Aventures : La Fanfiction - Saison 2

Chapitre 8 : Ami ou ennemi ?

3647 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/11/2025 20:07

Épisode 8 : Ami ou ennemi ?

Par Drackalys


Un silence s'installa parmi les aventuriers.


Victor en fut la première cause, fixant soudainement le pont au-dessus d'eux, les yeux écarquillés. L'homme pâlit à vue d'œil lorsque retentit une voix si familière pour lui, et probablement pour les autres : la voix de Théo.


Les quelques mots prononcés par la voix grave de leur ami disparu mirent de marbre les aventuriers, qui se figèrent à leur tour en voyant la silhouette de celui qu'ils croyaient mort.


Descendant les marches devant eux, Théo les toisait d'un regard azur assuré, entouré d'un halo de lumière. Il portait sur lui la même armure que lorsqu'il était tombé, mais son visage abhorrait désormais une expression plus grave qu'auparavant. Une expression ferme et délabrée, semblable à celle d'un soldat ayant connu le désastre de la guerre.


Bob resta complètement stupéfait face à cette arrivée, ses yeux noisette étaient bloqués entre ceux de Théo et le vide, reflétant probablement l'état actuel de son esprit. Des milliers de questions apparaissaient dans son esprit, dans un brouhaha infernal qui ne cessait pas.


Grunlek et Shin se regardèrent interloqués, se demandant tous deux si ce nouvel arrivant était bel et bien le vrai Théo. Le demi-élémentaire semblait toutefois bien plus dubitatif que son ami, les traits de son visage se contractant et décontractant soudainement, le faisant passer d'un air niais a un air intelligent. Grunlek comprit ainsi que le Shin n'était pas sûr de ce qu'il venait d'entendre.


Lentement, Théo descendit les marches pour les rejoindre. Il était seul, silencieux, mais son air sérieux se brisa lorsque Bob lui sauta au visage, complètement joyeux.


Victor, non loin derrière, retint dignement des larmes avant de s'avancer vers son ancien défunt protégé, restant tout de même sur la défensive.


La seule personne ne semblant pas étonnée de tout cela, était Bragg. L'homme, toujours à terre et contre le mur arrière, semblait impassible.


Shin, vers la gauche près du cours d'eau, était maintenant plongé dans ses esprits, le regard tourné vers le liquide aqueux s'écoulant jusque sous les murs de pierre. Il semblait désorienté, comme si ce qu'il venait de voir lui semblait trop impossible pour être réel. Il se perdait dans la contemplation de l'eau devant lui, et ne pensait plus à rien. Il n'avait même pas remarqué le mouvement commun de ses compagnons.


— D... Comment... Enfin… Tu… E... Commença Bob de manière totalement décousue, alors que, devant lui s'élevait une personne qui lui avait longtemps manqué. Il ne parvint pas à finir sa phrase, fixant toujours Théo avec des yeux de chaton.


— Ça fait combien de temps ? Lui demanda ce dernier de sa voix grave, en lui lançant un regard interrogateur.


— Ça fait deux mois et deux semaines enfoiré ! répondit Bob, ce nombre rapidement confirmé par Grunlek, qui suivait la discussion de près.


— Ça fait beaucoup plus longtemps pour moi… dit Théo d'un air dubitatif.


— Attends… Quoi ? laissa s'échapper Bob, alors que Shin, qui était revenu sur terre, esquissait un « C'est-à-dire, tu t… » avant de se taire.


— Le prends pas mal Théo, lança alors Grunlek en s'approchant, mais… Là on est un petit peu étonné quand même… Qu'est-ce qui nous prouve que c'est bien toi ?


— Bah euh… C'est lui ! s'exclama Bob en pointant le paladin du doigt, avant même que ce dernier n'ait eu le temps de réagir.


— Regarde-le, continua-t-il, ce jugement droit, ce regard froid, ce cœur de glace ! L'impression qu'il pourrait te tuer à tout moment pour aucune raison valable !


Mais avant que Grunlek ne puisse répondre quoi que ce soit, s'éleva la voix de Bragg.


— Bon, je vais vous parler de miracles… commença t-il. J'ai utilisé le codex. Sa fonction première de connexion entre le monde spirituel, les gemmes de pouvoir et notre monde… (Il semblait à bout de souffle, à cause de ses blessures.) Quand je l'ai utilisé devant le cénacle de la guilde des intendants, c'était pour voir le monde spirituel, voir la cité des merveilles… Et ce que j'ai vu, c'est lui.


— Je n'ai pas attendu que la montagne s'écrase sur moi, compléta Théo. J'ai sauté dans le puits, en fait. Je n'avais pas le choix, de toute façon. Ou je mourrais de sûr écrasé par la montagne, ou je sautais dans l'inconnu. J'ai pensé que le ch... J'ai… J'ai préféré sauter dans le puits… Avec Vlad.


— Attends, mais… Si tu as sauté dans le puits… T'es passé dans une autre dimension, dit Bob en tenant sa tête entre ses mains. T'es mort…


— J'ai utilisé le codex, le coupa Bragg.


— J'ai dérivé pendant très longtemps, expliqua Théo, et… Il jeta un regard étrange en arrière. Ma blessure au dos a totalement disparu, d'ailleurs. Parce que, en fait, dans l'autre monde, ton esprit n'est plus à l'intérieur de ton corps, mais c'est ton corps qui est à l'intérieur de ton esprit… C'est difficile à expliquer et je ne saurais pas moi-même décrire ce que c'est. Bragg pourra mieux vous expliquer ça que moi.


À ce moment-là s'élevèrent parmi les aventuriers des regards incompréhensifs… Sauf du côté de Bob, qui acquiesça d'un signe de la tête.


— Aaah… lança le pyromage en signe de sa compréhension.


— C'est pour ça que l'autre est revenu sous forme d'araignée… Ça fait du sens… Murmura Bob dans sa barbe, sous l'air ahuri des autres. Mais du coup… Tu es toi, entièrement… Mais le poison, il… ?


Il se tut, une cinglante hypothèse ayant émergé dans son esprit : celle que le venin arachnide se soit dilué dans l'esprit de Théo. Cette simple pensée le fit frémir.


Victor vint poser sa main sur l'épaule de Théo, et plongea son regard dans le sien.


— Je… Je pensais t'avoir perdu, pour de bon, dit-il, les yeux humidifiés par les larmes qu'il retenait. C'est exactement pour cette raison, reprit-il après un instant de silence, que je voulais t'interdire d'être paladin. De rejoindre l'ordre guerrier de l'Église de la Lumière.


Cela dit, il empoigna Théo, et lui rendit son bouclier.


Grunlek, lui, fixait l'entretien d'un regard méfiant. Il cherchait toujours à se prouver que la personne en face de lui était bien Théo, et personne d'autre. Son attitude à l'égard ce ce qui se passait à présent, se voulait sur la défensive. Et malgré la joie qu'il éprouvait à revoir cet être cher, il ne pouvait pas s'empêcher de se méfier.


— Il y a un problème, Grunlek ? demanda alors le paladin, remarquant l'air étrange émanant de son ami.


— Je ne sais pas… dit Grunlek, hésitant. J'hésite entre un problème et une très bonne nouvelle. Pour le moment, on va dire que c'est une très bonne nouvelle, mais…


— Qu'est-ce que tu veux que je fasse, pour te prouver que c'est bien moi ?


— Qu'est-ce qu'il y a comme information que toi seul connaîtrait, et sur laquelle tu ne pourrais pas mentir ? répondit le nain en se tournant vers ses amis. Bob tu as une idée ?


Le pyromage ne réfléchit pas une seconde, ayant immédiatement une idée en tête.


— Qu'est-ce que tu as dit à la druidesse pendant ses derniers instants ? demanda-t-il sans sourciller.


Théo se mit alors à réfléchir, mais sa réflexion fut de courte durée.


— Je lui ai demandé comment elle voulait mourir, répondit le paladin.


— Enfin, j'ai une deuxième question plus importante, reprit Bob, ce qui lui valut un regard interrogateur de Théo.


— Est-ce que la petite fille…


— Non, elle n'est pas morte ! répondit le paladin derechef.


— OK, c'est bien lui, s'exclama Bob, assuré. Le pyromage marqua une pause, avant de reprendre.


— Mais du coup c'est une super nouvelle ! c'est formidable ! Du coup Bragg était au courant ? Attends… C'est lui qui t'a ressuscité ?


— Hé bien en fait, répondit Théo, les traits tirés par la fatigue. Ce qui c'est passé, c'est que, pendant que j'étais dans le monde des esprits, j'ai… (Il marqua une pause, avant de reprendre) Pour moi, ça a été une éternité. Pour vous il s'est passé deux mois, mais, pour moi, il s'est passé des années, littéralement.


— Mais, en fait c'est ton esprit qui a vieilli, comprit Bob. Ton corps n'a pas bougé.


Théo acquiesça.


— C'est ta santé mentale un peu ? Tu… Commença à dire Shin, quand Bob, complètement dans la conversation, le coupa.


— Mais du coup… T'as pas d'effets secondaires ?


Théo réfléchit pendant quelques secondes.


— Ben non écoutes… Répondit-il, mais Grunlek l'interrompit à ce moment-là.


— C'est vrai que la question de Shin est quand même pertinente, commenta le nain. Le fait d'avoir rêvé pendant des années, selon toi… Comment tu l'as géré, ça ?


Théo sembla légèrement décontenancé par cette question.


— Bah… C'est… dit-il, le regard de ses amis focalisé sur lui. Ça va, bégaya-t-il, ce qui lui attira un sourire peu rassuré de la part des siens.


Ils se mirent en chemin vers Bragg, qui attendait plus au fond de la salle. Arcana se trouvait auprès de lui, complètement silencieuse depuis le retour du paladin.


— J'ai quand même deux dernières questions, dit Bob en chemin, se tournant vers Théo.


Ce dernier lui lança un regard approbateur.


— Primo… Comment s'appelle ton cheval ?


Théo sourit et soupira.


— Lumière.


— Et deuxième… Comment t'es revenu ?


— En fait, pendant que j'étais en train d'errer de l'autre côté, j'ai vu comme une espèce de phare, et du coup, bah… Je l'ai suivi, ou c'est lui qui m'a ramené… Enfin, je ne sais pas, mais, en tout cas, ça m'a permis de sortir de l'outre-monde. Et de l'autre côté, c'est Bragg qui m'a permis de sortir…


— À ce moment-là précisément, continua Bragg lui-même. Dans la guilde des intendants, au cénacle de Mirage, quand… J'ai produit ce miracle grâce au codex, les intendants ont vu ce que le codex pouvait… Produire. Ils… M'ont laissés repartir avec cette connaissance, et la nuit qui à suivi, alors qu'ils ont emmené Théo en cellule… Il prit un moment pour respirer.


— La nuit qui a suivi, reprit-il après un instant de silence, on m'a demandé mes objectifs, ce que je voulais. Ils ont été particulièrement interrogateurs à mon égard, et je ne soupçonnais pas ce qui allait se produire, quelques jours plus tard. Ils ont attenté à ma vie. Ils sont venus et ils ont essayé de m'assassiner. Je me suis rendu compte à ce moment-là que ce qu'ils voulaient dépassait bien plus que les simples recherches scientifiques. La simple perspective d'essayer de rendre ce monde meilleur, ce n'était pas ça qu'ils voulaient… Ils voulaient plus, plus encore. Je ne sais pas exactement la portée de leurs objectifs. (Il soupira.) Ils sont revenus en ce moment même avec le codex, à Mirages, pour accomplir des choses, des ambitions qui me dépassent.


Plus il parlait, et plus sa mine pâlissait. Malgré tout, son souffle court ne l'empêchait pas de dire ce qu'il souhaitait avouer, l'air plus ou moins horrifié.


— Ça en main, je… reprit-il une seconde fois. Ça en leur possession… Ils ont attenté à ma vie et je suis allé voir Théo, je l'ai libéré, j'étais blessé et il m'a… Il m'a escorté jusqu'ici. C'était le seul endroit où je pouvais me cacher.


— Est-ce que vous avez tenté de leur dérober les codex ? demanda alors Shin, désormais complètement sérieux.


— Ils étaient trop nombreux, répondit tristement Bragg. Trop bien préparés, je… Les soupçonne presque d'avoir préparé ça depuis le début. Je pense que le seul véritable ennemi qu'ils avaient, c'était le chevalier Vlad, qui leur avait volé le codex. Mais les objectifs qu'ils s'étaient fixés, je vous le dis, dépassaient bien plus que la simple perspective de rendre ce monde meilleur.


— J'ai donc quatre questions qui sont extrêmement importantes et qui vont exiger des réponses.


Bragg se tourna vers Bob, son souffle commençant à se faire haletant.


— Dites-moi.


— Très bien, répondit le pyromage. Premièrement, ça veut donc dire que ce qu'avait fait le chevalier Vlad, à l'époque… Sa tentative de couper la connexion du monde des dieux… Il avait utilisé les codex, c'est bien ça ?


Bragg acquiesça faiblement, alors que Théo s'avançait vers lui pour lui procurer des soins.


— Ça, c'est grave, commenta Bob, ça nous donne une idée de la puissance des objets. Secondo… Vos blessures : graves, létales ? … Un moyen de vous soigner ?


— La seule chose qui me maintient en vie pour l'instant, ce sont les soins prodigués pas Théo.


Bob réfléchit, se demandant s’il y avait réellement un soin possible, ou si le paladin rehaussait juste la durée de vie de quelqu'un déjà promis à la mort.


— Et enfin, reprit-il, troisième question… Depuis combien de temps vous avez ressuscité Théo... Depuis combien de temps ils ont, ces parchemins de pouvoir ?


Bragg soupira, à cause de la douleur qu'il éprouvait, et qui lui rendait la discussion difficile.


— Je suis parti directement à Mirages, quand j'ai quitté la cité des merveilles. Je savais directement où me rendre, c'est le cénacle de la guilde des intendants, qui est centralisé là-bas. Ils sont en train d'opérer certainement des manœuvres mystiques, énergétiques, avec le codex, en, ce moment même. Quand j'ai quitté…


Il se plongea dans ses esprits à ce moment-là.


— J'ai produit ceci il y a à peu près… un mois, termina-t-il.


— Mais du coup…


— Excusez-moi, le coupa Shin. Moi j'ai une question qui me turlupine…


Le demi-élémentaire jeta un regard d'excuse en direction de Bob.


— Vlad s'est enfui aussi par le puits, donc comme Théo. Est-ce que le portail était suffisamment ouvert longtemps pour que lui aussi puisse s'enfuir ?


— Ce que m'a expliqué Théo, répondit Bragg, c'est qu'il a plongé dans le puits avec Vlad, pour l'achever. Je ne sais pas ce qui s'est passé lorsqu'il a erré dans le monde spirituel.


— Même moi, je ne m'en souviens pas, en fait, compléta Théo.


— Donc, il est possible que Vlad ait survécu alors, si Théo a survécu.


— Le chevalier Vlad n'est pas sorti par la brèche produite par le codex, assura Bragg entre deux bouffées de chaleur.


— Pas par laquelle je suis sorti, en tout cas, ajouta Théo.


— Donc, reprit Shin, il est encore dans le plan éthéré, et il peut… S’ils utilisent le codex, ils peuvent l'invoquer aussi.


— Oui, répondit Bob derechef, mais il faudrait le réinvoquer avec le même codex. Or, Vlad était quelqu'un ayant utilisé le codex pour lui-même. Les intendants n'auraient aucun intérêt, à réinvoquer un renégat.


— En effet, commenta Bragg.


— Et enfin, reprit Bob, dernière question : Arcana ?


— Arcana est une légionnaire qui travaille pour l'église des ténèbres. Ils… Ils m'ont approché parce que ce qui semble se produire, c'est que la classe politique s'agace des ingérences des églises, dans les manœuvres des peuples. Et, la classe politique semble vouloir dominer les églises, en se disant qu'elle peut les surclasser grâce au codex par exemple. Avec les connexions avec le monde spirituel, elles n'ont plus besoin de passer par les églises pour faire des manœuvres énergétiques. De fait, les églises elles-mêmes semblent s'opposer à la classe politique, et l'église des ténèbres m'a envoyé Arcana, pour voir dans quelles mesures nous pouvons envisager un rapprochement. Sachant que je faisais partie de la guilde des intendants, la manœuvre était un peu particulière, mais ils ont bien fait, car c'est aussi grâce à Arcana si j'ai pu survivre.


— J'ai deux dernières questions, et après j'en aurais fini, dit Bob d'un ton plus sombre, mais aussi plus calme qu'auparavant.


— La première, dit-il, c'est… Euh… Ces papiers la (Il pointa un tas de feuilles situées loin derrière, près des escaliers menant à la passerelle), est-ce qu'ils relatent des possibilités des codex de pouvoir ou, est-ce que vous auriez une idée de leur plan, de ce qu'ils comptent en faire, ou d'éventuellement la pire des choses qui était précisée dans ce genre de codex, à part ressusciter des morts et couper la connexion aux dieux.


— Ces documents étaient déjà là quand je suis arrivé, répondit Bragg. Cet endroit est très vieux.


— Et la deuxième question, reprit Bob, c'est : est-ce qu'il existe une possibilité de vous sauver, plutôt que de vous maintenir en vie comme ça.


Bragg soupira et baissa la tête.


— J'aimerais… Dit-il, comme j'aimerais pouvoir me racheter, vous savez, la science... Il se stoppa, voyant que Théo grognait.


Le paladin, ayant entendu sa réponse, était en train de tenter l'impossible. Il était en train de tenter de le sauver, employant toute sa psyché dans ce geste de dernier recours. Il grogna d'autant plus lorsqu'il remarqua que son sort n'avait pas fait l'effet désiré. Bragg respirait tout juste mieux qu'auparavant.


Bob, posté à côté, dévisageait Bragg d'un regard totalement désarmé, attristé de ne rien pouvoir faire face à cette situation.


Grunlek, pendant ce temps-là, avant le regard fixé suer Bragg et Théo. Des deux semblait émaner quelque chose qu'il ne parvenait pas à identifier. À moins que ce ne soit son imagination. Le nain détourna rapidement le regard. Toutefois, il resta concentré sur la conversation, se demandant quelle était leur place, à lui et à ses amis, dans tout ça. Il eut alors l'idée qu'il leur faudrait se rendre à Mirages, ce qui lui parut être une grande tâche pour une petite équipe telle que la leur. Surtout après leurs dernières actions.


Bob, lui, pensait aussi, mais différemment. Le pyromage se dit que la était peut-être leur destinée, après tout ce que Bragg avait fait. Peut-être devaient-ils se rendre à Mirage et tenter d'arrêter le cénacle avant qu'ils ne fassent n'importe quoi avec leurs parchemins ou leur codex.


Théo, lui, craignait le pire : et si les codex pouvaient invoquer d'autres choses, des choses venues d'ailleurs ou disparues, sur ce monde ? Pour lui, récupérer les codex était une nécessité absolue. Dans sa réflexion, le paladin croisa le regard de Bob, qui se dirigea vers Bragg. Le pyromage le fixa avec une telle intensité que Théo comprit directement ou le semi-démon voulait en venir : il souhaitait abréger les souffrances de Bragg. Au départ, le regard de Théo fut perturbé, à tel point que le paladin en fronça les sourcils. Il avait une dette envers Bragg, il le savait. Et puis, son air devint dubitatif.


— Bragg, se lança-t-il alors. Comment.... Comment vous voulez mourir ?


— Le plus tard possible, répondit ce dernier. Éventuellement…


— Est-ce qu'on essaie de vous déplacer ?


— Mh… J'aimerais bien, mais, je vais être un boulet pour vous si je viens avec vous à Mirages. Je préférerais rester ici, dans cet endroit, avec ce qui reste de…


— Vous allez mourir lentement ici, vous allez souffrir, dit tristement Théo.


À l'arrière du groupe, Grunlek semblait moins confiant. Bragg ne lui inspirait pas vraiment de la sympathie, surtout depuis qu'il les avait trahis, et blessé Eden sur son passage.


Shin lui, attendait silencieusement. Le demi-élémentaire épiait les alentours, attendant qu'une décision soit prise.


— Grunlek, dit Bob, j'aimerais bien aller voir les documents là-bas (il repointa le tas de feuilles situé derrière eux). Je sais lire l'elfique, mais pas le nain, j'aimerais bien que tu m'accompagnes.


— On peut aller voir, si tu veux, répondit ce dernier.


Les deux amis se dirigèrent vers les documents, pendant que Shin faisait demi-tour pour analyser le cours d'eau, et que Théo restait aux côtés d'Arcana et de Bragg.


Le demi-élémentaire comprit rapidement, en voyant le courant aqueux devant lui, qu'ils pourraient éventuellement sortir par là si les choses tournaient mal.


Bob et Grunlek, de leur côté, se retrouvèrent avec en main différents papiers qu'ils déchiffrèrent sans grande difficulté. Ils comprirent alors mieux l'origine de ce lieu : un abri du temps où les aventuriers s'étaient retournés contre les peuples libres, pétris d'ambition et de pouvoir. Avait donc émergé à travers le cratère, des abris servant à accueillir des personnes importantes se défendant contre les aventuriers. Ils comprirent certaines fonctions de la pièce ou ils se trouvaient, et que cette dernière était de manufacture naine. Dans tous les cas, cet endroit servait à se protéger contre les aventuriers dissidents. Boucle assez ironique se rebouclant en ce jour même.


De son côté, Shin, qui avait fini son observation, se tourna vers les autres. Mais à sa grande surprise, ce n'est pas sur eux que son regard s'arrêta le premier, mais sur le pont au-dessus, duquel dépassaient deux arbalètes, pointées vers lui et les siens...


Plus vite que son esprit partit sa flèche, qui fila vers les hauteurs de la pièce.


— À couvert ! cria-t-il, s'attirant le regard de tous.


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