Renaissance du lotus

Chapitre 5 : Déshonneur

2776 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/11/2020 22:11

- Tu es du genre têtue on dirait, tu commences à me fatiguer... Bien, je voulais utiliser la méthode douce avec toi, mais tu ne me laisses pas le choix…


Hasu, paralysée par la pression spirituelle de son adversaire, n’arrivait même pas à dégainer son sabre. Tokinada s’avança doucement vers la jeune femme, un air funeste sur le visage, de toute évidence il s’amusait de la supériorité qu’il avait sur la shinigami. D’un ton dédaigneux il lui demanda :


- Alors ? Tu attends quoi pour utiliser ton zanpakutô ?


Bouge… Bouge bon sang ! pensa Hasu, incapable d’effectuer le moindre mouvement. Lors des entraînements et missions effectuées avec Kira elle n’avait jamais ressenti une telle terreur envers un adversaire. Elle comprit tout de suite qu’il était un homme dangereux et bien au-dessus de son niveau en tant que shinigami. Il continua à s’approcher et éclata de rire face à la peur de la jeune femme. Soudain, Hasu sentit une main agripper sa gorge, elle n’avait même pas eu le temps de voir Tokinada bouger. La shinigami tenta de crier mais aucun son ne sortit de ses lèvres et l’horrible rictus du noble s’élargit.


- Ça ne sert à rien de crier, personne ne te viendra en aide, tu n’es rien, shinigami. Si tu crois que tes supérieurs vont s’inquiéter pour toi tu te trompes lourdement, ils n’oseront pas venir m’affronter…


Il continua à rire, tel un fou, Tokinada resserra son étreinte sur le cou de Hasu, qui commençait à manquer d’air et lui murmura à l’oreille :


- J’ai tué ma propre femme, j’ai menti en disant qu’elle avait commis un adultère… C’était juste une gêneuse alors je m’en suis débarrassé. Est-ce que j’ai été condamné pour autant ? Je me suis renseignée sur toi Hasu… Tu es amnésique, tu n’as aucun passé, aucune famille, aucun proche… Crois-moi, si tu disparais cela n’aura aucune conséquence.


- Pourquoi faites-vous ça ? articula difficilement la jeune femme.


Le noble prit un air songeur face à la question d’Hasu et lui dit d’un air méprisant :


- Je m’ennui terriblement ces temps-ci, j’avais envie de m’amuser un peu mais je ne pensais pas que tu serais si difficile à approcher… A partir de maintenant ta vie m’appartient.


Ce n’est pas vrai, Kira ne me laisserait pas tomber, pensa Hasu. Mais voulait-elle vraiment que son lieutenant lui vienne en aide et se mette en danger ? Cela, la shinigami ne le désirait pas, jamais elle ne voudrait que quelqu’un meurt pour elle, elle préférait mieux disparaître. Après tout Tokinada n’avait pas tort, elle n’était rien et n’était qu’un poids pour Kira et la 3ème division. Le manque d’oxygène commençait à faire effet, un voile rouge passa devant les yeux d’Hasu et elle perdit connaissance.


 

Les derniers rayons du soleil disparurent dans le ciel, un homme aux cheveux blonds pianotait nerveusement sur son bureau et ses yeux azurs reflétaient son inquiétude. Où pouvait-elle bien être ? Ne voyant pas son élève revenir, Kira s’était rendu à la 13ème division, personne n’avait revu la shinigami depuis qu’elle s’était séparée de Kuchiki. Ce n’est pas normal, pensa le lieutenant, ce n’est pas son genre de se défiler comme ça. Soudain il réalisa que son capitaine Ichimaru, appuyé sur le rebord de la porte, le toisait avec son sourire habituel.


- Quelque chose à l’air de te tracasser Izuru ? demanda Gin.

- J’ai envoyé Hasu déposer un rapport mais elle n’est pas revenue depuis… marmonna Kira.

- Oh ? Elle joue la fille de l’air la petite Hasu ? répondit avec humour le capitaine.

- Je ne pense pas, Hasu est quelqu’un de vraiment sérieux, ce qui m’inquiète c’est que personne ne l’a vu depuis…


Gin aborda une attitude songeuse, son rictus s’élargit et il susurra :


- Dis-moi Izuru, est-ce que quelqu’un pourrait en vouloir à Hasu ?

- Vous pensez qu’elle a fait une mauvaise rencontre ?! s’exclama le lieutenant, non je ne pense…


Les yeux de Kira s’écartelèrent soudain, il venait de se rappeler la discussion qu’il avait eu avec la shinigami le matin, à propos du noble qui l’importunait. Immédiatement il raconta tout à propos de Tokinada Tsunayashiro à son capitaine, qui prit un air peiné.


- Je suis désolé, mais je pense qu’on ne pourra rien faire pour aider Hasu.

- Pardon ? demanda Kira, qui sentait le sol se dérober sous ses pieds.

- Tu sais comment fonctionne l’aristocratie n’est-ce-pas ? On ne peut pas intervenir. Tu es mon bras droit Izuru, je n’ai pas envie que tu ailles te faire tuer dans un sauvetage bancal, j’ai besoin de toi.

- Mais… Mais le capitaine commandant Yamato me l’a confié, c’est mon amie je ne peux pas l’abandonner ainsi… répondit le lieutenant, désemparé.


Aussitôt, le sourire de Gin s’effaça, il prit un air sévère et ses yeux bleus perçants se posèrent sur Kira.


- Tu remets en doute les ordres de ton capitaine, Izuzu ? demanda-t-il froidement.

- Non, bien sûr que non capitaine, veuillez m’excusez, répondit Kira en s’inclinant.


Le sourire du capitaine revint aussi vite qu’il avait disparu, il posa une main sur la tête de son lieutenant et lui dit :


- Bien ! Je vois que je peux te faire confiance ! Pauvre Hasu… Je n’ose même pas imaginer ce qu’il va lui faire ce tordu…


Sur ces mots funestes il quitta le bureau de son lieutenant, qui était horrifié à propos du sort qu’allait subir la jeune femme. Kira était en proie à une grande hésitation, il devait certes obéir à son capitaine, mais était-ce une raison pour sacrifier Hasu ? Une légère lueur brilla dans les yeux du lieutenant. Il décida de se rendre à la 9ème division pour se confier à son meilleur ami, Hisagi, qui serait sûrement de bons conseils. Kira quitta son bureau au pas de course, il n’avait même pas remarqué que son capitaine était toujours là, accoudé dans le couloir.


- Alors Izuru, que vas-tu décider de faire ? Sauver Hasu ? Ou la laisser mourir ? murmura Gin.

 


Hisagi écoutait les poings serrés le récit de son ami Kira, qui avait le visage torturé par le doute. La fureur tiraillait le lieutenant, face à l’injustice qu’était en train de subir Hasu, il s’exclama :


- On ne peut pas la laisser Kira, allons-y !

- Mais… Mais le capitaine Ichimaru m’a interdit d’intervenir…


Hisagi s’apprêta à réprimander son ami devant son inaction lorsqu’une voix masculine autoritaire l’interrompit :


- Certes Gin est ton capitaine, mais le capitaine commandant Yamato est au-dessus de lui et il me semble que sa mission était claire quand il a mis Hasu sous ta responsabilité. Comment comptes-tu répondre de tes manquements envers lui ?

- Capitaine Tôsen ? murmura Hisagi, vous avez tout entendu ?


Un homme à la peau mate s’avança vers les deux lieutenants, même si il semblait aveugle il n’avait aucun souci pour se déplacer. Hisagi toisa son capitaine avec surprise, une grande de colère pouvait se lire son visage, Tôsen n’était pas du genre à s’énerver facilement. Pourquoi était-il si furieux ?


- Alors ? interrogea sèchement le capitaine, que lui diras-tu ?

- Je… Je… que dois-je faire ? demanda Kira, tourmenté par son hésitation.

- Veux-tu empêcher cette injustice ? demanda-t-il

- Bien sûr que oui ! répondit immédiatement le lieutenant. Mais je…

- Alors va ! le coupa Tôsen, Hisagi accompagne le s’il te plaît. Et Kira n’ait aucune crainte, je prendrais moi-même mes responsabilités envers Gin.


Kira saisit cette chance, demanda à son ami de le suivre dans les quartiers de la famille Tsunayashiro et ils partirent dans une course effrénée.


 

Hasu se réveilla difficilement, il lui fallut plusieurs minutes pour comprendre ce qu’il s’était passé avec Tokinada et scruta la chambre sombre où elle était. Elle réalisa qu’elle ne pouvait plus bouger ses bras, elle baissa son regard et vit des liens lumineux autour de ses poignées. La shinigami connaissait bien cette technique, c’était un sort de kidô. Elle ne pourrait pas se libérer aussi facilement, surtout si le lanceur était un shinigami expérimenté. Son cœur commença à tambouriner dans sa poitrine, qu’allait-il lui faire ? Hasu tenta de maitriser sa respiration, paniquer maintenant n’aiderait en rien la situation. D’un regard elle repéra son zanpakutô, posé contre un mur à l’autre bout de la pièce et s’y approcha d’un pas léger. Mais la shinigami n’eut pas le temps d’aller bien loin, la porte s’ouvrir avec fracas et Tokinada apparut dans l’encadrement baigné de lumière. Un plateau de thé à la main, il lui en proposa un verre, toujours avec son horrible sourire. Même si Hasu était paniquée face au noble, elle lui répondit avec sarcasme :


- Avec les liens que vous m’avez mis ça risque d’être difficile…

- Il n’y a pas de soucis je vais te les retirer, répondit Tokinada, qui observait sournoisement la réaction de la jeune femme.


Hasu arqua un sourcil, il allait vraiment faire ça au risque qu’elle se retourne contre lui ? Etait-il stupide ou trop prétentieux ?


- Par contre je te déconseille de tenter quoi que ce soit… dit-il froidement, crois-moi ça vaut mieux pour toi.


Un frisson parcourut le dos d’Hasu, une aura meurtrière émanait de Tokinada, il n’hésiterait pas à le tuer si elle l’attaquait, elle en était certaine. L’homme regardait avec un air interrogateur la jeune femme, la shinigami se demandait bien ce qu’il avait dans la tête.


- C’est bizarre…. marmonna Tokinada.

- De quoi ? interrogea Hasu.

- Quelque chose chez toi me rappelles « cette » shinigami, vous portez le même prénom, pourtant physiquement vous ne vous ressemblez pas…

- Mais de qui parlez-vous ? s’exclama la jeune femme, piquée par la curiosité.

- Tsss… Pourquoi je te répondrais ? Elle est morte il y a très longtemps maintenant, cela n’a aucune importance…


Tokinada posa son thé, il agrippa soudain le menton d’Hasu et lui susurra à l’oreille :


- Mais il faut avouez que tu as le même charme qu’elle…


Le noble tenta de poser ses lèvres sur celles de la jeune femme, qui réagit instinctivement en lui assénant un violent coup de tête. Sous l’effet du choc, Tokinada fut projeté en arrière et Hasu se jeta sur son zanpakutô. Le shinigami se releva, tremblant de fureur, jamais on ne lui avait autant manqué de respect…


- Espèces de sale garce ! hurla-t-il.


Des liens lumineux s’entortillèrent autour des chevilles et poignées d’Hasu, qui chuta lourdement avant qu’elle puisse attraper son sabre. D’un coup de pied brutal, Tokinada retourna la jeune femme sur le dos et commença à lui asséner des coups de talon dans le ventre. Hasu eut le souffle coupé, elle n’avait même pas la force de crier et elle se sentit glisser vers l’inconscience.


- Est-ce que je vais mourir comme ça ? pensa tristement la shinigami.


Les coups s’arrêtèrent, elle entendait à peine Tokinada lui hurler dessus. Le noble finit par sa calmer, un sourire sadique se dessina sur ses lèvres, il se pencha sur la jeune femme et commença à la déshabiller méthodiquement. Figée de terreur, Hasu sentit des mains horriblement froides lui frôler tout son corps. La shinigami était complètement déconnectée, elle tourna ses yeux vers son zanpakutô et elle aperçut la femme cornue, qui la toisait avec extrême sévérité. Le temps semblait s’être arrêté, Hasu jeta un regard désespéré à son zanpakutô, peut-être qu’elle pourrait l’aider…


- Tu es tombée bien bas Hasu… Comment peux-tu laisser ce mécréant nous souiller ainsi ?

- Aide-moi s’il te plaît, laisse-moi te prouver que je suis digne de ta puissance, supplia la jeune femme.


Une mine triste se forma sur le visage du zanpakutô, elle répondit :


- Je suis désolée, si tu ne me dégaines pas je ne peux rien faire pour toi, shinigami…

- Comment tu t’appelles ? demanda soudain Hasu.

- Je croyais que tu avais peur de moi ? répondit la femme cornue, surprise.

- Je te mentirais si je répondais non, mais tu es mon zanpakutô, on devrait pouvoir s’entraider et se faire confiance non?


En réponse le zanpakutô afficha un large sourire, elle s’approcha d’Hasu et lui répondit, gonflée de fierté :


- Mon nom est Jigoku no Dokuhebi ! Ne l’oublie plus jamais shinigami ! Et promets-moi de massacrer cet enfoiré quand tu m’utiliseras!


Une porte vola en éclat, interrompant Tokinada dans ses sombres desseins, il toisa les nouveaux venus avec mépris. Hasu sortit de sa torpeur, jeta un œil et eut une bouffé d’espoir quand elle reconnut son lieutenant et son ami Hisagi qui se tenait derrière lui. L’expression du visage de Kira était indescriptible, lui qui était toujours si calme, jamais la shinigami ne l’avait vu aussi en colère. La pression spirituelle de Kira bouillonnait et oppressait l’air de la pièce. Hasu sentit une main lui agripper soudainement les cheveux et le contact de l’acier froid contre sa gorge. Un petit rire cruelle sortit des lèvres de Tokinada :


- Un pas de plus shinigamis et je n’hésiterais pas à lui trancher la gorge ! Sortez tout de suite de ma demeure, vous n’êtes pas les bienvenues…

- Je refuse, répliqua froidement Kira.


Le noble exerça une légère pression avec sa lame, qui fit perler du sang sur la peau de la jeune femme. Hasu tenta de capter le regard de son lieutenant, il ne devait pas reculer face à Tokinada, quitte à ce qu’elle le paie de sa vie. Les deux shinigamis s’observèrent, droit dans les yeux, Kira dégaina son zanpakutô, un bruit métallique sinistre retentit dans la pièce.


- Qu’est-ce que tu fais ? Tu es sourd ou quoi ?! cria Tokinada qui commençait à perdre patience.

- Qu’est-ce que tu ne comprends pas ? répondit le lieutenant d’un air lugubre, lève la tête… Wabisuke !


La lame du zanpakutô de Kira prit une forme de « U », Hasu n’avait jamais vu le shikai de son lieutenant. Elle se demanda à quoi pouvait servir cet aspect si particulier de son sabre, il n’avait pas l’air très pratique pour trancher. Hisagi dégaina aussi et se tint prêt à épauler son ami. La jeune femme eut un sourire triste, elle était heureuse que ses proches ne l’aient pas abandonné, mais s’ils leur arrivaient quelque chose, se le pardonnerait-elle ? Tokinada entra dans un fou rire dément, avant que quelqu’un ne puisse réagir Hasu sentit une douleur dans la poitrine, elle baissa le regard et vit une auréole de sang apparaître sur ses vêtements. Le zanpakutô de Kira siffla dans l’air, le noble dû s’éloigner de la shinigami pour l’éviter, pendant ce temps-là Hisagi en profita pour attraper Hasu et l’écarter du combat. La jeune femme n’entendit pas le lieutenant lui parler, lui demandant de rester consciente, son corps devenait lourd, froid et elle perdit connaissance à nouveau.

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