Renaissance du lotus

Chapitre 24 : Je serais vite rentré!

2675 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 22/08/2021 19:52

Hasu et Shinji marchaient tranquillement côte à côte, ils quittaient un salon de thé suite à la promotion du nouveau capitaine de la 12ème division, Kisuke Uharaha. Leurs lieutenants, Rose et Aizen, écoutaient leurs échanges d’une oreille discrète. Le capitaine blond lâcha soudain :


- Quelle drôle de gugusse le nouveau…


Un rictus moqueur fendit le visage de la jeune femme, il était tellement mal placé pour dire ça… Mais elle ravala sa remarque pour ne pas le vexer. La shinigami n’était pas dupe, elle connaissait très bien Yoruichi, qui était une proche du nouveau capitaine, il devrait être fort. Et sûrement pas aussi niais qu’il voulait laisser transparaître.


- Tu penses qu’il va s’en sortie avec Hiyori ? T’as vu la tronche qu’elle tirait ? demanda soudain Hasu.

- A mon avis elle va lui mener la vie dure, marmonna Shinji, Hikifune était comme une mère pour elle.

- Le pauvre… rigola-t-elle à moitié, j’ai bien envie d’aller voir ça…


Shinji lança un regard blasée à sa copine d’enfance et murmura :


- Tu es vraiment une femme sadique Hasu-chan…


En réponse elle ricana et salua le shinigami ainsi qu’Aizen, puis stoppa Rose qui voulait la suivre :


- Ah non désolée ! Il reste pas mal de paperasses à finaliser, est-ce que je peux compter sur toi ?

- Heeeein ?!


Le lieutenant fit la mou, lui faire la paperasse alors qu’elle allait se promener tranquillement ? Mais accepta sa requête, pensant qu’il ne préférait ne pas se retrouver dans les parages s’il croisait une Hiyori folle de rage. La jeune femme disparut dans pas de shunpô sous une exclamation admirative d’Aizen.


- C’est donc vrai les rumeurs qui circulent sur la capitaine Kuchiki ! Elle est vraiment rapide !

- Arrête de faire ton lèche-bottes Sôsuke ! rétorqua Shinji blasé.


Hasu arriva dans les quartiers de la 12ème division, les officiers murmuraient entre eux sur leur nouveau capitaine, plus d’un semblait déstabilisé par son étrange dégaine. La jeune femme trouva l’intéressé, avachit sur la terrasse et rêvassant dans le vide. Elle remarqua qu’il semblait avoir sur le visage une trace de sandale, sûrement l’un des coups de pieds légendaire d’Hiyori

.

- Yo ! s’exclama-t-elle, Alors, comment se passe ton installation ?

- Oh ! Madame Kuchiki, que nous vaut la visite d’une si grande da…


D’un geste de main elle le coupa, poussant un sifflement agacé.


- Allons ! Je pense que tu connais assez bien Yoruichi pour savoir que je n’aime pas ce genre de manière non plus ! Appelles-moi juste Hasu et oublie le Kuchiki ok ?

- Ahahaha c’est vrai, je suis désolé, répondit Kisuke avec un large sourire.


La shinigami se posa à sa droite, l’observant d’un regard espiègle, le capitaine le capta et sembla légèrement intimidé. Elle demanda soudain :


- Alors Kisuke, as-tu des objectifs en tant que nouveau leader de la 12ème division ?


L’intéressé prit un air niais en se pointant du doigt, Hasu arqua un sourcil et lâcha froidement :


- Tu me prends pour une demeurée ou quoi ? Arrête de jouer l’idiot avec moi…

- Je… Je ne comprends pas… bafouilla Urahara en se grattant le crâne.


La jeune femme l’agrippa par le col, planta des yeux durs dans les siens et susurra :


- Tu ne veux vraiment pas me montrer ton vrai visage ? Tu joues le gars simplet mais une petite voix me souffle que tu es loin d’être un crétin…


L’expression simplette du shinigami se dissipa, laissant soudain place à un sourire malicieux et il provoqua ouvertement la capitaine :


- Yoruichi avait raison, tu as un sale caractère…


En réponse Hasu tenta de lui asséner un violent coup de poing, mais Kisuke le stoppa sans problème, un rictus satisfait s’étira sur les lèvres de la jeune femme et le second coup vue aussi esquivé avec célérité. Les deux shinigami échangèrent des coups de pieds et de poings, si vite qu’un officier n’aurait pas pu les suivre du regard.


- Tu es rapide ! Mais bon pas étonnant si tu t’es entraîné avec Yoruichi, murmura Hasu.

- Je peux te retourner le compliment…


En rigolant, elle se posa à nouveau sur la terrasse, ajustant furtivement sa chevelure. Kisuke l’imita et demanda d’une voix enjouée :


- Yoruichi m’a dit que tu t’intéressais énormément aux sciences naturalistes, est-ce vrai ?


Hasu se tourna vers lui en arquant un sourcil et répondit avec un léger sourire :


- Tiens, tiens… Enfin quelqu’un qui utilise le bon terme, « naturaliste », aux yeux des autres c’est qu’une lobby excentrique…

- Pas du tout! Il y a beaucoup de choses à s’inspirer de mère Nature ! s’exclama Kisuke, j’aurais besoin de tes lumières je pense !


La curiosité de la capitaine était piquée à vif, elle l’interrogea sur ses intentions alors Urahara continua :


- Je vais créer un centre de recherche sous l’effigie de la 12ème division…

- Ooooooh intéressant…


Le capitaine tendit une main à Hasu et batifola :


- Est-ce que je peux compter sur ton aide ma petite Hasu pour m’éclaircir sur les secrets de la nature ?


La Kuchiki l’empoigna vivement et acquiesça d’un mouvement de tête.

 


Depuis deux années s’écoulèrent, Hasu conseillait régulièrement Kisuke dans ses recherches, notamment pour les plantes pouvant constituer des poisons ou autres substances aux propriétés intéressantes. Le capitaine avait embauché un certain Mayuri Kurotsuchi, la shinigami ne comprenait pas pourquoi il avait comme bras droit un tel taré. Elle avait une sainte horreur de ses manières hautaines et n’avait de cesse de le taquiner pour le remettre à sa place. Après une grosse journée de travail Hasu se reposait paisiblement à la demeure des Kuchiki. Alors que Sôjun réajustait son uniforme elle lui demanda :


- Tu pars en vadrouille ce soir ?


Sôjun se tourna doucement vers sa femme, le visage rayonnant pour rassurer l’anxiété de sa moitié. Il répondit, sûr de lui :


- Ne t’inquiète pas ce n’est qu’une mission de surveillance routinière ! Je serais vite rentré !


Hasu se leva pour déposer un baiser sur les lèvres du Kuchiki, tout en lui souhaitant une bonne soirée. Le lieutenant partit rejoindre sa garnison au pas de course, apparemment un individu suspect avait été signalé dans les hauts quartiers de la noblesse. Avec deux de ses hommes, ils patrouillèrent une bonne partie de la nuit sans le moindre signe de celui-ci. Sôjun à la fin de la ronde, renvoya les shinigami à la 6ème division, étant non loin de chez lui il préférait rentrer directement. De plus il appréciait les balades nocturnes, il en profita pour passer par l’un des somptueux parcs du district. Au détour d’une allée un mouvement fugace attira son regard et il tonna avec autorité:


- Qui va là ?


Une douleur à lui couper le souffle irradia soudain de son bas ventre, il baissa les yeux et aperçut une dague planté dans son estomac. Une voix familière parvint à ses oreilles :


- J’ai du mal à croire qu’un shinigami aussi pitoyable que toi puisse appartenir au clan Kuchiki…


Le noble perfide, Tokinada Tsunayashiro, sortit de l’ombre, un rictus funeste flottant sur ses lèvres. Il ne put contenir une exclamation satisfaite en voyant le pauvre Sôjun tenter de contenir l’hémorragie qu’il avait provoquée.


- To… Tokinada… Espèce de sale traître… articula difficilement le lieutenant.


L’intéressé se mit à ricaner d’une façon horriblement sadique, glissant lentement vers Sôjun. Celui-ci tenta de lui asséner un coup de sabre mais il l’envoya au tapis sans difficulté. Tokinada toisait le noble comme si ce n’’était qu’un immonde déchet et sortit du ton le plus dédaigneux possible :


- Moi qui espérais m’amuser un peu ce soir quelle déception ! Avec ta femme ce fut un peu plus distrayant !

- De quoi parles-tu ? s’exclama le Kuchiki.


Les yeux de Sôjun s’écartelèrent d’horreur lorsqu’il comprit le sous-entendu de Tokinada. Le visage déformé par la haine il hurla :


- C’est toi qui l’as poignardé ce soir-là ?!


En réponse le noble se mit à rire, tel un fou, proche de l’extase face à la scène pathétique qui se déroulait sous ses yeux. La vision de Sôjun était de plus en plus floue, il sentait sa vie quitter son corps à mesure qu’il se vidait de son sang. Il pensait à sa femme et son fils, rongé par les remords, incapable d’avoir pu les protéger... Il se releva en tremblant, Tokinada murmura froidement :


- Si tu t’agites ainsi tu vas accélérer ton trépas…


Malgré tout Sôjun engagea le combat, prenant par surprise le noble. Le son de l’acier qui s’entrechoquait résonna dans les environs, Tokinada le savait, s’il laissait l’affrontement traîner en longueur il se ferait démasquer. Un éclair bleu déchira le ciel, le traître lâcha un juron, posant une main sur son épaule ensanglanté, ce Kuchiki en avait plus sous le pied qu’il ne l’imaginait. Mais après de longues minutes Sôjun finit par s’écrouler, une mare de sang se formant sous son corps, inconscient. Le noble s’approcha lentement et retourna le shinigami sur le dos d’un coup de pied sec.


- Ne t’inquiète pas bientôt ta femme et ton fils te rejoindront ici-bas…


 

La femme capitaine scrutait la voûte étoilée, légèrement inquiète. Elle n’arrivait pas à trouver le sommeil, la mission de Sôjun devait être routinière. Pourquoi mettait-il autant de temps à revenir ? Une agitation dans la demeure familiale attira son attention, les servants semblaient en ébullition. Hasu descendit agilement de son poste d’observation et interpella l’un d’entre eux.


- Pourquoi tout ce remue-ménage ? Vous allez finir par réveiller le petit Byakuya !


Un silence de mort s’abattit soudain parmi les domestiques, aucun n’osait la regarder dans les yeux alors la shinigami explosa :


- Parlez bon sang !


Une des servantes fondit en larmes, bafouillant que Monsieur Kuchiki était à la 4ème division, secouée de sanglot elle était incapable de finir sa phrase. Une lame glacée transperça la poitrine d’Hasu et elle disparut d’un pas de shunpô. Lorsqu’elle arriva à la dite division les officiers tentèrent d’abord de la retenir mais la capitaine les balaya sans ménagement, hurlant :


- Laissez-moi passer ! Où est Sojûn ?!


Les cris de la shinigami finirent par alerter le lieutenant de la division, Seinosuke Yamada, qui se présenta à elle le visage fermé. Hasu tremblait de tout son corps, incapable de contenir ses émotions elle demanda, d’une voix frôlant l’hystérie :


- Amenez-moi à lui, je vous en supplie…


Seinosuke ferma les yeux, prenant une profonde inspiration et souffla :


- Vous êtes sûr de vous Madame Kuchiki ?


La jeune femme acquiesça d’un mouvement de tête, elle le suivit jusqu’à une salle isolée. Quand il ouvrit la porte elle aperçut une table au centre de la pièce, recouvert d’un fin drap blanc, une silhouette humaine pouvait s’y distinguer dessous. A cet instant Hasu interrogea le lieutenant, comme détachée de son corps :


- Que s’est-il passé ?

- Sôjun a été poignardé à l’estomac, il a fait une énorme hémorragie. Veuillez nous pardonner quand nous sommes arrivés il était déj…

- Laissez-moi s’il vous plaît, coupa la shinigami.


Seinosuke s’exécuta, la capitaine sentit à peine l’étreinte d’une main réconfortante se poser sur son épaule, son regard était figé sur la forme. Délicatement elle retira le voile mortuaire, dévoilant le visage blafard de son mari. Des larmes commencèrent à perler, elle posa une main tremblante sur sa joue et s’écroula sur lui.


Unohana discutait avec Shinji, la mine sombre lorsqu’ils entendirent un hurlement déchirant résonner à travers la 4ème division. Une lueur de tristesse passa dans le regard de la capitaine et elle murmura :


- Pauvre Hasu… Et je ne sais pas comment on va annoncer ça à son fils… C’est terrible…


Le shinigami ne releva pas, c’est lui qui était tombé sur le corps de Sôjun alors qu’il avait ressenti un étrange changement dans son réatsu. Le souhait d’aller immédiatement auprès d’Hasu le tiraillait, mais son haori était tâché du sang de son mari, il avait peur d’accentuer son traumatisme. Les heures défilèrent péniblement, Shinji était assis dans le couloir, ne sachant pas trop ce qu’il attendait mais il ne voulait pas l’abandonner dans ce drame. Le capitaine Ginrei se présenta à lui, pour le remercier d’avoir ramené le corps de son fils. Le shinigami l’observa s’éloigner, mi-fasciné, mi-consterné, même lors de la perte d’un parent proche il restait droit et fier. Apparemment c’est lui qui allait annoncer le décès de son père à Byakuya, Hasu n’était clairement pas en état de porter une si lourde responsabilité.


Alors que l’aube commençait à se lever, Hasu quitta enfin la morgue. Shinji la toisait, un sentiment de peine le saisit quand il vit le regard de son amie, lointain, comme si une flamme s’y était éteinte. Il s’interposa doucement, la shinigami, dans un état second, n’avait même pas remarqué sa présence.


- Shinji c’est toi ? murmura-t-elle en levant les yeux.


En voyant le sang sur son uniforme de capitaine Hasu lui agrippa le bras et s’exclama paniquée :


- Qu’est-ce qui t’es arrivé ?! Tu es blessé ?!


Shinji lui attrapa les mains et la rassura rapidement, lui soufflant qu’il allait très bien. Epuisée, les jambes d’Hasu la lâchèrent, le capitaine la rattrapa avant qu’elle ne s’écroule sur le sol puis l’aida à s’assoir. Sentant le regard interrogateur de la jeune femme sur la présence du sang il lâcha, hésitant :


- Je… Je suis tellement désolé Hasu-chan… Si j’étais arrivé plus tôt… Peut-être… Peut-être que j’aurais pu faire quelques chose…

- Pourquoi tu t’excuses ? Tu n’y es pour rien…


Malgré tout Hasu lui sourit faiblement avec une sincérité déconcertante et continua :


- Sôjun n’a jamais été un homme très combatif et sa santé était fragile depuis toujours, c’était malheureusement prévisible… Je ne dois pas baisser les bras, Byakuya va avoir besoin de moi…


La shinigami posa sa tête contre l’épaule de Shinji et lui murmura des remerciements pour sa présence ici. Shinji passa doucement un bras autour d’elle et murmura :


- Tu n’as pas à me remercier, je serais toujours là pour toi.


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