Aventures : La Fanfiction - Saison 2

Épisode 9 : Combat ou fuite ?

Par Ati Loïk

— Tout le monde a couvert ! hurla Shin en tirant une flèche de glace sur les hauteurs.

Bien que précise, la flèche se brisa contre le pont où les deux arbalétriers visaient le groupe. 

— Attention, les gars, ils sont deux et ils ont des arbalètes, donc mettez-vous à couvert ! ajouta le demi-élémentaire.

Malheureusement, l'alerte lancée par Shin ne fut pas suffisante et Grunlek sentit à peine le carreau rentrer dans sa chair semblable à une armure naturelle. Cependant, Bob fut moins chanceux et reçut le carreau de plein fouet. De son côté, Théo eut le temps de lever son bouclier pour laisser un carreau se briser contre ce dernier et Shin réalisa un plongeon digne des plus beaux dauphins du cratère, pile dans la trajectoire du carreau qui transperça son flanc, laissant une blessure aussi douloureuse que grave sur le corps de l'archer qui hurla sa race de douleur.

Ils étaient faits comme des rats, les arbalétriers n'allaient pas tarder à tirer une nouvelle salve, il fallait faire vite.

Pris de panique, Grunlek attrapa le bras de Bob et le tira d'un côté alors que le demi-diable tirait dans l'autre sens, les bloquant sur place. De l'autre côté, Théo se rua vers Shin et le protégea avec son bouclier en tentant de le soigner, mais rata sa tentative à cause de son empressement.

Heureusement pour eux, les soldats n'étaient pas non plus très doués, c'est pourquoi ils ratèrent tous leur cible. Sauf pour le carreau qui se planta dans l'armure Théo, en plein dans son flanc alors que Viktor montait les marches dans une marche funeste.

Shin se cacha derrière Théo et le groupe sentit Bob les contacter mentalement. Il était temps de faire le plan de fuite.

— Bon, moi, je vais mettre mon bouclier de côté pour protéger Shin, dit Théo.

— OK, répondit Bob, mais déplace-le pour vous mettre à couvert, vous allez vous faire tirer dessus comme des vieux lapins !

— Victor est en train de monter. Si un archer arrive ici, il va se battre avec lui, ajouta Théo en désignant l'escalier.

— Non, mais Viktor il va à sa mort là… remarqua Grunlek.

— Mais on n’en sait rien, arrêtez d'abandonner tout le monde !

— Théo, on est d'accord que ton objectif c'est de protéger Shin ? demanda Bob, Tu le protégeras mieux en le mettant ici, sous le pont. Si vous bougez pas, ça sera juste une cible à lapin.

— Alors, moi je vous propose de faire un radeau de fortune gelé, proposa Shin.

— Avec des lianes, ajouta Bob en ricanant.

— Non, non, non, non, non ! En glace ! Un radeau pour se barrer.

— Shin, déjà tu auras pas le temps, et ensuite on sera totalement à découvert.

— Les gars, je reviens sur l'idée de base, repris Grunlek, La Viktor est en train de monter, donc il va arriver sur une longue ligne droite sur laquelle 5 archer peuvent tirer sur lui.

— Viktor a un pouvoir de bouclier, remarqua Théo.

— Peut être, mais moi je peux faire des tirs lobés pour… Merde, pas de stalagmi… ti… Mi… Pics de glaces à faire tomber sur leurs gueules. Et, en plus, Shin par l'eau, on va devoir nager cent mètres pour arriver dehors.

La remarque fit mouche, le demi-élémentaire prit un instant pour y réfléchir.

— Et on sait pas combien ils sont là-haut, ajouta Théo, si ça trouve on peut les gérer.

— C'est pour ça qu'il faut fuir !

— Nan, nan. On ne va pas fuir.

— S'ils sont dix, effectivement, on va se faire buter si on monte, reprit Théo. Déjà, vous préférez quoi ? La fuite ou le combat ?

— Bah s'ils sont pas nombreux, on peut les défoncer, c'est sûr, dit Shin.

Balthazar se plaça en plein milieu et tendit les bras, pour expliquer son propre plan.

— On les bute tous ! répondit Bob, mais ce qu'on peut faire, surtout, c'est bloquer leurs passages ! Si j'arrive à générer des flammes à l'angle de l'escalier et qu'on se met en dessous, ils pourront pas nous tirer dessus quoi qu'il advienne. Et n'importe quel Bozo qui tente de franchir les flammes sera consumé intégralement et mourra dans d'atroces souffrances. Et ils seront obligés ! ajouta-t-il en entendant Théo et Shin répliquer. Parce que, sinon, ils ne pourront pas nous tirer dessus. Et donc, pour nous tirer dessus parce qu'ils ont l'avantage en nombre, ils nous ont déjà touchés, etc. S'ils viennent se mettre ici, je vais les bouffer comme la vieille. On aura donc un temps supplémentaire pour fuir par la rivière juste là. C'est une situation de retraite.

— Mais il reste des points desquels ils peuvent nous tirer dessus, Bob, remarqua Théo.

— Non, parce que si je mets les flammes au bon endroit, ça va les retenir assez longtemps pour qu'on puisse s'enfuir !

— Et ensuite ? On meurt de faim ?

Mais non ! On s'enfuit par le trou pendant que les flammes les retiennent ! Le temps qu'ils comprennent que s'ils marchent dans les flammes, le feu s'anime et les bouffe tout entier ces fumiers !

— Une seconde, dit Théo, faut qu'on appelle Viktor.

— Je m'en charge, répondit Bob.

Bob tendit son esprit vers Viktor pendant que Théo emmenait Shin à l'abri. De son côté, Viktor continua sa marche funeste en acceptant la connexion de Bob. Quand il arriva en hauteur, il s'arrêta.

— Mais c'est qui, celui-là encore ?! pensa Viktor à voix haute.

— C'est moi ! répondit Bob. C'est moi qu'est-ce que tu fous ?!

— Non pas toi… Mon dieu, ils — ils sont nombreux !

— Combien ? demanda Théo.

— Une petite dizaine, ils commencent à s'amasser !

— Mais reviens, reste pas en haut, espèce de con ! beugla Théo.

— On a découvert une sortie avec Bob, intervint Grunlek. Dans les écrits qu'on a trouvés. Par le puits, il y a un souterrain !

Viktor serra les dents et invoqua son bouclier pendant que Théo lui criait mentalement de redescendre.

— Oh le con.

Viktor se rendit compte que son bouclier n'était pas déployé et se mit à courir comme un dératé dans les escaliers. Théo s'avança pour protéger Shin des carreaux alors que des projectiles se fracassaient sur le pilier qui protégeait Grunlek et Bob. Un grand CRAC se fit entendre lorsqu'un des arbalétriers cassa son arme et un carreau passa à côté du Paladin.

— C'est pas un bon plan, on est en train de s'éloigner de la sortie, remarqua Théo.

— Nan nan, répondit Bob. Ils se dirigent droit dans notre piège.

Alors que leurs ennemis s'amassaient sur la plateforme au risque de faire tomber l'un d'entre eux, une voix grave se fit entendre:

— Laissez-moi faire bande d'incapables…

Un silence pesant se fit entendre dans la grande salle, puis la voix résonna à nouveau.

— Bon alors, par qui je vais commencer ?!