Mes mémoires
Le week-end était arrivé et je voyais Ekko aujourd’hui. Nous devions manger ensemble, mais il avait dit que ce repas ferait partie d’une surprise. En effet, il avait préparé un pic-nic au lac un peu en retrait de la ville. Sa belle-mère nous accompagna en voiture pour nous éviter de prendre le bus. Ils vinrent me chercher aux alentours des onze heures quarante-cinq. Le lac n’était pas bien loin en voiture, une trentaine de minutes. Durant le trajet, nous parlions de mon retour en cours, si tout s'était bien passé. Par chance, ça l’avait été.
Arrivés au parc où se trouvait la forêt et le lac, nous sortions les affaires. Il fallait marcher un peu et en ce jour de week-end d’autres personnes avaient décidé de se détendre dans cet endroit. Il fallait dire qu’il faisait beau et doux, les familles étaient donc de sortie, ce parc offrant des minis randonnées, mais aussi des airs de jeu. De plus, le parc était assez grand pour ne pas qu’on soit tous entassés les uns sur les autres.
Nous trouvions une place au soleil et Ekko installa les serviettes, sortant ensuite des boissons, dont deux bières. Nous avions le droit de boire le week end, une bière, pas plus en rapport à notre jeune âge, surtout moi. Je n’étais pas censée avoir le droit, mais ma mère savait très bien que si elle me l’interdisait, je briserais cette interdiction. Nous commencions à manger tranquillement des sandwichs poulet crudités, tout frais. Prenant notre temps pour déguster notre repas, nous rigolions et parlions, notre relation était redevenue celle d’avant Lizzy. Vraiment ? Non… C’est l’effet que je donnais. J’aimais Ekko mais j’étais bien trop perdue dans ma maladie et mon auto-destruction que je n’arrivais pas à considérer que notre relation était redevenue la même qu’avant. Ce n’était qu’une illusion. Enfin… Après avoir fini ma bouchée, j’inspirai profondément, fermant les yeux puis les rouvrant.
«J’suis une hybride…»
Je regardais mon petit ami qui avait failli s’étouffer avec son morceau de sandwich. Il me regarda, les yeux écarquillés.
« Attends t’as dit quoi là?»
Son ton de voix était incrédule.
« T’as bien entendu.. J’suis comme Vi et Vander... Une hybride…»
Il fronça les sourcils.
« Et tu comptais me le dire quand?»
Je haussai les épaules.
« Lorsque je m’en serai sentie prête?»
« Putain si j’avais su je…»
Je le regardai avec de la peur dans mes yeux.
« Tu m’aurais jamais offert la bague? C’est ça? Aider les hybrides oui, mais sortir avec l’un d’entre eux, non ?»
Et là, je repensais à Vi. C’était ça qu’elle avait ressenti avec Caitlyn? La peur d’être rejetée à nouveau par une personne qu’on aime ? Cependant, Ekko me surprit en poussant les affaires qui étaient entre nous deux pour venir me prendre dans ses bras, me serrant fortement dans ceux-ci. Caressant mes cheveux et m'embrassant dans le cou, je sentis un poids s’échapper de mon cœur. J’avais finalement pu lui dire. Il me chuchota ensuite une phrase.
«Regarde cet anneau… S’il te plaît.»
Et c’est ce que je fis.
« Tu ne m’abandonneras jamais?»
« Pour rien au monde!»
Il me relâcha et je pus voir qu’il retenait ses larmes, il déglutit.
« Tu le sais depuis longtemps? Pourquoi tu me l’as caché?»
« Je le sais pas depuis longtemps… Depuis l’hôpital. Je l’aurais jamais su si je n’avais pas fait cette tentative de suicide.»
Il fronça les sourcils.
« Comment ça?»
« Je suis une hybride serpent. Lorsqu’on a voulu refaire mes pansements, le personnel soignant a découvert une mue et j’ai fait une prise de sang complète, c’est comme ça qu’on l’a su.»
« Je vois, mais… Tu voulais me le cacher?»
« J’avais peur de ta réaction…»
Il soupira.
« Mon gang se bat pour les hybrides Jinx. Je ne t’aurais jamais abandonné pour ça. Au contraire. Je me serais encore plus…»
Je baissais la tête. Il avait raison, mais ce qui me faisait mal, c'était comment il m’avait appelé. Lorsqu’il ne me donnait pas de surnom, c'était parce qu’il était déçu. Je le décevais, tout le temps… Mon corps se mit à trembler, je commençais à sangloter.
«Hé mon amour…» Dit-il d’une voix douce.
Il caressa ma joue lentement, du bout des doigts pour me prendre le menton et venir m’embrasser avec tendresse. J’en fermais les yeux de bien-être. Lorsque ce petit moment de consolation fut passé, nous recommencions à manger sans nous presser. Nous avions décidé de passer notre journée au parc étant donné qu’il y faisait beau temps. À la fin de notre repas, Ekko s’allongea et je m'allongeai à mon tour, tête sur son ventre, regardant le ciel tout en fumant.
Il fronça les sourcils.
« Comment ça?»
« Je suis une hybride serpent. Lorsqu’on a voulu refaire mes pansements, le personnel soignant a découvert une mue et j’ai fait une prise de sang complète, c’est comme ça qu’on l’a su.»
« Je vois, mais… Tu voulais me le cacher?»
« J’avais peur de ta réaction…»
Il soupira.
« Mon gang se bat pour les hybrides Jinx. Je ne t’aurais jamais abandonné pour ça. Au contraire. Je me serais encore plus…»
Je baissais la tête. Il avait raison, mais ce qui me faisait mal, c'était comment il m’avait appelé. Lorsqu’il ne me donnait pas de surnom, c'était parce qu’il était déçu. Je le décevais, tout le temps… Mon corps se mit à trembler, je commençais à sangloter.
«Hé mon amour…» Dit-il d’une voix douce.
Il caressa ma joue lentement, du bout des doigts pour me prendre le menton et venir m’embrasser avec tendresse. J’en fermais les yeux de bien-être. Lorsque ce petit moment de consolation fut passé, nous recommencions à manger sans nous presser. Nous avions décidé de passer notre journée au parc étant donné qu’il y faisait beau temps. À la fin de notre repas, Ekko s’allongea et je m'allongeai à mon tour, tête sur son ventre, regardant le ciel tout en fumant.
«Ce pic-nic surprise était vraiment le bienvenue mon ange. T’es le meilleur!»
« J’essaie, oui, et je suis heureux que ça t’ait plu. Je pensais qu’avec ta tentative, un petit remontant ne te ferait pas de mal…» déclara-t-il d’un ton détendu.
Je pouffai.
« Tu as raison.»
C’est alors qu’une voix que nous connaissions s’éleva près de nous.
« Les grands esprits se rencontrent!» s’exclama Vi en ricanant.
Nous nous redressions d’un coup.
«Vi? Cait?»
Elles avaient l’air de venir profiter d’un pic-nic elles aussi. Qui avait eu l’idée ?
« Pic-nic entre amoureuse? C’est Cait qui a eu l’idée?»
«Non! C’est moi!»
Dit Vi, fière d’elle, gonflant la poitrine. Nous nous regardions avec Ekko avec un sourire en coin chacun. Je repris la parole.
« Deviendrais-tu romantique, ma soeur?»
Vi grogna, mais Cait qui nous observait depuis le début eut un sourire en coin à son tour et donna un coup de coude dans les côtes de Vi.
«Quoi ma princesse.»
La jeune femme se mit à genoux près de moi et prit ma main droite pour lui montrer la bague. Ma sœur fronça les sourcils et regarda Ekko.
« Ekko? Des explications pour ta survie ?» questionna Vi.
« C’est pas c’que tu crois! Enfin… Pas totalement !» Il déglutit. « C’est une bague de promesse. Ta sœur a tellement peur que je la quitte que je devais lui prouver que je lui appartenais et que je ne la quitterais jamais.»
Vi me lâcha la main et posa sa main sur l’épaule de mon petit ami.
« Si tu lui fais du mal, tu sais ce qu’il se passera…»
Elle avait un ton sérieux, puis se détendit et tapota son épaule en souriant, yeux clos.
« Mais j’ai confiance en toi! Je sais qu’elle est entre de bonnes mains.»
Caitlyn vint ensuite vers moi et regarda ma bague, pensive elle prit la parole.
« J’aimerais bien en avoir une un jour, moi aussi.»
Vi ouvrit grand les yeux, un peu abasourdi par les paroles de sa petite amie. Je voyais bien qu’elle allait perdre ses moyens et pourtant je la vis serrer les poings.
« T’en auras même trois. La même que celle d’Ekko, ta bague de fiançaille et celle de mariage. Je peux te l’assurer, ma princesse.»
Cait se retourna en souriant.
« Tu es un amour ma future Kiramman.»
Vi rougi et ne su que dire, ouvrant la bouche sans que rien ne sorte. Et Caitlyn reprit la parole.
« On peut s’installer avec vous. Ou vous voulez encore profiter d’être tous les deux ensemble?»
Je tapotais la place à côté de moi.
« Installe toi.» J’avais un sourire aux lèvres.
« Et… Et notre goûter entre amoureuses?»
«Fais pas la gueule mon amour on s’en refera un. Les beaux jours sont arrivés, on va pouvoir en profiter.»
Et la journée se finit ainsi, à quatre. Nous décidions aussi d’une véritable sortie ensemble. Mercredi qui arrivait. Le programme serait: cinéma puis café. Cela me changeait les idées, bien que je ne sois toujours pas guérie. Cependant, depuis mon retour en cours, je n’avais plus eu d’hallucinations visuelles. Enfin, il fallait dire que j’évitais les miroirs et ressentais toujours des frissons me parcourir l’échine, mais je faisais comme si de rien n’était. Au moins pour eux…