Vasto Lorde

            Herb m'avait indiqué la bonne direction pour trouver des points d'eau. Malheureusement, les points d'eau attirent énormément de hollows. Ces derniers se réunissent là pour avoir un œil sur le monde des humains et lorsque le rapport de force entre les individus présent est suffisamment déséquilibré, ils s'entretuent. Herb ne m'avait décidément pas menti : les hollows n'obéissent qu'à la loi du plus fort et les faibles n'ont d'autre choix que de servir de proies aux prédateurs. Ma prudence, ma faiblesse ainsi que ma petite taille faisaient qu'il m'était impossible de m'approcher des points d'eau, ces derniers étant toujours fréquentés par des hollows.

            Cela fait longtemps maintenant que je cherche un point d'eau que je pourrais examiner en toute sécurité. Je ne saurais hélas pas dire depuis combien de temps je marche : le Hueco Mundo étant un simple désert plongé dans une nuit éternelle, il n'y a plus aucun cycle, que ce soit celui des saisons ou même celui du jour et de la nuit. J'erre dans ce monde creux depuis probablement des semaines et plus le temps passe, plus je m'inquiète car j'étais petit à mon arrivée et depuis, je n'ai pas grandi. Cependant, il est fort probable que cela vienne du fait que je ne me sois encore jamais nourri.

            Depuis que je suis devenu un hollow, je n'ai plus ni faim ni soif. J’admets avoir un creux dans l'estomac, mais je n'ai pas plus faim que ça. Cette remarque me conduit donc à penser que les hollows ne mangent pas pour assouvir un besoin naturel et vital mais pour évoluer. Par conséquent, leur comportement est dicté par leur instinct de survie : bouffer des proies pour évoluer et ainsi ne pas être bouffé. C'est logique et pourtant ironique puisque, la nourriture ne leur étant pas nécessaire, cette pulsion animale est la seule chose qui pousse les hollows à s'entre-dévorer. Si les hollows ne s'entre-dévoraient pas, le gain de puissance ne serait plus nécessaire et il leur serait alors possible de vivre en paix. D'accord, ceux qui comme moi sont nés faibles seront désavantagés face à ceux qui sont nés fort mais est-ce que, dans l'état actuel des choses, les hollows ne sont pas déjà confrontés à ce problème ?

            Plus je me pose des questions sur ce monde et plus je ne peux m'empêcher de tout ramener aux humains. Le déséquilibre des forces, le rapport proies et prédateurs... Toutes ces choses que les hommes sont censés avoir vaincus et qui pourtant continuent d'exister sous une forme différente... Les hommes au sommet de la pyramide sociale sont aussi importants grâce à leur argent et à leur influence dans la société tandis qu'au Hueco Mundo, nous avons la même chose à la différence que cela est simplement ramenée à une histoire de puissance physique. Chez les humains, une personne peut tout avoir, tout s'offrir si elle est riche, tandis que chez les hollows, l'individu n'aura besoin que de ses muscles.

            Ma vie d'humain ressemble de plus en plus à un vague souvenir. Parfois, je repense à ma mort et réalise que si l'on remplaçait le couteau par des crocs, j'avais affaire à une bête sauvage. J'étais comme face à une meute de prédateur qui tuait des proies simplement pour répondre à une pulsion meurtrière.

            En devenant un hollow, je m'étais réjoui en me disant que revenir à l'état animal était la meilleure chose qui pouvait m'arriver car, quand on y réfléchi bien, la vie humaine est très difficile : les humains sont les seules créatures au monde à se poser des questions, à chercher un sens, à vouloir plus... Les animaux, eux, ont une vie presque déjà tracée et des besoins bien plus limités. Une simple histoire de force physique peut à priori se régler facilement, mais malheureusement je suis né petit et intelligent au lieu de fort et bête. Par conséquent, plutôt que de mener une existence simple et sûre, je me vois à nouveau obligé de souffrir et de chercher.

            Je maudis mon intelligence. En plus de l'avoir reçu en dépit de la force que j'aurais dû avoir, elle a pour effet que je sois conscient de ma condition de proie et ressente de la peur. Ma nouvelle vue est adaptée à ce monde nocturne mais elle ne le rend pas plus rassurant pour autant. Même si ma capacité me permet de détecter les hollows et de les éviter, je crains sans arrêt pour ma vie. Dans les canyons, les forêts en plein désert... Partout, je dis bien "partout", il y a des hollows train de chasser. Je n'ai jamais traversé un territoire sans avoir à me cacher avec une intense peur au ventre.

            Les quelques hollows que j'ai vu ont tous des apparences bestiales, le plus souvent anthropomorphiques. J'en ai déjà vu un, par exemple, doté de toutes petites jambes, de longs bras trainant au sol et d'une tête de poisson. J'en ai déjà cependant vu quelques uns au corps totalement absurde. L'un d'eux avait la tête à l'envers, sept bras et un pied. Je l'avais trouvé si ridicule que je n'avais pas pu m'empêcher de ricaner. Je me suis ensuite rapidement arrêté lorsque je l'ai vu utiliser ses bras, plus puissants qu'ils n'en avaient l'air, pour attraper des proies, les porter à sa gueule et les dévorer à pleine dents.

            Epuisé par ma marche, je m'arrête et m'assois contre un rocher le temps de souffler et récupérer. Ma capacité ne m'averti d'aucun intrus à l'exception d'un petit. Voyant là au pire le sous-fifre d'un gros balèze et au mieux une proie potentielle, je me mis à la recherche de ce hollow minuscule. Ce dernier ne se fit pas spécialement discret car je le trouvais rapidement. Il s'agissait d'un hollow semblable à une sauterelle et ne mesurant pas plus d'une trentaine de centimètres. Ce dernier était en train de jouer de la musique comme le font les insectes dans son genre en frottant leurs pattes l'une contre l'autre. Il s'interrompit en me voyant et, plutôt que de s'enfuir, m'adressa un sourire.

- Salut mon pote. Elle te plaît ma musique ?

- Tu sais parler ?

- Bien sûr !

            Le petit hollow se releva et bondis jusqu'à moi.

- Ravi de faire ta connaissance. On m'appel "Criquet".

            Silence de ma part. Je suis encore surpris par son assurance.

- T'es nouveau dans le coin ? Je demande parce que je connais tout le monde et que c'est la première fois que je te vois.

- Tu connais tout le monde ?

- Ouais. Ça t’étonne ?

- Un peu que ça m'étonne. Tu n'as pas peur de moi ?

- Pourquoi ? Je devrais ?

- Je crois... T'es plus petit que moi. Normalement, les petits craignent d'être dévorés par les plus gros.

- Ha ha ! Et tu crois que les autres hollows se donnent la peine de croquer un amuse-gueule dans mon genre ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Voyons, mon pote : les hollows mangent des proies plus petites qu'eux parce que ce sont celles qu'ils ont le plus de chances de crever sans trop se blesser mais après, lorsqu'une proie est minuscule, ils ne se donnent même pas la peine de l'attraper. En d'autres termes, je suis tellement petit que j'en deviens une proie totalement dépourvue d'intérêt.

- Une proie dépourvue d'intérêt ? Comme celles trop proches de la date de péremption pour ceux qui ont le palais exigeant ?

- Tiens, c'est marrant : tu parles exactement comme Ograne.

            Il voit de qui je parle ?!

- Attends ! Ograne, ce ne serais pas un gros gabarit au nez crochu, capable d'accélérer le processus de hollowmorphose en crachant une fumée noire ?

- Oui ! Tu le connais ?

- Eh bien... C'est un petit peu compliqué. Mais il y a plus important pour l'instant. Dis-moi Criquet, connais-tu un point d'eau qui soit sûr, dans les environs ?

- Sûr ? Alors là, c'est introuvable mon pote. Néanmoins, il y en a un peu fréquenté, pas loin et il est possible de s'y rendre à condition d'être très discret.

- Qu'est-ce que tu veux dire par "peu fréquenté" ?

- Il est sur le territoire d'un hollow pas commode, du coup, personne n'ose s'en approcher. Mais nous, comme on est petit, on a moins de chances de se faire remarquer. Alors, ça t'intéresse ?

- C'est d'accord.

            C'est ce qui s'appelle "tomber de Charybde en Scylla". J'évite un danger, celui de m'aventurer sur un point d'eau rempli de hollows, en m'exposant à un autre encore pire, celui de me rendre sur le territoire d'un hollow tellement dangereux que personne n'ose l'approcher. Néanmoins, je n'ai pas le choix. Si j'ai échappé au ver de sable géant, j'ai peut-être une chance de réitérer cet exploit avec l'autre hollow. Après-tout, c'est grâce à mon intelligence et à mon astuce que je dois mon salut.

            Criquet me conduit jusqu'à une grotte descendant sous terre.

- Voilà mon pote. Je te souhaite bonne chance.

- Attends, tu ne m'accompagnes pas ?

- T'es fou, c'est dangereux !

- Criquet, j'ai besoin d'un guide ! Et tu te vantes d'être trop petit pour être concerné par les dangers du Hueco Mundo. S'il te plaît, j'ai vraiment besoin d'aide sur ce coup là !

            Au bout de cinq minutes de suppliques, Criquet accepte finalement de m'accompagner, non sans craintes. Pendant que nous descendions dans les galeries, nous en profitâmes pour faire connaissance.

- Tu es hollow depuis longtemps, Criquet ?

- Je crois. La dernière chose de ma vie d'humains dont je me souviens, c'est qu'on avait un chef nommé Abraham Lincoln. C'est toujours lui qui commande?

- Non. Plus depuis une centaine d'années.

- Merde alors.

- Au fait, qu'est-ce qui rend si dangereux le hollow qui règne sur cet endroit, dis-moi ?

- Cet endroit, c'est le territoire de Yammy et ce gus, en plus d'être colérique, est tellement grand qu'à moins de vouloir crever, personne n'ose le défier.

- Il est si grand que ça ?

- Tu n'en as même pas idée. Il est plus colossal encore que les Gillians.

- Je ne sais pas ce que c'est, un "Gillian".

- Ah ?... Je vois : tu n'es pas un hollow depuis longtemps dans ce cas.

            Au bout du tunnel, nous arrivâmes dans une immense grotte.

- On se rapproche. Prends le tunnel là-bas.

            J'obéis.

- On a du temps devant nous. Dans ce cas laisse-moi t'apprendre comment fonctionne l'évolution car c'est quelque chose de nécessaire. Les hollows naissent de tailles variables. Ils s'entre-dévorent et mangent également les âmes humaines dans le but de gagner en puissance et de grossir. Les hollows ayant englouti le plus de proies évoluent et deviennent alors des spécimens bien plus gros nommés "Huge Hollows". Ensuite viennent les Menos Grande, les hollows les plus grands et les plus puissants que l'on puisse trouver. Ils se composent de trois races : les gillians, immenses et stupides ; les adjuchas, plus petit et plus forts ; et enfin les vastos lordes, les plus puissants hollows qui aient jamais existé.

- Yammy est un vasto lorde ?

- Non, Yammy est carrément hors compétition. Ces connards d'adjuchas sont plus petits que les gillians et les vasto lorde encore plus. Yammy est bien plus grand que les gillians alors je me demande si on peut vraiment le considérer comme un Menos Grande.

- Tu as déjà vu des vastos lordes ?

- Deux fois : l'un d'eux est l'actuel roi du Hueco Mundo. Il s'appelle Barragan. L'autre était beaucoup plus surprenant. Il n'avait pas de bouche et, comme une statue, il restait indéfiniment figé devant un buisson lumineux qu'il fixait attentivement, comme ci rien autour n'existait.

- Tu n'as croisé que deux vastos lordes ?

- Il y en a très peu dans le Hueco Mundo. C'est déjà exceptionnel de ma part d'en avoir vu même si Barragan n'était pas dur à trouver.

- Je vois. Et comment as-tu trouvé l'autre ?

- Il était déjà là lorsque je me suis réveillé au Hueco Mundo pour la première fois. J'ai cherché des yeux un repère puis j'ai vu cette mystérieuse créature aux traits presque humains en train d'admirer ce buisson brillant. Il n'a même pas remarqué ma présence et pourtant, il me faisait tellement peur... J'avais l'impression d'être face à une coquille vide, un corps creux, un véritable trou noir vivant ! Comme-ci... Comme-ci cette créature ignorait la peur ou même toute forme de sentiments. Que le monde pouvait bien s'effondrer qu'elle n'en aurait cure. Que seul son buisson brillant lui suffisait et que pour rien au monde, il ne fallait l'en détourner.

- Je vois. Plus terrifiante que Barragan ?

- Je crois que Barragan inspire malgré lui plus le respect que la peur. Si ça peut t'intéresser, il a l'apparence d'un squelette humain.

            Intéressant. Les vastos lordes ressemblent donc aux humains.

- Tu traites les adjuchas de connards. Tu les a en horreur ?

- L'un d'eux, oui.

            Criquet frémit. Le hollow en question semblait lui susciter un intense sentiment de peur.

- Je me rappelle parfaitement de cet adjuchas. Il s'appelle Nnoitra. C'est un malade assoiffé de sang qui avait la réputation de massacrer tous ceux qui avaient le malheur de croiser son chemin. Il ne tuait que pour le plaisir et ne faisait jamais preuve de la moindre pitié. Je ne l'ai vu qu'une seule fois : j'étais à un point d'eau avec d'autres hollows quand soudain, Noitra est apparu. Je me souviens de cette vision cauchemardesque : une mante-religieuse avec de nombreuses faux, perchée sur un rocher et dont la silhouette était parfaitement découpée par la lumière de la lune. Il s'est alors jeté sur nous et a fait un véritable carnage, transformant ce point d'eau en bain de sang.

- La vache, c'est un vrai barbare ton gars.

- Il a même essayé de me tuer. J'ai réussi à lui échapper in extremis, mais je ne me rappelle pas avoir déjà vu un hollow tenter de me tuer avec autant d'acharnement.

            Pendant que nous parlions, j'arrivais au bout du tunnel, accédant ainsi à une immense grotte souterraine. Apparemment, ce lieu souterrain perturbait ma faculté de détection d'énergie ce qui fit que je ne pus compter que sur ma vue et mon ouïe. A priori, la grotte était vide. Seul un rocher géant situé plus loin occupait cet endroit. J'avançai un petit peu et trouvai de nombreux points d'eau un peu partout sur le sol.

- Des points d'eau !

- Je ne t'avais pas menti. Normalement, si on descend plus bas, on devrait tomber sur une nappe phréatique mais je crois que tu n'en as pas besoin.

- Comment puis-je voir le monde des humains ?

- Plonge ta tête dans l'eau et tu verras tout ce que tu voudras.

            A ses mots, Criquet descendit de mon épaule et je plongeai ma tête dans l'eau. C'est alors que le monde des humains m'apparut comme un film projeté sur une toile. Je suis resté immobile, l'ai observé puis, au bout de longues minutes, suis ressorti.

- Magnifique. J'ai vu tout ce que j'avais à y voir.

- La vache, t'y es resté longtemps !

- Je viens de mettre au point un plan parfait. Criquet, est-ce que tu serais capable de retrouver Ograne ?

- Bien sur. Lui et sa bande sont faciles à trouver.

- Parce qu'il a une bande en plus ?

- Quoi ? Ca te pose un problème ?

- Au contraire ! Ecoute, il faudrait que...

            Je me tais… Quelque chose approche ! Je fais signe à Criquet qui revient se percher sur mon épaule puis fixe la direction par laquelle je sens du mouvement. Au bout de quelques secondes, un énorme hollow semblable à une gargouille bondit hors de sa cachette.

- Gyargh !

- Aaaah !

            Terrorisé, je prends mes jambes à mon cou et cours aussi vite que possible, Criquet toujours sur mon épaule et s'accrochant du mieux qu'il peut. Je connais parfaitement les astuces pour survivre : ne jamais courir en ligne droite et slalomer autant que possible. Cette méthode s'avère parfaitement efficace car l'autre hollow est bien plus gros que moi et que le sol est recouvert de stalagmites et d'immenses stalactites descendent du plafond. Par conséquent, il m'est plus facile de les contourner et de les éviter tandis que lui se prend les pieds et se cogne contre tous les obstacles.

            Nous nous rapprochons de plus en plus du rocher géant. Grâce à mon astuce, nous nous éloignons progressivement du hollow prédateur, ce dernier s'entêtant à faire de plus en plus de bruit.

- Bien que nous ne soyons pas tirés d'affaire pour autant, je tiens quand même à te féliciter mon pote. On a peut-être une chance de lui échapper.

- Merde. Je pensais que nous avions été discrets ! Comment Yammy a-t-il fait pour nous repérer ?!

- C'est pas lui, Yammy.

- Quoi ?!

- Celui-là est énorme, je te l'accorde, mais ce n'est rien de plus qu'un Huge Hollow qui nous a repéré et suivi dans les galeries.

- Tu veux dire que cet énorme truc n'est pas le hollow géant dont tu me parlais?!

- Ah non mon pote. Yammy est bien plus gros.

            Le rocher géant est contre la paroi de la grotte. J'arrive contre le mur et cherche frénétiquement un passage. Le temps presse : le Huge Hollow se rapproche ! Soudain, je trouve une brèche dans la paroi. Elle est très fine, mais je peux quand même m'y faufiler. Je m'y réfugie et échappe alors juste à temps au huge hollow. Ce dernier peut tout juste y faufiler ses griffes et encore, je suis trop éloigné pour qu'elles puissent m'atteindre. Furieuse, la bête frappe contre le mur et pousse d'affreux gris aiguës. Le prédateur fait déjà beaucoup de bruit mais couplé à l'espace clos, creux et vide, cela produit beaucoup de boucan.

- Tu peux gueuler tant que tu veux, c'est pas ça qui nous fera sortir !

- Je crois que ça n'annonce rien de bon...

- Pourquoi tu dis ça ?

            Soudain se produisit une immense secousse accompagné d'un énorme rugissement similaire à celui d'un gros balèze se réveillant mécontent. Le huge hollow s'arrêta et se tourna, inquiet. C'est alors qu'un poing gigantesque s'empara du monstre face à nous et l'emporta. Tout tremblant, je me risquai à sortir ma tête pour regarder et vis que le rocher géant était en réalité un hollow. Un hollow géant, tellement grand que la moitié de la gargouille tenait dans son poing.

- Je te l'avais bien dis.

- Tu veux dire que...

- Oui mon pote. Yammy, c'est lui !

            Le géant porte le hollow à son visage et parle lentement d'une voix caverneuse.

- T'INTERROMPS MA SIESTE !

            La gargouille se débat en vain. De son autre main, Yammy s'empare du haut du corps de l'intrus comme on attrape la capsule d'une bouteille puis, d’un mouvement du poignet, le "décapsule". Les cris de la bête s’arrêtent immédiatement. Yammy dévore ensuite bruyamment sa dépouille, rote puis retourne se coucher. Lorsque que Criquet et moi entendons l'énorme bruit de ses ronflements, nous comprenons que la voie est libre et fuyons discrètement. Une fois dehors, nous savourons notre retour à la surface.

- La vache ! J'sais pas toi, mon pote, mais moi je ne suis pas prêt de retourner là-dedans.

            C'est alors que, après avoir repris mon souffle, je me mets à rire.

- Qu'est-ce qui te prend ?

            Ce qui me prend, Criquet ? Eh bien il me prend que je viens d'avoir un aperçu de la puissance qu'il m'est possible d'obtenir ! Cet huge hollow faisait le malin tout à l'heure jusqu'à ce qu'il se pétrifie face à Yammy et moi, c'est ça que je veux ! Je veux être craint ! Je veux être fort ! Je veux être légendaire ! Ainsi, je ne connaîtrais plus jamais la détresse et pour ça, j'ai un plan.

- Criquet...

- Oui ?

- Présentes-moi à Ograne, s'il te plait. J'ai un projet qui devrait l'intéresser.