Vasto Lorde

Chapitre 14 : Le deuxième point

4960 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 29/06/2016 18:12

   « Ecoute-moi bien : si je t’enseigne le krav-maga en tant que technique d’auto-défense, c’est parce que comme tu commences tout juste ta carrière de militaire, t’apprendre un truc que je te présente comme étant ce que l’on fait en tant que soldat sur le champ de bataille, ça ne va pas te parler alors que s’il s’agit de quelque chose que l’on fait en tant que civil lors d’une agression, là tu comprendras. »

   Alors que je cours, furieux et déterminé, en direction du hollow qui m’a chassé, ces visions avec le commandant militaire me reviennent.

   « Alors je ne veux SURTOUT pas entendre toutes ces phrases du genre : « Je pratique des arts-martiaux », « J’ai peur de faire mal », « Mais moi je suis un pro de la baston », « S’il y en a un qui cherche la merde, je l’explose » ou « Quand je suis en colère, rien ne peut m’arrêter »… Tout ça, c’est que des conneries ! Les gens qui disent ça, c’est que des petites frappes qu’il ne faut pas prendre au sérieux.

   Le sport de combat te fait peaufiner des techniques, des stratégies et peut même t’aider à gérer ton stress en préparation d'une compétition. Seulement voilà : dans une compétition, les adversaires s’affrontent à la loyale dans des combats surveillés et arbitrés. Les athlètes sont habitués à parer des mouvements précis et à mettre les leurs en place dans une ambiance tout aussi précise. Lors d’une agression dans la rue, tu ne verras aucun juge ni aucun arbitre dire « stop » ou bien venir vous séparer. Les coups sont hasardeux tandis que la peur et la tension ainsi provoquée font qu’en général, l’agressé perd tous ses moyens parce qu’il sait qu’il est en danger et qu’il est à la merci de son agresseur puisqu’il n’y a personne pour le secourir.

   Alors oui, on peut se dire que j’exagère et je pari que là, tu n’as déjà plus envie de m’écouter mais je veux que tu ouvres les yeux : une agression, c’est un évènement sérieux pendant lequel une personne est victime d’une forme de violence à laquelle elle n’est ni habituée, ni préparée. Alors tu dois accepter que, même si dans la vie, l’agressé est un dur à cuire, en cas d’agression sérieuse, il chiera dans son froc ! Il a affaire à quelqu’un qu’il ne connait pas, qui est probablement armé et qui n’hésitera pas une seule seconde à le tuer, c’est pourquoi je te demande de m’écouter et de t’investir dans ton apprentissage car mon objectif est de te défendre et de t’apprendre à le faire tout seul.

   Le but du krav-maga n’est pas de démolir avant d’être démoli mais d’apprendre que le plus important n’est pas de « donner » mais de « ne pas prendre ». Je vais en effet t’enseigner à donner des coups mais je vais surtout t’apprendre à en éviter, te protéger et t’enfuir car oui, au krav maga, on apprend également à s’enfuir. Alors, je suppose que tu dois te dire « s’enfuir ? Et où est l’honneur, alors ? Je ne suis pas un lâche, moi ! » mais ce qu’il faut garder à l'esprit, c’est que lors d’une agression, il n’y a aucune notion d’honneur ou de lâcheté. Je suis d’accord : « J’ai échappé à mon agresseur » est tout de suite moins classe que « j’ai démoli mon agresseur » mais c’est un point de vue que l’on a seulement quand on est en dehors de l’histoire car quand c’est quelque chose que tu vis, fais-moi confiance, au moment M, tu ne te dis pas «  Je vais le démolir », tu te dis « Je dois protéger ma vie ».

   Il y aura toujours des gens qui diront qu’il faut y aller à l’instinct. J’entends souvent des femmes dire qu’elles hésitent à se défendre si quelqu’un les agresse quand elles sont seules puis dire qu’elles se transformeraient en tigresse si jamais la personne venait à s’en prendre à leurs enfants, sauf que ce raisonnement est absurde : pourquoi un être humain serait-il prêt à défendre la vie d’autrui mais pas à défendre la sienne ? Accepter de se laisser faire et ainsi risquer de mourir quand on est seul mais pas quand on est avec ses enfants ne me paraît pas logique. « Les enfants sont présents alors il faut les protéger », d’accord mais comment les protéger plus tard si tu es mort maintenant ?

   Ce que je te dis peut paraître dur, mais c’est parce que les conseils que je te donne font partis des objectifs du krav maga. Cette discipline a pour but d’apprendre les bons réflexes d’auto-défense, prendre confiance en soi, savoir identifier les situations, comment y réagir et surtout, faire comprendre qu’au fond de lui, chaque individu veut vivre ! Même moi, alors que je maîtrise un bon paquet de technique, je ne suis pas à l’abri de me faire démolir dans la rue : même les fillettes, avec leurs ongles et leurs dents, peuvent faire mal et tu peux être musclé comme un culturiste, cela ne te protègera pas des couteaux ou des flingues. Enfin, tout ça pour dire qu’à chaque fois que j’ai recours au krav maga, je me dis que je veux vivre et me rappelle que mon but est de ne pas mourir, ce qui est une pensée primordiale pour un militaire.

   Alors écoute-moi bien, p’tit gars : je ne suis peut-être pas le plus gentil ici et toi non-plus mais ce que j’ai l’intention de t’apprendre, même si les méthodes ne seront pas forcément les mieux adaptées, ce sera pour ton bien. Le but est que tu accomplisses correctement ton devoir et que tu puisses ensuite rentrer chez-toi. Bon nombre de gens préféreront le free-fight ou la boxe thaï pour avoir de la bonne baston ou alors les arts martiaux traditionnels pour avoir du spectacle, ce que je comprends très bien puisque la compétition de krav maga n’existe pas et serait totalement dépourvue d’intérêt, mais je regrette quand même que cette discipline ne soit pas plus populaire car je pense que si plus de gens osaient apprendre à se défendre, beaucoup moins finiraient leur vie la gorge tranchée au fond d’une ruelle. »

   Une larme me coule de l’œil…

« Commandant… J’aurais tout donné pour pouvoir entendre ces paroles avant de franchir le point de non-retour »

   De retour à mon point de départ, je retrouve le charognard à genoux, en train de dévorer ma proie. Fou de rage et uniquement animé par mon désir de le tuer, c’est sans attendre que je me jette sur lui en hurlant. Malheureusement, cet assaut peu discret averti tout de suite le Menos Grande qui se retourne, m’attrape et me repousse. Je reviens à la charge et lui envoie un coup de poing en direction du visage qui n’atteint cependant pas sa cible car le hollow rentre le menton et mon poing heurte le haut de sa tête tandis que lui, riposte avec un coup de poing qui, lui, atteint mon visage. Sonné, je recule. Le charognard esquisse un affreux rictus. De toute évidence, il attendait ce combat.

- Je vais te… Je vais te tuer !!!

- Ah ah ah ! Oui ! Amènes-toi, p’tite merde ! Je vais te faire ta fête !

   Je charge à nouveau et envoi des coups de poing maladroits qui ne font pas beaucoup de dégâts. Je me fais mal aux mains mais au moins, le gillian d’en face ne semble pas non plus savoir se battre : ses coups de poings sont plus décidés et plus puissants que les miens mais ils ne semblent pas plus précis. Je me rappelle alors les paroles du shinigami : « La force, le poids, la vitesse… toutes ces choses qui font la puissance d’un combattant ne sont pas proportionnelles »… Oui et en plus, elles varient d’un individu à l’autre. Mon adversaire est peut-être plus fort que moi mais je suis plus rapide que lui.

   Soudain, alors que mon sixième sens me permet de voir venir un coup, je me jette quand même sur mon adversaire et finalement, me prend une patate bien lourde en pleine figure et tombe. Heureusement, je me tourne sur le côté et parvient à amortir ma chute avec mes bras, m’évitant ainsi d’être écrasé par mon propre poids. Ce coup m’a fait mal mais a au moins le mérite de m’avoir remis les idées en place et je parviens à faire le vide dans ma tête. Soudain, le Gillian se rue vers moi et, alors que je m’apprêtais à me relever, j’entends crier la voix du commandant dans ma tête.

« Non ! Reste au sol ! Tourne-toi sur le côté et pour t’écarter, roule sur le côté ou éloigne-toi en faisant la mangouste ! C’est un mouvement très simple : allongé sur le côté, tu plis les jambes, tu montes tes genoux jusqu’à tes épaules, tu soulèves tes fesses et tu les jettes aussi loin que possible. Ensuite tu ramènes ton dos sur la même ligne que tes fesses et recommences si nécessaire.»

   Je tente le mouvement et réalise qu’il est très efficace. Le Gillian est surpris : il n’a visiblement jamais vu un hollow bouger de cette manière.

« Ne te fatigue pas à te relever, du moins pas tout de suite : quand tu es au sol, l’agresseur est obligé de se baisser pour t’atteindre ce qui lui impose une distance à parcourir et ainsi t’accorde une marge de temps pour lui échapper. Tu peux également le frapper : tourne-toi sur le côté et prends appuie sur ton bras du dessous. Plis ta jambe du dessous, lève l’autre et si l’agresseur approche, donne-lui un coup de pied. Vise la cuisse, le genou ou le tibia. »

   Mon ennemi revient. Les conseils du commandant se révèlent exacte et j’évite ainsi le Gillian qui lève son pied et essai de l’écraser sur moi. Je mets alors en pratique la technique du coup de pied, frappe comme une brute dans sa cuisse et sent le muscle s’écraser. Le hollow pousse un atroce cri de douleur en portant ses mains à sa jambe endolorie. Un lointain souvenir me caresse et me rappelle combien un coup dans la cuisse peut faire mal.

   « Résumons la situation : mon adversaire est plus fort mais surtout plus expérimenté que moi. Il est un peu meilleur à la baston et les coups qu’il m’a donné m’ont finalement bien fait morfler mais au bout du compte, les enseignements qui me viennent en tête et la mémoire gestuelle de ce militaires sont en train de me sauver la vie... Tu vois, Herb ? Je t’avais bien dit que les souvenirs de ceux que j’ai absorbés pouvaient m’être utiles ! »

   Je me mets sur le ventre et me relève mais malgré sa douleur à la jambe, le hollow bondit et me saute sur le dos. Il s’accroche à moi, enroule ses bras autour de mon cou et me tire en arrière.

« Le coude ! Quand quelqu’un t’attaque par derrière, tu dois d’abord rentrer la tête et plaquer ton menton vers ton épaule, là où il y a de l’espace. Pour te dégager, si tu es tout droit, tu donnes un coup de tête en arrière, ce qui frappe ton agresseur en plein visage. Ensuite tu donnes un bon coup de fesses, ce qui va l’éloigner et te donner du mou, puis après je peux te conseiller de lui donner un coup de talon sur le dessus du pied car ça, crois-moi, il va le sentir passer, puis après un bon coup de coude et cela devrait suffire. Après, je te le répète, je t’apprends juste les bons gestes : tant que t’arrives à te libérer, t’es pas obligé de connaître cet enchainement par cœur. »

   Je résiste à la traction ennemie, le gillian se rapproche et enroule son bras gauche autour de mon cou. J’applique alors la technique du commandant : je lève mon bras droit et lui place ainsi un bon coup de coude en plein dans l’estomac. Le monstre me lâche et recule, plié en deux, mais alors que je me tournai vers lui en reprenant mon souffle, mon adversaire ne me laisse aucun répit et me plaque contre un arbre dans une charge désespérée. Je sens son épaule presser contre le bas de ma cage thoracique et bien que son attaque ne fasse pas très mal, j’ai du mal à me dégager.

« Tu vois gamin, dans une bagarre, les gens ont l’habitude de se limiter à leurs poings mais ils font erreur : le corps tout entier est une arme ! Et s’il y a bien une partie de cette arme que je peux te conseiller, c’est bien le coude ! Les coups de coudes font bien plus mal que les coups de poings. Ils sont plus puissants et tu ne risques pas de te casser les doigts ou les poignets. Quand tu en as l’occasion, privilégies les coups avec les coudes et les avant-bras et n’oublies pas de respirer. Il arrive d’être en apnée pendant un effort. Il faut surveiller ta respiration et expirer à chaque coup que tu envoies. Tu peux le faire en soufflant ou en criant. »

   Encore un truc que je mets en pratique ! Le peu de marge que j’ai est suffisant : je saute sur place et retombe en criant et en assénant un violent coup de coude au dos du hollow. Il hurle et relâche son étreinte. Il décide finalement de me lâcher, recule et se redresse légèrement. Il lève son poing et l’envoi en direction de ma tête.

« Au krav maga, tu dois toujours garder une main près de la tête avec la paume grande ouverte. La tête est un membre vital que tu dois toujours protéger. Ensuite, pour éviter les coups, tu rentres bien la tête afin que les coups ne puissent plus atteindre ton visage mais, au mieux, ton front. Ensuite, lorsqu’un coup part et que tu as le temps de le voir venir, tu plonges dans la direction d’où il provient, un peu comme si tu voulais que son poing droit cogne contre ton épaule droite, sauf que bien sûr, tu évites. Après, ne te mets pas la pression si jamais tu n’évites pas tous les coups : à moins de les prédire à l’avance, il est impossible d’éviter la totalité des coups que quelqu’un t’envoi. »

   Mais voilà qui est très intéressant : j’ignorais mon sixième sens jusqu’à présent mais quand je m’en sers, je réalise alors que j’anticipe tous les mouvements de mon adversaire. J’évite le premier coup de poing grâce à cette technique puis, alors qu’un deuxième m’est envoyé, je décide à la place de rentrer la tête et place mon bras en triangle sur mon visage tout en concentrant une grosse quantité d’énergie spirituelle dans mon coude, à tel point que ma peau blanche devient alors noire dans cette zone. Comme je l’avais détecté, le poing heurte mon coude et je réalise combien ma capacité à concentrer plus d’énergie spirituelle dans un endroit est devenue efficace car cela a tellement solidifié mon coude que le hollow s’y explose le poing et le poignet. Il se recule en hurlant de douleur et, alors que je levai mon poing gauche pour le frapper au visage, j’entends « main droite, paume ouverte ! » et m’exécute aussitôt.

« Bah alors ? Continue ! »

   J’envoie alors un deuxième coup en changeant de main, puis un troisième, un quatrième, un cinquième…

« Ne te fatigue pas à frapper avec le poing. Cela demande beaucoup de travail pour apprendre à aligner correctement son poing avec son bras et ainsi éviter de se briser le poignet en frappant et surtout, sans protection, tu peux de casser les doigts, en particulier quand tu n’as pas le réflexe de garder les pouces sortis. C’est pourquoi je te demande de frapper avec la main : la paume et les doigts couvrent une zone plus large et tu peux donc infliger des dégâts aux yeux et au nez. Un coup de main en plein visage surprendra n’importe quel agresseur et saura se montrer efficace tout en t’empêchant une blessure potentielle. »

« Un autre truc qui est efficace, c’est les coups de genoux, aussi appelés béquilles. Tu attrapes une des épaules de ton agresseur avec tes deux mains, tu le tires vers toi et, en parallèle, tu lui envoies une béquille avec la hanche. Les coups doivent toujours être envoyés avec le corps : tu ne tends pas la jambe, tu l’envoies avec la puissance de ta hanche. Après, tu vises le ventre ou la cuisse, ce n’est pas grave, l’important est que ce soit efficace. »

   Après les coups de mains dans la figure, les béquilles !

« Et maintenant, pour t’enfuir, tu attrapes à deux mains une des épaules de l’agresseur, tu le tires vers-toi tout en avançant sur le côté et tu poses ton pied contre son mollet avant d’appuyer. Tu lui fais ainsi mettre le genou à terre et tu en profite alors pour t’enfuir car n’oublie pas : le krav maga a pour but de te t’apprendre non pas à démolir quelqu’un mais à faire face à une situation d’urgence et ainsi défendre ta vie et encore une fois, il n’y a pas de honte à s’enfuir ! Il vaut mieux s’enfuir plutôt que de décider de plonger dans une bagarre et d’être blesser car il n’y a rien de pire que de regarder une de ses cicatrices et de se dire « putain, qu’est-ce que j’ai été con ce jour-là ». Garde à l’esprit que ton agresseur peut sortir un couteau à tout moment, que même musclé, tu ne résistes pas à une lame et que la légitime défense peut très vite s’arrêter car l’agresseur est lui aussi un être humain avec des droits et s’il va voir la police en prétendant que c’est toi qui l’a agressé, si tu es allé trop loin dans la violence, tu risques de lui donner du crédit ce qui jouera en ta défaveur. »

   J’applique la dernière technique et mets le gillian à terre. Visiblement, il a son compte.

   « Que dois-je faire, maintenant ? J’avais très envie de le tuer mais maintenant que la tension est retombée, j’ai plus envie de me limiter à le faire dégager… »

   Soudain, mon sixième sens m’alerte que l’ennemi prépare un celo avec sa gueule.

- Enfoiré !

   Je me jette sur lui alors qu'il se tournait vers moi et, en utilisant ma main chargée d’énergie spirituelle, interromps son attaque et la lui fait explosé en pleine figure.

- Je suis un incorrigible abruti.

   Je décide sans plus aucune hésitation de l’achever et, en utilisant mon poing  durci à l’énergie spirituelle comme un marteau, l’abat encore et encore sur son crâne jusqu’à ce que je parvienne à le briser. Le hollow mort, je peux enfin me calmer. Il y a deux choses que je constate, une bonne et une mauvaise. La bonne, c’est que j’ai maintenant deux proies, que je saurais à présent me débarrasser sans problème des autres hollows et que je me suis prouvé à moi-même combien j’étais puissant. La mauvaise, par contre, c’est que j’ai le sentiment d’avoir vraiment tué un de mes semblables ce qui fait de moi un meurtrier et fait peser un terrible poids sur ma conscience et ce, en dépit de la légitimité de ma défense.

   En dégageant un morceau de masque cassé, je vois que le hollow avait conservé son visage d’humain sous cet affreux crâne et soupir de déception.

- Alors c’est à ça qu’on est réduit ? Prendre l’initiative de massacrer les autres avant que les autres ne prennent cette initiative avant nous ?

   Je ne cesse d’être déçu par cette grotesque loi du plus fort qui régit le Hueco Mundo, en particulier parce que ce sont ses habitants qui l’ont instauré et que ceux qui sont suffisamment puissants et intelligents pour y réagir préfèrent embrasser cette règle plutôt que de chercher à l’abolir et semblent même plus l’apprécier que ceux dont l’intelligence est plus limitée.

   Une autre vision me vient. Il s’agit d’un souvenir d’Herb. Je vois un Adjuchas pur-sang couvert d’une fourrure noire sur une armure d’os s’adresser à moi.

« Tu te prends trop la tête, Dos Blanc. Fais comme moi : réjouis-toi d’être un hollow ! Tu es violent, tu es méchant ! Tu peux tout détruire et tuer tout le monde ! Sois fier d’être une terreur et massacre tout ce que tu considères comme de la vermine ! »

   Je soupir mais ce hollow a raison : bien que mon cœur soit resté celui d’un humain, je ne peux plus rester aussi tendre car cela ne sera pas le cas des autres et je me ferais bouffer  si je ne m’adapte pas. Ma seule chance est de devenir un vasto lorde et si je veux gagner la partie, je vais devoir jouer selon ses règles. C’est terrible mais je crois bien qu’au final, ce n’est pas la hollowmorphose qui transforme un plusse en hollow mais bien le monde où il vit. J’ai bien compris qu’une fois transformé en hollow, un être humain voyait sa conscience s’évanouir et sombrait ensuite du côté obscur mais je n’ai pas l’impression que ce soit ce processus qui fasse tout le travail…

   Je suis pour l’instant seul et isolé mais sais que cela ne durera pas éternellement. J’ouvre lentement la bouche et commence à dévorer le monstre que je viens de tuer. Je suis mort et ai ainsi franchi un premier point de non-retour. J’ai tué, j’en ai alors franchi un deuxième. Je ne dois plus faire preuve d’état d’âme et me résoudre à faire le mal pour pouvoir avancer et évoluer. J’ai pris une décision et ne regarderai plus en arrière. Je vais devenir un vasto lorde et ne laisserais rien ni  personne m’en empêcher !

« Je veux grandir, je veux grossir et je veux que où que j’aille, il n’y ait rien que je ne sois pas en mesure de détruire ! »

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