Aventures : La Fanfiction - Saison 1
Émergeant par l'arrière du manoir, au milieu de la cour, dans la nuit noire, nos aventuriers étaient à la file indienne : Bragg menant la danse, suivi de Théo, Grunlek, B.O.B et Shin clôturant la marche.
Le hurlement d'Eden retentit. Un cri inhabituel. Quelque chose qu'ils n'avaient jamais entendu dans les plaines sauvages, mais ressemblant à un appel à l'aide, qui se propagea entre les murmures des badauds de Noctambule.
Grunlek avait retenu les éléments qu'Elyren leur avait donnés concernant l'endroit où était prisonnière sa précieuse alliée, derrière la boucherie. Ne voyant aucun garde dans les alentours, notre ami nain, mal en point, se mit à courir du mieux qu'il pouvait.
Balthazar plus précautionneux rattrapa Grunlek par l'épaule en lui murmurant :
— Attends, attends, attends. Justement. Pas de précipitation. On y va calmement.
— On n’a vraiment pas de temps à perdre ! fit remarquer le nain.
— Je sais ! Mais on y va calmement. Comme si on a toujours été là. On avance.
Shin approuva cette technique, tout en proposant de créer une brume épaisse pour les aider à se dissimuler. Ce que réprouva immédiatement Grunlek et B.O.B, trouvant la brume plus suspecte si elle se levait d'un seul coup.
— Les mecs, il fait nuit. Les mecs sont bourrés. On avance dans la ville, comme si on a toujours été là ! rappela B.O.B.
Grunlek n'écouta pas les conseils de son ami mage et se mit à courir vers l'origine des grognements. Comme l'avait souligné le demi-diable, les ivrognes se retournèrent au son de son pas lourd et rapide. Ils semblaient dévisager Grunlek, cherchant dans leur mémoire embrumée par l'alcool des traits familiers.
L'un des badauds se mit à demander à l'approche de Grunlek :
— Monsieur !
Ces derniers n'attendaient pas de véritable réponse. Ils allaient retourner à leur vacation, quand Grunlek leur répondit :
— Bonsoir ! Belle soirée !
Immédiatement, ils s'arrêtèrent pour observer l'étrange groupe qui s'était composé derrière ce nain blessé et courant : un paladin à l'armure de plates, Balthazar Octavius Barnabé, qui pouvait passer plus inaperçu, derrière Shin brandissant son arc, et l'intendant Bragg.
L'ivrogne écarquilla les yeux en voyant le protecteur de la ville, il s'approcha et alors que sa bouche allait émettre un son, B.O.B prit les devants. Réflexes de la vie citadine, le mage s'approche vers eux en clamant :
— Oh là ! Oh là, l'ami ! Est-ce que ça vous direz de partager avec moi, cette délicieuse bouteille de Brandy durant cette soirée merveilleuse ? Après tout, il faut fêter le retour de l'intendant. Mais, on gardait la surprise, n'est-ce pas ?
Le demi-diable souriait à pleines dents. L'ivrogne, surpris, lui répondit :
— Mais, je croyais que l'intendant était parti en voyage d'affaires. Nous n'étions pas prévenus de son retour.
— Mais justement, enchaîna B.O.B., justement ! C'est parce que nous préparions une surprise. Si vous voulez bien garder votre langue dans votre bouche, le temps de déguster cette délicieuse bouteille avec moi. Je suis sûr qu'on pourra annoncer la nouvelle à tout le monde dès que la fête sera prête.
B.O.B jeta un coup d'œil vers Bragg. Il espérait que ce dernier ait compris le message et qu'il allait le suivre dans son jeu, afin de concentrer l'attention des villageois le temps que Grunlek et les autres aillent délivrer Eden. Théo ruminait légèrement. Son poing le démangeait de venir percuter la bouche de certains d'entre eux. Hélas pour lui, le demi-diable avait pris les devants.
Balthazar alla auprès des ivrognes pour partager la bouteille récupérée dans le manoir, accompagné par Bragg, un sourire gêné au coin des lèvres.
— Oui, oui… Une fête surprise. En effet, souffla-t-il.
— Ne les embêtez pas pendant que nous préparons tout ça ! Goûtez moi ça plutôt. Regardez-moi ça ! Mmm, un régal !
Le diable ouvrit la bouteille sous le nez des ivrognes. Les hommes aux chopines avancèrent. L'un d'entre eux, bien guilleret, annonça :
— Ah, mais oui ! C'est une nuit parfaite pour savourer votre alcool !
— C'est ça ! La fête avec les feux d'artifice !
Balthazar occupé, les autres alliés purent continuer leur route sans être dérangés par les soiffards. Grunlek, toujours en tête, s'approcha rapidement de l'arrière de la boucherie, où une voix plus sombre se fit entendre :
— Allez, petit. Laisse-toi faire ! Tu feras une magnifique fourrure. Allez !
Voyant sa louve en danger, Grunlek se précipita en criant :
— Arrêtez ce que vous faites tout de suite !
Face à lui se trouvaient deux hommes, en tablier taché de sang. Chacun d'eux possédait des instruments tranchants, voire coupant ou perforant. À la vue d'Eden, blessée et dont le pelage blanc possédait des taches rouges de son sang, Grunlek s'aperçut qu'elle n'avait pas subi d'autres blessures que lors de ses derniers combats. Visiblement les deux hommes n'avaient pas encore commencé leur œuvre, mais ils ne l'avaient pas non plus aidée en la soignant. Eden était en train de reculer, dans une impasse. Elle grognait, laissant apparaître du sang sur les babines, provenant sans doute d'une blessure infligée à l'un des deux hommes. L'individu, fiévreux de cette morsure, bougonnait :
— Tu vas voir ce que tu vas voir sale bestiole !
Grunlek s'interposa immédiatement entre le boucher et sa belle louve blanche, prêt à la défendre envers et contre tous, à la grande surprise du boucher.
— Qu'est… Qu'est-ce que tu veux petit homme ?
— Nous venons de la part d'Elyren, répondit Grunlek. Il vous a été demandé de vous occuper de cette louve. Cet ordre est modifié. Maintenant, nous avons besoin de cette louve. Donc vous allez cesser tout de suite ce que vous êtes en train de faire.
Le boucher peu ravi observa le nain en lui répondant :
— Ah oui ? Et sinon, quoi ?
Grunlek ne semblait pas être satisfait de cette réponse, il s'approcha du boucher :
— Vous n'avez pas vraiment envie de connaître l'autre alternative.
— Vous allez me donner un demi-coup pour me menacer ? C'est ça ? Demi-homme ! provoqua l'homme, qui ne connaissait rien de tout ce qui s'était passé dans les douves du manoir.
Théo et Shinddha avançaient prudemment, tout en laissant leur ami régler la situation. Le demi-élémentaire généra au creux de sa main de l'eau qui se figea. Une forme de flèche se plaqua entre l'arc et ses doigts, menaçant l'un des deux hommes. Le manipulateur de liquide semblait avoir pardonné à Eden, ou peut-être voulait-il simplement venir en aide à son compagnon nainesque. Quant à Théo, son envie de taper avait déjà été largement satisfaite face à Elyren.
Grunlek usa de son poing mécanique afin d'enseigner sa manière de combattre à celui qui osait le défier. Un coup dans le ventre semblait être la meilleure solution pour lui apprendre à ne pas se moquer d'un nain. Et surtout de changer sa manière de penser. Même si l'être était d'une taille inférieure à la sienne, il ne donnait pas des coups de poing comme une fillette.
Le boucher reçut le coup, un hoquet sorti de sa bouche. Un pas en arrière, surpris, il lança en direction de Grunlek :
— Mais… Mais ça va bien non ? On fait notre travail ! Vous êtes fou ?
— Oui, mais je vous ai demandé de l'arrêter, enchérit Grunlek. Vous m'avez un peu menacé… Je vous montre…
— Oh, on se calme. On se calme, reprit le boucher. Doucement, doucement. Très bien. Contrôlez ce loup de malheur. Faites quelque chose. Il a blessé mon ami.
La main du boucher désigna Eden qui était toujours sur la défensive.
— Prenez-le. Emmenez-le ailleurs. Faites-en ce que vous voulez. Mais emmenez-le hors de notre vue. S'il blesse qui que ce soit dans le village, je vous le promets, demi-homme ou pas demi-homme, maître pugiliste, ou je ne sais quoi, vous allez finir au sol. Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?
La menace du grand gaillard ne sembla pas effrayer le moins du monde notre ami mécanicien qui ajouta :
— Ne faites pas des promesses que vous ne pouvez pas tenir. Mais en tout cas, ça m'arrange. Donc ça me va très, très bien. On va vous débarrasser de cette louve. C'est pour ça qu'on était là.
Grunlek ne fit plus attention au boucher. Il se tourna vers Eden et tendit sa main faite de chair et de sang, vers son museau, avec comme objectif de calmer l'animal. Toujours sous le choc, sous le traumatisme de ce qu'elle avait vécu, au lieu d'être apaisée, le canidé mordit la main de son maître. Grunlek eut un petit rictus de douleur, mais il ne lui en voulait pas. Malgré ses blessures, malgré la douleur, le nain tenta de calmer sa compagne de voyage, en lui murmurant d'une voix douce et suave :
— Ce n'est rien, c'est fini. C'est moi.
Grunlek contrôlait ses émotions. Il ne voulait pas de violence contre cet animal. Il l'appréciait. Elle comptait beaucoup à ses yeux. Elle les avait déjà aidés dans le peu du voyage qu'ils avaient entamé. Cette reconnaissance put se voir, par le geste de l'animal qui relâcha sa mâchoire. Délicatement, elle posa sa langue pour lécher les blessures superficielles qu'elle venait d'infliger, les oreilles baissées. Elle courba son échine, s'approcha doucement pour se blottir auprès de son maître.
Théo et Shinddha se posaient intérieurement des questions quant aux relations maître-animal. Était-ce normal ? Avait-elle besoin de boire son sang ? Ou un autre lien particulier les unissait ? Quelque chose qu'ils ne pouvaient pas comprendre. Un mystère que seuls le nain et la louve pouvaient comprendre.
Ne prêtant pas attention à ses camarades, Grunlek la délivra de ses chaînes. Enfin libre, elle adressa à ses deux geôliers un grognement, les surprenant. Le maître du canidé attrapa délicatement sa créature en lui chuchotant sans savoir si elle allait comprendre ses mots :
— On s'en va. On s'en va.
De son côté, le paladin venait de se rappeler d'un détail important, d'une chose essentielle qui s'était déroulée avant leur captivité. Les araignées. Curieux, il s'approcha des arbres afin de voir si d'autres œufs de ces créatures maudites étaient visibles. Malgré la noirceur de la nuit, Théo fut soulagé de ne pas découvrir d'œufs… Mais la joie fut de courte durée quand il distingua des toiles hors normes. Les mutantes devaient être encore présentes dans les environs. L'inquisiteur ne chercha pas davantage d'informations, étant encore blessé, il ne préféra pas tenter le diable.
Et en parlant de diable, revenons quelques instants sur les beuveries de notre demi-diable. Balthazar partageait sa bouteille, tout en surveillant de loin les actions de ses amis. Sans pour autant pouvoir savoir ce qu'ils faisaient réellement. Sa plus grande inquiétude était le manque de discrétion de Théo, qui avait une fois encore usé de ses pouvoirs de paladin, en faisant briller, d'une lumière tamisée, son armure. Pas de quoi passer inaperçu. La mission du mage était plus délicate. Continuant d'attirer l'attention, Bragg, bien que gêné, continuait de suivre le manipulateur de flammes dans son improvisation, le sourire crispé à l'idée de devoir organiser une grande fête pour son soi-disant retour.
Afin de garder les pensées claires, Balthazar faisait mine de boire. Il versait régulièrement de l'alcool à ses compagnons. Discrètement, il vidait sa chopine à terre. Avec un œil vigilant, il espérait que le reste du groupe ne se soit pas plus éloigné de l'objectif et qu'ils se débrouillaient bien dans les négociations de la liberté de la louve, sans lui.
Il fut rassuré quand il ne sentit pas l'atmosphère aussi tendue que sous le manoir. Rien de bien méchant en somme.
La menace étant écartée, Shin rangea dans sa ceinture sa flèche de glace, prête à l'emploi si nécessaire. Bien que le premier problème soit réglé, il savait également qu'un autre se présentait à eux. Quelques mètres plus loin, il y avait des gardes. Et montrer patte blanche avec une louve tachée de sang à côté d'eux ferait désordre dans la ville. Balthazar les avait remarqués lui aussi.
— Shin, on a pas à s'inquiéter. On a Bragg avec nous. Tout le monde pense qu'il dirige toujours la ville. Avec lui on pourra passer où l'on veut sans problème ? proposa Théo.
— Tu es sûr de cela ? s'étonna Shin en se rappelant que ce dernier avait été fait prisonnier dans sa propre demeure.
— Après, on ne sait pas qui sont les gardes corrompus ou non, rappela Grunlek, plus méfiant.
— Bah, ça nous permettra de faire le tri, râla l'inquisiteur.
Shin attendait qu'on lui donne ses instructions. Son plan de base était de monter sur les toits pour faire des signes au mage afin de l'avertir qu'ils avaient récupéré le paquet et de partir en vitesse. Même s'il était plus simple d'aller le voir directement. Il dut se contenir, se poster de manière assez visible pour le mage, mais pas pour le reste de la populace.
Il fit des signes avec ses mains, essayant d'imiter un loup pour que le mage le perçoive et vienne les rejoindre. Fatigué par tant de complication, le paladin se dirigea vers le mage en expliquant clairement :
— C'est bon, on a le loup. Allez, viens, on y va.
Le mage sourit et finit la conversation avec ceux qui l'entouraient :
— Eh bien messieurs. Ce fut un bon moment partagé avec vous.
Les ivrognes l'avaient trouvé fort sympathique. Ravi d'avoir pu utiliser ses compétences de social et de sa vie citadine, il leur proposa qu'au moment de son départ, des affaires coquines l'attendait selon ses dires et qu'ils aillent partager avec les gardes qui travaillaient durement dans cette région, une chopine de la part de l'intendant Bragg. Les badauds qui trouvèrent le mage très sympathique acceptèrent avec joie et lui obéirent sans aucune objection.
Pendant que les paysans se chargeaient de cette mission, Bob tenta de converser à la manière du manipulateur d'eau. Des gestes rapides et très visibles afin de l'avertir de partir. Cela, alors que le paladin était à ses côtés. Shin essayait de comprendre l'intention de B.O.B. Il leva un sourcil circonspect, signe d'incompréhension face à ses gestes. Ça n'avait pas la même valeur que le pouvoir de télépathie, bien plus simple que la communication par les gestes.
— Bon. On peut y aller, souffla le paladin las.
Il aurait préféré reprendre des forces, quitte à se poser dans la chambre de l'intendant, mais Balthazar leur rappela leur mission et les dangers de la ville et la nécessité de partir au plus vite de la ville. Par ailleurs, il lui décrit la situation dans la chambre de l'intendant : un gars à qui ils avaient mis des coups, attaché, tout comme des filles qui étaient également bâillonnées.
Théo n'était pas contre, se rappelant également que B.O.B avait une faiblesse pour les jeunes demoiselles. Balthazar se demandait parfois si son allié était réellement paladin. Lui qui souhaitait faire régner la justice, serait prêt à laisser le plaisir de la chair parler. À se demander qui était véritablement bon, entre le paladin de la lumière et le demi-diable. Ils finirent par prendre la route vers le chemin de la cité des merveilles.
*********
Théo se sentait faiblard, à cause du venin qui coulait dans ses veines. Il avait ressenti ses effets dans le manoir. Bragg et B.O.B durent se mettre ensemble pour maintenir son état de santé, sans pour autant pouvoir le soigner complètement. Ils avaient traversé la région à pas rapides pendant quelques jours, pour s'éloigner de la ville qui voulait leur tête.
Ils se retrouvèrent dans un endroit qui leur inspirait plus confiance. Là, ils purent ralentir leur rythme de marche. Ils avaient pris ce chemin, car au loin, ils avaient repéré une tour qui pourrait leur servir d'abri. Ils allaient pouvoir enfin se reposer après cette marche accélérée, qui certes n'était pas remplie d'araignées et de dangers en tous genres, mais qui ne leur avait pas permis de reprendre un peu de leur esprit et de leur souffle.
Chacun retrouva un peu de sérénité, après avoir échappé, par exemple, à une dissection vivante pour le mage. Grunlek était rassuré pour Eden qui avait reçu quelques soins. Shin remarqua que cette dernière sentait le chien mouillé sans pour autant le dévoiler à voix haute, par crainte de reproche du Nain, ou de morsure de la louve. Cependant, le nain put constater que sa compagne boitait et surtout qu'elle semblait apeurée. Non pas en réaction de sa captivité, mais en réaction de l'endroit où ils venaient d'arriver.
— Théo, l'interpela Balthazar. Peux-tu soigner Grunlek ? Je serais plus rassuré si vous êtes tous les deux en forme, au cas où il nous arrivait quelque chose. Shin et moi avons aperçu une vieille tour là-bas. On pourrait s'y reposer. J'ai aussi des questions à poser à Bragg.
Grunlek acquiesça à la proposition du demi-diable, visiblement très affaibli. Il n'était pas contre devoir protéger ses alliés, mais n'était pas au mieux de sa forme pour pouvoir combattre au vu de ce qui leur était arrivé.
Le paladin n'était pas très ravi de partager ses soins envers son camarade nain, ce qui lui valut les reproches du demi-diable. Il lui rappela bien gentiment que sa méditation pourrait l'aider pour restaurer son énergie afin de tous les aider à se soigner par la suite. Bougonnant légèrement, Théo imposa ses mains sur les blessures de Grunlek. Dans une lueur apaisante, certaines de ses plaies se refermèrent, redonnant un peu de vitalité au mécanicien.
Une fois les soins prodigués, Théo reprit la route en éclaireur, afin d'estimer les dangers qu'il y avait aux alentours. Se concentrant vers l'horizon, l'inquisiteur crut voir la cime des arbres bouger. Des mouvements sans doute produits par le vent, ce qui pourrait être normal, s'il n'avait pas détecté que certains mouvements ne paraissaient pas naturels. Ils étaient contraires au vent. Sur le qui-vive, le paladin tira son épée de son fourreau en prévenant ses alliés :
— Attention ! Il y a un truc qui arrive. Peut-être. Ou plusieurs… Énormément… EN GARDE !
Shin espérait que quelqu'un dans la forêt lui réponde : « TA GUEULE !! » .
— Shin… Que voient tes yeux... D'élémentaire…
Malheureusement, son hypothèse ne fut pas la bonne. Il put déceler des silhouettes, des formes au-dessus des arbres. Des bestioles plus grosses que la norme, encore plus imposantes que les araignées qu'ils avaient pu affronter.
Une… Deux… Trois. Peut être une dizaine ? Une quinzaine. Non beaucoup plus. Shinddha les distingua et la peur put se lire dans ses yeux. Partageant son information, Théo soupira en murmurant pour la première fois une réponse censée :
— Bon. On se casse.
Tous acquiescèrent à cette idée. Balthazar proposa d'invoquer son cheval pour sauver deux personnes. Cependant, aucun membre ne souhaitait laisser les autres à l'arrière face à ces horribles créatures. Ils préférèrent rester groupés en direction de la tour, la barricader, quitte à mettre un mur de flammes pour effrayer les bestioles.
Théo ouvrait la marche, suivi de près par Grunlek et Eden. Balthazar s'était senti poussé des ailes et était arrivé finalement le premier. Il avait trouvé la tour, ouverte, sans porte. Ou du moins, cette dernière était dégondée, au sol à la grande surprise du mage.
Sans attendre, ils entrèrent tous dans l'espace de la tour. Shinddha proposa au mage de fondre les gonds afin de fixer à nouveau la porte et permettre de se barricader. Le demi-élémentaire poussa tout le monde dans la bâtisse, y compris la louve, avec qui il avait eu quelques altercations, préférant fermer la marche avec Bragg. Le manipulateur d'eau passa discrètement et vit à ses côtés l'intendant, qui trébucha à l'arrière, dos à une araignée. Cette dernière se tourna et s'approcha de lui.
Fort de son courage, Théo sortit, tel un héros, pour aller protéger l'intendant terrifié. L'araignée colossale remarqua l'inquisiteur, s'apprêtant à l'attaquer avec ses mandibules. Théo dégaina son épée pour protéger Bragg.
Pendant ce temps, Grunlek releva la porte, et l'examina. Il comprit qu'il ne pourrait rien faire avec ses connaissances en mécanique. Tout reposait sur le mage qui devrait fondre les gonds pour maintenir le bout de bois.
Bragg avança jusqu'à la tour, tandis que Théo subissait une attaque de l'araignée. Son armure et son bouclier le protégeaient de ses crocs. Cependant, la vile créature insista lourdement. Les bruits qu'elle produisait attirèrent, doucement, l'attention des autres araignées. Dos au sol, Théo se protégea. Shin se précipita vers son camarade pour le récupérer et « aider à entrer dans la tour. Grunlek bloqua la porte et B.O.B usa de sa psyché pour son sort. Le mage réussit à souder le fer des gonds pour la bloquer. Grunlek maintenait parfaitement la porte, avec Théo et Shin comme assistance pour éviter que l'araignée entre. Elle n'insista pas longuement et les héros d'un jour furent soulagés.
Pour un court moment.
Car le bruit des pattes d'araignée se propagea, tout autour d'eux ainsi qu'au-dessus de la tour, indiquant que les créatures se dirigeaient vers leur destination. Vers la Cité des merveilles.