De Sang et d'Âme

Chapitre 7 : Our tied souls

4154 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/08/2018 19:33

Mitsuki se réveilla en sursaut, avec l'impression que quelque chose n'allait pas. Elle examina la pièce, ne reconnaissant pas son dortoir de l'académie. De la première à la troisième année, il n'y avait pas de chambre individuelle. Elle s'était mis à n'y dormir que d'un œil, voire à s'éclipser pour aller dormir dans une classe vide et à revenir à l'aube. Les professeurs traitaient Gin comme s'il était cet Ichimaru, et les élèves s'étaient vite mis à faire de même, jaloux de son génie, car Gin avait déjà le niveau d'un deuxième année au moins murmurait-on dans les couloirs. Et comme elle était sa sœur, elle aussi souffrait de la situation.

Mais là, elle n'étais pas au dortoir. Elle se souvint où elle étais. À la première division, où elle avait été séparée de Gin et examinée par une médecin, puis interrogée par le vice-capitaine de la division. Une fois la nuit tombée, ils lui avaient donné une chambre et lui avaient ordonné de dormir, lui expliquant que l'interrogatoire continuerait le lendemain matin. La porte avait été fermée à clé.

Mais elle voulait voir son frère. Les quelques mois qu'ils avaient passé à l'académie lui avait heureusement permis d'apprendre deux ou trois trucs utiles. Elle jeta un coup d'œil par la fenêtre. Il y avait un arbre à proximité. Elle pris son élan et d'un coup de shunpo, se propulsa sur une branche qui lui paraissait solide. Elle faillit glisser, mais se rattrapa de justesse, et en s'accrochant à une branche, pénétra à l'étage en dessous du sien.

Elle marcha le plus silencieusement possible dans les couloirs déserts et obscurs, attentive à tous les bruits. Elle était très fière de son ouïe, très fine. Sa mère disait toujours qu'elle entendait comme un chat. Elle était aussi très douée pour se faufiler discrètement quelque part, contrairement à Gin, qui faisait toujours grincer une latte ou tomber quelque chose. À l'académie, c'était toujours elle qui allait discrètement faire les représailles nocturnes à ceux qui les embêtait elle et Gin. Ils devenaient très forts pour faire des blagues, et on ne pouvait jamais prouver que c'étaient eux. Cela l'emplissait de fierté. Ils étaient les meilleurs ! Enfin, Gin était le meilleur pour faire des plans tordus, elle pour les appliquer.

Alors qu'elle passait devant une porte close, elle entendit des bruits de voix. Elle se figea, afin de s'assurer qu'on ne l'avait pas remarqué. Heureusement qu'elle avait effacé son reiatsu autant que possible ! Ca et le shunpo, c'était là qu'elle était le plus douée. Au sabre et au kido par contre, elle frôlait le lamentable...

-Ce n'est qu'un enfant !, s'exclama une voix d'homme, et prise d'un pressentiment, elle colla son oreille à la porte.

-Je sais très bien Isshin, assied toi et calme-toi voyons !, répondit une autre, dans laquelle elle reconnut la voix douce du capitaine-commandant. Mais tu ne prend pas bien conscience de la situation je crois.

-Explique toi Jyûshiro-kun, fit la voix de la médecin.

-Le jeune Gin est la réincarnation -ou peut importe comment vous voulez appelez ça- d'Ichimaru. Je sais que c'est ignoble, mais je dois le traiter comme un criminel pour le moment et le garder enfermé. Je n'ai pas le choix.

-C'est un gosse !

-Que préfère tu que je fasse ? Me montrer indulgent et le renvoyer à l'académie sans surveillance ? Mais le conseil des 46 va me taxer de faiblesse et d'indulgence et prendre eux même le cas en main alors. Tu sais ce que ça veut dire ? Qu'en moins de 48 heures cet enfant sera torturé pour avoué ses crimes, condamné à mort, et exécuté sans même le délai de rigueur. Ichimaru a déjà été déclaré coupable, il ne referont pas un procès, ils ne prendront pas le risque qu'Aizen vienne le sauver. C'est ça que tu veux Isshin ?

Le silence s'installa dans la pièce, entrecoupé de quintes de toux. À l'extérieur, Mitsuki pleurait silencieusement.

-Excuse-moi, répondit finalement le dénommé Isshin. Je n'avais pas vu ça.

-Je sais. Je n'aurai pas dû me mettre à crier moi-même. J'attends maintenant vos suggestions pour que nous empêchions cela.

Personne ne lui répondit pendant un long moment.

-Ichimaru était un génie, déclara enfin la femme médecin. Aujourd'hui c'est un enfant -et toujours un génie-. Jouons là dessus. Montrons au conseil qu'il est manipulable, et que sa force peut être utilisée contre Aizen. Montrons également son affection pour sa sœur, et l'influence qu'elle peut avoir sur lui. Personne ne pourra jamais croire qu'une enfant qui possède un fragment de ton âme pourrait se dresser contre le Seireitei !

Dehors, Mitsuki eut un hoquet de stupeur. Qu'entendaient ils par là ? Et de qui parlaient-ils ?

-Vous avez entendu ?, demanda Isshin, et les quatre adultes se turent. Mitsuki recula le plus silencieusement possible à l'angle du couloir. Elle entendit marcher dans la pièce à côté et la porte s'ouvrit. Glissant sa tête dans le couloir, elle vit un homme aux cheveux blancs -le capitaine-commandant supposa-t-elle-. Il regarda des deux côtés et elle rabattit brusquement sa tête en arrière.

-Personne déclara le commandant. Tu as dû te tromper Isshin. Enfin... Pour le moment Gin est enfermé à l'étage en-dessous, et nous avons encore quelques jours pour décider quoi faire avec que le conseil ne veuille prendre les choses en main.

Mitsuki décida de ne pas tenter la chance, et s'éclipsa doucement. Elle trouva un escalier, et descendit encore d'un étage. Bientôt, elle sentit le reiatsu de son frère, quoi que très faible. Elle se précipita, et découvrit une rangée de cellules de prisonniers. Dans l'une d'elle son frère était assis, regardant la lune par une étroite fenêtre. Passant silencieusement entre deux gardes endormis, elle se faufila près de sa cellule et saisit les barreaux de fer.

-Gin !, souffla-t-elle.

-Mi-chan ?, murmura-t-il incrédule en se rapprochant. T'est folle d'être venue ! Qu'est ce qu'ils vont dire ?

-Pas grand chose je crois. En fait, c'est le capitaine aux cheveux blancs qui m'a dit où tu étais.

-Il te l'a dit ?

-Pas tout à fait, répondit Mitsuki en riant doucement. Il l'a dit devant moi, mais je suis sûre qu'il savait que j'étais là. Il a l'air gentil.

-Oui. Pas comme le type qu'on a mis dans le bassin aux poissons. Lui, il a l'air franchement méchant !

-Il me fait peur...

-Bon, maintenant t'a vu que j'allais bien, alors tu remonte d'accord ? Pas envie qu'ils te punissent.

-Je reste avec toi !, asséna Mitsuki, et l'un des gardiens grommela dans son sommeil. Baissant la voix elle continua. Je reste avec toi. Pas question qu'ils te fassent quelque chose sans que je sois là !

-Tu as entendu quelque chose ?

Mitsuki ne répondit pas tout de suite. Que pouvait-elle dire à Gin ?

-Ils sont certains que tu est Ichimaru. Et toi ?

-Bien obligé de les croire. Mais je l'étais, maintenant, je suis moi. Inari Gin, pas Ichimachin.

-Il va falloir que tu les en convainque. Et que tu les serves bien. Sinon...

-Je sais, murmura Gin. Je sais...

Il ne dit plus rien, s'appuyant contre la grille et fermant les yeux. Elle s'installa à côté de lui, et s'endormit doucement.

« Pourvu, pensa-t-elle, qu'ils te laissent vivre. Et qu'Ichimaru ne se réveille jamais en toi. Et moi... si je suis aussi comme toi, quelqu'un qui est mort est revenu... je ne dois jamais retrouver mes souvenirs, et le cacher si ça arrive. Comme ça, ils ne croiront pas que tu peux te retourner contre eux. Et je te surveillerai, et je t'empêcherai de partir. Je te le jure, Gin ».

Lorsqu'on vint chercher Ichimaru le lendemain matin pour être interrogé, on découvrit les deux enfants collés à la grille, dormant chacun la tête appuyé sur celle de l'autre. Dans leur sommeil, tous les deux souriaient. Les gardes les réveillèrent sans ménagement et on commença à les interroger.


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Rukia sortit de la première division et héla Ichigo de loin. Celui-ci faisait les cent pas devant l'entrée. Il se précipita vers elle en la voyant.

-Alors Rukia ? Qu'est ce qui a été décidé ?

-Rien, soupira-t-elle.

-Rien ?, s'exclama Ichigo, incrédule.

-Comme je te dis. Le capitaine Ukitake est en train de finir le dossier qu'il doit remettre à la chambre des 46 pour qu'elle statut sur le sort d'Ichimaru. Il voulait recueillir les avis de tous les capitaines et les lieutenants qui ont interrogés les deux gosses.

-Alors ? Qu'est ce qui a été dit ?

-Quoi, tu veux un compte rendu détaillé ?

-Exactement, affirma Ichigo.

Elle le regarda de plus près. Il était mortellement sérieux. Elle lui sourit gentillement.

-Tu aime bien ces deux petits hein ? Mais tu les as jamais vu.

-Ouais mais bon... C'est par leur faute ce qu'on leur reproche.

-Ça c'est pas à toi d'en juger. Bon... Ukitake a voté pour l'amnistie et la surveillance des deux enfants, il est prêt à les prendre sous sa surveillance. Sasakibe a voté pour l'emprisonnement d'Ichimaru jusqu'à ce que ses souvenirs reviennent afin qu'on en apprenne plus sur les plans d'Aizen. Soi-Fon a voté pour l'emprisonnement, Yadomaru pour la mort, tout comme Hirako. Kira s'est abstenu, disant qu'il était trop impliqué. Unohana et Kotetsu veulent une surveillance constante mais qu'il reste en liberté. Yoruichi aussi, mais Hinamori veut la peine de mort immédiate. Mon grand-frère parle de « manque de preuves » dans les deux sens, Renji a dit qu'on était des cons et des salauds si on se met à exécuter les gosses. Kyourakou veut qu'on en fasse de bons officiers et qu'on surveille Ichimaru de près, Hisagi qu'on a pas à le juger pour des crimes qu'il ne se souvient pas avoir commis. Il est pas contre pour un procès s'il s'en souvenait où s'il allait du côté d'Aizen. Hitsugaya veut un emprisonnement préventif, Zaraki le veut dans sa division. Matsumoto et Yachiru votent pour la liberté sans conditions. Kurotsuchi veut les deux gosses dans son laboratoire pour des expériences, Nemu s'est tu. Ton père a voté la liberté sous surveillance.

-Et toi ?

-Moi... Rien. Je sais pas quoi faire Ichigo ! Je vois toujours le regard d'Ichimaru quand il a proposé de me libérer. Mais là... c'est un enfant ! Je suis censée faire quoi ?

Ichigo sourit et s'assit à côté d'elle.

-J'préfère ça Rukia. T'est pas un assassin.

-Mais si je me trompe ? S'il est vraiment là pour nous tuer tous comme dit Hinamori ?

-Alors on l'arrêtera. On nous a formé pour ça, non ?

Rukia lui sourit. Ichigo avait mûrit ces dix dernières années. Il était un homme maintenant, plus un gamin impulsif. Mais il avait toujours la même pureté. Elle regarda sortir Unohana de la première division, le bras doucement posé sur celui d'Ukitake. Pas pour la première fois, elle se demanda si ces deux là étaient amoureux. Juste derrière eux, Hinamori sortit, la tête basse, accompagnée d'un Kira l'air désolé.

-Dis Ichigo ?

-Oui ?

-Quand-est ce que tu demande à mon frère ?

Il ne répondit pas. Elle soupira, mécontente.

-Trouillard, grommela-t-elle.

-Je tiens à la vie, c'est tout.

Elle éclata de rire. Peut importait, en fait. Ils avaient tout le temps du monde. De l'autre côté de la place, Kira embrassa doucement Hinamori, qui le serra dans ses bras et partit d'un autre côté. Ils avaient l'air heureux ensemble. C'était l'essentiel.


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Mitsuki attendait sur un banc dans une salle d'attente de la quatrième division. Dans la pièce voisine, Gin subissait toute une batterie de tests de la part d'Unohana, la médecin, et de l'horrible Kurotsuchi. Elle avait confiance, elle savait, au plus profond d'elle même, que Unohana ne ferait pas de mal à son frère. Elle lui faisait confiance, d'instinct. Elle se demanda si c'était des souvenirs qui ressurgissaient, mais arrêta cette pensée. Elle ne voulait pas croire à ce qu'elle avait entendu une semaine auparavant. Ce n'était pas vrai. Pourtant, chuchotait une voix en elle, s'ils avaient raison pour Gin, pourquoi se tromperaient-ils sur elle ?

Elle en était là de ses pensées lorsque une porte qui donnait sur le couloir s'ouvrit. Mitsuki releva la tête et vit un shinigami aux cheveux blonds et à l'air triste pénétrer dans la pièce. Il la regarda avec surprise et elle le reconnu. C'était celui qui s'appelait Kira.

-Bonjour, lui fit-elle.

-Bonjour Inari-chan, répondit le shinigami. Dis-moi, le lieutenant Kotetsu est-elle par ici ? Je dois lui demander quelque chose.

-Le lieutenant, non. Mais la capitaine, elle est dans la pièce à côté, répondit Mitsuki en désignant la pièce sur sa droite.

-Merci, lui sourit en réponse Kira. Elle est avec... euh... ton... frère ?

-Oui.

-Oh.

Le jeune homme avait maintenant l'air un peu effrayé. Elle se souvint qu'il avait crié en voyant Gin la première fois. Il s'assit à côté d'elle.

-Ce n'est pas trop dur pour vous deux ?, demanda-t-il gentillement.

-Ça va, répondit Mitsuki après un instant d'étonnement. Bon, c'est pas facile pour suivre les cours, vu qu'on nous demande toujours pour faire encore des examens idiots ou répondre aux questions auxquelles on a déjà répondu, mais ça va, sinon.

-Tu est dans quelle classe toi ?

-La sixième. Je suis trop nulle au sabre.

Elle avait maintenant une voix toute triste. Pourquoi était-elle aussi mauvaise ? Le reste, ça allait à peu près, mais elle restait vraiment à la traîne des autres gens de sa classe.

-Je n'étais pas très bon non plus, révéla Kira. Et pour ma meilleure amie, c'était pire encore. En plus, elle était toute petite, et ce n'est pas facile de se battre contre des gens plus grand que toi. Mais elle a fini par apprendre, et elle est lieutenant aujourd'hui. Je vais te dire quelque chose : tu ne dois pas te battre comme les autres. A l'académie, on t'apprend à te battre contre des adultes, avec des méthodes d'adultes. Mais toi, tu ne l'est pas. Alors, ça ne peut pas marcher. Cherche comment tirer parti de ta taille et de ta vitesse, et tu t'améliorera, tu verra.

-Mais Gin y arrive lui !, s'exclama Mitsuki avec un peu de désespoir et de jalousie.

-Parce que Gin se souvient d'avoir appris à se battre comme ça, voilà tout, intervint un autre shinigami.

Mitsuki se retourna vers la porte. C'était l'homme aux cheveux noirs et au visage tatoué. Il n'avait pas changé depuis leur rencontre, mais maintenant il portait un haori blanc sans manches sur son uniforme.

-Toi, tu n'a pas ces souvenirs, continua le capitaine Hisagi. Il triche, d'une certaine manière. Je suis certain qu'il aurait du mal à t'expliquer comment il fait. Vous vous êtes déjà battu ensemble ? Avec un sabre d'entrainement je veux dire ?

-Jamais...

-Essaie. Mais à mon avis, là, il va se battre d'instinct comme contre quelqu'un de sa taille, comme dans un combat d'adulte. Ça pourra t'aider, mais le mieux à mon avis, c'est que tu le regarde se battre contre les plus grands, et imite le ensuite. Ça ira mieux, tu verra.

Mitsuki rougit de contentement à l'idée de pouvoir enfin s'améliorer, et sourit aux deux shinigamis en retour.

-Qu'est ce que tu fais là Kira ?, demanda le capitaine en se tournant vers le jeune homme blond. Je croyais que tu avais prévu de passer ton après-midi avec Hinamori.

-Momo a oublié de passer à la quatrième division pour ses médicaments, expliqua Kira. Comme elle avait aussi une course à faire, elle m'a demandé d'y passer pour elle. On doit se retrouver dans une heure devant chez elle. Et vous capitaine ?

-Je viens voir Isane, répondit Hisagi en souriant. C'est son anniversaire, je venais lui apporter un petit cadeau.

-Mais on n'a pas prévu une fête ce soir pour ça ?, demanda Kira étonné, avant de sourire. Oh, je vois. Bonne chance alors !

-Je vous laisse ! Bonne chance Inari-chan !

Mitsuki lui sourit. Finalement, tous ces gens étaient gentils, quand ils ne cherchaient pas à trouver des preuves que Gin était un méchant. A côté d'elle, Kira regarda l'horloge en face d'eux.

-Si ça continue je vais être en retard, murmura-t-il d'un air préoccupé. Tant pis, je frappe.

Il se leva et toqua à la porte. Celle-ci s'ouvrit, laissant passer le visage masqué d'Unohana.

-Kira-kun ? Qu'y-a-t-il ?, demanda-t-elle, l'air surpris.

-Excusez-moi de vous déranger, mais Momo m'a demandé de venir chercher ses médicaments. Elle a oublié de venir plus tôt, et elle n'en a plus un seul.

-Vraiment ?, demanda Unohana en fronçant les sourcil. Je croyais me souvenir qu'elle est venue voir Isane pour ça il y quelques jours. Bon, allons-y alors, cela ne prendra que quelques minutes. Vous venez Mayuri ?

-Non, merci, fit la voix aiguë de l'horrible capitaine de la douzième division dans la pièce voisine. Je vais continuer sans vous.

-Mon cher Mayuri... Ce n'était pas une suggestion, répliqua Unohana.

Mitsuki fut terrifiée. Le sourire de la femme s'était fait terrifiant, et son reiatsu avait pris une teinte sombre et menaçante. Elle vit sortir à toute vitesse l'autre capitaine, l'air aussi effrayé qu'elle même. Unohana ferma la porte à clé derrière eux.

-Excusez-moi..., demanda Mitsuki. Je ne peux pas rentrer avec lui ?

-Il ne vaux mieux pas ma chérie, répondit Unohana, l'air beaucoup plus gentille. Nous l'avons endormi pour nos tests, et je préfèrerai que tu ne renverse pas quelque chose par erreur. Le capitaine Kurotsuchi a amené des produits qui peuvent être très dangereux si tu les renversais sur le sol. Mais ne t'inquiète pas, il ne va rien lui arriver, je te le promet.

Décue, Mitsuki hocha la tête et se rassit, regardant les trois shinigamis quitter la pièce. Elle était inquiète pour Gin, et elle s'ennuyait. Rien à lire, aucun jeu, et la dernière fois qu'elle avait tenté de s'entraîner au kido, tous les shinigamis de la division où elle était s'était précipités vers elle, persuadés qu'Ichimaru tentait de détruire le bâtiment. Pourquoi donc son reiatsu était aussi proche de celui de son frère ?

Soudain, elle ressentit une impression de malaise. Elle avait mal à la poitrine, et l'impression d'avoir du mal à respirer. Elle paniqua. Qu'est ce qui lui arrivait ? Ses yeux la piquaient maintenant, et sa gorge la brûlait. Elle avait mal...

Non, se rendit-elle soudain compte. Ce n'était pas elle qui avait mal. C'était Gin ! Gin qui souffrait dans la pièce à côté. Elle couru à la porte et tenta de l'ouvrir. Mais celle-ci était fermé à clé. Elle s'échina vainement dessus pendant quelques secondes. Elle courut alors à l'autre porte, celle qui donnait sur le couloir. Mais elle aussi était fermée à clé.

-A l'aide !, cria-t-elle d'une voix rendue rauque par la souffrance. À l'aide ! Quelqu'un !

Personne ne répondit, personne ne vint.

-S'il vous-plaît, murmura l'enfant en tombant à genoux. Aidez Gin ! Oh maman, qu'est ce que je peux faire ?

Dans la pièce voisine, elle sentait Gin souffrir de plus en plus. Elle même sentait son esprit se brouiller. Prise d'une inspiration, elle s'éloigna de quelques pas et plaça ses mains devant elle.

-Faites que ça marche..., supplia-t-elle en toussant, la gorge irritée. Oh souverains ! Masques de chair et de sang, images d'outre-monde qui portez le nom des gens comme une couronne ! Feu et sang de la guerre ! Réveillez la colère de la mer lointaine en une vague portant vos pas vers le sud ! Hado no sanju ichi : Shakkaho !

Une boule de feu s'élança de ses mains vers la porte. Mais elle n'était pas assez puissante, et la porte fut à peine noircie par son sort de kido.

-Oh non, non !, gémit elle. Gin ! À l'aide ! Oh souverains ! Masques de chair et de sang, images d'outre-monde qui portez....

-Hado no saju ichi : Shakkaho !, prononça de manière décidée une voix derrière elle et une main se posa sur son épaule.

La porte fut cette fois pulvérisée par la boule de feu. Elle se retourna ébahie. La porte menant vers le couloir avait été détruite d'un coup de pied et le capitaine Hisagi, se tenait à côté d'elle, un air résolu sur le visage.

-Trouve ton frère petite, sort le de là. Je m'occupe de celui qui a fait ça.

Elle se précipita dans la pièce enfumée, précédée par le capitaine qui utilisa le shunpo. Elle le vit disparaître dans une autre pièce, poursuivant une ombre de petite taille. Toussant à cause de la fumée, elle réussit à distinguer son frère inanimé. Il était tombé par terre près d'une table d'opération. Le saisissant par le bras, elle arracha les électrodes qu'on avait posé sur son corps, et le traîna vers la porte en pleurant.

Alors qu'elle atteignait la sortie, le capitaine Unohana apparut derrière elle et saisit son frère. Elle le déposa sur le banc et commença à l'examiner, aidée par Kira et la lieutenant aux cheveux bleus.

-Il va bien ?, s'écria Mitsuki. Dites-moi qu'il va bien !

-Eh bien..., fit Kurotsuchi en reniflant l'air tandis que la médecin se taisait. C'est une jolie tentative d'assassinat... Ma dernière invention : un produit inoffensif, et excellent pour tester un reiatsu, mais si on l'enflamme, un poison mortel. Superbe non ?

-Taisez-vous Mayuri !, lui intima la capitaine. Kira, dans la troisième pièce à droite, vous trouverez un masque d'oxygène, apportez le au plus vite.

Kira se précipita pour obéir aux ordres, et Mitsuki s'approcha vivement de son frère. La lieutenant tenta de l'écarter, mais elle se faufila sous son bras.

-Il va mourir ?

-Je ne sais pas encore Mitsuki, soupira la capitaine. Tu as vu qui a fait ça ?

-Non... J'ai voulu entrer, mais je n'ai pas réussi à détruire la porte. Le capitaine Hisagi m'a dit de sortir Gin, qu'il s'occupait de celui qui a fait ça. J'ai juste vu une ombre fuir par l'autre porte. Je ne sais pas qui c'est. Madame... J'ai su que Gin avait mal. Ça m'a fait mal à moi aussi, à la gorge et au poumon.

Unohana la regarda stupéfaite.

-Vos âmes... Seraient-elles liées si profondément ? Par tous les kamis.... Ce que cela implique...

-C'est terrible !, murmura Isane en réponse, avant de se pencher vers l'oreille de son capitaine. Hisagi sait qui a fait ça je crois. Et maintenant, je m'en doute aussi.

-Plusieurs personnes veulent que cet enfant meure. Mais là, une seule à pu agir. Cette haine...

Elle fut interrompue dans ses paroles par la chute de Mitsuki sur le plancher, la main serrée sur le cœur. La petite fille toussait désespérément. Sous ses mains, elle sentit le cœur de Gin ralentir encore.

-Il va falloir le ranimer !, cria-t-elle. Isane, occupe toi de Mitsuki ! J'utilise le tsuruki raiden pour faire repartir le cœur ! Et vous Kurotsuchi, allez me chercher un antidote à votre création, vite !

Kurotsuchi soupira pour montrer son mécontentement à se voir traiter ainsi, tandis que Kira revenait en courant avec le masque à oxygène. Il se figea soudainement. Par l'autre porte, le capitaine Hisagi venait de revenir, trainant derrière lui le coupable.

-Non..., gémit Kira en laissant échapper le masque. C'est impossible...

-Kira !, le rappela à l'ordre Unohana. Le masque, vite !

Kira ramassa le masque et le lui tendit, le visage défait.

-Hado no juichi, tsuzuri raiden, murmura la capitaine, et un éclair jaune passa de ses mains au corps inanimé de Gin.

Le corps se souleva sous le choc électrique, puis retomba, inerte, sur le banc. Sur le sol, Mitsuki gémit en tentant vainement d'avaler une goulée d'air.

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