Renaissance du lotus

Les ténèbres régnaient tandis qu’une fine silhouette se découpait, le souffle court, Hasu la poursuivit. Elle l’appela, la voix déformée par le désespoir, le suppliant presque :

- Shinji !

L’homme en question s’arrêta, ses cheveux d’un blond clair tombaient jusqu’à ses reins, il se tourna et la shinigami contempla son visage rayonnant. La pénombre régnait mais elle n’avait pas peur, il était là et il avait enfin répondu à son appel. Elle le rejoignit, elle pût enfin l’observer de plus près, la jeune femme était tellement soulagée. Shinji continuait de sourire, il lui prit la main et l’emmena à travers l’obscurité. Elle vit enfin une lumière au loin, ils se dirigeaient tous les deux vers elle dans un silence total. Mais le shinigami lâcha la main d’Hasu, il semblait inquiet et observait les alentours. La jeune femme se crispa, elle sentait le danger qui approchait, elle était paniquée. Une lame de zanpakutô transperça les ténèbres, Hasu retint un cri d’horreur, il était gravement blessé.

- Shinji ! Non !

Des larmes se mirent à couler à flot sur les joues de la jeune femme, l’homme s’écroula dans une mare de sang et une forme sombre s’approchait. Hasu retint son souffle, le shinigami la menaçait de sa lame. L’homme aux cheveux bruns et aux lunettes noirs souriait d’une façon affreusement fausse. Elle ne comprenait pas, Aizen avait toujours eut l’air bienveillant, beaucoup de shinigamis l’adorait, alors pourquoi ? Il leva son sabre pour frapper, elle fut paralysée par la peur, elle était piégée, c’était finie pour elle.

Hasu se réveilla en hurlant, recouverte de sueur, elle poussa un juron, encore ce satané cauchemar ! Mais cette fois il avait changé… Ses pensées se bousculaient, était-ce vrai ce qu’elle avait vu ? Le capitaine Aizen était-il l’auteur de la mort de Shinji ? Elle leva les yeux, le soleil était haut dans le ciel, il était déjà tard. Décidément elle ne tenait peut-être pas bien l’alcool, quelle soirée !

Le calme régnait comme d’habitude, c’était terriblement ennuyeux, Hasu ne s’était pas battue depuis longtemps. Elle se dit que ça serait bien de s’exercer un peu au combat pour maintenir sa forme physique. Ce n’est pas parce que c’était calme en ce moment qu’elle devait se laisser aller. Solennellement elle prit son zanpakutô, en période de paix les shinigamis n’avaient pas le droit de se déplacer toute la journée avec. Avec un sourire malicieux elle se demanda avec qui elle pouvait s’entraîner, c’était beaucoup plus excitant de croiser le fer avec d’autres shinigamis. Elle soupira un peu découragée, les autres lieutenants ne courraient pas trop après le combat. Il y avait bien Yachiru, mais c’était une enfant et la côtoyer c’était se retrouver avec Kenpachi. Même si par curiosité elle demandait à Yachiru un petit entraînement, éveiller la soif de combat de son capitaine était bien trop dangereux.

Un frisson parcourut  le dos d’Hasu, non elle ne voulait vraiment pas se retrouver face à ce taré. Mais Ikkaku accepterait sans problème, il adorait se battre. Puis elle pensa au nouveau, Renji Abarai, cet homme avait une tête de combattant, Hasu se demandait bien ce qu’il avait dans le ventre le bleu ! De plus Ikkaku et Renji semblaient être des amis proches, pourquoi ne pas s’entraîner à trois ? La jeune femme quitta ses appartements puis les quartiers de sa division discrètement, elle ne voulait pas se faire déranger et qu’on contraigne ses projets. Devant la 11ème division, Hasu vint rendre visite à Ikkaku, elle le trouva vite dans une salle d’entrainement où il mettait une misère aux autres soldats. Une fois que son adversaire fut mis KO Ikkaku s’écria :

- Alors ?! Quelqu’un d’autre pour me défier aujourd’hui ?

Les soldats baissèrent les yeux, n’osant pas affronter le combatif shinigami. Un sourire espiègle s’étira sur le visage d’Hasu, zanpakutô appuyé contre son épaule elle s’exclama :

- Moi je veux bien me battre !

Toutes les têtes se tournèrent vers elle, surprit de voir une femme ici, or ils savaient qu’Hasu n’était pas n’importe quelle femme. Celui-ci dégaina immédiatement son sabre, Hasu le stoppa :

- Une minute ! J’aimerai bien que Renji Abarai vienne aussi, je souhaite me mesurer à lui.

- Pas de soucis ! Tu reconnais tout de suite les esprits combattifs n’est-ce pas ?

Puis Ikkaku beugla un ordre à un autre shinigami pour qu’il aille chercher Renji, l’homme sursauta et se précipita à sa recherche.

- Et si on s’échauffait un peu en attendant ? proposa-t-il.

Pour réponse Hasu dégaina son arme, elle se plaça en face de l’homme chauve, en position de combat, ils se fixaient intensément. Impatient, Ikkaku attaqua en premier, poussant un énorme cri, Hasu n’eut qu’à faire un pas de côté pour l’éviter. L’avantage de la jeune femme c’est qu’elle était extrêmement rapide, la lame du shinigami frappa dans le vide, le déstabilisant une fraction de seconde. Hasu en profita pour le frapper de revers avec le plat de sa lame, Ikkaku fut projeté contre le mur, le souffle coupé. Il se releva en s’appuyant sur son arme, un sourire satisfait sur les lèvres.

- Tu te débrouilles toujours aussi bien ! dit-il ravis.

- Je ne peux pas en dire autant de toi… taquina-t-elle.

Ikkaku la foudroya du regard, il cria :

- Allonge-toi ! Hozûkimaru !

Sur ces mots le zanpakutô changea de forme pour prendre celle d’une grande perche en bois avec une lame au bout. Il le fit tournoyer autour de lui puis attaqua de front, un bruit métallique retentit, Hasu venait de le parer. Lorsqu’il utilisait son shikai les coups d’Ikkaku devenait plus puissant, il frappait sans relâche contre le sabre de la jeune femme, elle commençait à faiblir. Elle prit du recul vers l’entrée lorsqu’un homme aux cheveux rouges se présenta.

- Tu voulais me voir Ikkaku ? demanda-t-il

Il s’arrêta net en voyant Hasu et Ikkaku se battre, la shinigami lui adressa un sourire et il profita de son inattention pour frapper. La jeune femme esquiva de justesse, elle était énervée que le shinigami l’ait attaqué aussi lâchement. Même si son ancien capitaine lui avait interdit d’utiliser son shikai, elle estimait maintenant avoir le niveau pour éviter qu’elle ne fasse trop de dégâts.

- Fleuris et purifie-les ! Jigoku no Dokuhebi !

Ses vêtements de shinigami disparurent pour laisser place à une magnifique robe blanche et son zanpakutô se sépara en deux sabres. Furieuse, elle se jeta sur Ikkaku, perçant aisément ses défenses, d’un coup de pied elle l’envoya à nouveau contre le mur. Sous la puissance du choc, celui-ci le traversa, les autres shinigami qui observaient le combat, craignaient de subir la colère d’Hasu. Ikkaku face contre terre, poussa un grognement de douleur. Renji observait la shinigami, surprit qu’elle ait pu mettre KO aussi aisément son ami. Elle lui adressa un adorable rictus, le lieutenant réprima un frisson, il savait maintenant qu’il ne fallait mieux pas la provoquer.

- Ce n’est pas finit ! s’exclama Ikkaku en se relevant.

Il chargea la shinigami, ils échangèrent des violents coups de sabres, blessant quelques fois l’adversaire. La première goutte de sang perla, Ikkaku l’enleva d’un revers de main. Les deux adversaires ne se quittaient pas du regard, la tension entre eux était palpable et l’air était écrasant sous le poids de leur réatsu. Renji observait le combat fasciné, un peu envieux aussi, il aurait bien aimé affronter Hasu même si d’habitude il n’aimait pas trop se battre contre les femmes. Mais la shinigami était différente, dans la vie c’était une femme extrêmement douce, en combat elle était froide et violente. Elle décida de mettre fin au combat, elle était lasse d’Ikkaku, elle voulait maintenant affronter Renji. Elle invoqua le feu dans ses lames, il eut un mouvement de recul, il savait qu’Hasu était nettement plus dangereuse lorsqu’elle utilisait ses flammes. Il hurla :

- C’est bon je me rends ! Je ne veux pas avoir d’ennuis si tu mets le feu aux bâtiments !

Hasu satisfaite, retira ses flammes, elle se tourna vers Renji qui jeta un regard derrière lui, il comprit vite que c’était lui qu’elle voulait combattre.

- Si ça ne te dérange pas, je préférai me battre à l’extérieur, dit-il amicalement.

Hasu haussa les épaules et répondit :

- Aucun problème.

Ils allèrent dans la cour, Renji dégaina son sabre et dit aussitôt :

- Rugit ! Zabimaru !

Son zanpakutô prit une forme dentelée, il attaqua en premier, Hasu le para sans problème, elle se demandait bien ce que pouvait être le pouvoir de Zabimaru. Pour réponse, le zanpakutô s’allongea, il était extensible mais aussi souple, ce qui lui permettait de frapper dans n’importe quelle direction et à distance. Pendant plusieurs minutes ils échangèrent des coups de plus en plus violents, aucun n’arrivait à atteindre l’autre. Hasu fixait Renji, cherchant la moindre faiblesse, un moment d’inattention pour lui porter un coup.

- Arrête de retenir tes coups ! hurla-t-elle.

- Si c’est ce que tu veux, répondit-t-il.

Il posa une main sur le plat de son sabre, Hasu sentit une grande puissance spirituelle qui envahissait le vice-capitaine.

- Bankai ! hurla-t-il.

Du réatsu jaillit soudain de Renji, tel l’explosion d’un volcan, l’onde de choc projeta la jeune femme en arrière. Elle n’avait jamais affronté le bankai d’un autre, c’était la forme finale et la plus puissante d’un zanpakutô, seuls les capitaines étaient assez forts pour cette maîtrise. La poussière de l’explosion se dissipa, Hasu remarqua que l’apparence du zanpakutô avait changé, il était maintenant d’une taille titanesque. Le manche de l’arme était suivi d’une longue colonne vertébrale qui se terminait par une tête de serpent à crinière rouge. Le serpent se tourna vers Hasu, elle réalisa que s’ils continuaient à se battre ils risquaient de détruire la 11ème division. L’énorme reptile disparut dans un nuage de fumée, la jeune femme se crispa, sûrement préparait-il une attaque. Mais rien ne vint, le brouillard se dissipa, Renji apparut, il rengaina tranquillement son arme.

- Désolée mais on ne peut pas continuer à se battre ici, on risquerait d’avoir des ennuis, dit-il avec un sourire.

Hasu soupira, il avait raison, ils s’attireraient les foudres de leurs capitaines et elle ne désirait pas rembourser les réparations. Son regard se leva vers le ciel, elle observa un moment les nuages qui défilaient paresseusement, quelle journée trépignante. Sa robe blanche disparut, laissant place aux vêtements noirs de shinigami, puis elle remit son zanpakutô dans son fourreau.

- Dommage que le combat n’ait pas duré longtemps ! s’écria-t-elle, je vais réfléchir à un endroit où on pourra se battre sans retenue !

Elle désirait ardemment se mesurer au bankai de Renji, ou plutôt de savoir maîtriser le sien, elle n’avait jamais essayé de l’obtenir et ignorait comment on faisait. Ils se saluèrent puis prirent une route différente, Hasu réfléchissait, l’action des combats lui manquait vraiment, elle voulait absolument retourner en mission comme avant. Elle ne tarda pas à arriver dans sa division, elle réalisa que ça faisait une bonne journée qu’elle n’était pas allée voir son capitaine, ce qui n’était pas sérieux en tant que lieutenant. Ses pas la menèrent jusqu’aux appartements d’Ukitake, celui-ci était sur la terrasse en train de déguster tranquillement son thé. Il l’accueillit chaleureusement lorsqu’elle arriva, Hasu s’assit puis s’excusa de son long retard.

- Ce n’est pas grave, murmura-t-il.

Si ça l’était, se dit intérieurement Hasu. Un long silence s’en suivit, la jeune femme ne savait pas trop quoi dire à son capitaine.

- Tu t’es battue aujourd’hui, dit Ukitake comme une affirmation.

Celle-ci se tourna vers lui, surprise, comment le savait-il ? Lisant dans ses pensées il répondit :

- J’ai senti ton réatsu, il dégage une telle puissance…

Hasu ne put s’empêcher de rougir légèrement face au compliment de son capitaine.

- Je m’ennuyais un peu, alors je suis allée défier Ikkaku et Renji, c’était marrant, dit-elle avec un grand sourire, Renji maîtrise déjà le bankai et je me demande si je ne devrais pas m’améliorer moi aussi….

- Si tu veux je peux t’aider à maîtriser le bankai, proposa gentiment Ukitake.

Hasu fut surprise d’une telle proposition, elle demanda immédiatement :

- C’est un grand honneur capitaine mais vous sentez-vous assez en forme pour m’entraîner ?

- Ne t’inquiète pas pour moi, je t’aiderais, donne-moi juste une semaine le temps de tout préparer, répondit celui-ci.

Elle s’inclina devant lui, le remerciant encore et encore, très reconnaissante envers son capitaine. Jamais elle ne s’était entrainée avec lui. Ukitake rigola et l’obligea à se relever, il demanda soudain :

- En fait on n’avait pas finis notre conversation l’autre jour, à propos de tes cauchemars. Comment s’appelle l’homme de tes songes ?

La jeune femme hésita un instant à lui dire, elle savait maintenant qu’elle rêvait d’un homme mort. Elle n’avait pas oublié la réaction des lieutenants lorsqu’elle avait prononcé son nom, comment allait réagir Ukitake ? L’homme aux cheveux immaculés attendait avec ardeur sa réponse, Hasu baissa le regard puis répondit dans un souffle :

- Shinji…

Les yeux verts du capitaine s’ouvrirent de stupeur, il demanda :

- Shinji ? Shinji Hirako ?

- Oui, répondit-elle.

- Mais cet homme est…

- Mort depuis des années, coupa Hasu.

- C’est bizarre…. murmura Ukitake, cela signifierait que tu as connu cet homme il y a longtemps, mais tu es apparu dans la Soul Society il y a 30 ans, sans mémoire. Que s’est-il passé avant ton apparition ? As-tu plus d’éléments à me fournir sur tes cauchemars ?

Hasu hésita à en dire plus, devait-elle parler de l’apparition d’Aizen ? Elle craignait de passer pour une folle auprès de son capitaine, malgré tout elle répondit :

- En fait il y avait une autre personne dans mon cauchemar, c’était le capitaine Aizen. Sous mes yeux il a tué Shinji puis il a tenté de s’en prendre à moi, mais je me suis réveillée à ce moment-là…

Ukitake la toisa avec surprise, le capitaine Aizen ? Cet homme qui était d’une grande gentillesse, grandement apprécié dans sa division et même par ses compères ?

- Je ne te cache pas que c’est une révélation bien étrange, j’imagine mal qu’Aizen ait pu faire du mal à Shinji, son capitaine à l’époque. Ce qui est d’autant plus bizarre, c’est que tu ais connu Shinji, mais qu’aucun shinigami vivant à la Soul Society à l’époque ne te connaisse… Si jamais d’autres souvenirs te reviennent, n’hésite pas à te confier à moi. J’espère qu’un jour on arriva à faire la lumière sur ton amnésie, dit chaleureusement le capitaine.

-Mon imagination a décidé de me jouer des tours surtout ! dit Hasu sur le ton de l’ironie, n’en parlons plus.

Sur ces belles paroles ils continuèrent à boire leur thé en papotant de tout et de rien, se demandant comment Rukia se débrouillait dans le monde réel.

Plusieurs jours passèrent depuis la discussion entre Hasu et son capitaine, elle tenta d’oublier le malaise de cette découverte et croulait encore et encore sous la paperasse. Malgré la motivation d’Ukitake à entrainer sa vice-capitaine, sa santé n’allait vraiment pas bien, à vrai dire son état s’était encore plus dégradé. Hasu était rongée par l’inquiétude pour son capitaine, en plus du stress de son travail. Le jour où elle finit par s’endormir la tête sur la paperasse elle décida de se mettre des limites et de déléguer un peu ce travail aux co-officiers. Kiyone et Sentarô se battaient tout le temps pour pouvoir aider leur capitaine et tenter de se distinguer. Ils avaient remarqué que le travail acharné d’Hasu ces derniers temps commençait à atteindre sa propre santé. Kiyone poussa presque de force son lieutenant du bureau en s’exclamant :

- Allez t’inquiète pas on va gérer ça ! Tiens va plutôt transmettre cette missive à ton ami Kira à la 3ème division ! Byyyyyye !

Elle lui claqua presque la porte au nez, Hasu fut un peu vexée de se faire mettre dehors ainsi, mais elle comprenait que leurs intentions étaient bonnes. A vrai dire ça faisait encore plus une éternité qu’elle n’avait pas vue son ami seul à seul. Quand elle était devenue shinigami, Hasu avait été intégrée à la 3ème division sous demande du capitaine Gin Ichimaru. Il justifia son choix de la manière suivante : « Izuru est plutôt bon dans les différents techniques de combat des shinigami, avec son tempérament calme et patient je pense que c’est le meilleur candidat pour entraîner Hasu ». Et il avait raison, le lieutenant avait été d’une grande aide dans les progrès de la jeune femme en tant que shinigami. Kira repéra un grand potentiel en elle, il fut toujours surpris de voir à la vitesse à laquelle elle progressait, se demandant si elle n’avait pas été shinigami avant de perdre la mémoire. Rapidement elle devint le 3ème officier de sa division et effectua de nombreuses missions aux côtés de Kira. Ces années à s’entraîner et combattre ensemble lièrent une forte amitié entre les deux soldats. Izuru ne fut pas surpris qu’Ukitake demande à Hasu de devenir son lieutenant. Depuis sa promotion les shinigamis se voyaient beaucoup moins.

La vice-capitaine arriva enfin dans la 3ème division, elle se dirigea d’un pas joyeux vers les quartiers de Kira, saluant ses anciens collègues au passage.

- Hellooooo, s’exclama Hasu d’une voix chantante en entrant dans le bureau de Kira.

- Ah Hasu ! ça faisait longtemps qu’on ne t’avait pas vue dans le coin ! Comment vas-tu ? Tu n’as pas l’air de dormir beaucoup en ce moment non ? demanda Kira sur un ton mi-content, mi-inquiet.

- Ukitake n’est pas très en forme ces derniers jours et on accumule tellement de rapports… Mais bon si je suis là c’est parce que mes officiers m’ont un peu mis dehors … répondit-elle en rigolant, tient c’est pour toi je crois !

Il prit la missive en remerciant Hasu, ne préférant pas insister sur son travail mais il avait remarqué ses cernes. Même si Kira avait finis raide mort à la soirée de promotion de Renji, il n’avait pas oublié le malaise qu’avait provoqué son amie en parlant de l’ancien capitaine Shinji Hirako. Inquiet pour elle, il décida d’aborder le sujet :

- Ne le prends pas mal… Mais pourquoi as-tu parlé du capitaine Shinji l’autre soir ? Pourtant il était déjà décédé avant ton arrivée à la Soul Society, comment le connais-tu ?

- Je peux te retourner la question, il me semble que tu ne faisais pas partie de Gotei 13 non plus ? répliqua Hasu un peu sur la défensive.

- Oui mais moi j’ai beaucoup lu sur l’histoire du Gotei 13…. souffla Kira avec un léger sourire, et toi ?

Hasu rougit jusqu’aux oreilles, non pas du tout, elle avait bien tenté de s’intéresser à l’histoire pour en découvrir sur son passé, mais c’était d’un tel ennui ! Kira l’observait avec son sourire narquois, elle fut tentée de lui balancer le premier truc qui lui venait sous la main au visage, mais elle s’avisa. Même s’ils semblaient se disputer à première vue, les deux amis aimaient bien s’asticoter. Connaissant la réponse Kira continua, d’un ton frôlant le sadisme :

- Si tu me dis pourquoi tu connais cet homme, je peux peut-être te raconter les circonstances de sa mort ?

Le fourbe ! Ne put s’empêcher de penser Hasu, il savait pertinemment que la curiosité allait l’obliger à tout lui révéler. Alors la lieutenant lui raconta la même chose qu’Ukitake, mais passa sous silence le passage avec Aizen. Kira était aussi un ami proche d’Hinamori, la lieutenant de la 5èmedivision, elle avait trop peur que ça arrive à ses oreilles. Lorsqu’elle eut finis elle s’exclama :

- Voilààààà tu es content maintenant ? Allez professeur je-sais-tout, un deal est un deal !

Kira était pensif, il eut le même raisonnement que le capitaine Ukitake, décidément l’arrivée d’Hasu au Seireitei était mystérieuse.

- Comme Ikkaku l’a dit lors de la soirée, Shinji Hirako était le capitaine de la 5ème division avant Aizen, qui était son lieutenant. Il est décédé dans des circonstances un peu douteuses avec d’autres capitaines et lieutenants du Gotei 13. Apparemment ça serait le capitaine Urahara le responsable.

- Le capitaine Urahara ? interrogea Hasu.

- Oui, c’était le capitaine de la 12ème division à l’époque, c’est lui qui a créé le Centre de Recherche et de Développement…

- Hein le laboratoire de l’autre taré de Mayuri ?! s’exclama Hasu.

Kira valida d’un mouvement de tête, la lieutenant eut un frisson qui lui parcouru l’échine. Le capitaine Mayuri était un véritable savant fou, ses agissements étaient si horribles qu’Hasu ne comprenait pas comment un type comme lui pouvait être capitaine.

- Qu’est-ce qui leur a fait exactement ce Urahara ?

- Il aurait fait une expérience de hollowmorphose sur eux… Il serait apparemment exilé dans le monde réel et les capitaines et lieutenants, devenus hollow, ont été exécutés en tant que tels… lui expliqua Kira.

- C’est horrible… murmura-t-elle horrifiée.

La jeune femme n’était pas tellement rassurée d’apprendre qu’un tel personnage était caché dans le monde réel où Rukia venait de se rendre. Le lieutenant lui assura que jamais il ne s’était manifesté depuis sa disparition et qu’ils ne savaient même pas s’il était encore en vie. Hasu s’affala dans sa chaise en rouspétant.

- Pour être honnête, ça ne m’avance pas vraiment de savoir tout ça ! Jusqu’ici je ne me posais pas trop de questions sur mon passé, pour ne pas perdre la tête, avancer et construire ma nouvelle vie… Mais à cause de ces cauchemars je ne peux pas m’empêcher de me poser des questions débiles… Est-ce que j’étais déjà une shinigami avant ? Etais-je mariée ? Voir même est-ce que j’avais des enfants ? Une famille qui ne sait même pas que je suis encore en vie ?!

La lieutenant s’arrêta net pour ne pas craquer devant son ami, même si elle ne laissait rien paraître aux autres, ces interrogations la torturaient. Kira eut un regard compatissant pour elle et tenta de lui dire pour la soutenir :

- J’imagine bien que c’est une situation délicate pour toi… Après rien ne t’empêche de refaire ta vie même si tu as perdu la mémoire !

S’en suivit un gros blanc, Hasu surprise, le toisa l’air de dire « mais pourquoi tu me dis ça ? », le lieutenant balbutia en rougissant :

- Je suis désolée c’était déplacé de ma part ! Oublie ce que j’ai dit...

- Je n’ai pas vraiment le temps de batifoler tu sais ? Et je n’ai pas d’amour secret à te raconter, désolée! répondit-elle avec un clin d’œil, histoire de détendre l’atmosphère.

C’est pas le succès qui lui manque pourtant, ne put s’empêcher de penser Kira. Hasu était une très belle femme, elle attirait facilement le regard des autres et son arrivée dans le Seireitei avait été assez remarqué auprès de la gente masculine. Mais depuis qu’elle avait tabassé presque à mort un shinigami qui avait été trop lourd avec elle, aucun homme n’osait plus lui faire des avances.

- Il ne se passe rien en ce moment… soupira Hasu.

- A t’entendre on dirait presque que tu espères une guerre au Seireitei... répondit Kira blasé.

- Peut-être bien ! répliqua la shinigami avec son sourire espiègle

- C’est la 11ème division, auprès de Kenpachi que tu aurais dû intégrer, pas la 13ème, taquina-t-il.

- Comment tu peux me comparer avec cette bande de bourrins puants?! Je suis bien plus raffinée qu’eux en combat!

Le shinigami eut un léger rire en voyant le regard foudroyant de son amie. Même si le zanpakutô d’Hasu était considéré comme le plus beau parmi ceux de feu, ainsi que son style de combat, elle en avait surpris plus d’un dans ses excès de violence quand sa colère prenait le dessus.

- Je dis ça parce que ton zanpakutô, Jigoku no Dokuhebi , donne l’impression d’être assoiffé de sang au combat si je ne me trompe pas ? demanda Kira, qui avait cette image suite aux nombreux entraînements effectués avec son amie.

- Ouai… J’avoue que des fois c’est dur de la contrôler, c’est loin d’être une enfant de cœur tu sais et elle peut déteindre sur moi durant certains combats… avoua Hasu, un peu gênée.

Jigoku no Dokuhebi, le zanpakutô de feu d’Hasu était une lame double. Ce type de sabre était très rare parmi les shinigamis, à part la jeune femme, seul le capitaine Ukitake et Kyoraku avaient des zanpakutô double. Celui de la shinigami était connu à travers la Soul Society, mais peu de gens l’avait vue en action, même son capitaine et Hasu préférait garder ses atouts secrets. C’était certes un zanpakutô magnifique, mais d’une grande violence et cruauté. Si Hasu perdait le contrôle de cette puissance, cela pouvait devenir très dangereux pour son adversaire et même ses alliés.

- Le capitaine Ukitake m’a proposé de m’aider à l’éveil de mon bankai, mais vue le tempérament de Jigoku no Dokuhebi, je me demande si c’est une bonne idée et si je suis vraiment prête pour ça… soupira Hasu.

- Si il t’en a parlé c’est parce qu’il sait que tu en as le potentiel Hasu, rassura Kira.

- Je ne sais pas… Je pensais que le zanpakutô reflétait l’âme de son porteur, mais je ne vois vraiment pas ce que j’ai en commun avec cette sale vipère ! rouspéta Hasu.

- Peut-être que ton zanpakutô reflète une part sombre de toi que tu cherches à réprimer…

Hasu était pensive, c’est vrai que des fois elle prenait vraiment goût à la violence, souvent elle mettait ça sur le dos de son zanpakutô, mais était-ce vraiment le cas ? Elle chassa ses pensées sombres et invita Kira à manger un bout ensemble en échange d’informations sur l’histoire de la Soul Society. Celui-ci accepta avec plaisir et les deux shinigamis partirent côte à côte.