La démone, le papillon et le chieur

Chapitre 7 : L'Ange et les porcs

3668 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 12/04/2014 20:34

Chapitre 7

L’Ange et les porcs

 

            Je suis ridicule. Complètement ridicule. Ses habits ne me vont pas du tout. Le rouge à la limite mais pas le blanc. Quel horreur. Je déteste. Et dire que ce crétin de Papillon m’a abandonné.

            Il va me le payer. Très cher.

            En attendant j’avance à petits pas vers ma future salle de classe en poussant de long soupire. Arrivé devant mon but je frappe plusieurs fois avant d’entendre :

            - Entrez !

            Je grogne mais obéit cependant. Une centaine paire d’yeux se pose sur moi et j’ai une insupportable envie de leur crier d’aller ce faire foutre… Puis je me rappelle le papier que m’a donné Papillon et je soupire. Dessus il a écrit que je recevrais mon véritable cadeau seulement si je suis sage à l’Académie et que je ne sèche pas.

            Je crois bien qu’il a oublié la raison pour laquelle on m’appelle la Démone.

            La vieille peau qui me sert de prof, me lorgne de haut en bas. Elle replace ses lunettes sur son nez, un fin sourire narquois aux lèvres, ce qui me donne envie de lui exploser la face.

            « Calme-toi ma belle, rappelle-toi du cadeau de Papillon. »

            Je me force également à sourire, mais cela ressemble plus à une grimace.

            - Vous devez être la nouvelle élève, je suppose ?

            Je me retiens de lui dire, agacée : « Non tu crois ? En fait je me suis fait voler mes vêtements c’est pour ça que je porte cette mocheté rouge et blanche. »

            « Le cadeau, le cadeau » me rappelle une voix dans ma tête.

            - Ouais.

            - On ne dit pas « ouais » mais « oui Madame la professeur », me corrige-t-elle.

            Elle se fout de ma gueule ou quoi ? Elle veut que je la frappe ma parole.

            « Le cadeau… »

            - Excusez-moi Madame la professeur, c’est exact, je suis bien la nouvelle élève.

            Elle replace de nouveau ses lunettes et je serre les poings.

            « ... Cadeau… »

            « OH TOI TA GUEULE ! » je m’énerve.

            J’entends un ricanement et un léger « C’est trop facile. »

            Vous vous rendez compte que je parle toute seule ?

            - Bien, présentez-vous alors.

            Je lève les yeux au ciel mais obéit. En même temps, je n’ai pas vraiment le choix. J’embrase de mon regard sanguinaire les apprentis Shinigamis qui déglutissent en croisant mes yeux.

            - Anko Akuma. Dix-huit ans. Des questions ?

            Je sais que j’aurais pu faire un effort en détaillant un peu plus mais il est hors de question que je m’abaisse à leur niveau. Je vois une main timide se lever et son propriétaire s’avère être un ange. Enfin, un ange à qui on aurait arraché les ailes.

            Elle se redresse, me laissant le soin de la détailler. Elle est drôlement petite. Je dois la dépasser d’une trentaine de centimètres. Des cheveux châtains lui arrivant à la nuque. De bonnes joues moelleuses ce qui me donne envie de les embrasser pour les tester. Des yeux en amande d’un marron foncé virant presque aux noirs. Absolument adorable.

            Une démone craquant sur un ange. Pathétique.

            Je ne suis pas lesbienne et encore moins bisexuelle, c’est juste que son petit côté fragile m’attendrie au point que j’ai envie de la serrer dans mes bras.

            - Oui ?

            - C’est toi la nouvelle venue qui est morte il y a une semaine ?

            - Euh… Oui.

            Les autres élèves se mettent tous à parler en même temps, d’où ma surprise.

            Je suis déjà connue ?

            Vieille peau, qui pourrait-être la femme de Papy Ronchon vu son caractère et son âge, demande le silence. L’effet fut immédiat et je me dis que ma nouvelle classe est seulement composée de soumis.

            - Aller vous installez où vous voulez, me fait-elle.

            Je m’avance donc d’un pas tranquille vers la place libre à côté de l’Ange. Elle écarquille les yeux quand je me pose violemment sur le siège. J’entends les autres parlers de nous et je les foudroie du regard.

            Mais qu’ils aillent se faire foutre.

            L’heure passe lentement surtout parce que je passe mon temps à regarder ma voisine. De toute façon le cours ne m’intéresse pas. Brusquement, mon Ange reçoit une boulette de papier sur sa table. Elle la déplie, tremblante et je penche par-dessus son épaule (ce qui est plutôt simple puisqu’elle est beaucoup plus petite que moi) pour lire le message.

 

« Essaye pas de te lier d’amitié avec la nouvelle. Quand elle saura ce que tu es, elle sera la première à te laisser tomber. »

 

            Et encore, j’ai eu la gentillesse de bien traduire cette abomination. J’ai mal aux yeux tellement c’est moche. Mon Ange déchire le papier en mille morceaux, les larmes aux yeux. Des garçons (sans doute ceux qui ont envoyés ce torchon) rigolent près de nous. Je me retiens pour ne pas leur bondir dessus et leur arracher la langue.

            « Tout doux ma belle, tu ne veux pas te faire renvoyer dès le premier jour ? »

            « T’es déjà revenu toi ? »

            « Non, non tu vois bien que je suis encore sous ma douche. »

            …

            « Les voix mystérieuses dans la tête prennent des douches ? »

            « Un point pour toi… »

            « Merci ! »

            Pour une fois que je gagne des points gratuitement… La fin du cours arrive et alors que je veux parler du message à mon Ange, la vieille peau me retient. Elle m’explique quelque chose mais mes yeux ne quittent pas les trois porcs qui suivent mon Ange.

            - Vous m’écoutez ?

            Je me tourne vers Vieille peau et déclare franchement :

            - Non, pas du tout. En réalité, je n’en ai rien à foutre de vous et de vos cours stupides. Je suis là seulement parce que je suis obligé sinon je ne me serais pas cassé le cul en venant ici.

            Sur ces mots si délicats, je pars sauver mon Ange des trois petits cochons.

            Qui en passant, ne sont pas si petits que ça.

            Au bout de quelques mètres je la retrouve, à terre, du sang s’échappant de ses lèvres. La fureur s’empare de moi et je hurle :

            - Hey connard !

            Les trois se retournent mais c’est celui de droite qui reçoit mon poing dans la figure.

            Il s’écroule sur le sol, K.O.

            - Au lieu d’attaquer un ange qui a perdu ses ailes, venez-vous battre avec quelqu’un de votre taille, bande de lâches !

            « Je crois que maintenant je peux dire adieu à mon cadeau. »

            « Tu l’as dit chérie. »

            « Mais t’es qui toi ? »

            « Bats ces idiots et peut-être que je te le dirais… Attention derrière-toi ! »

            Trop tard, un des garçons m’a prise par les aisselles, m’empêchant de me servir de mes poings tandis que l’autre sort son Zanpakuto.

            - Lâchez-là, elle ne vous a rien fait ! essaye de me sauver Ange.

            - Toi, tu la ferme ! crie l’ainé des trois petits cochons.

            Il la pousse du pied, ce qui me fit voir rouge.

            - TOUCHE-LA ENCORE UNE FOIS ET JE TE TUE CONNARD ! je me fâche.

            Et je suis très sérieuse.

            - Ah vraiment ? ricane-t-il. Rentre chez toi. Tu n’as rien à faire ici, t’es qu’une merde.

            …

            …

            « Il vient de signer son arrêt de mort » ricane la mystérieuse voix.

            …

            « Ma belle ? »

            « Me dit pas qu’il a osé ? »

            « Oh pour avoir osé, il a osé. »

            …

            Je baisse la tête, fixant le carrelage blanc et d’un seul coup, la redresse, explosant le nez du porc derrière moi. Il me lâche, gémissant de douleur tandis que je lui donne un violent coup de pied entre les jambes et de ma main gauche attrape la lame de l’arme, faisant couler mon sang.

            « Bien joué ma belle. » me félicite la Voix. « Je suis fier de toi. »

            « Mais t’es qui à la fin ? »

            « Hm… Et puis merde, t’as prouvé que t’es capable de te battre. Regarde dans ta main droite. »

            J’obéis et vois une lumière rouge et noir s’allonger dans ma main libre et soudain prend la forme d’un sabre.

            La lame fine et aiguisé sert à tuer, ça se voit direct. De plus elle est incroyablement légère et pratique à manier. L’arme parfaite à mes yeux.

            « Un Zanpakuto ? » je m’étonne.

            « Et ouais ma cocotte, c’est moi, je suis TON Zanpakuto. »

            Je reste longtemps sans réagir, ignorant la douleur dans ma paume.

            « Mais attends si t’es mon Zanpakuto ça veut dire… »

            « Et oui, ma belle, t’es une Shinigami à part entière maintenant. »

            J’aborde un sourire bête tandis que je plante mes yeux dans ceux du premier petit cochon.

            D’un seul coup, je lui donne un violent coup de boule, le repoussant brutalement. Je bondis sur lui, brandissant mon nouveau Zanpakuto et l’abattant sur lui à une vitesse renversante.

            Oui, j’ai oubliée de le dire mais j’ai été championne d’escrime, il y a pas si longtemps. Quand j’étais encore en vie.

            Enfin, j’aurais pu être championne si mes combats ne finissaient pas à chaque fois avec mon poing s’abattant sur le visage de mes adversaires.

            « De toute façon, je n’aurais jamais permis que tu touches à une autre lame. »

            « Si tu commences déjà à nous faire une crise de jalousie mon mignon ça va pas être gagné entre nous. »

            « Jaloux ? Moi ? Je suis le meilleur, comment veux-tu que je sois jaloux ? »

            « Oh putain, vaniteux avec ça. Ça va les cuisses ? »

            « Elles vont délicieusement biens mais merci de t’en inquiéter… Esquive ! »

            « Hey ! Me donne pas d’ordre, je ne suis pas un Pokémon ! »

            « Mais t’as obéit quand même je te signale. »

            « Va te faire foutre ! »

            Il rigole et je reporte mon attention sur le combat. Les lames s’entrechoquent, le sang jaillit.

            Bien entendu, ce n’est pas le mien. (Enfin si on ne compte pas la blessure à ma main.)

            Au bout de quelques minutes, le gars, égratigné de la tête aux pieds, s’écroule sur le sol.

            « Je suis trop forte. »

            « Et après c’est moi qui suis vaniteux… »

            « Mais je t’emmerde. »

            - Attention Anko derrière toi !

            Je sursaute et alors que je vois la lame me frôler, Ange crie quelque chose que je n’entends pas. Et le nez cassé s’écroule sur le sol, K.O. comme les deux autres.

            Je regarde Ange sous un jour nouveau.

            - Tu m’expliques c’est quoi cette histoire ?

            Elle hésite, se mordant légèrement la lèvre inférieure.

            - Tu sais, je m’en fou de qui tu es et de ce que t’as fait, je veux juste savoir pourquoi ils nous ont attaqués.

            Elle soupire et finit par avouer dans un souffle :

            - Mon nom est Aika et je suis la sœur de Sôsuke Aizen.

 

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