Renaissance du lotus

Chapitre 25 : Je devrais peut-être prendre ma retraite...

2798 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 19/09/2021 11:53

« Bienvenue à la 5ème division capitaine Kuchiki ! » s’exclamèrent deux soldats en s’inclinant tandis qu’Hasu passait devant eux, les saluant d’un mouvement de tête. Ses bras débordaient de fruits, les jardins de sa division avaient été très fructueux cette saison et elle souhaitait en partager avec certains capitaines, dont son ami d’enfance Shinji. Au détour d’une allée elle tomba nez à nez avec le lieutenant Aizen, qui l’accueillit avec un sourire bienveillant.


- Bonjour capitaine Kuchiki ! Que nous vaut votre agréable visite ?

- Salut Sôsuke ! répondit-elle gaiement, arrêtez avec vos Kuchiki ! Je vous ai déjà dit mille fois de juste m’appeler Hasu ! Je viens rendre visite à Shinji, il est là ?


Le lieutenant arrangea ses lunettes, affichant une mine désolée et souffla :


- Il dort encore….

- Quoi à cette heure-là ?! râla Hasu, tu penses que je peux aller le réveiller sans soucis ?


Un doux rire s’échappa des lèvres d’Aizen, lui répondant qu’il n’y avait aucun souci à se faire de ce côté-là. Un hoquet de surprise saisit la capitaine lorsqu’une chevelure argenté émergea derrière le lieutenant.


- Ooooooh alors c’est la 5ème division qui a mis la main sur le petit génie ? s’esclaffa Hasu.

- En effet, je vous présente Gin Ichimaru, qui a été diplômé en seulement un an ! renchérit Aizen.


Un large sourire fendit sur le visage de Gin, susurrant un « Bonjour Madame ». En temps normal le simple fait la nommer ainsi l’aurait fait sortir de ses gonds, mais elle ne s’en vexa pas face à un enfant. Sentant que le jeune shinigami lorgnait sur le contenu de ses bras, elle demanda d’une voix maternelle :


- On dirait que quelque chose te fait envi ?

- Oui ! J’adore les kakis ! répondit-il enjoué.

- Voyons Gin, ça ne se fait….

- Ce n’est rien voyons ! coupa Hasu.


La jeune femme ne pouvait s’en empêcher, Gin devait avoir l’âge de son fils, peut-être même plus jeune, elle tendit tous ses kakis au garçon, le visage rayonnant. Celui-ci les attrapa, la remerciant vivement.


- Bon je vais aller réveiller l’autre nigaud, se reprit Hasu avec sérieux.


Elle salua les officiers et se dirigea vers les quartiers du capitaine d’une démarche assurée. Sans ménagement elle s’introduit dans la chambre de Shinji, déposa les fruits sur son bureau et se tourna vers lui, l’expression blasée. Celui-ci bavait allégrement sur son oreiller et ronflait même légèrement.


- Ohé Shinji ! cria Hasu.


N’ayant aucune réaction de sa part une lueur malicieuse passa sur le visage de la jeune femme, elle agrippa la couette du capitaine et la tira d’un coup sec, dévoilant un Shinji nu comme un verre. Faussement interloqué, Aizen tourna la tête vers les quartiers de son supérieur, entendant ce qui semblait être une Hasu et Shinji qui criaient à l’unisson.


Arrête de rigoler Kira !

Je te promets qu’il n’avait vraiment pas réagi…


Le shinigami blond recula, paniqué et tentait de cacher au mieux ses attributs avec ses mains. Hasu quant à elle, se cachait les yeux, les joues brulantes et supplia :


- Je suis désolée ! Je suis vraiment désolée Shinji ! Je… Je… Aizen m’a pourtant dit que je pouvais y aller !

- Sôsuuuuuukeeeeeeeeee ! hurla le capitaine, flairant le sale coup de son lieutenant.


Shinji agrippa un jinbei pour s’habiller rapidement, le visage aussi rouge que son amie et maugréait dans sa barbe. La porte coulissant s’ouvrit sur un Aizen souriant de manière innocente et minaudant :


- Vous m’avez appelé capitaine Hirako ?

- Crétin ! s’énerva Shinji, combien de fois je vais devoir te dire de ne pas me déranger quand je dors ?!

- Je suis désolé capitaine mais votre amie souhaitait vous voir, répondit-il d’une sincérité dérangeante.

- Je t’ai déjà dit que je dors à poil Sôsuke ! Ne fais pas semblant de l’ignorer ! rouspéta le capitaine, va plutôt préparer du thé pour t’excuser auprès d’Hasu-chan !

- Bien capi…


La porte claqua sur le visage horriblement souriant d’Aizen, Shinji détestait plus que tout cet air doux chez lui. Hasu observait la scène, médusée, elle savait que son ami d’enfance n’était pas spécialement proche de son bras droit, mais à ce point ? Puis elle se remit subitement à rougir, l’image de Shinji nu lui revenant sans cesse en mémoire. Celui-ci capta la perturbation dans le réatsu de la shinigami et se retourna en arquant un sourcil.


- Qu’est-ce qui il y a ? interrogea-t-il de son air désinvolte.

- Ri…. Rien ! bégaya-t-elle en agitant ses mains dans tous les sens.

- T’as tout vu n’est-ce pas ? continua Shinji en tirant une tronche de six pieds de long.


Un long blanc s’en suivit à mesure que la capitaine abordait une couleur cramoisie. Shinji lâcha soudain avec ironie :


- Si ça te gêne tant que ça tu n’as qu’à faire de même comme ça on est quitte ! A… Attends ! Je plaisa…..


Le poing d’Hasu alla se ficher dans la face du capitaine qui bascula en arrière le nez ensanglanté. Il se releva, une main sur le visage et les yeux ronds, ça faisait une éternité que la shinigami ne l’avait pas frappé… Elle croisait les bras sur elle, comme pour cacher une fausse nudité et murmura un sourire sur le coin des lèvres :


- Crétin… Je suis sûr que ça ne te déplairait pas en plus…


Shinji ne releva pas, les joues légèrement rosées et s’excusa platement pour sa blague de mauvais goût. Reprenant son attitude désinvolte il demanda à la shinigami l’objet de sa visite, Hasu souffla avec un rictus triste :


- Et bien… J’ai tellement planté dans mes jardins pour me changer les idées depuis…


Sa voix s’éteignit, du regard son ami l’encouragea à continuer :


- Depuis le décès de Sôjun… Du coup je me retrouve avec pleeeeeeeeins de fruits, alors j’ai décidé de les partager et rendre visite aux capitaines pour… pour prendre un peu l’air… et…


Hasu sentit une main se poser sur son épaule, elle tourna des yeux brillants vers Shinji qui affichait un visage compatissant et il chuchota faiblement, comme s’il voulait que personne ne l’entende :


- N’oublie pas que je serais toujours là pour toi et n’hésite pas à venir prendre le thé ici si tu as besoin de te changer les idées.


Des larmes perlèrent sur les joues de la jeune femme, elle passa ses bras autour du cou de Shinji, le remerciant dans un murmure. Depuis combien d’années ils n’avaient pas été aussi proches ? pensa-t-elle. Fermant doucement les yeux elle profitait de cet instant présent tandis que le jeune homme resserra leur étreinte. C’est ce moment qu’Aizen choisit pour revenir avec le thé, surprenant les deux capitaines enlacés, Hasu fit un bond en arrière pour mettre deux mètres de distance avec Shinji.


- Bordel Sôsuke ! cria le capitaine, tu pourrais frapper avant d’entrer !

- Je… Je suis désolée capitaine Hirako, bégaya Aizen, affichant un air choqué, je… je vous laisse entre amou…

- Ce n’est pas ce que tu crois ! coupa subitement Shinji qui prenait des couleurs.


Le lieutenant affichait une mine peu convaincue alors il continua d’un ton sévère :


- Ne va pas t’imaginer n’importe quoi ! Tu imagines le mal que ça pourrait faire à Hasu-chan si le capitaine Kuchiki ou son fils entendaient ce genre d’échos calomnieux ?!


Hasu ne put s’empêcher de remercier du regard Shinji. Semblant soudain comprendre la situation Aizen s’inclina face à la shinigami pour s’excuser de son comportement et prit congé. Sur le chemin de ses quartiers Gin le rejoint, un sourire inquiétant flottant sur ses lèvres. Une lueur malfaisante passa sur le visage de Sôsuke Aizen et avec un rictus funèbre il souffla :


- J’ai trouvé un autre de vos points faibles… Capitaine Hirako…

 


La shinigami rousse bailla à s’en décrocher la mâchoire. Quelle journée encore ! En ce moment les divisions étaient en ébullition, les hollows semaient la pagaille et des disparitions inquiétantes dans le Rukongai étaient sans cesse reportées. Qu’était-il en train de se passer ? Hasu avait l’estomac noué, elle avait un très mauvais pressentiment… Elle chassa cette sensation d’un mouvement de tête frénétique, non ce n’était sûrement rien, il ne fallait pas que la psychose gagne les armées de la cour.


- T’en tires une tronche Hasu-chan, lâcha une voix familière.


La capitaine se tourna brusquement vers son ami d’enfance, Shinji, qui la toisait avec une expression malicieuse. Elle allait lui demander ce qu’il faisait là lorsqu’une voix criarde les coupa :


- Hé Crétinus ! Tu ne viendrais pas avec nous à la taverne à chansons ? Aujourd’hui on va te faire chanter aussi ! Amène-toi !


Hasu baissa les yeux et aperçut Hiyori en compagnie de Rose et Love. Shinji afficha un air blasé et répondit, passant délicatement une main dans sa chevelure : 


- Naaaan ! Je me fais un soin et je dors là ! Et j’ai pas envie d’entendre ta voix de gorille en rut quand tu chantes !*


Hiyori lui tira la langue, hurlant des insultes à l’adresse du capitaine et fit la même proposition à Hasu.


- Non merci mais c’est gentil de me proposer ! cria-t-elle gaiement, je suis fatiguée je ne vais pas traîner ce soir!


La lieutenant haussa les épaules, légèrement déçue, mais ne laissa rien transparaître puis partie avec le groupe en direction de la taverne. Un silence s’en suivit, Hasu observa du coin de l’œil Shinji, un rictus moqueur et susurra :


- Je vois que Môsieur prend soins de lui, tu n’avais pas dit que tu devais aller te faire un soin ?

- Naaaan ! J’ai menti à l’autre débile parce que j’avais juste envie de rester avec toi !


Il venait de sortir ça d’un air totalement décontracté, la shinigami détourna le visage, les joues la brulants légèrement. Hasu s’apprêta à lui balancer une réplique cinglante, mais se retint en remarquant que Shinji affichait un visage grave. Elle interrogea doucement :


- Il y a quelque chose dont tu voulais me parler ?

- Exact ! rétorqua-t-il immédiatement, c’est à propos des disparitions…

- Tu as réussi à obtenir plus d’informations ? souffla Hasu, piquée par la curiosité.


Il commença à lui expliquer ce que le capitaine Unohana lui avait raconté, les civils disparaissaient, mais en laissant leurs vêtements, qu’ils seraient en quelques sortes vivants sans pouvoir garder forme humaine… Hasu affichait un air ahuri et répliqua d’un ton bourgeonnant :


- J’y comprends rien Shinji….

- Moi non plus, je ne fais que répéter ce que m’a dit Unohana, murmura-t-il, mais la 9ème division est partie enquêter.

- Tu penses que Kensei va s’en sortir ? demanda la jeune femme, légèrement inquiète.

- Ohé on parle de Kensei là ! Il en a sous le pied !


Le mal être que ressentait Hasu ces derniers jours ne fit que s’accentuer, elle chuchota doucement :


- Shinji… J’ai l’impression que quelque chose de terrible va se produire…


Hasu sursauta, le capitaine venait de poser une main réconfortante sur sa tête et aborda un sourire rayonnant :


- Eh bien Hasu-chan ! Je ne pensais pas que tu étais aussi préoccupée par cette histoire ! Ne t’inquiète pas je te protégerais !


Le visage de la jeune femme tourna définitivement au rouge et elle bégaya :


- Je… Je n’ai pas besoin qu’on me protège ! Cré… Crétin !

- Allons… Toutes les jolies filles ont besoin d’un homme fort pour les protéger ! lâcha avec ironie Shinji, eh a… arrête ! Je rigolais !


Le capitaine se protégeait du mieux qu’il pouvait des coups frénétiques de son amie, ne supportant pas d’être ainsi infantilisée. Hasu finit par se détendre et éclater de rire, elle chuchota amicalement :


- Décidément tu as toujours les mots pour me réconforter, merci Shinji…


L’intéressé esquissa un léger rictus et lui proposa d’aller boire un verre mais la capitaine déclina l’invitation :


- Désolée j’ai promis à Byakuya de m’entraîner avec lui, il est déjà tard… Je n’ai pas pu tenir ma promesse, il doit être sacrément vexé, je ferais mieux de rentrer rapidement…

- Pas de problème, passes une bonne soirée!


D’un mouvement de main Hasu salua son ami et fila en direction de la demeure familiale. Une fois arrivée elle ne trouva pas Byakuya à sa zone habituelle d’entraînement, la jeune femme se concentra pour détecter sa pression spirituelle. Après plusieurs minutes de recherche elle sentit une faible pulsion de réatsu émaner de son fils, en un pas de shunpô elle apparut dans son dos et l’enlaça brusquement en criant :


 - Ahah ! Je t’ai trouvé petit Byakuya !


L’intéressé se débattit en râlant bruyamment, Hasu le lâcha, posant les mains sur les hanches et lui demandant pourquoi donc il était de si mauvaise humeur. Son fils fit la moue, ignorant à moitié sa mère, alors celle-ci lui asséna une tape sur le crâne et rouspéta :


- Allez parles gamin !


Byakuya releva des yeux humides, légèrement honteux et sortit timidement :


- Je… J’étais en colère que vous ne soyez pas venue à mon entraînement… Mais je sais que votre travail de capitaine vous prend beaucoup de temps… Je suis désolé mère…


Hasu ne laissa rien transparaître, mais son cœur de mère se resserra dans sa poitrine et elle murmura la voix légèrement cassée :


- Tu dois te sentir un peu seul depuis le décès de ton père, je m’excuse de ne pas pouvoir être plus présent pour toi… Peut-être que je devrais prendre ma retr…

- Non surtout pas, interrompit Byakuya paniqué, ne faites pas ça ! Je veux être capitaine à vos côtés mère !


La shinigami haussa un sourcil amusé, le jeune noble se mit soudainement à rougir, pestant contre son impulsivité. Hasu s’approcha de son fils pour l’enlacer tendrement, celui-ci alla rétorquer qu’il n’était plus un enfant lorsqu’une alerte résonna à travers tout Soul Society :


- Rassemblement d’urgence ! Rassemblement d’urgence ! Que tous les capitaines se rendent sur-le-champ à la caserne de la 1ère division ! Incident anormal à la 9ème division…


Les yeux de la capitaine s’écartelèrent d’horreur, c’est comme si la crainte qui la hantait depuis des jours était en train de se réaliser. Byakuya murmura d’une voix inquiète :


- Mère ? Que se passe-t-il ?


Les yeux brillants, Hasu se retourna doucement vers son fils. Elle posa une main maternelle sur sa joue et lui chuchota :


« Ne t’inquiète pas, je serais vite rentrée.... Je te le promets… »

Voilà les dernières paroles que je confiais à mon fils…

 

 

*scène bonus Bleach Official Character Book 2

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