Renaissance du lotus

Chapitre 16 : Bankai!

3806 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 27/02/2021 21:18

Bleach OST : Invasion


Connaissant le tempérament de Jigoku no Dokuhebi, Gin ne put s’empêcher d’avoir un léger mouvement de recul. Ichigo et Renji observaient l’échange d’Hasu avec les renégats, retenant leur souffle quant au dénouement de l’affrontement.


- Mais pour vous je vais faire une exception ! dit-elle gaiement.


Hasu pointa son zanpakutô vers le sol, la garde contre son cœur, l’expression sinistre :


- Bankai ! Futago Dokuhebi !


Hasu disparut dans une énorme déflagration, Rukia était figée sur place, incapable de réagir face au réatsu qui l’écrasait. Byakuya l’agrippa et s’éloigna pour ne pas être pris dans le tourbillon de flammes. Sous l’effet de l’explosion, un pan de la colline du Sôkyoku s’écrasa en contrebas, au loin deux shinigami se toisèrent, le visage déformé par la crainte.


- Ce bankai, comment est-ce possible ?! Il faut l’arrêter Shunsui ! cria Ukitake.

- Oui, acquiesça Kyôraku, sinon elle va détruire Soul Society…


Gin observait la fournaise, sur ses gardes, s’attendant d’un moment à l’autre que la shinigami se jette à sa gorge. Le feu cessa, un épais nuage de fumée s’éleva dans les airs tandis qu’une silhouette commençait à se dessiner en son centre. Byakuya n’avait pas pu se résoudre à abandonner sa mère face aux traîtres, il observait le combat à distance. Ichigo fit de même lorsque soudain ses yeux s’écarquillèrent d’horreur, qu’elle était cette chose ?! Où était son zanpakutô ?! Le nuage se dissipa, laissant place à une femme cornue, aux longs cheveux rouges et un regard émeraude perdu dans des pupilles sombres. Ses doigts ressemblaient plus à des griffes acérées, de fines écailles noires la recouvraient sur certaines zones de son corps et une cicatrice était visible sur sa poitrine. Un hurlement strident retentit sur la colline, obligeant les personnes alentours à se protéger les tympans, qui menaçaient de percer.


Le shinigami aux cheveux argentés retira doucement ses mains et réalisa qu’Hasu avait disparu. Avant qu’il ne puisse comprendre ce qu’il se passait, il sentit ses côtes se briser dans un horrible craquement. Une main griffue l’attrapa au visage et le projeta au sol avec violence. Pour la première fois Hasu put voir les yeux de Gin, qui s’ouvrirent de stupeur tandis qu’elle le maintenait à terre, lui serrant le cou.


- Ça me donne envie de vomir que tu ais dirigé la 3ème division durant toutes ces années, cracha avec dédain Hasu.


Sur ces mots elle colla une droite au capitaine déchu et lui arracha son haori. La jeune femme sauta en arrière pour éviter la lame, Shinsô, de Gin. En réponse une lueur apparut dans la bouche d’Hasu, dans un hurlement elle cracha une boule de feu en direction des traîtres qui explosa au sol dans une fournaise infernale. Gin se releva lentement, crachant du sang, Hasu enchaîna les assauts, Tôsen s’interposa pour le protéger mais ils furent tous les deux balayés par la shinigami. Aizen observait le combat avec un sourire satisfait et murmura :


- Un bankai qui fusionne temporairement l’âme d’un shinigami et de son zanpakutô ? Impressionnant…


Il fit un pas de côté pour éviter la furie de la jeune femme et continua :


- Mais ton bankai a une faille, le tempérament de Jigoku no Dokuhebi est dur à contrôle, n’est-ce pas ?


Hasu pesta, comment avait-il détecté si rapidement son point faible ?! Elle cracha à nouveau une boule de feu qui obligea le traître à s’éloigner. Un autre pan de la colline s’abattit avec fracas, rendant la structure du rocher instable.


- Alors quel sentiment ça fait d’avoir passé autant d’années auprès de proches qui n’ont pas pu te reconnaître ? interrogea Aizen avec sadisme.


Ne réponds pas à sa provocation !


Aizen prit un air faussement triste et murmura :


- Pauvre Byakuya… Il doit se sentir sacrément coupable d’avoir failli tuer sa mère de ses propres mains…

- Tais-toi ! intima-t-elle.

- Tu as l’air bien rancunière Hasu Kuchiki. Mais bon je te comprends, après tout j’ai tué l’être le plus cher à ton cœur...


Intérieurement la shinigami hurlait. La haine bouillonna dans son sang, un voile rouge passa devant ses yeux et ce fut le trou noir. Un sourire sinistre se dessina sur le visage de la jeune femme et une voix froide, tout droit sorti des enfers, glissa de ses lèvres :


- Tsssssss, tu es un sacré enfoiré toi…

- Bonjour, Jigoku no Dokuhebi, dit doucement Aizen avec un sourire.


Les yeux jaunes du zanpakutô se plantèrent dans ceux du renégat, Gin et Tôsen, quelque peu amochés, se placèrent derrière leur leader. Deux hommes arrivèrent, dont l’un, le capitaine Ukitake, cria le nom de la shinigami. La femme cornue se retourna violemment contre lui et il fut lacéré à l’abdomen.


- Elle a perdu le contrôle Shunsui ! s’exclama-t-il, grimaçant de douleur.

- Pépé Yama ne va pas être content… marmonna l’intéressé.


Byakuya s’approcha, pour tenter d’apporter main forte aux capitaines, malgré ses blessures, mais Ukitake cria avec autorité:


- Restes en arrière Byakuya ! Dans cet état ta mère pourrait te tuer !

- Mais… commença à rétorquer Byakuya.


Ukitake et Shunsui lancèrent un sort de kidô de haut niveau à l’unisson, emprisonnant le zanpakutô qui commença à s’acharner contre les barrières avec rage.


- Tu ferais mieux d’écouter les adultes ! taquina une voix féminine.


Soi Fon et Yoruichi arrivèrent, prenant en étau l’ancien capitaine de la 5ème division, lui intimant de ne pas bouger. Les autres capitaines et lieutenants débarquèrent en renfort avec le capitaine commandant Yamamoto. Ils pensaient les tenir lorsque soudain les Menos Grandes apparurent, touchant avec la « Négation » les traîtres qui s’élevèrent en direction du Hueco Mundo. Voir ses proies fuir eut l’effet d’accroître la fureur de Jigoku no Dokuhebi, dont la barrière de kidô commença à se fissurer sous le regard apeuré des shinigami alentours.


- Bonne chance, la petite Hasu n’a pas l’air de bonne humeur! se moqua Gin avec un large sourire.

- C’est Hasu Kuchiki, ma lieutenant, ne la tuez pas ! ordonna Ukitake, restez sur vos gardes !


Les yeux des plus vieux capitaines et lieutenants s’illuminèrent de surprise, tandis que d’autres semblaient perdus. Hisagi sous le choc, cria :


- Attendez ! Attendez ! Vous parlez d’Hasu Kuchiki, l’ancienne capitaine de la 3ème division ?! C’est impossible votre lieutenant ne lui ressemble pas !

- Aizen lui a jeté un technique d’illusion, intervint Kyôraku, une main sur son chapeau de paille, on s’est tous fait duper… Je comprends mieux pourquoi son tempérament me rappelait tant ma petite sœur…


Des larmes se mirent à rouler sur les joues d’Hasu. Poussant un hurlement elle brisa le sort de kidô, Shunsui dégaina ses zanpakutô tout en invoquant son shikai et l’intercepta alors qu’elle tentait de s’en prendre à Byakuya.


- Recule bon sang ! s’énerva Kyôraku.


Le noble prit congé, s’excusant platement, tiraillé néanmoins par l'envi de venir au secours de sa mère. Ukitake tenta de prêter main forte à son ami, mais fut une nouvelle blessé par la shinigami. Un éclair blanc s’abattit sur Hasu et l’écrasa avec fracas contre le sol.


- Si vous n’y allez pas sérieusement vous allez vous faire tuer ! s’exclama Yoruichi qui maintenait la furie à terre, Hasu ! Tu m’entends ?! Il faut que tu te ressaisisses !


La déesse de la rapidité fut contraint de reculer, une explosion de flammes jaillit soudain de la shinigami. Hasu était recroquevillée dans un coin de son subconscient et se lamentait sur la mort de ses proches. Entourée d’un épais brouillard elle n’avait aucune conscience de ce qu’il se passait autour d’elle, laissant le champ libre à la fureur de Jigoku no Dokuhebi. Yoruichi observait l’état de l’ex-capitaine, pensive, cherchant un moyen de l’atteindre.


- Ukitake ! Shunsui ! Il faut réussir à l’immobiliser ! cria-t-elle.


Ils engagèrent à nouveau l’affrontement en trio, tentant d’acculer le zanpakutô d’Hasu. Shunshui prit les devants, la combattant de front afin d’éviter qu’elle ne cible d’autres shinigami. Yoruichi, avec sa célérité, l’envoya à nouveau au tapis. Presque instantanément, Ukitake invoqua le sort de kidô « Gochūtekkan ». Cinq piliers lumineux tombèrent du ciel et clouèrent le zanpakutô à terre, qui se débattait et hurlait de rage. Un sourire satisfait se dessina sur les lèvres de Yoruichi, qui les félicita et les remercia. La femme à la peau mate se pencha sur la shinigami et murmura d’une voix douce :


- Ça faisait longtemps Hasu… J’imagine à quel point tu dois souffrir de retrouver ta mémoire ainsi…


Elle posa une main sur sa tête, répétant plusieurs fois son prénom. Une faible lumière émergea dans le subconscient d’Hasu, elle se releva doucement et se tourna vers elle.


Cette voix… Yoruichi ?!


- Je ne sais pas ce que t’as raconté Aizen pour qu’il provoque ainsi ta fureur, mais je te promets que Shinji et les autres sont en vies, continua Yoruichi.


Un nuage de fumée épais s’éleva d’Hasu, lorsqu’il se dispersa la shinigami avait retrouvé son apparence et la fixait avec des yeux brillants.


- Sérieusement ? dit-elle d’une voix rauque.


Yoruichi éclata de rire en s’exclamant « pourquoi je te mentirais ? ». En arrière Ukitake et Shunsui poussèrent un énorme soupir de soulagement, contents de s’en sortir une nouvelles fois vivant face au bankai d’Hasu. Le sort de kidô se volatilisa, Hasu tenta de se relever, sans succès, les séquelles du combat contre Kira et Byakuya la rattrapaient. Shunsui s’accroupit à côté d’elle et la taquina :


- Alalala regarde dans quel état tu t’es mis… Toujours aussi casse-cou petite sœur !

- La ferme… marmonna-t-elle, blasée.

- Comment tu te sens ? demanda avec bienveillance Ukitake.


Hasu ne voulait rien laisser paraître, mais elle peinait à rester consciente, mais luttait de peur que Jigoku no Dokuhebi ne reprenne le dessus.


- En bouillie ! répondit-elle en grimaçant.


Du regard elle cherchait Rukia et Byakuya, ignorant à moitié les interrogations des deux capitaines, Yoruichi était partie rejoindre le groupe d’Ichigo qui ne comprenait rien à ce qu’il venait de se passer. Une ombre imposante se posa soudain sur la jeune femme, qui leva les yeux et étouffa un cri de terreur. Le capitaine commandant Yamamoto, appuyé contre sa canne, la toisait avec extrême sévérité. Ukitake et Shunsui s’interposèrent entre le vieil homme et la shinigami.


- Ne soyez pas trop sévère avec ma petite sœur pépé Yama, commença Shunsui avec un sourire embarrassé.

- Les circonstances sont particulières, Hasu a sûrement voulu tout tenter pour arrêter Aizen, termina Ukitake, aussi apeuré que son ami.

- Silence ! tonna avec autorité Yamamoto, rouge de colère, le bankai d’Hasu est bien trop dangereux, même dans ce cas-là ! Regardez-moi ça ! La colline du Sôkyoku est à moitié détruite, sans parler des bâtiments en contre-bas ! Qui va payer tout ça ?!


La jeune femme tremblait de panique face à la colère de Yamamoto, jamais auparavant elle s’était autant fait remonter les bretelles. Hasu se faisait sévèrement réprimander sous le regard médusé des autres shinigami lorsqu’une voix le coupa :


- N’ayez craintes, la famille Kuchiki prendra en charge l‘intégralité des dégâts…


Hasu tourna un regard apeuré vers son fils, qui était en aussi mauvaise état qu’elle. Yamamoto ne semblait pas décolérer, mais le capitaine Unohana arriva pour calmer les esprits :


- Capitaine commandant Yamamoto, il y a beaucoup de blessés ici. S’il vous plaît veuillez laisser la 4ème division apporter les soins.


Grommelant, le vieil homme prit congé, tonnant que dès sa convalescence elle devrait faire face à ses responsabilités. Byakuya et Hasu se retrouvèrent allonger côte à côte tandis que la 4ème division s’agitait autour des rescapés. Rukia les rejoins en panique, mais fut retenu par des soigneurs, lui glissant qu’elle devait les laisser travailler. Mais Byakuya demanda à la voir et il commença à lui raconter l’histoire sur la véritable identité d’Hisana, sa sœur, puis présenta ses excuses à la shinigami. Hasu les écoutait discrètement, tandis qu’un fin sourire se dessinait sur ses lèvres, son fils le remarqua et lui demanda ce qu’il l’égayait autant.


- Je suis heureuse d’entendre que tu as écouté ton cœur et non les lois de la noblesse Byakuya, souffla sa mère. Mais comment tu as pu imaginer que moi et ton père auraient été contre ce mariage ? Je pensais pourtant t’avoir dit, plus jeune, que tu devais épouser celle que tu aimes !

- C’est vrai, murmura Byakuya, honteux, je suis désolé mère…

- Tsss, Ginrei t’as sûrement mis la pression… Heureusement que tu as présenté tes excuses à Rukia sinon je t’aurais botté les fesses moi-même, crétin ! s’énerva Hasu.


Rukia observa l’échange stupéfaite, c’est bien la première fois qu’elle voyait son frère craindre quelqu’un, la jeune femme étant en train de le sermonner sans ménagement. Hasu se calma, poussant un long soupir et dit tristement :


- Mais si j’avais tenu ma promesse ce soir-là, tout ça ne serais pas arrivé, je suis…

- Ne dites pas ça mère, coupa Byakuya, vous avez fait de votre mieux en tant que capitaine, j’en suis certains.

- Ex-capitaine, railla-t-elle.

- Vous ne souhaitez pas reprendre la place qui vous est dû ?

- Non… Je pense qu’il est temps pour moi de prendre ma retraite en tant que shinigami.


Byakuya toisa sa mère, sous le choc. Elle ? Une femme si combative ? Il s’apprêta à questionner Hasu sur son choix lorsqu’elle coupa court à la conversation, il n’insista pas. La shinigami tendit soudain une main vers Rukia, une expression chaleureuse sur le visage.


- Parmi tous ces tracas, heureusement il y a une perle… J’ai hérité d’une superbe fille. Allez viens Rukia, murmura chaudement Hasu.


Celle-ci s’approcha, assaillit d’émotions, Hasu avait toujours été bienveillante envers elle, Rukia n’aurait pu rêver de meilleure mère.


- Ça n’a pas dû être facile pour toi, lui glissa la shinigami aux cheveux flamboyants.


L’adolescente ne put retenir ses larmes, secouée de sanglots, elle baissa honteusement la tête. Hasu l’agrippa, l’enlaça et lui souffla aux oreilles :


- Je te promets que je ne laisserais plus personne te faire du mal.


Rukia essuya furtivement ses larmes, Unohana arriva et lui demanda gentiment de lui laisser la place, les blessures d’Hasu et Byakuya étaient préoccupantes. D’ailleurs la shinigami finit par perdre connaissance, sous le regard inquiet de ses proches.


 

Plusieurs jours s’étaient écoulées depuis la trahison d’Aizen, Ichigo et ses amis étaient retournés dans le monde réel. Hasu observait les nuages à travers sa chambre d’hôpital, avant que Yoruichi parte elle avait pu discuter avec elle. Mais elle n’avait pas pu obtenir d’informations sur Shinji et les autres. D’après elle, seul Kisuke pourrait l’éclairer, la jeune femme pesta, elle ne pouvait pas se rendre dans le monde des humains comme bon lui semblait.


Durant sa convalescence, beaucoup de ses amis étaient venus lui rendre visite, notamment Ukitake et Shunsui, qui lui demandait de reprendre sa place de capitaine de la 3ème division. Avec le départ d’Aizen, Tôsen et Gin, le Gotei 13 s’en retrouvait grandement affaibli, mais Hasu continuait à refuser leurs sollicitations. Unohana se présenta soudain à sa chambre et lui annonça le sourire aux lèvres :


- Tu as encore de la visite Hasu !


D’un mouvement de main la shinigami lui indiqua de le faire entrer, Kira s’avança d’un pas hésitant, les yeux lorgnant ses pieds. Hasu resta stoïque, ne sachant pas comment réagir, leur dernier échange avait été plus que sanglant. Le lieutenant s’inclina, le front contre le sol et dit d’une voix torturée :


- Je vous présente mes excuses, Madame Kuchiki.


Instantanément Kira reçut un oreiller en pleine tête, il leva les yeux, surprit et aperçut le regard assassin d’Hasu qui s’exclama :


- Madame Kuchiki ?! C’est quoi ces courbettes ridicules ?! Bon sang ! Appelle-moi Hasu comme avant !

- Je… Je suis désolé… balbutia-t-il, hébété par la réaction de la jeune femme.


Hasu rouspéta à hautes voix du changement de comportement à son égard depuis la découverte de sa véritable identité.


- Des fois j’aimerais redevenir la Hasu sans passé, lâcha-t-elle, blasée.


Le lieutenant baissa le regard, ne sachant pas comment réagir, il avait beaucoup entendu parler d’Hasu Kuchiki dans la 3ème division. Elle était notamment connue comme une génie dans sa jeunesse, une capitaine talentueuse, proche de ses hommes, mais colérique… Il serra le morceau de papier qu’il avait dans la main et la présenta à Hasu.


- Qu’est-ce que c’est que ça ? s’exclama-t-elle en arquant un sourcil.


La shinigami lui arracha la missive des mains et lut :


Afin de réparer ses torts fait à Soul Society, la shinigami, Hasu Kuchiki,

Est priée de reprendre son poste de capitaine de la 3ème division,

Ceci, dès la lecture de cette missive,

Et ce pour les 30 ans à venir,

Le capitaine commandant Genryūsai Shigekuni Yamamoto.


Hasu se mit à hurler de rage, criant un « c’est quoi ce bordel ?! », Unohana passa la tête par la porte, lui demandant avec un sourire flippant de ne pas déranger les autres patients. Kira s’inclina à nouveau, lui tendant son insigne de lieutenant. La jeune femme souffla pour se calmer et demanda interloqué :


- Qu’est-ce que tu veux que j’en fasse Kira ?


Kira s’exclama, la voix cassée :


- J’ai trahi ta confiance Hasu ! Prends-le, je ne suis pas digne de ce titre ! J’étais prêt à tout pour suivre Gin, même commettre l’irréparable ! Je suis… Je suis…


Submergé par ses émotions, le lieutenant avait du mal à reprendre son souffle et ses bras tremblaient. Il sentit une main chaude se poser sur son menton et lui relever doucement la tête. Hasu planta ses yeux dans les siens, affichant un fin sourire et lui dit paisiblement :


- Kira… Ne sois pas trop dur envers toi-même, Gin s’est servi de toi et il est doué pour ça… Je ne t’en veux pas…


Elle lui prit l’insigne et l’attacha à son bras avec un air taquin. Puis Hasu lui tapota les épaules et s’exclama sur le ton de la rigolade:


- En plus on vient de me nommer de force capitaine, tu t’en rends compte sérieusement ?! C’est chiaaaaaaant, moi qui voulais prendre ma retraite ! J’ai besoin d’un bras droit solide et c’est toi que je veux Kira ! Alors ne me laisse pas tomber !


Kira était abasourdi, il s’attendait à tout sauf à cette réaction de la part de la shinigami.


- Merci capitaine… murmura-t-il, les yeux brillants de bonheur.


Hasu prit soudain un air faussement sévère et dit :


- Par contre Kira, il faut savoir qu’en tant que lieutenant tu as trois règles à tenir à mon égard ! Ecoute bien :

o  Règle numéro 1 : Tu m’appelleras Hasu, tout simplement. Les « capitaine » et « madame » tu oublies.

o  Règle numéro 2 : Tu marcheras toujours à ma hauteur, à ma droite, compris ? Je ne veux pas d’un toutou qui trottine derrière mon dos !

o  Règle numéro 3 : Ma confiserie préférée c’est les Konpeito !


La capitaine éclata de rire face à l’expression tout penaud de Kira, elle lui colla une claque amicale dans le dos, lui disant d’être un peu moins sérieux. Après tant d’activité, Hasu se sentit faible et se rassit sur son lit, le visage déconfit. Le lieutenant lui tendit un thé, lui demandant ce qui la tracassait autant.


- J’espère que je ne te décevrais pas en tant que capitaine Kira, honnêtement je ne sens pas la force d’adosser à nouveau un tel rôle.

- Pourquoi donc ? interrogea Kira, curieux.

- Lors des affrontements on peut perdre beaucoup de choses et je ne souhaite plus revivre ça, souffla-t-elle d’une voix triste.


Devant l’expression surprise de son lieutenant, Hasu continua, des larmes glissant sur ses joues :


- Mais c’est vrai que tu es jeune, tu ne m’as pas connu. Peut-être que je devrais tout te raconter pour que tu comprennes ce qu’il me fait tant souffrir… Mais s’il te plaît n’en parle à personne Kira, si Byakuya l’apprenait…. Cela risquerait de le faire souffrir inutilement.


Laisse-moi te raconter celle que j’étais…

Une enfant pleine de vie !

Une jeune femme remplie d’espoir.

Une shinigami pensant naïvement être libre,

Qui avait malgré tout trouvé sa voie.

Mais, qui a perdu quelque chose qui lui était cher…


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