Renaissance du lotus

Chapitre 13 : Quelle voie suivre?

3188 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/01/2021 19:26

La lieutenant se réveilla dans un sursaut, les yeux baignés de larmes, complètement perturbée par le songe qu’elle venait de faire. Hasu était persuadée que ce n’était pas un simple rêve. Elle jeta un œil dehors, l’aurore pointait à l’horizon, la shinigami se leva et se rendit en courant en direction des quartiers d’Ukitake. D’un revers de manche elle essuya ses yeux humides et commença à préparer du thé pour le prendre avec son capitaine. Puis elle se rendit dans son bureau et tomba sur le rapport du capitaine Byakuya. Hasu grimaça et glissa la missive dans son uniforme. Il valait mieux qu’elle raconte tout à Ukitake avant qu’il ne lise ça... Elle se présenta devant sa chambre, avec leur habituel plateau de thé, elle jeta un œil discret, son supérieur semblait somnoler, il était sûrement encore un peu tôt pour lui rendre visite. Elle s’apprêta à rebrousser chemin lorsqu’une voix chaleureuse l’interpella :


- C’est toi Hasu ? Rentre je t’en prie !


Avec un léger sourire, elle ouvrit la porte coulissante, demandant à son capitaine s’il se sentait mieux aujourd’hui.


- Ça peut aller, répondit doucement le capitaine, merci pour le thé !


Hasu le servit et ils burent tranquillement dans le silence. Ukitake dévisageait sa lieutenant, elle arqua un sourcil, se demandant si elle avait encore la trace de son oreiller sur le visage.


- Quelque chose ne va pas Hasu ? Tu as pleuré ? interrogea-t-il, soucieux pour son officier.

- On ne peut décidément rien vous cacher, répondit-elle avec un rictus gênée.


La jeune femme baissa tristement le regard, repensant au souvenir de cette nuit. 


- J’ai fait un nouveau rêve, enfin plutôt souvenir parce que ça avait l’air vraiment réel, dit Hasu la voix tremblante.

- Tu n’es pas obligée de m’en parler si c’est trop intime, murmura le capitaine, néanmoins piquée par la curiosité.


Hasu eut un faible sourire, elle avait vraiment de la chance d’avoir un capitaine comme Ukitake…


- J’ai rêvé d’un nourrisson que je tenais dans mes bras et je disais que c’était mon fils, souffla la shinigami.


Les yeux d’Ukitake s’agrandir de stupeur, vue l’expression de son lieutenant, il est clair que ce n’était pas un simple rêve. Il ressentit une certaine tristesse face à la détresse d’Hasu, posa délicatement une main sur son épaule et lui dit :


- On dirait que tes souvenirs commencent à refaire doucement surface, ne t’inquiète pas, je suis sûr que bientôt tu sauras qui tu es.


Un doux rire s’échappa des lèvres de la jeune femme, s’exclamant que c’était peut-être mieux qu’elle ne sache rien, qui sait ce qu’elle allait découvrir.


- Capitaine, il y a autre chose dont je dois vous parler, sortit soudain la lieutenant légèrement tendue.

- Vue la tête que tu me fais, on dirait que tu as fait une bêtise, taquina le capitaine.


La shinigami se figea, décidément elle ne pouvait vraiment rien lui cacher, ça en était presque effrayant. Pourquoi arrivait-il à lire autant en elle ? Etait-elle si prévisible ? Hasu tendit le rapport de Byakuya à son capitaine avec une mine déconfite. Ukitake reconnut l’écriture du capitaine, jeta un regard interloqué à son lieutenant et lui demanda :


- Un rapport du capitaine Kuchiki ? Et il te concerne je suppose ?


La jeune femme était en train de se décomposer sur place, elle avait tellement honte de faire du tort à son supérieur.


- Je peux tout vous expliquer…


Ukitake l’invita à lui raconter ce qu’il s’était passé d’un mouvement de tête, alors Hasu commença à déballer ce qu’il s’était passé la veille. La rencontre avec le mystérieux chat noir, sa désertion de la réunion des lieutenants et l’affrontement entre Ichigo et Renji. La shinigami passa sous silence son aventure dans les souterrains et sa rencontre avec les maléfices errants, même ça elle ne pouvait pas le confier à son capitaine. Une fois les explications faites, Hasu interrogea d’une voix tremblante :


- Je vais être renvoyée des armées de la cour ?


Le capitaine jeta un regard surprit à Hasu et éclata de rire, lui disant qu’il était hors de question que cela n’arrive et que ce n’était pas si grave.


- Ne t’inquiète pas, le capitaine Kuchiki est vraiment très strict sur, mais ce n’est pas suffisant pour que ça justifie ton renvoi, dit-il en reprenant son souffle.


La shinigami poussa un long soupir de soulagement, Ukitake reprit un air sérieux et dit avec une certaine autorité :


- Mais dorénavant tu dois te tenir tranquille Hasu, je ne pourrais pas toujours assumer tes escapades !

- Je suis vraiment désolée capitaine Ukitake… murmura la jeune femme.


D’un geste de la main le capitaine balaya ses excuses avec un sourire, disant de passer à autre chose et de plutôt lui raconter ce qu’il s’était passé en son absence. Du coup Hasu lui expliqua les intrusions des maléfices errants, les officiers hospitalisés, ainsi que la réunion qu’il y avait eu à propos des agissements de Gin. Ukitake écouta attentivement les explications de son lieutenant, ensuite il enchaîna sur les sollicitations qu’il faisait auprès de la chambre des 46. Ils discutèrent ensemble, des éléments qu’ils pouvaient apporter pour défendre Rukia Kuchiki face à l’assemblée. La matinée se passa sans encombres jusqu’à ce qu’un messager se présente auprès d’Ukitake et Hasu, annonçant la mort du capitaine Aizen Sosûke. Les deux shinigami se toisèrent, sous le choc de cette nouvelle.


- La guerre est donc bien déclarée… souffla tristement Ukitake.


Hasu était persuadée que les maléfices errants n’avaient rien à voir à propos de ce crime, elle ne put s’empêcher de penser que le capitaine Gin pouvait être derrière tout ça. Elle avait toujours ressenti une certaine tension entre les deux hommes.


- Il est temps pour nous d’entrer en action Hasu ! Il y a un endroit où j’aimerais me rendre.


La lieutenant acquiesça d’un mouvement de tête et attendit à l’extérieur que son capitaine se prépare. Une fois sur le départ, Ukitake cria avec sérieux :


- Sentarô, Kiyone ! Ne me suivez pas, c’est dangereux !


Les deux officiers sortirent d’un buisson en s’exclamant « oui capitaine ! », Hasu leur jeta un regard blasé, se demandant depuis combien de temps ils étaient planqués là…


- Et moi je peux vous accompagner ? demanda la shinigami avec un air taquin.


Ukitake eut un léger rire et accepta d’un mouvement de tête. Même si les circonstances étaient dramatiques, Hasu ne pouvait s’empêcher de sourire tandis qu’elle marchait derrière son capitaine, ça faisait une éternité qu’ils n’étaient pas partis en mission ensemble.


- Où allons-nous ? interrogea soudain Hasu.

- Au temple des regrets, quelque chose me dit que c’est là-bas qu’on doit se rendre, répondit Ukitake.

- Vous pensez que les maléfices errants vont tenter de libérer Rukia ?

- En effet…


La lieutenant déglutit, si c’était le cas, qu’allait-elle faire ? Elle avait promis de venir en aide aux intrus, mais en même temps elle était le bras droit de son capitaine, elle ne pouvait pas se retourner directement contre lui.

 

Hasu tenait fermement son amie contre elle, ils étaient arrivés à temps avec Ukitake pour empêcher Byakuya de tuer Ganju et Hanatarô. Du sang goutait sur le sol, dans son élan la capitaine avait tenté de lui asséner un coup de sabre, pensant à une rébellion de sa part. Il n’avait pas hésité une seconde à essayer de la tuer alors qu’Ukitake lui implorait de ne pas commettre ce geste. Elle l’avait esquivé en partie mais avait été blessé à l’épaule gauche.


- A quoi vous jouez ? J’essaie seulement de protéger votre sœur, qu’elle ne se retrouve pas entre deux feux, lâcha froidement Hasu à Byakuya.


Le capitaine la toisait pensif, il ne pensait pas la shinigami aussi rapide. Ichigo la remercia discrètement du regard, l’air était oppressant sous le poids de la tension qui se dégageait entre lui et le noble. Hasu se posta entre les combattants ainsi que la prisonnière et Hanatarô, prête à les protéger. Le corps de la jeune femme était parcouru de frissons, elle essayait de ne pas écouter ses envies. Avec ce chaos environnant il lui suffirait juste de fuir avec Rukia, l’opportunité était immense… Au loin Ukitake capta son regard et afficha une mine triste, alors Hasu n’en fit rien, elle ne pouvait pas décevoir son capitaine. Byakuya s’apprêta à libérer Senbonzakura lorsqu’une femme à la peau mate l’en empêcha. La shinigami tendit une oreille pour tenter de capter l’échange entre les deux antagonistes.


- …Disparue depuis plus de cent ans. Et je te croyais morte, comme tout le monde, dit froidement le capitaine.

- C’est ironique de me dire ça alors que vous fréquentez un fantôme aussi vieux que moi ! s’exclama-t-elle en jetant un regard à la lieutenant.


Hasu arqua un sourcil, c’est d’elle dont elle parlait ? La jeune femme mit KO Ichigo sous les yeux horrifiés de Rukia et tenta de s’échapper avec lui. Byakuya barra sa route, ils étaient très rapides, la shinigami avait du mal à les suivre des yeux, ils étaient impressionnants… La dénommée Yoruichi parvint à fuir, mettant au défi de rendre Ichigo plus fort que Byakuya en 3 jours. La lieutenant eut une drôle de sensation, cette femme lui semblait terriblement familière.


Elle observa blasée le capitaine qui partait, lâchant à Ukitake de faire ce que bon lui semblait. Quel sale gamin ne peut-elle s’empêcher de penser. La shinigami grinça des dents quand elle constata qu’une fois encore Kiyone et Sentarô n’en avaient fait qu’à leur tête. Son sang bouillonnait tandis que les deux officiers se querellaient une énième fois.


- Mais arrêtez de hurler bon sang, sinon j’en prends un pour taper sur l’autre ! cria la shinigami.

- Allons, allons du calme… tenta de temporiser Ukitake avec un sourire gênée.

- Qu’est-ce que vous ne comprenez pas exactement dans « ne me suivez pas c’est dangereux » ?! hurla Hasu, rouge de colère.

- Dé… Désolé(e) ! balbutièrent en cœurs les shinigami.


Le capitaine soupira et préféra laisser Hasu sermonner les officiers. Hanatarô tremblait comme une feuille face à la rage de la shinigami. Elle n’avait donc vraiment pas volé sa réputation de colérique. Malgré tout il s’avança vers la jeune femme avec un air déterminé, la lieutenant se tourna brusquement vers lui et planta son regard dur dans le sien, le courage d’Hanatarô s’envola instantanément.


- Qu’est-ce que tu veux ? demanda sèchement Hasu.

- Lai…. Laissez-moi vous soigner, Madame Hasu, dit-il, hésitant.


Un blanc s’installa, Hasu l’observait d’un air dédaigneux, elle l’attrapa soudain par les cheveux, le shinigami poussa un cri terrifié et elle s’exclama :


- Madame ?! J’ai l’air si vieille que ça ?!

- Non ! Bien… Bien sûr que non Mada… Aaaaaaah ! Désolé ! Désolé ! Ne me tuez pas par pitié ! implora-t-il.

- Que…. Je te fais si peur que ça ? Pas de panique, mais appelle moi juste Hasu, je n’aime pas les formalités tu sais... Merci Hanatarô, j’accepte tes soins avec plaisir, il m’a pas loupé le capitaine Byakuya, marmonna la shinigami en grimaçant.


Le jeune homme poussa un soupir de soulagement et commença à panser ses plaies. La shinigami lui murmura discrètement :


- Désolée je n’ai pas été à la hauteur de vos attentes…

- Ne faites pas cette tête, je suis sûr que vous êtes quelqu’un de sincère et que vous agirez au moment venu, glissa avec bienveillance Hanatarô.


La jeune femme était pensif, même si Ichigo avait clairement progressé il n’était toujours pas de taille à affronter la capitaine Byakuya. Elle-même ne faisait pas le poids, encore moins si Ukitake s’était mêlé à la bataille et jamais elle ne pourrait retourner son zanpakutô contre son capitaine. Hasu interpella son amie :


- Il est du genre suicidaire Ichigo non ? Je comprends pourquoi tu l’apprécie autant maintenant. Il ressemble à Kaien…


Rukia esquissa un sourire fatiguée, ne contredisant pas son lieutenant qui se pencha vers elle et souffla :


- Je ne peux rien te promettre, mais je vais essayer de voir si je peux éviter une mort précoce à toi et Ichigo.

- Non, lieutenant, vous ne pouvez pas f…. commença Rukia d’une voix paniquée.

- Ma décision est prise, coupa avec autorité Hasu.


La Kuchiki s’apprêta à rétorquer lorsque leur capitaine s’avança avec ses officiers, demandant à Sentarô de ramener Rukia dans sa cellule. Hanatarô s’interposa sous le regard surprit d’Hasu, ce gamin malgré son tempérament trouillard, il avait était plutôt courageux. Bien sûr il fut soufflé sans problème par Sentarô, qui prit la jeune femme dans ses bras et se dirigea vers sa geôle. La lieutenant jeta un regard triste à son amie.


- Tu sais qu’on n’a pas le choix… murmura doucement Ukitake.

- Oui, je vous fais confiance capitaine concernant vos décisions, répondit Hasu.

- Pourtant tu as hésité à t’enfuir avec Rukia n’est-ce pas ? interrogea le shinigami un léger sourire.

- Comment vous faites pour me connaître aussi bien capitaine ? demanda-t-elle soudain, assez surprise qu’elle soit si prévisible.

- Ca fait quelques dizaines d’année que tu es mon lieutenant maintenant, dit-il en rigolant, puis tu agies comme une shinigami que j’ai connu.


Hasu haussa un sourcil, ce n’était pas la première fois qu’on lui disait cela, était-ce la même femme dont ils parlaient tous ? Elle songea qu’il faudrait peut-être qu’elle se renseigne plus sur le sujet. La lieutenant se pencha sur Ganju qui était gravement blessé, le zanpakutô Senbonzakura de Byakuya était vraiment redoutable. Ukitake rassura la jeune femme, lui disant qu’il avait demandé à Kiyone de contacter la 4ème division. Quand il faudra agir, sera-t-elle capable de défier Byakuya ?

 

La shinigami était allongée dans l’herbe, observant paresseusement la voute étoilée, la journée avait été riche en émotion, elle n’arrivait pas à trouver le sommeil. La mort d’Aizen et l’altercation des âmes errantes avec Byakuya la titillaient. De plus, elle avait croisé Matsumoto qui lui avait raconté l’affrontement entre Kira et Hinamori, suite à la découverte du corps du capitaine de la 5ème division. La shinigami avait du mal à croire que Kira ait pu lever son zanpakutô contre son amie d’enfance… Mais quand il s’agissait de son supérieur le lieutenant pouvait se montrer intraitable. Hasu ressentit une certaine inquiétude, jusqu’où irait-il pour obéir à son capitaine ?


La shinigami se releva en massant son épaule douloureuse, même si Hanatarô l’avait soigné il lui faudrait un peu de temps pour que sa blessure guérisse. Elle décida d’aller marcher un peu pour calmer son cerveau assaillit de pensées. Tandis qu’elle avançait deux silhouettes sombres apparurent au détour d’une allée. Hasu leva les yeux sur le qui-vive, l’une des présences dégageaient clairement de l’hostilité.


- Tiens donc ! Mais ne serait-ce pas la petite Hasu ? susurra Ichimaru avec un large sourire.

- Bonjour capitaine Gin, répondit la lieutenant avec lassitude.


Hasu remarqua que le bras gauche du shinigami semblait gelé et même Kira n’était pas en grande forme. Ils s’étaient battus ? pensa-t-elle. Contre qui ?


- Il est bien tard pour se promener hors de ses quartiers non ? Que manigances-tu ? interrogea la capitaine d’un ton enjoué.


La jeune femme ne put s’empêcher d’éclater de rire et elle rétorqua d’un air espiègle :


- Je pourrais vous retourner la question capitaine ! A vrai dire je suis plutôt surprise de croiser Kira ici, je pensais qu’il était emprisonné, mais j’ai sûrement mal compris…


Kira observa incrédule, l’échange entre les deux shinigami. Il savait son amie assez rebelle, mais de là à manquer de respect à un capitaine ? Le rictus sur le visage de Gin s’élargit et il demanda :


- Dis-moi Hasu, pourquoi n’es-tu pas intervenue pour arrêter les âmes errantes quand Renji a perdu son combat ? Tu es de mèches avec eux n’est-ce pas ? Après tout Rukia est une amie précieuse à tes yeux…


La lieutenant perdit immédiatement son expression enjoué, comment Gin était au courant ? Pourtant Byakuya n’avait envoyé son rapport qu’au capitaine commandant et Ukitake… Le sourire du capitaine avait aussi disparu, la shinigami eut un mouvement de recul, clairement ses intentions n’étaient pas amicales.


- A ton regard tu te demandes sûrement pourquoi j’ai cette information ? dit froidement le capitaine, Byakuya et moi avons été promus durant la même période, on discute souvent ensemble…


Gin lui tourna soudain le dos, Hasu et Kira se toisèrent puis jetèrent un regard interloqué au capitaine. Le lieutenant s’apprêta à le suivre, lorsque son supérieur lui ordonna :


- Izuru, tue-la.

- Ca… Capitaine ? souffla Kira, figé de stupeur.

- J’ai d’autres informations indiquant qu’Hasu a été en contact avec les maléfices errants. C’est une traître envers la Soul Society, ne m’oblige pas à me répéter, dit Gin avec sévérité.

- Bien capitaine, répondit le lieutenant, ne laissant transparaître aucune émotion.


Sur ces ordres funestes, le capitaine Gin partit, laissant Kira seul face à ses devoirs de lieutenant.

Laisser un commentaire ?