Renaissance du lotus

Chapitre 15 : Je suis...

2878 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/02/2021 19:35

La mine triste, Hanatarô rangeait pour se changer les idées. Il observait en direction de la colline du Sôkyoku, pensant à Rukia qui allait être exécutée sous peu… Soudain, le shinigami étouffa un cri de surprise lorsque son regard croisa les yeux verts de la jeune femme qui le fixaient intensément.


- Lieutenant Hasu ! s’exclama-t-il d’un ton joyeux, comment vous sentez-vous ?


Hasu se releva lentement dans son lit, lorsqu’elle planta à nouveau son regard dans celui du jeune homme celui-ci se figea sur place. Quelque chose avait changé dans l’expression de la jeune femme, comme si elle dégageait une certaine assurance.


- Où est Unohana ? demanda-t-elle, il faut que je lui parle, immédiatement.

- La capitaine Unohana ? répéta Hanatarô, surprit pas le manque de formalité d’Hasu, elle vient tout juste de partir pour l’exécution !


La lieutenant sauta de son lit sous un balbutiement horrifié de l’officier qui lui dit que c’était trop tôt pour quitter son hospitalisation. Elle tonna avec autorité :


- L’exécution a encore été avancée ?! Pourquoi tu ne me l’as pas dit tout de suite ?! Vite Hanatarô ! Où est mon zanpakutô ?!


Le shinigami partit en courant, en panique, puis revint avec le sabre d’Hasu, qui la remercia tandis qu’elle remettait son uniforme, faisait fit de toute pudeur. Elle refusa d’un mouvement de tête l’insigne de lieutenant qu’Hanatarô lui tendait, le visage brulant.


- Lieutenant Hasu ? murmura-t-il hébété, que se passe-t-il ? Vous n’êtes plus la même depuis votre arrivée ici…


Un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, qui lui répondit mystérieusement :


- En effet, je ne suis plus la lieutenant de la 13ème division. Mes souvenirs sont revenus Hanatarô, mais ça serait bien trop long à t’expliquer, désolée. Et en plus, tu ne me croirais p…


Un jeune homme fit irruption, les coupant dans leur discussion, Hasu le reconnut, c’était Richiki de la 6ème division.


- Renji vient de combattre Byakuya, il est gravement blessé, aidez-moi ! implora-t-il.

- Affronter Byakuya ? Alors il s’est enfin décidé à sortir ses crocs ce crétin ? releva la jeune femme avec un air espiègle, il n’est pas si décevant finalement… Bien ! C’est à mon tour de corriger le sale gamin !

- Non n’y allez pas ! insista Hanatarô, vos blessures sont trop graves, le capitaine Kuchiki va vous tuer !

- Si je n’avais pas été faible Rukia ne serait pas tombée dans les mains de ces sales traîtres, souffla Hasu, je dois corriger mes erreurs…


Sur ces mots l’ex-lieutenant disparut d’un pas de shunpô, les officiers se toisèrent, ébahis par la vitesse de la shinigami.


- De quels traîtres parlait-elle ? interrogea Richiki, abasourdi.

 


Le capitaine de la 6ème division fit le premier pas dans les escaliers menant au Sôkyoku, déterminé à assister à l’exécution de sa petite sœur lorsqu’une silhouette lui barra la route.


- Je te pensais morte, sortit-il froidement, hors de mon chemin, lieutenant Hasu.

- Je constate que Ginrei a bien déteint sur toi, Byakuya. Je ne pensais pas un jour retourner mon sabre contre toi, mais j’imagine que c’est inutile de discuter, dit avec sévérité la shinigami.


Byakuya arqua un sourcil devant la témérité de la jeune femme, pour qui se prenait-elle pour lui parler ainsi ? Il dû dégainer son sabre, pour parer celui d’Hasu, qui le prit de vitesse.


- Ooooooh ? susurra-t-elle, je suis trop rapide pour toi ?

- Aucune chance que cela n’arrive, rétorqua-t-il.


Le capitaine prit les devants, tentant de surpasser en rapidité la shinigami, mais elle contrait aisément tous ses coups, comme si elles pouvaient les anticiper. Hasu contre-attaqua, effleurant de sa lame la joue de Byakuya dont une goutte de sang perla. Le noble fit un bond en arrière, tenant d’évaluer la situation, méfiant. Depuis quand était-elle si forte ? Elle égalait son shunpô avec agilité, il ne connaissait que deux femmes auparavant capable d’une telle prouesse… Le capitaine pointa son katana vers le ciel puis murmura :


- Disperses-toi, Senbonzakura.


Le sabre se désagrégea, telle une nuée de fleur de cerisier, Hasu observa la libération du shikai de Byakuya, fascinée, c’était la première fois qu’elle le voyait.


- Je dois reconnaître que ton zanpakutô est aussi magnifique que dangereux, félicita-t-elle.


Le capitaine ne releva pas son compliment, les innombrables lames de Senbonzaura se jetèrent sur la shinigami qui les évita dans un premier temps. Hasu savait que sans la libération de son propre sabre elle ne pourrait pas tenir tête à Byakuya, mais comment réagirait-il ? Jamais il ne le croirait sur sa véritable identité, pas tant que Kyôka Suigetsu était actif… Poussant un soupir, elle fit face au Kuchiki et cria :


- Fleuris et purifies-les, Jigoku no Dokuhebi !


Que dois-je faire ?


Un cercle de flemme l’enveloppa tandis que son sabre se séparait en deux lames et un kimono blanc la vêtit. L’expression du visage de Byakuya passa de la surprise à la colère, sa pression spirituelle bourdonnait dans les airs, si fort, que les bâtiments alentours commençaient à se désagréger. Il hurla, en fureur :


- Où as-tu volé ce zanpakutô ?!

- Je ne l’ai pas volé, répliqua Hasu, dont la rage commençait à la consumer elle aussi.

- Comment oses-tu… articula le noble, tu étais de mèche avec Uharara et ce chat maudit ?! Ça ne vous a pas suffi de la tuer ?! Il fallait aussi lui voler son honneur ?! Je ne vous laisserais pas faire !


Soit maudit, Aizen…


Une nuée rose se jeta sur Hasu, qui les repoussa sans difficulté avec un arc de feu, obligeant le shinigami à reculer. Une lueur de colère passa dans les yeux de l’ex-lieutenant, provoquant une tornade infernale autour d’elle, les toitures les plus proches commencèrent à prendre feu.


- Toi tu me parles d’honneur ?! répondit une Hasu en fureur, alors que tu es prêt à sacrifier ta petite sœur ! Pour quoi ?! Les règles ?! Ton devoir de grand frère est de la protéger Byakuya !

- La ferme ! Je n’ai pas de sermons à recevoir de ta part ! s’énerva le noble.

- Oh que si… répondit la shinigami avec un sourire narquois, je te préviens je ne te ménagerais pas !


Je ne peux pas te blesser…


Le cœur meurtrit, Hasu se jeta sur Byakuya, évitant les attaques de Senbonzakura. Elle perça ses défenses, l’agrippa au visage et le jeta au sol avec violence. Le capitaine était dépassé par les assauts de la shinigami, il la pointa du doigt tandis qu’un éclair bleu déchira le ciel. Comment ?! Même ça elle avait pu l’anticiper ?! Elle fit de même, mais Byakuya n’eut même pas à bouger, le sort de kidô le frôla juste. Le capitaine jeta un regard noir quand il comprit qu’elle avait fait exprès de viser à côté.


- Tu ne prends pas ce combat au sérieux ?! hurla-t-il, fou de rage.


C’est moi qui t’ai appris cette technique…


Byakuya tendit une main vers la jeune femme, elle remarqua que la vitesse des lames augmentait tandis qu’elle les esquivait. Les plaies de la shinigami était en train de se ré-ouvrir, elle pesta, il fallait vite qu’elle abrège cette affrontement. Hasu rétorqua avec ses flammes, le shinigami observa, le visage mauvais, chaque braise le lécher sans jamais le brûler, se sentant une nouvelle fois insulté.


OST : Bleach - Reminiscence


Le combat trainait en longueur, sans que l’un n’atteigne l’autre, Byakuya avait l’impression que la lieutenant se jouait de lui… Néanmoins il nota que la vitesse d’Hasu avait diminué et que la fatigue se lisait sur son visage. Ses yeux s’illuminèrent quand il comprit que la lieutenant se contentait juste de gagner du temps. Le noble plaça son zanpakutô à la verticale puis le lâcha. Le sabre se fondit dans le sol et d’innombrables grandes lames émergèrent de part et d’autre du capitaine, qui invoqua :


- Bankai. Senbonzakura Kageyoshi.


Les sabres se dispersèrent en essaim rose, sous les yeux humides d’Hasu, qui observait le bankai de Byakuya avec fierté.


- Impressionnant… Je suis si fière de toi, Byakuya… Tu es digne de la famille Kuchiki, si seulement ton père pouvait voir ça, souffla-t-elle, la voix tremblante.


Le noble eut un mouvement de recul, profondément troublé par les paroles de la jeune femme. Se  moquait-elle de lui ?


- Qui es-tu ? interrogea-t-il, ébranlé.


Je suis…


Des larmes roulèrent sur les joues d’Hasu, figée sur place, ne sachant pas quoi répondre à Byakuya. Au moins son intervention permettrait sûrement à Ukitake ou les maléfices errants de sauver Rukia. La shinigami titubait, ses blessures étaient trop graves, son corps était lourd, elle savait qu’elle ne pourrait pas éviter le bankai de Byakuya. La jeune femme étouffa un sanglot et répondit :


- Je suis Hasu ! Soldat de Soul Society ! Et je ne te laisserais pas tuer Rukia !


Byakuya tendit brusquement une main vers elle, l’amas de lames l’attaqua, Hasu invoqua le feu autour d’elle dans une dernière attaque. Mais elle fut vite submergée, sentant les éclats de Senbonzakura déchirer sa chair de toute part. La shinigami s’écroula à terre, vaincue, tandis qu’une flaque de sang se formait sous son corps. Le capitaine s’approcha lentement, son zanpakutô reprit sa forme initiale et le plaça contre la gorge de la lieutenant.


- Je dois avouer que tu t’es bien battue, lieutenant Hasu, mais en vue de tes crimes j’assume l’entière responsabilité de mettre fin à ta vie, dit-t-il, sévère.


Byakuya… Je ne peux pas mourir, pas comme ça…


Le regard vide, Hasu leva une main tremblante vers le capitaine et murmura d’une voix douce :


- Ne t’inquiète pas, je serais vite rentrée.... Je te le promets…


Le capitaine stoppa son geste, rengainant son zanpakutô, le visage figé de stupeur. C’était impossible… Il tourna le dos à la shinigami, hésitant, tandis qu’un flot de sentiments l’assaillait. Alors qu’il commençait à s’éloigner, il fit marche arrière et se pencha par-dessus la jeune femme.


- Je te le redemande, qui es-tu ? murmura-t-il, les yeux brillants.


Il ne reçut aucune réponse, Hasu venait de perdre connaissance, le noble soupira et reprit la direction de la colline du Sôkyoku. Il invoqua un Jigokuchô et lui souffla :


- La lieutenant Hasu est gravement blessée, faites venir la 4ème division, immédiatement…

 

 

Shinji…


La shinigami était en position fœtale, secouée de sanglots, maintenant que ses souvenirs avaient refaits surface sa peine étant inimaginable, repensant à la nuit où sa vie avait basculé… Elle ouvrit les yeux et comprit qu’elle était encore dans ses songes. Hasu songea qu’il était peut-être temps pour elle de cesser de lutter et de rejoindre dans la mort ses proches. Une main chaude se posa sur sa joue, elle leva son regard humide sur le visage de Shinji qui affichait un air sévère.


- Je t’interdis de penser ça ! s’exclama-t-il, tu n’es pas seule Hasu ! Ta famille a besoin de toi !

- Je suis si fatiguée Shinji, laisses-moi… murmura la jeune femme, qui referma les yeux.


Le capitaine la secoua vivement, sous les cris protestataires de la shinigami, qui lui jeta un regard noir.


- Tu ne vas quand même pas laisser Aizen accomplir ses plans sans agir ?! tonna Shinji hors de lui.

- Tu sais bien que sa technique Kyôka Suigestsu est absolue, mes actions seraient inefficaces… répondit-elle, découragée.


Shinji agrippa Hasu par les épaules, planta ses yeux dans les siens et hurla :


- Rukia va se faire tuer, Aizen la tiens !


Rukia !


Une lueur brilla dans les yeux de l’ancienne lieutenant, son réatsu éclata dans une rage folle, Jigoku no Dokuhebi apparut dans son dos, avec son habituel air sinistre.


- Oooooh, susurra-t-elle, tu es sûr de vouloir en arriver là ? Tu sais pourtant qu’on n’a pas le droit de l’utiliser…

 


 

- Grand-frère ! Pourquoi ? Pourquoi venir me…


Rukia tenait désespérément Byakuya blessé contre elle, lui implorant de lui répondre. Aizen s’approcha vers elle, le sourire funeste, il s’apprêta à dégainer son zanpakutô lorsqu’il dû bondir en arrière. Une détonation rententit là où se trouvait le renégat, une silhouette sombre apparut dans le nuage de poussière et l’atmosphère fut soudain alourdit par un réatsu hostile.


- Aizen… articula Hasu, la voix déformée par la haine.


Gin dû faire un pas de côté pour éviter l’éclair bleu qui jaillit de la shinigami. Un sourire moqueur sur les lèvres, il remarqua néanmoins que quelque chose avait changé dans le regard de la lieutenant. Aurait-elle… ?


- Mais je vais d’abord commencer par toi… chuchota la jeune femme.


Shinji… Les amis… Je vais vous venger…


- … pour t’être servi de Kira et sali l’honneur de la 3ème division ! hurla Hasu.


Gin perdit son sourire, prenant soudain au sérieux la femme qui se tenait face à lui. Il répondit, la voix claire :


- Je vois que tu as retrouvé la mémoire… Hasu Kuchiki, ex-capitaine de la 3ème division…

- Pardon ? articula avec difficulté Byakuya.

- Tu peux arrêter ton stratagème maintenant ! Aizen ! tonna Hasu.

- Je dois avouer que je ne pensais pas que ça marcherait si bien durant ces longues années… dit-il avec un air sournois.


Le traître tendit son zanpakutô en s’exclamant « Eclate ! Kyôka Suigetsu ! », libérant les proches de la shinigami de son illusion. Byakuya étouffa un cri de surprise, les remords l’assaillirent violement, Rukia observa son frère, incrédule.


- Que se passe-t-il ? Grand-frère ? interrogea-t-elle, la voix tremblante.


Hasu jeta un regard triste au noble, qui baissa la tête, incapable de la regarder dans les yeux. Du sang coulait des paumes de la main de la shinigami, tellement qu’elles les serraient de fureur. L’air était de plus en plus oppressant, tremblant de rage Hasu souffla :


- Je vais vous faire regretter… De vous en être pris à Shinji, Rose, les autres…


Une détonation éclata de nouveau sous l’effet de son réatsu. Elle leva un regard assassin vers les autres, hurlant :


- Mais surtout d’avoir osé toucher à mon fils et à ma fille !

- Et comment tu comptes t’y prendre Kuchiki ? demanda Aizen avec un léger rire moqueur.


Un large sourire sadique s’étendit sur les lèvres d’Hasu, elle se tourna de nouveau vers Rukia et Byakuya leur murmurant « surtout éloignez-vous, compris ? ». Le noble acquiesça d’un mouvement de tête, les yeux brillants de fierté, avec elle à leur côté les traîtres de Soul Society allaient se retrouver en difficulté. Aizen arqua un sourcil, se demandant bien ce que préparait la shinigami.


- Dis-moi, tu ignores le pouvoir ultime de mon zanpakutô, n’est-ce pas ? interrogea Hasu, espiègle.

- En effet, à l’époque je n’ai jamais réussi à avoir des informations, même Gin a échoué pour en obtenir auprès de Byakuya, répondit-il, la curiosité le titillant.

- La réponse est simple pourtant, Aizen. Il n’y a que deux shinigami qu’ils l’ont vu et ils ont failli mourir… Depuis ce jour le capitaine commandant Yamamoto m’a formellement interdit de l’utiliser… confia Hasu avec un rictus carnassier.


Connaissant le tempérament de Jigoku no Dokuhebi, Gin ne put s’empêcher d’avoir un léger mouvement de recul. Ichigo et Renji observaient l’échange d’Hasu avec les renégats, retenant leur souffle quant au dénouement de l’affrontement.


- Mais pour vous je vais faire une exception ! dit-elle gaiement.


Hasu pointa son zanpakutô vers le sol, la garde contre son cœur, l’expression sinistre :


- Bankai ! Futago Dokuhebi ! (*Les Vipères Jumelles)

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