La démone, le papillon et le chieur

Chapitre 15 : Je hais les piqures

5016 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 08/11/2016 07:37

Chapitre 15

Je hais les piqures

 

            - Anko Akuma.

            Je sursaute en entendant la voix du capitaine de la douzième division dans mon dos. C’est dingue comme ce gars me fout les chocottes en vrai et en même temps je peux pas m’empêcher de le chercher chaque fois que je le vois.

            « Qu’est-ce que tu veux, t’es particulière. »

            « T’as pas tords, non plus. »

            - Oui, c’est moi ? Enfin à ce que je sache…

            Tête de plastique préfère visiblement ignorer ma blague…

            « Si on peut vraiment appeler cela une blague… »

            « Oh ta gueule ! Tu es mon Zanpakuto tu me dois le respect ! »

            « Euh… Laisse-moi rire. »

            Je me renfrogne. C’est dingue comme ce chat a le don de m’énerver surtout avec son fameux « niark, niark, niark ».

            « Tu dis ça mais sans moi, tu serais rien je te signale. »

            « Mais avoue que je me suis bien débrouillé pendant ses dix-huit ans sans toi ? »

            « Ouais, c’est vrai. D’ailleurs je tiens à signaler qu’au final tu es morte. »

            « Ouais mais que tu sois là ou pas à ce moment-là n’y change absolument rien. »

            « On aurait pu trancher la voiture en deux et se barrer en courant. »

            « Pas mal comme idée mais… »

            - AIE ! MAIS CA VA PAS DANS VOTRE TETE ! je rugis en frottant mon bras qui vient tout juste de se faire pénétrer par une aiguille.

            Je fusille du regard la tête de plastique qui tient un flacon contenant mon sang dans les mains.

            - Je vous jure que si vous tentez de me cloner je vous tue espèce de malade mental.

            Mais il est déjà loin ce qui me fait enrager. D’où le fait que j’essaye de lui bondir dessus tout en libérant Yamaneko.

            - Feule Yama…

            Mais comme vous aurez compris, quelqu’un m’attrape par le bras et me ramène vers lui pour m’empêcher de l’attaquer.

            Aller, comme je suis sympa je vous laisse deviner qui es l’idiot qui m’a interrompus.

            Et oui, c’est bien Papillon. Bravo. Vous avez gagné un chat géant gratuit !

            « Hey ! Je ne suis pas à vendre ! »

            Je me retiens de justesse de ne pas frapper le joli minois du jeune lieutenant avec mon coude, agacée.

            « Tiens c’est drôle… Tu ne te serais pas gênée si ça avait été Ikkaku ou quelqu’un d’autre… »

            « … Sous-entends encore une fois que je suis amoureuse et je te promets que je t’abandonne ici, c’est clair Ya-ma-ne-ko ? »

            « Même pas cap. »

            « On pari ? »

            - Mais qu’est-ce qui te prends ?

            Je sursaute et tourne mon visage vers Papillon qui semble énerver.

            - Je peux te retourner la question, je grince entre mes dents.

            - Attaquer le Capitaine Kurotsuchi comme tu l’as fait… J’appelle ça du suicide !

            - Non ! C’est lui le suicidaire ! Regarde ce que ce cinglé m’a fait !

            Je lui montre mon bras où la tête de plastique a plantée son aiguille. D’ailleurs un fin filet de sang s’écoule de la plaie.

            - Et alors ? Tu ne vas pas mourir pour ça.

            Je le foudroie du regard et rétorque, sèchement :

            - Un peu de compassion c’est trop demandé ?

            - Ah parce que tu connais ce mot ? ricane-t-il.

            Je serre les poings. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à m’emmerder aujourd’hui ?

            « Oh c’est mignon, c’est votre premier dispute ! »

            Ce fut la goutte qui fit déborder le vase. D’un geste rageur, je plante le chieur dans le sol et partit en tout hâte dans la même direction que la tête en plastique.

            - Hey ! crient Papillon et Yamaneko en même temps. On pourrait savoir ce que tu fais ?!

            Je ne daigne même pas répondre, trop renfrognée pour faire attention à eux. Cependant je peux entendre Papillon retirer mon – ex – Zanpakuto du sol tout en me courant après. Il finit par me rattraper rapidement mais je continue cependant à marcher comme si rien n’était.

            - Anko ! m’appelle-t-il. Anko !

            Mais bon-sang combien de fois va-t-il répéter mon nom celui-là ?

            « Anko ! Anko ! ANKO ! »

            En plus si l’autre abruti si met aussi, je ne suis pas sortie de l’auberge comme on dit. Papillon m’attrape le bras et m’oblige à le regarder. Nos lèvres se frôlent de quelques centimètres. Si bien que je peux sentir son souffle chaud sur moi. Cependant, je préfère ignorer le fait que mon cœur batte la chamade et que le brun se mette à rougir a vu d’œil.

            - Laisse-moi tranquille !

            Il tient fermement ma main dans la sienne et me fixe si intensément que j’ai l’impression qu’il va m’embrasser d’une minute à l’autre. Et cela me perturbe affreusement. Bon sang, tué moi qu’on en finisse !

            - Non, lâche-t-il enfin.

            - Ne m’oblige pas à te tuer, je grogne.

            - Tu ne le feras pas.

            Le pire c’est que c’est vrai. Je n’oserais jamais le tuer.

            Alors je soupire. Longuement. Avant de déclarer dans un souffle :

            - J’en ai marre. Je vais le tuer.

            - Qui ça ? Le Capitaine Kurotsuchi ?

            - Non, non, le père Noel !

            Ah, moi et mon tact légendaire. Je mériterais une médaille pour toutes les questions stupides qu’on m’a posées dans cette vie.

            - Ce n’est qu’une piqure, soupire Papillon.

            - Hisagi ?

            Il me regarde surpris. C’est vrai que je n’ai pas l’habitude de l’appeler par son nom mais ceci est un cas de force majeur.

            - Oui Anko ?

            - Je déteste les piqures.

            Il haussa un sourcil perplexe que je soupçonne même d’être amusé.

             - Bon d’accord. J’en ai une peur bleue. T’es content ?

            Il passe sa main (ce qu’il l’oblige à lâcher Yamaneko qui pousse un râle) dans mes cheveux, comme on ferait avec un enfant. Sauf que je ne suis plus une gamine et que je suis énervée. Cependant, je me laisse faire. Si bien que j’ai presque envie de me laisser glisser contre son torse.

            Foutus hormones !

            Je sens une brusque chaleur au niveau des joues si bien que Papillon me regarde les yeux ronds.

            - Quoi ? je lâche agacée.

            - Rien… Enfin, c’est la première fois que je te vois rougir.

            Je fus à mon tour d’être surprise si bien que je crus que mes yeux allaient sortir de mes orbites.

            - De quoi ?

            Il pose son doigt sur une de mes joues, appuyant dessus, un sourire idiot au visage.

            - Tu t’amuses ? je lâche.

            - Je n’avais jamais remarqué à quel point tes joues étaient molles en réalité…

            Je le foudroie du coin de l’œil, ce qui ne l’empêche guère de continuer. Bien au contraire.

            « Que veux-tu, ce mec est suicidaire. »

            « Tiens un revenant. »

            « Je n’y crois toujours pas. Comment as-tu pu oser m’abandonner ? »

            « Bah tu sais, c’est fastoche. Il m’a juste fallu te laisser sur le sol. »

            « Pff’. »

            « Rabat-joie. »

            « Tu vas le regretter un jour… »

            « Mais bien sûr. »

            J’entends un léger « niark, niark, niark » qui me font lever les yeux au ciel tandis que je repars pour ma division, ayant complètement oublié ma vengeance contre la tête en plastique.

            Fichu Papillon de mes deux.

            Je soupire, dépitée, tout en m’allongeant sur mon lit que je trouvais tout d’un coup vraiment moelleux.

            Les gens disent que l’amour est la meilleure sensation du monde. Je pense que retrouver son lit après une grosse journée est une bien meilleure sensation.

            « C’est sûr que se faire prélever un peu de sang c’est ce qu’on peut appeler une « grosse journée ». »

            « Oh, fais-moi plaisir, ferme-la. »

            Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, les yeux fermés. A moitié endormi. Peut-être bien une heure. Je vois un homme. Grand. Pas aussi grand que Kenpachi et surtout moins imposant. Je n’arrive pas à pas à me souvenir de son visage. Je reviens juste une masse de cheveux noirs et deux perles rouges qui me fixent avec intensité.

            - Anko…

            J’essaye de l’attraper par la manche mais il commence déjà à s’éloigner.

            - Attends… Attends-moi…

            Je crie son nom mais impossible de m’en souvenir.

            - ANKO !

            - Aaaaaaahhhhhhh !!

            Je manque de me casser la figure contre le plancher de ma chambre. Devant moi, un Chauve à l’air renfrogné qui se bouche les oreilles.

            - ON POURRAIT SAVOIR CE QUI TE PREND ?! je rugie, furieuse.

            Non mais sérieusement. On ne lui a jamais dit de ne PAS me réveiller le matin. En fait, il ne faut JAMAIS me réveiller. Quel que soit l’heure de la journée.

            - J’espère que t’as une bonne raison de me réveiller, je grogne, menaçante.

            - Yep. Le Capitaine Yamamoto veut te voir.

            Voyant le manque de réaction venant de ma part, il continue :

            - Maintenant.

            Je pousse un soupir en me redressant tant bien que mal. Je le foudroie alors du regard.

            - Tu vas rester planter là à me fixer ou je peux me changer en paix ?

            Il lève les yeux au ciel et quitte enfin la pièce.

            « C’est drôle. Si ça avait été Pa… »

            « Rhaaaaaaaaa ! »

            « Euh… Ma belle ? T’es sûr que tout va bien ? »

            « Non ! Tu me saoules voilà ! »

            « ... Code rouge c’est ça ? »

            « … Ouais… »

            « T’inquiètes, on ne voit pas la différence. »

            « Yamaneko chéri sois-gentil… Ferme-là. »

            « Niark, niark, niark. »

            Franchement, s’il n’était pas mon Zanpakuto je l’aurais certainement tué.

            A mains nues et je me fous du fait que ce soit un chat géant armé jusqu’aux dents.

            Et encore, c’est un euphémisme.

            « Que de compliments. »

            « Par pitié, juste pour une fois, ferme-la ! »

            « Et si je n’ai pas envie ? »

            « Tu me forcerais à t’arracher la langue. »

            « Oh mais je t’attends ma belle… »

            « Ne me cherche pas… »

            « Tiens c’est drôle c’est justement ce que je suis en train de faire… »

            « Sale… Vermisseau. »

            « Arrête tu me fais mal au cœur. »

            Il éclate alors d’un rire des plus démoniaque tandis que je pense sérieusement à me planter un pieux dans le cœur.

            « Tu t’es pris pour un vampire ? Quoique, ça ne m’étonnerais pas que tu en soi un en fait… »

            « Pourquoi tu dis ça ? »

            « Bon bah d’abord, t’es morte… »

            « Merci de me rappeler ça... »

            « Ensuite tes cheveux sont noirs. Ta peau blanche. Et tes yeux rouges. Tu adores le sang et avant tu étais gothique. »

            « Oui mais tu n’es pas une chauve-souris à ce que je sache. Et puis je déteste le goût du sang, j’aime juste le voir gicler sur le corps sans vie de mes ennemis. »

            « Je retire ce que j’ai dit. Tu n’es pas un vampire. Tu es une psychopathe. »

            Je m’apprête à répliquer quelque chose quand le Chauve se décide à me dire :

            - Bon bah on est arrivé.

            - J’aurais pu me débrouiller toute seule tu sais ?

            - Avec ta mémoire de poisson rouge ? Certainement pas.

            Mais alors que mon pied s’apprêtait à rencontrer son visage, les portes s’ouvrirent devant moi.

            - Anko Akuma nous vous attendions.

            Papy Ronchon me fait face, de toute sa grandeur. Pour dire la vérité il est plutôt impressionnant le vieux. Je tente un sourire crispé. Mais quand je tourne la tête vers le Chauve pour chercher du réconfort, il a déjà fui.

            Sale traître.

            - Vous vouliez me voir ? je lâche alors.

            - Oui. Entrez je vous prie.

            Je le sens pas mais alors pas du tout. Il est trop gentil. Beaucoup trop d’ailleurs. Je dois transpirer à grosses gouttes et c’est encore pire quand j’aperçois ce fichu voleur de sang avec un sourire des plus sadiques.

            Merde. Merde. Et re-merde.

            - Parlez-moi de vos parents, me sort tout à d’un coup le vieux.

            …

            - Euh, excusez-moi mais vous ne pourriez pas répéter s’il-vous-plaît ?

            - Je viens de vous demander de parler de vos parents.

            Bon d’accord. Non seulement je ne suis pas sourde mais je ne suis pas folle non plus.

            Pour une fois j’aurais préféré que ce soit le cas.

            - Mais pourquoi voulez-vous savoir ça ?

            - Contentez-vous de répondre à ma question.

            Super. S’il commence à se mettre en colère je ne suis pas dans le caca.

            - Je ne connais pas mon père et ma mère est une pute qui m’a abandonné à ma naissance. Fin de l’histoire.

            Net. Clair. Précis.

            Je peux partir maintenant ?

            - Est-ce que votre mère avait les yeux rouges ?

            Ah, visiblement pas.

            - Non. Ils étaient noirs. Un joli noir d’ailleurs. Oh mais ma mère aussi était joli, tu m’étonnes que mon paternel l’ai mis en…

            Il m’arrête dans ma tirade d’un simple froncement de sourcils.

            - Dernière question. Est-ce qu’avant de mourir, vous étiez capable de voir les mêmes choses que maintenant ?

            - Non.

            Je le saurais non si j’avais vu un Shinigami ou un Hollow dans la rue, non ?

            Ils ne sont pas très discrets après tout.

            - Dans ce cas, j’aimerais vous présenter quelqu’un.

            Il me tendit une photo en noir et blanc. Le Shinigami qui se trouve à l’intérieur est beau. D’une incroyable beauté sauvage soulignée  par les cicatrices qui se trouvait sur son corps.

            - Voici Genkishi aussi surnommé le Mercenaire. Le dernier Briseur de Kidô mais également votre père.

            …

            PARDON ?!

Laisser un commentaire ?