fonction de mon état et de ma capacité à continuer. Notre avocat rajouta deux ou trois clauses concernant ma grossesse. Etant donné les circonstances, on ne pouvait pas vraiment espérer mieux…

Nous acceptions d’un commun accord. Ça nous laisserait le temps de préparer la dissolution du groupe, d’envisager un peu plus sereinement l’avenir puisque cette fois les gages proposés étaient plus conséquents et enfin, ça nous permettrais de jouer ensemble encore un peu…

Le seul hic, c’est que pour une question de marketing, on ne devait pas révéler l’identité du père et continuer de laisser un floue sur notre relation. Mais comme nous n’avions pas réellement d’autre choix, il allait falloir faire avec. De toute façon, on vivait ensemble alors ce n’était pas insurmontable. Mes séances de coaching sportif continueraient afin que ma grossesse ne dégrade pas trop mon corps de rêve. Il serait juste mieux adapté. Les garçons furent bientôt de la partie dans ces séances de tortures puisque Nick les trouvaient un peu mou… Ce n’était d’ailleurs pas pour me déplaire, Castiel était déjà bien foutu, mais avec de l’exercice régulier, il devenait beau comme un dieu… Je ne me lassais plus de le regarder.

Les paparazzis commençaient à nous filer de plus en plus le train. Les tabloïdes spéculaient de plus en plus sur ma prétendue grossesse et le géniteur de ce bébé…. Un membre du groupe ? Un parfait inconnu ?

Le plus improbable ayant été l’un d’entre eux émettant l’hypothèse que le père de Castiel pourrait être le père du bébé… Elisa achetait souvent ces magazines et on se poilait devant leurs spéculations ridicules…  Il n’en restait pas moins usant d’être toujours surveillé. Des photographies de notre vie privée circulaient de plus en plus. Même à la maison nous devions rester sur le qui vive, fermant les stores pour conserver un semblant de vie privée. Nous redevenions pour la rentrée des attractions. Je ne cherchais désormais plus à dissimuler ma grossesse puisque ça devenait quasi impossible et que Nick prétendait que ça attirait de la pub gratuite…

Assise à ma place près de la fenêtre, je poussais un soupir mélancolique. Une petite vie tranquille me plairait bien finalement… Je passais une main sur mon bidon qui s’arrondissait doucement en me demandant quelle vie je souhaitais offrir à cet enfant. Mon projet professionnel se formait dans ma tête petit à petit. J’en avais parlé avec Nick qui semblait être d’accord pour me proposer un nouveau contrat en solo cette fois. Mon amitié avec Ethan et Alix se précisant, j’avais joué avec eux une musique différente… plus douce, en symbiose avec ce que je ressentais.

J’écrivais des textes pour moi, travaillais avec Ethan sur des partitions de jazz et de blues lors des intercours ou même durant certains cours puisque c’est les seuls moments où j’avais un peu de temps libre pour moi. Mes soirées et mes week-ends étant exclusivement consacrés aux répétitions, aux séances de sports, aux enregistrements, aux passages à la radio ou encore aux interviews. Nous avions très peu de temps pour nous Castiel et moi. On se couchait souvent le soir complètement épuisés, je me blottissais contre lui, écoutais les battements de son cœur résonner avec les miens. On discutait parfois de notre journée mais la plupart du temps nous nous endormions de suite….

Je poussais de nouveau un soupir, noël approchait et je ne savais pas quoi offrir à Castiel. J’avais beau me retourner la tête, rien ne venait….

-ça va ?

-Oui Alix, t’inquiètes pas, je réfléchissais c’est tout…

-Des problèmes ?

-Non, c’est juste que je n’ai pas d’idée de cadeau de noël…

-Moi c’est pareil, je ne sais jamais quoi offrir, je fini toujours par donner des écharpes fait main…. Mes parents doivent avoir de quoi faire une couverture avec toutes celles qu’ils ont eues…

Je rigolais, j’imaginais bien la tronche d’une couverture pareil… Je replongeais dans mes pensées et mes idées de cadeaux… J’étais dans le couloir et je refermais la porte de mon casier où je venais de déposer mon livre de cours pour ensuite aller déjeuner. Soudain, quelqu’un me poussa rudement l’épaule.

-Alors la star ? Comme ça t’es vraiment en cloque ? Pourquoi tu t’es pas laissé faire alors dans le parc, c’est pas comme si t’étais complètement innocente en la matière.

Je me retournais pour tomber nez à nez avec Jack. Je ne m’étais même pas rendu compte qu’il s’était pointé derrière moi, il faut dire que j’ai pas mal la tête en l’air ces derniers temps. Lui et ses amis m’entouraient, un air goguenard sur la tronche qui ne me plaisait pas du tout. Je fronçais les sourcils.

-Qu’est-ce que tu me veux encore Jack. T’arrive pas à te faire une nana normale alors tu te rabats sur celles enceintes en espérant qu’elles n’ont personnes pour les satisfaire ?

-OOOuuuuuuhhh !!!

-La ferme salope !

Il me poussa violement contre les casiers, que ma tête heurta dans un bruit sourd. Ma vision s’assombrit et je n’aimais pas ce qui était en train de se passer. Certains de ses amis avaient sortis leur téléphones près à prendre des photos. Mais qu’est-ce qu’ils manigancent à la fin…

-Tu vas faire ce que je te dis poufiasse, ou je te tabasserais tellement fort dans le bide que ton batard verra jamais le jour.

Je le regardais en mettant dans mon regard tout le dégout et le mépris qu’il m’inspirait.

-Demain, je ferais la une des journaux avec toi, alors t’a intérêt à ce que le baiser que tu me fera ai l’air vrai...Ok ?

-y’a pas plus clair, t’es le dernier des enfoirés.

-Merci du compliment.

-Les gars, vous êtes...

Il n’a pas eu le temps de dire prêt qu’il se faisait jeter au sol par un coup de poing magistral. Je levais un regard étonné pour tomber nez à nez avec Ethan.

-Qu’est-ce que tu fous connard ! Mêle toi de tes oignons ! Beugla jack depuis le sol.

-Je vous laisserais pas toucher un seul de ses cheveux c’est clair ? Maintenant déguerpissez les larves ou je vous refais le portrait !

-Tu te mêle de ce qui te regarde pas, j’vois pas en quoi cette poufiasse t’intéresse ? C’est toi qui la baise c’est ça ?

-T’avise plus d’être vulgaire comme ça, je pourrais te défigurer ta gueule d’amour…

-Pourquoi, c’est ta copine ?

-Exactement ! Maintenant débarrassez le planché ou je me fâche !

Ils ne demandèrent pas leur reste. Il faut dire qu’Ethan leur met une bonne tête à tous niveau taille et qu’il est plutôt bien bâti, ces crevettes ne font pas le poids face à lui…

-Merci Ethan… Mais tu n’aurais pas dû…

-Bah pourquoi ?

-C’est toi qui vas subir l’attention de tout le monde maintenant.

-Je ne vois pas pourquoi.

-Tu leur as dit que j’étais ta copine…

-Bah c’est vrai tu es mon amie et je…. Oh ! C’est pas ce que je voulais dire !

C’est la première fois que je le voyais rougir comme ça. Sa naïveté sur certains points peut parfois être touchante.

-Viens déjeuner avec moi, je t’invite.

-Non, tu sais bien que je ne peux pas.

Ethan n’avait plus de famille et il devait se débrouiller seul entre les aides sociales et ses petits tafs à gauche et droite. Même le self était au dessus de ses moyens. J’avais dût lui tirer les vers du nez une bonne centaine de fois avant de le savoir. Ses parents étaient morts dans un accident de voiture quand il avait 14 ans, sa grand-mère l’avait recueillie mais elle est morte l’année dernière. La seule chose qui lui reste de sa famille, c’est ce superbe piano dont il prend tellement soin.

-C’est pour ça que je t’invite.

-Je refuse.

-T’es une vrai tête de mule bon sang !

-C’est comme ça que tu m’aime ! Allez, je file… Et fait gaffe à toi Thèm, y’aura pas toujours un chevalier servant dans les parages…

- Comme tu veux, de toute façon, je n’arriverais pas à te faire changer d’avis…

Il est pire que Castiel et moi réunis quand il s’y met…

On se salua de la main alors qu’il rentrait chez lui et je me dirigeais vers le self. J’avais la sensation que cette histoire était loin d’être finie… 

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