L'Ombre aspirant la lumière (M version)

Chapitre 2 : Un casse qui tourne mal (M version)

2024 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/07/2020 10:58

 2.

Lorsque je me réveille enfin, Jack n'est plus à côté de moi. Je me lève péniblement pour voir s'il est encore chez moi. Mes muscles me font un mal de chien. Après nos ébats de le veille rien de bien étonnant.

J'enfile un kimono en satin gris et j'ouvre la porte. Un silence assourdissent. Rien. J'arrive dans la cuisine. Sur la table à manger se trouve une carte. Je la retourne. La carte du Joker comme seule preuve de son passage. Comme unique preuve de la réalité vécu hier. Je revois par flash différentes scènes de la nuit précédente : le Joker dans sa voiture, le hangar, Tony, Jack sans son maquillage, les glaces dans la nuit, Jack dans ma chambre.

Je m'écroule sur la chaise la plus proche. Mais qu'est ce que j'ai fait ? Qu'est ce qui m'a pris ? Je viens prendre ma tête entre mes mains. Je voudrais pleurer mais je n'y arrive pas. Je me sens coupable sans aucun doute mais je ne regrette pas. Des larmes devraient couler. Elles ne devraient pas arrêter de couler si j'étais normal.

J'entends mon portable sonner dans la chambre. Je cours le prendre pensant qu'il s'agit peut-être de lui. Mais c'est Valentine.


- Allô ! , hurle cette dernière pleine de joie, Alors ??? Je commence attend !!


Sans me laisser le temps d'en placer une, comme à chaque fois qu'elle est aux anges, elle commence son récit. Bruce qui vient la chercher en Lamborgini, le restaurant gastronomique, les bonnes bouteilles de vin, une balade main dans la main dans la nuit et le retour au manoir Wayne.


- Je t'épargne les détails mais quelle demeure ! Et quelle nuit !! Tout ce muscle ! C'était tellement... Hot !!! Enfin voilà et toi ?


Je racle ma gorge. Il faut que je trouve les mots justes.


- Intéressant. Jack est … encore tourmenté. Je ne sais pas si ça va donner quelque chose à dire vrai. Il est parti ce matin sans laisser de mot. J'en conclu qu'il n'est pas prêt. C'est peut-être pour le mieux.

- S'il est venu chez toi vous avez... Euh... Tu as compris.

- Oui !. On est des adultes Titine !

- Oui je sais je sais mais si tu ne sais pas ce que ça va donner.... Avec Bruce, on a discuté avant, tu vois. Enfin on a mis des règles quoi.


Et la voilà parti dans un discours enflammé sur les règles mises en place. Je suis sincèrement contente pour elle mais je n'ai qu'une envie : lui raccroché au nez. Je n'ai pas envie de l'entendre m'étaler son bonheur alors que je ne sais plus qui je suis.


- Ho bordel !! Hurle cette dernière.

- Quoi ?

- Le Joker ! Il vient de braquer une nouvelle banque !


Je fonce dans la salon pour allumer ma télé. Je vois des images qui défilent. Des hommes avec des masques de clowns sortir de la banque avec des otages. Je crois reconnaître Tony.


- Quel Monstre je te jure ! Batman ne devrait pas tarder à débarquer.

- Je te rappelle plus tard Titine. On se tient au courant.


Je raccroche sans attendre sa réponse. Alors que je m'apprête à détourner mes yeux de l'écran, un coup de feu résonne dans ma télé. Un des clown tombe au sol. Celui qui semble être Tony le rattrape alors qui va tomber au sol.

À sa carrure, je sais que c'est Jack. Un petit cri sort de ma bouche. Je porte mes mains à mes yeux pour m'empêcher de regarder. Le direct s'arrête pour des raison évidentes : ne pas traumatiser les jeunes.

Mes jambes tremblent et je n'ai pas d'autres choix que de m'asseoir sur mon canapé. Les présentateurs du direct donnent des informations mais je n'écoute pas. Jusqu'à entendre le nom de Batman. Ce dernier arrive finalement mais les clowns on réussi à prendre la fuite. En entendant cette nouvelle, mon cœur repart un peu.

Dix minutes plus tard alors que je n'ai pas bouger, on frappe à ma porte. Tony est face à moi. Son visage est toujours aussi impassible. À croire qu'il n'éprouve aucune émotion quoi qu'il arrive.


- La patron vous demande Madame.


Je ne réfléchis pas à deux fois. Je suis toujours en déshabillé mais peu m'importe. Je dois aller le voir. Tony m'ouvre la portière de la voiture et me conduit jusque devant l'usine d'hier. Je ne le laisse pas m'ouvrir et je fonce tête baissée jusque dans la bâtisse en ruine.

Jack est sur sa chaise. Des serviettes de sang macule le sol. Ses yeux sont clos. Des hommes en armes l'entourent. J'entends Tony derrière moi qui ne me lâche pas d'une semelle.

Je tombe à genoux à ses pieds. Mes mains se posent instinctivement sur ses cuisses.


- Jack, je suis là.

- Haaa. Désolé d'être parti sans te laisser un petit mot. J'avais des choses de prévues ce matin.


Je souris tristement. Ses yeux ne s'ouvrent toujours pas. Un des hommes tient un chiffon sur la plaie. Je me tourne vers Tony.


- Faites les sortir s'il vous plaît Tony.


Tony hoche la tête et les hommes quittent les lieux. Je prends la relève avec la chiffon et j’appuie sur le plaie.


- Il a perdu beaucoup de sang. Et il faut enlever la balle avant de le recoudre. Il va se vider de son sang si ça continue.

- Je le sais Madame mais nous ne pouvons pas l'emmener à l’hôpital.


Je me force à réfléchir. Avec tout ce sang cela ne m'aide pas. J'ai déjà du mal à supporter la vue du mien sans faire de malaise alors celui des autres...


- Réfléchis. Réfléchis. Me dis-je.


Tony me regarde. Il attend un ordre.


- Il me faut une pince, une épingle, du fil, du désinfectant et une aiguille. Si vous avez de quoi le shooter ça serait mieux.

- Oui Madame.


Tony part rejoindre les autres sûrement pour donner mes ordres. Jack entrouvre un œil.


- Je n'étais pas vraiment concentré. Aucun accident n'arrive à l'ordinaire. J'ai pensé un peu trop à cette nuit. Une erreur de débutant.


Il se force à sourire. Ce n'est pas son sourire qui vient étirer ses lèvres mais une grimace de douleur.


- J'ai demandé à Tony de partir chercher du matériel. Je vais voir ce que je peux faire. Si je ne peux rien, nous ferons venir l'hôpital à toi.

- Ma leçon d'hier semble avoir était retenue. Tu apprends vite.

- Jack, je ne menacerais personne que se soit clair. Puis je reprends avec une sourire, Tony le fera pour moi.


Ma réponse étire de nouveau ses lèvres.


- Ne bouge pas. Je vais regarder de plus près.


Je lève doucement le bout de tissus imbibé de sang qui n'a plus de forme. Un trou assez gros se dévoile. Je retiens un haut le cœur. Du sang continue de couler. Tony ne devrait pas tarder. Il est très rapide.


- J'ai connu pire.

- J'en suis convaincue mais tu es en train de te vider de ton sang. Ne bouge pas.


Tony arrive avec un sac plastique. Il le pose sur la table. Il vient prendre le chiffon que je tiens encore et recouvre la plaie. Il me fait un signe de tête vers le sac. Je lui laisse le soin de continuer d'appuyer sur l'épaule meurtrie.

J'ouvre le sac. Il y a tout ce que j'avais demandé. Une boite de je ne sais quel médicament et une petite bouteille d'eau. Je prends ces derniers dans mes mains pour aller les porter au Joker. Son maquillage coule lamentablement sur son visage à cause de sa sueur. Il lutte. Je le vois bien. Quand je lui tends ce que je veux qu'il ingurgite, ce dernier refuse. Je force un peu mais c'est un non catégorique.


- Retire moi la balle si tu peux. Sinon va chercher quelqu'un qui puisse. Je ne vais pas me shooter. Je suis le Joker.


Je ne cherche pas à insister. Je suis convaincue qu'il ne m'écoutera pas. Je retourne dans le sac plastique pour sortir une pince et une petite tige.


- Tony tenez le s'il vous plaît.


Le garde du corps vient se mettre derrière Jack. Ses mains viennent plaquer le corps en transe du blessé contre la chaise. Jack est imposant mais Tony l'est d'avantage. Il tuerait avec un seul doigt n'importe qui.

Je commence à trifouiller la plaie à la recherche de la balle. Jack se mord la lèvre pour se retenir de crier. Quand je sens enfin que je butte sur quelque chose, je regarde Tony pour lui faire comprendre que je vais tirer pour l'extraire. Il resserre ses bras contre Jack.

Quand je tire pour retirer la balle, Jack pousse un cri rauque. Du sang gicle sur moi. Je rebouche la plaie avec le chiffon. Tony passe sa main sur la mienne pour appuyer d'avantage.

Je vais prendre de quoi recoudre la plaie. Je m'approche de Jack pour continuer. Avant que je puisse enfoncer la pointe de l'aiguille dans sa chair, il stoppe mon mouvement et murmure : « Merci. » Sa main tombe à côté de lui et il s'évanouit. Je recouds du mieux que je peux le trou.


- Tony il a besoin de sang... Il est à bout de force.

- Je sais Madame. Que voulez-vous faire ?

- Il faut un donneur. Savez vous quel est le groupe sanguin du Joker ?

- Il me semble qu'il m'a parlé d'un frigo dans son bureau où il range des poches de son sang avec le matériel nécessaire. En cas de besoin.

- Qu'est ce que vous attendez ! Allez me chercher ça de suite !


Tony part au pas de course. Avant qu'il ne revienne, je hurle aux hommes que j'ai congédié, de venir porter Jack jusque dans sa chambre. Ses derniers s'exécutent sans poser de question et en silence. Nous croisons Tony dans un couloir. Il passe devant pour nous escorter. Les sbires du Joker dépose le corps inerte de leur patron sur le lit.

Tony place tout ce dont j'ai besoin pour le perfuser. Je n'ai jamais fait ça. Mais je ne suis plus à une nouveauté dans ma vie.

J'arrive tant bien que mal à planter l'aiguille dans son bras. Et je prie Tony de nous laisser. Je lui promets de l'avertir dès que son boss sera réveillé. Je m'assoie sur le bord du lit recouvert de draps noirs en satin. Je caresse ses cheveux plaqué sur sa tête.

Il faut le démaquiller. Je me lève et je vais dans la petite salle de bain ouverte accolée à sa chambre. Je trouve de quoi faire ce que je voulais. Je m'acquitte de ma tâche au mieux. Quand ses cicatrices aux lèvres se dévoilent au naturel, je tressaille. Il me faudra du temps avant de ne plus être retournée en les voyant ainsi.

Je prends le temps de regarder la pièce où je me trouve. Les murs sont noirs. Des photos de Batman recouvrent les murs. Son ennemi juré. Rien de bien surprenant. Mais c'est un cadre sur sa table de chevet qui attire mon attention. Dans le cadre se trouve une photo. Ma photo. Ce n'est pas une photo très ressente. Elle doit dater de quelques mois déjà. Je sortais du travail. Il ne plaisantait pas quand il disait que je le fascinais. Cette photo volée ne fait que confirmer ses dires. Il doit me suivre depuis un moment. Il doit déjà tout savoir de moi.

Je m'allonge sur le lit contre lui. Et je m'endors.

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