Marcheuse de rêve
Illustrations liées à l’histoire, à découvrir sur le Forum (Attention Spoilers !) :
https://forum.fanfictions.fr/t/ff-avatar-marcheuse-de-reve-illustrations/7399
Cher journal : Je n’aime pas les leçons de morale mais ce qu’on m’a dit sur ma cousine Morgane m’a un peu effrayée. Je n’ai pas envie de finir comme elle alors j’ai décidé de mettre fin à l’expérience.
Grise mine
Cette fois c’est le réveil qui me sorti des songes. 7h00, l’heure de se lever ! J’étais encore fatiguée, peut être un peu moins. Pfff… En plus passer la nuit à combattre un monstre, c’était fatiguant mentalement.
Et je me suis traînée encore pour aller à l’école. Toujours les mêmes rues grises sous un ciel gris. Toujours les mêmes salles froides. Toujours les mêmes cours ennuyeux. Toujours les mêmes remarques, je passais pour une junkie dépressive.
Et c’est qu’a du penser le prof qui m’a envoyé voir le conseiller d’éducation.
Une triste histoire
Le bureau du conseiller d’éducation était immense. Sa grande fenêtre fermée par une grille donnait sur les falaises grises. Les murs à la peinture d’un vert pale cadavérique étaient cloqués à certains endroits. Le mobilier en contreplaqué, dépourvu de décors, était usé par les décennies.
L’homme grand et sec était sûrement proche de la retraite. L’ordinateur sur son bureau devait être aussi vieux que lui avec son écran obèse.
- Mademoiselle Mégane. Vous êtes nouvelle ici. Comment se passe votre intégration ?
- Bien.
- Mais encore ?
- …
- Je connais votre histoire. C’est bien triste pour vos parents. J’imagine que ça ne doit pas être facile. Nous sommes préoccupés pour vous.
Comment dire… Je vais vous raconter l’histoire d’une ancienne élève. Elle était jolie, intelligente et aurait pu avoir un bel avenir. Mais elle trouvait sa vie ennuyeuse. Alors elle s’est mis à prendre des substances pour, pensait elle, pimenter son existence. Mais ça lui a fait perdre tout goût à la réalité. Elle s’est abandonné et a fini par en mourir… d’une façon que je ne souhaite à personne.
Il essayait de me faire peur avec cette histoire. Il savait que je me droguais. Allait-il me dénoncer aux flics ? Mais il continua.
« Cette élève, vous devez la connaître. Au moins de nom. Elle s’appelait Morgane, votre cousine je crois ? »
Cette dernière phrase me glaça le sang ! Et soudain la fenêtre de la pièce s’ouvrit et un puissant courant d’air fit s’envoler les feuilles posées sur le bureau du conseiller d’éducation.
« Ah, maudite fenêtre ! Des années que je demande de la changer ! Impossible d’avoir les crédits ! »
L’homme referma la fenêtre et ramassa les feuilles tandis que je restais figée sur ma chaise.
- Je dois remettre de l’ordre dans ce bureau ! Bon enfin ma fille, vous avez entendu ce que je vous ai dit ! Faites le bon choix, ne cédez pas à la facilité pour essayer de fuir un problème temporaire.
-…
- Je n’ai pas entendu votre réponse ?
- Oui… Oui monsieur…
- Vous pouvez disposer !
Le château Verschuer
J’ai passé le reste de la journée à me repasser ce que m’avait dit le conseiller d’éducation. Ainsi ma cousine avait peut être suivi le même parcours que moi. Mais il n’avait pas voulu me dire de quoi elle était morte. Je voulais savoir ! Tante Marthe devait savoir mais j’avais bien trop peur de lui demander. Qui d’autre pouvait savoir ?
Quasimodo m’attendait à la fin des cours. Il semblait impatient de me questionner.
- Salut, alors pas trop pénible cette visite chez le keuf de l’école ?
- Une leçon de morale, c’est tout.
- Vu ta tête, il doit soupçonner que tu prends des trucs. Mais moi j’y suis pour rien. Hein ?!
- Il m’a demandé de dénoncer personne. Mais il m’a parlé d’une personne. Une certaine Morgane qui aurait eu des problèmes ?
- Ah oui. Mais c’est pas ta cousine ?
- Je ne sais pas grands choses sur elle. En fait on n’en parlait jamais.
- Moi je l’ai connu de loin, elle était dans les classes au dessus. Elle était zarbi. Elle vivait dans son monde et avait pas vraiment d’amis. On l’a retrouvé morte, vidée de son sang, dans le château Verschuer.
- Le château Verschuer ?
- Oui c’est le grand bâtiment qu’on voit là bas.
Quasimodo désignait un édifice qui ressemblait à une usine croisé avec un château. Je l’avais remarqué dès mon arrivée ici. En fait il dominait le fond de la vallée et on le voyait d’un peu partout en ville. Son aspect délabré pouvait faire penser qu’il était abandonné mais la nuit on voyait parfois de la lumière dedans.
Quasimodo poursuivit :
« La police a conclu à un suicide. En fait on raconte qu’elle a fait un suicide rituel satanique. Le château est réputé pour être maléfique. Pendant la guerre des savants nazis y ont fait des expériences dégueus sur des gens. »
C’était trop pour moi. J’ai mis un terme à la conversation en partant.
Une bonne résolution
La leçon de morale avait pris. Plus question de prendre des substances. Morgane avait du en abuser et avait sombré dans la folie. Le suicide avait été sa seule issue. Et puis passer ses nuits dans un monde bizarre et dangereux, finalement c’était pas très amusant.
J’ai refermé l’armoire à potions avec son carnet. J’aurais bien aimé jeter tout ça mais tante Marthe n’aurait son doute pas apprécié.
Et puis je me suis couché. Mais je ne le savais pas encore, c’était déjà trop tard pour moi…