Arrancar

Chapitre 13 : Le sang royal

5594 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/05/2020 15:29

 De sa main gauche, Apotéias pointe sa hallebarde vers moi et me contourne.

- Je dois reconnaître que je t'ai sous-estimé. En même temps, j'ai moins d'expérience du combat que d'autres.

Le prince me tourna ensuite le dos pour se diriger tranquillement vers le sarcophage d'os qui l'avait accompagné.

- Mais... balbutiai-je, Pourquoi ? Qu'est-donc devenu ton père ?

La cour de Barragan

Le vieux roi était assis sur son trône, entouré de seulement quelques serviteurs. C'est alors qu'il tourna la tête sur sa droite et vit son fils venir à sa rencontre.

- Quelles nouvelles m'apportes-tu ?

- Ai-je besoin d'une raison particulière pour me rendre auprès de mon cher père ?

Le roi fit une grimace de désintérêt et se redressa sur son trône.

- Je sais que tu as revu Aizen.

- Un de vos espion ?

- Non, mon intuition.

Le monarque regarda droit devant lui.

- Je ne t'en veux pas, Apotéias. Tu es jeune, tu veux plus et ton vieillard de père ressemble de plus en plus à une pierre dans ton jardin. Pourtant, ce monde qui se tient-là, juste devant-nous, il me convient. Tout est parfait, comme il a toujours dû l'être...

- Hm mh.

Le prince approcha.

- Mon vœu le plus cher est qu'après ma mort qui, soit rassuré, arrivera bien assez tôt, tu prennes ma succession et perpétue ce que tes ancêtres et moi avons fait jusqu'à présent...

- Qui est ?

- Incarner le soleil dans ce monde de la nuit éternelle.

Le fils s'agenouilla aux côtés de son père...

- C'est pour cette raison, jeune prince, que j'ai besoin de m'assurer que tu n'écouteras pas les murmures d'un vil serpent venu t'inonder la tête de balivernes.

...Puis, il posa sa main gauche sur son avant-bras droit.

- Oui ?

- Dites-moi, mon cher père... Avez-vous d'autres enfants ?

- Pardon ?

- Je sais très bien que vous n'avez jamais eu qu'un seul enfant à la fois et je n'ai que faire de ceux qui sont morts avant ma naissance mais une question me turlupine : y en aurait-il un autre qui soit encore en vie ?

Barragan fusilla son fils du regard.

- Que signifie ces paroles intrusives ?

- Je n'aimerais pas que vous me cachiez quelque chose.

- Et depuis quand j'ai des comptes à te rendre ?! Je n'ai pas d'autres enfants vivants à ma connaissance, mais il ne tient qu'à moi de t'en parler !

- À votre connaissance ?

- C'est Aizen qui t'envoie ?!

- Soit, je me contenterai de cette réponse.

- Tu te mets au service d'un autre ?! Tu oses devenir le pion de ce moins que rien ?! J'attendais pourtant beaucoup mieux de toi !

- Oh, mon cher père... Vous me tenez en bien basse estime. Je vaux pourtant tellement plus que ce que vous croyez, dit le prince en sortant la perle noire d'Aizen depuis sa main droite.

- Mais... Qu'est-ce que c'est que ça ?

- Le pouvoir !

Puis, Apotéias plongea la perle au milieu du torse de son père et s'occupa de l'y maintenir.

- Qu'est-ce que tu fais ?!

- J'aspire ce que vous êtes !

Barragan vit qu'il commençait à disparaître.

- Eh oui père, je peux vous le dire, maintenant : J'en ai marre de vous ! Vous êtes vieux et aveugle. Vous passez votre temps à craindre l'heure de votre mort mais sachez qu'elle aurait déjà dû sonner il y a maintenant bien longtemps et je m'occupe d'y remédier.

- Tu as perdu la tête ?... Arrête !

- Oh que non, père ! Cette perle, le Hogyôku, c'est la source du pouvoir d'Aizen. Grâce à elle, le Hueco Mundo se prépare à entrer dans une nouvelle ère. Une ère où vous n'avez pas votre place !

Barragan se débat mais rien n'y fait. Son absorption s'intensifie.

- Je n'allais pas vous convaincre et m'encombrer de votre présence alors que j'ai maintenant l'occasion de m'emparer du plein pouvoir et de vivre selon mes règles !

- P-pourquoi ? Pourquoi en arriver-là au lieu de t'en tenir à juste me trahir ?

- Parce que je vous déteste ! Je méprise tout ce que vous êtes ! Vous êtes faible ! Vieux ! Inutile ! Et le Hogyôku n'est apparemment pas complet, ce qui ne pourra être le cas qu'une fois qu'il vous aura absorber !

- Aaaah ! Tu as perdu l'esprit !

- Il est temps de vous taire ! Adieu mon cher père. Vous obéir aura été le comble du déplaisir.

Puis, Barragan cri et disparaît, absorbé par la perle. Apotéias se tourne alors et remarque un hollow tétanisé, vingt mètres devant le trône.

- Sire ?... Mais qu'avez-vous fait ?...

- « Le roi est mort...

Il s'installa tranquillement sur le trône.

- ...Vive le roi. » Des questions ?

Dans l'arène

Je suis stupéfait par ce que j'apprends.

- Tu as tué ton père ?!

- Eh oui.

- Ton propre père ? Mais... Mais ça ne se fait pas !

Le jeune monarque, qui était planté devant son sarcophage, se tourna vers moi.

- Qu'est-ce que tu en sais, d'abord ?!

- Ce que j'en sais ? Mais... Il avait peut-être l'air difficile à supporter mais ça ne voulait pas dire qu'il méritait de mourir !

- C'était une délivrance ! Il m'a enfin été accordé l'occasion de me débarrasser de cet emmerdeur ! J'étais enfin pleinement libre de mes mouvements et dans mes décisions ! Et un nouveau monde à gagner en échange de ce geste ! Quel idiot dans ma situation aurait pu passer à côté ?

- Mais tu es devenu le serviteur d'Aizen !

- Son serviteur ? Je ne crois pas.

Juste après la mort de Barragan

Aizen vint à la rencontre du nouveau roi.

- C'est fait, dit Apotéias.

- Félicitation. Je pensais que tu changerais d'avis.

- À me débarrasser d'un gêneur pour lequel je n'ai aucune affection ?

- Cela ne voulait pas forcément dire que tu ne lui témoignais que de l'aversion.

- Soit.

- Son armée est à toi, alors ?

- Oui, et je compte bien tous les réunir, des guerriers les plus présents à ceux qui s'amusent dans leur coin.

- Parfait. Je suis heureux que nous fassions affaire, dit Aizen en tendant la main pour récupérer le Hogyôku.

- Oui, à propos de cela...

Le monarque referma sa main sur la perle et la tira vers lui. Aizen pris un regard méfiant.

- Hm ?

- Je tiens à ce que les choses soient claires afin de dissiper tout malentendu qui pourrait apparaître à l'avenir.

Il prit un regard sérieux.

- Je ne suis pas ton larbin. Toi et moi, Aizen, sommes égaux dans ce plan : je te fourni une armée et te laisse transformer mes guerriers en arrancars mais garde à l'esprit que c'est moi qui les commande. Ils n’obéiront à aucun de tes ordres à moins que je ne l'ai validé avant. Après, tu peux enrôler tes propres hollows par la suite, ça, je m'en moque mais rappelle-toi que je suis peut-être ton partenaire mais que de ce monde, je suis le roi et que si jamais tu commets l'erreur d'un jour, me considérer comme ton inférieur...

Il ouvre grand les yeux.

- Tu le paieras cher !

Aizen lui tend la main à nouveau.

- Je ne voyais pas les choses autrement.

Apotéias lui rendit la perle.

- Alors les affaires peuvent commencer. J'espère que tu seras présent pour mon couronnement.

Dans l'arène

Je serre les poings.

- Espèce de sale enfant gâté ! Tu trahis ton père et ton peuple, tout ça pour assouvir tes vulgaires projets de conquête ?!

- Il faut bien avoir des projets, dans la vie. Pourquoi me reprocher de faire ce que les miens impliquent pour être réalisés ?

- Mais tu as déjà un royaume, bordel ! Il ne tient qu'à toi d'y bâtir des choses nouvelles !

- Comme si cela correspondait à la nature profonde des autres hollows.

- C'est toi le roi ! C'est toi leur idole ! Ton père t'a dit qu'à leurs yeux, tu es le soleil de ce monde de la nuit éternelle. Ton père était peut-être devenu passif mais si tu voulais plus, pourquoi l'avoir assassiné et préparé ton armée à envahir Soul Society ?

- Hm... Laisse-moi réfléchir... Peut-être parce qu'au fond, tous les hollows détestent les shinigamis et qu'il est temps maintenant pour nous de sauter sur l'occasion d'exterminer nos ennemis mortels.

- En t'alliant à l'un d'eux et en acquérant leurs pouvoirs ?

- Tu as quelque choses contre les arrancars ?

- Pas du tout. Regarde Loz : son évolution en arrancar n'a pas changer l'affection que j'ai pour lui.

- Alors qu'essaies-tu de me dire ?

- Que plutôt que de gaspiller ton temps à haïr ton père et décider de prendre ce que les autres possèdent, tu aurais dû te retrousser les manches et commencer dès maintenant à bâtir le royaume qui t'intéressait afin d'être satisfait de ta vie et, éventuellement, ouvrir les yeux de Barragan ! Tu aurais eu tes projets, ton royaume, et peut-être même l'admiration de ton père qui, de ce que tu m'as raconté, semble avoir toujours su qui tu étais réellement, et t'a accepté et aimé sans jamais chercher à te changer !

Mon adversaire baille.

- Tu es d'un ennuie.

- Arrête de rejeter la faute sur les autres. C'est toi qui a merdé ! C'est toi qui ne t'es pas sorti les doigts du cul !

- Et moi qui croyais que tuer mon père me débarrasserait définitivement des leçons de morale...

C'est alors que quelque chose m’interpelle.

- Une seconde, Apotéias... Comment peux-tu être le fils de Barragan si les hollows n'ont pas d'organes reproducteurs ?

L'arrancar me lance un regard plein de soupçons.

- C'est curieux. Aizen m'a posé exactement la même question.

Avant la mort de Barragan, juste après que le prince et lui aient conclus leur accord

- Mais dis-moi, prince... Comment peux-tu être le fils de Barragan ? Il t'a adopté ? Tu étais son fils de son vivant ?

Le vasto lorde le regarda avec un drôle d'air.

- Non. Je suis né hollow. Et mon père aussi.

Aizen ouvrit de grands yeux.

- P-pardon ?

- C'est un privilège que seul peut avoir le roi du Hueco Mundo. Lorsque le souverain décide d'avoir un héritier, il choisit une porteuse qu'il estime digne de lui...

- Un hollow femelle ?

-Exactement. La règle est que la créature choisie doit avoir été une femme dans son ancienne vie. Les serviteurs lui peignent un sceau sur le ventre et ensuite, le roi accomplit un rite précis, avec des chants, des tambours, des torches et de la fumée d'encens, au terme de la cérémonie, il trempe son majeur droit dans les différentes mixtures qui lui sont apportées, puis il le plante lentement au cœur du sceau peint sur la porteuse, là où aurait dû se trouver son nombril, et la féconde de cette façon. C'est comme ça qu'il se fait un fils.

- Un fils, tu dis ?

- Oui, un fils. La gestation est assez courte et la naissance de l'héritier est une nouvelle célébration. Sa porteuse le lèche afin que l'enfant soit propre rapidement puis ensuite, elle endosse le rôle de protectrice. Sa seule et unique fonction devient alors d'assurer la prospérité du prince en tuant ou en mourant pour lui.

- Et... Si elle ne meurt pas ?

- C'est toujours arrivé. L'enfant naît sous la forme d'un hollow de très petite taille. La porteuse a toujours fini par mourir en protégeant l'enfant lorsque ce dernier décidait de s'aventurer en territoire hostile et se faisait attaqué, ou lorsqu'il considérait, comme moi, que celle-ci ne lui était plus utile et décidait de la manger afin d'accélérer son évolution.

- Son évolution, tu dis ?

- Oui. Les hollows de sang royales sont destinés à devenir des vasto lordes.

- En mangeant leur porteuse ?

- Ça ou autre chose. La porteuse devient une proie spéciale, le genre de proie qui joue un rôle important dans l'évolution du monarque.

- Et... Elle ne se défend pas ?

- Non. Dès l'instant où elle est choisie pour la première cérémonie, elle comprend que sa vie ne lui appartient plus. Si sa progéniture décide de la dévorer vivante, elle doit obéir !

- D'accord.

Aizen réfléchit.

- Il y a tout de même quelque chose qui me chiffonne... Tu dis que cérémonie de gestation ne sert qu'à engendrer des fils ?

- Oui.

- Pas de filles ?

Apotéias éclata de rire.

- Comment veux-tu que soit conçue une fille ?

- Statistiquement, cela représente une chance sur deux.

- Eh bien non.

Le prince était maintenant catégorique.

- La fécondation est possible grâce à la différence de taille : les vasto lordes sont plus petits que les autres hollows, la femelle doit être au moins aussi grande que son partenaire. C'est donc très facile pour un roi de trouver une porteuse, mais très dur pour une reine de trouver un géniteur.

- Il y a de nombreux hollows dont les pointes de griffes sont assez fines pour effectuer ce dont tu parles.

Apotéias se mis à réfléchir.

- Hm... Finalement, je crois me souvenir qu'il y a déjà eu des cas exceptionnels où le Hueco Mundo avait été gouverné par une reine.

- Et donc ?

- Et donc cela reste extrêmement rare.

- Pourquoi ? Les filles sont tuées à la naissance ?

- Oui.

- Le roi ne laisse aucune chance au sexe faible, alors ?

- Ah non, il n'intervient pas ! C'est la porteuse qui perd la tête.

- Comment ça ?

- Lorsque la progéniture engendrée est une fille, la porteuse perd la tête après la fécondation. Elle tente de s'enfuir en courant comme une dératée et, si jamais on essaie de l'immobiliser, elle cherche à se déchirer le ventre avec ses griffes, ce qui fait qu'elle meurt en se faisant avorter.

Aizen semblait de plus en plus préoccupé.

- Et... Et si jamais elle parvient à mettre bas ?

- Elle dévorera son petit au lieu de le lécher.

Aizen ouvrit de grands yeux.

- Tu vois donc le topo ? Sans intervention extérieure, une princesse ne peut pas naître en toute sécurité. Soit sa porteuse est retenue tout de suite, auquel cas, il faut une bonne préparation au préalable parce que les souverains ne choisissent que des hollows puissants pour se reproduire, ce qui fait que la porteuse déchaînée devient difficile à maîtriser et donc, le fœtus meurt tué par sa génitrice, soit la porteuse s'enfuit, se perd en territoire hostile, attire les prédateur à cause de ses hurlements et de l'odeur de son sang et ces derniers la retrouvent vulnérable et épuisée, ce qui fait que son petit et elles finissent dévorés, ou alors les prédateurs arrivent plus tard, ce qui fait qu'après avoir mis bas, la porteuse dévore sa progéniture puis meurt peu de temps après. En d'autres termes, à moins que n'ait lieu une intervention providentielle, une princesse qui naît loin de Las Noches n'a aucune chance de survivre. Les hollows n'épargnent pas les proies. Qui prendrait en pitié un bébé hollow vulnérable dans ce monde impitoyable ?

Aizen baissa la tête vers la droite et regarda le sol.

- C'est donc pour cela que le plus souvent, ne sont engendrés que des fils. D'accord, une reine ne perd pas la tête quand elle engendre une princesse. C'est un privilège. Mais derrière, c'est tellement compliqué pour un roi d'assurer la naissance d'une princesse que le plus simple est alors de laissé la porteuse aller mourir quand cela arrive et de recommencer la cérémonie avec un autre hollow femelle jusqu'à ce que soit engendré un fils.

- Et... Et dans l'hypothèse où le roi aurait eu plusieurs enfants des deux sexes... Quelles règles se seraient appliqué quant à la succession au trône ?

- Eh bien... Normalement, le roi n'a pas plusieurs enfants à la fois. Les engendrer un à un permet d'éviter le risque qu'ils s’entre-tuent et si jamais un des enfants meurt d'une quelconque façon, comme tué par son père, par un shinigami ou un hollow sauvage, le souverain en engendre alors un autre. Cependant, dans le cas de figure que tu décris... Le roi désignera son successeur lui-même et si jamais il meurt avant d'en avoir eu l'occasion... Je suppose que c'est le droit d’aînesse qui s'applique et ce, indépendamment du sexe des enfants.

Aizen ouvrit grands les yeux puis les referma en même temps que ses poings pour contenir sa rage. Le prince se tourna et vit le shinigami reprendre son calme en soufflant.

- Un problème ?

- Hein ? Non. Je repensais juste à une erreur de jugement que j'avais commise. Dis-moi, majesté, penses-tu pouvoir raisonner ton père ?

- Et si je n'ai pas envie qu'il fasse parti du plan ?

- C'est exactement ce que j'espérais t'entendre dire.

Dans l'arène

- Mais bon, je ne peux pas t'en vouloir, vasto lorde. Nombreux sont les hollows qui ne savent pas comment naissent les membres de la famille royale.

- « Ce n'est pas vrai... »me disais-je.

- Un problème ?

- « Bon sang !!! »

Je me rappelais l'histoire que m'avait raconté Dodonchakka et maintenant, tout était clair : Nelliel est de sang royal ! Cette femelle hollow pleine que les shinigamis avaient trouvé était sa porteuse qui s'était enfuie et ils avaient sauvé la princesse juste à temps ! Elle a ensuite grandit en toute sécurité dans le centre de recherche avant de s'enfuir lorsque l'excité a commencé à tout détruire car il lui fallait échapper au danger et, afin d'assurer sa survie dans ce monde hostile qui l'attendait à l'extérieur, elle a dévoré un capitaine shinigami mourant car, instinctivement, elle savait que cela entraînerait son évolution en vasto lorde.

Aizen travaillait dans ce centre à l'époque. Lorsqu'il s'est lancé dans ce projet fou de conquérir la réalité et qu'il a commencé à créer des arrancar, il a cherché tous les puissants hollows qu'il connaissait et Nelliel était forcément en haut de la liste parce qu'elle était un vasto lorde. Lorsqu'il est venu la voir, elle a accepté de revenir auprès de lui parce qu'elle le connaissait depuis toujours et qu'elle lui faisait confiance. Cependant, Aizen ne l'a pas trouvé assez dévouée et assez violente à son goût, ce qui fait que quand Noitra a cru l'avoir assassiné et a prétendu une désertion à son retour, Aizen s'est contenté de faire l'autruche, se disant que, de toute façon, Nelliel ne lui aurait finalement jamais été aussi utile que tous les autres barbares et guerriers qu'il avait enrôlé, à commencé par cet adjuchas complètement taré.

Le shinigami avait alors classé le dossier « Nelliel » et ne s'en préoccupait plus, jusqu'à ce que sa rencontre avec Apotéias ne vienne tout chambouler : le prince lui avait appris la vérité au sujet de Nelliel et alors cela n'avait plus le même sens ! Apotéias coopère mais Aizen ne peut pas le contrôler, alors que cela aurait été beaucoup plus facile avec Nelliel et maintenant qu'il l'a retrouvé, cela ne sera plus pareil du tout parce qu'en fait, grâce à elle, il peut avoir le plein commandement sur tous les arrancars de Las Noches, voir tous hollows, parce que c'est à elle qu'ils sont censé obéir. Par droit d’aînesse, Nelliel est la reine légitime du Hueco Mundo !

- « Mais ça, à part Aizen et moi, personne ne le sait ! »

Le roi, qui m'observait, m'interpella.

- C'est bizarre, vasto lorde. Tu réagis exactement de la même façon qu'Aizen avant toi. Y aurait-il quelque chose que je devrais savoir ?

Je commets l'erreur de le regarder dans les yeux.

- Aurais-je un grand frère ?

Silence. L'arrancar tend sa hallebarde vers moi.

- Es-tu mon frère ?

- Non.

Il pose son arme contre son épaule et réfléchit.

- Ai-je une grande sœur ?

Excédé, je lui lance un celo qu'il arrête avec sa main droite. Mon énergie spirituelle meurt et mon attaque se désagrège avant de l'atteindre. Lorsque mon laser disparaît, l'arrancar me fusille du regard.

- Ai-je une grande sœur ?! hurle-t-il.

- Qu'est-ce que j'en ai à foutre de tes histoires de famille ?! Moi, tout ce que je veux, c'est réunir la mienne et partir !

- Tu commences sérieusement à me taper sur les nerfs !

D'un mouvement, Tofem fait voler le sarcophage en éclats et en révèle son contenu, une grande hache noire, dont il s'empare.

- Une deuxième arme ?!

- C'est la hache de mon père !

Il la saisit avec sa main droite, révélant que certaines choses, en plus des bandelettes sur son bras, sont immunisées contre son pouvoir de faire mourir.

- On y retourne !

Il bondit dans les airs et abat ses armes sur moi. J'esquive en plongeant sur le côté. Il fonce alors vers moi en faisant tournoyer ses armes. J'évite du mieux que je peux mais je dois reconnaître qu'il se débrouille drôlement bien. Il porte un coup lattéral avec sa hache. J'esquive et me retrouve donc à sa droite. Je m'avance pour contre-attaquer mais il bondit sur le côté pour restaurer la distance de maniement dont il a besoin, fait tournoyer sa hallebarde et me porte une estoque avec. Je m'arrête et bondit juste à temps en arrière tandis que mon durcissement absorbe l'onde de choc en forme de spirale qui accompagne le coup.

- « Merde... Ça ne peut pas continuer... Il faut que je lui règle son compte ! »

Le problème, c'est que je ne vois pas du tout comment m'y prendre. Je ne peux pas l'atteindre et il a deux armes redoutables ainsi qu'un bras pouvant presque tout faire mourir...

C'est alors que j'ouvre les yeux ! Sa seule vraie défense dont je dois me méfier, c'est son bras droit qu'il ne peut pas utiliser à cause du maniement de sa deuxième arme, la hache. Après, il reste difficile à atteindre à cause de ses armes mais, si je lui en prends une, je l'handicape, et je règle mon problème en disposant ainsi d'un moyen de l'atteindre avec mes attaques.

Je tends les doigts et charge mon bras d'énergie spirituelle. Apotéias avance en tirant un celo avec sa bouche que je pare avec mon coude après m'être tourné sur le côté.

- Aaaaaargh !

- Mais c'est qu'il résiste ! commente Moghur.

J'ai chargé assez d'énergie. Je fonce à travers le celo et frappe avec mon bras tendu comme une lance. Comme je m'y attendais, l'arrancar porte une estoque avec sa hallebarde pour parer mon coup mais j'avais mis plus de puissance dans mon attaque que lui et je remporte l'assaut en lui éjectant l'arme des mains qui tournoie dans les airs.

- « Maintenant ! » 

Le roi porte un coup horizontal avec la hache pour me couper un deux mais je saute au dessus de sa tête, l'utilise comme appui et bondis jusqu'à la hallebarde, la main tendue.

- « J'y suis presque ! »

Quelque chose s'enroule autour de ma cheville.

- « Non ! »

Les bandelettes, encore. Mon adversaire me tire en arrière et je m'écrase sur le dos contre le sol. Il me saute ensuite dessus en tentant à nouveau de m'attraper le visage. Je me tourne sur le côté et sa main saisit du sable. Il me regarde. Vite ! Je lui met un coup de poing en pleine gorge, ce qui l'immobilise, l'attrape derrière la tête avec ma main gauche, le tire et lui plaque le visage contre sa main mortelle. Ensuite, je me relève en toute hâte, dégage une grosse quantité d'énergie pour repousser les bandelettes et libérer ma cheville et m’échappe avant qu'elles ne m'attrapent à nouveau.

Je cours aussi vite que possible jusqu'à la hallebarde et m'en empare.

- Enfin !

L'arme me brûle les mains puis s'envole jusqu'à celle de son propriétaire.

- Non !

Apotéias la récupère.

- Tu es bien naïf si tu crois que ton plan pouvait marcher.

-C 'est pas vrai...

Son visage est intacte. Il est immunisé contre son propre pouvoir.

- Merde...

- Cette arme m'appartient ! Elle ne répond qu'à moi !

Là, je commence à en avoir ras-le-bol ! S'il tient tant que ça à ce que je lui explose la gueule, il aura ce qu'il est venu chercher !

Je fonce jusqu'à lui. Il se prépare à me porter une nouvelle estoque avec sa hallebarde mais je tire une bala contre le sable devant lui, ce qui le soulève et l'aveugle. Il se met alors en garde, je me jette sur lui, saisis sa hache à deux mains et la lui arrache. Tofem est surpris mais je crois qu'il a commis l'erreur de croire que nous étions de force physique équivalente. Je lève la hache et l'abat en direction de sa tête mais il esquive en reculant et m'envoie ses bandelettes que je déchire d'un coup de hache.

- Impossible !

Je crois que je comprends mieux l'intérêt de disposer d'une arme plutôt que de juste combattre à mains-nues : je constate déjà une nette augmentation de mon efficacité.

- Comment peux-tu manier la hache de mon père ?!

- Les armes sont personnelles ! Celle-ci ne t'appartient pas et comme ton père n'est plus là pour s'opposer à son maniement, elle peut être brandit par n'importe qui.

-N'importe quoi !!! hurle-t-il en se jetant sur moi.

Nos armes s'entrechoquent plusieurs fois puis je recule. J'entends comme un cri provenant de la tête de mort sculpté entre les deux lames de la hache.

- « Et si... »

J'aligne mon énergie avec mon arme puis me mets à hurler. Le crâne de la hache ouvre la bouche aussi et cri avec moi. Mon pouvoir de contrôler les hollows fonctionne à nouveau. La hache de l'ancien roi que je brandis contrebalance l'influence d'Apotéias et mes hollows n'ont plus peur d'agir. Ils encerclent l'ennemi et, selon mes ordres, l'attaquent à distance.

- Mais qu'est-ce que vous faites ?! Je suis le roi !

Ils ne l'écoutent plus. L'arrancar pare en faisant tournoyer sa hallebarde d'un côté et en tendant sa main droite de l'autre, mais je fonds sur lui et abats la hache. Il pare avec son arme mais le coup affaiblit son bras et son épaule, ce qui l'oblige à baisser sa garde.

- Non !

Je lui ai entaillé la joue, d'en-dessous de l’œil jusqu'au menton.

- Comment as-tu pu...

Je le martèle de coup pendant qu'il recule. Le roi, penché sur le côté, se protège avec son bras blanc, seule partie de son corps capable de résister à la hache.

- Incroyable ! s'écrie Moghur. Il pourrait bien gagner !... Encore...

Apotéias tombe en arrière. Il est allongé sur le dos et tente de reculer lorsque je l'en empêche en posant le pied sur son manteau. Il est à ma merci.

- Tu as voulu ce qui va arriver.

Je lève la double lame quand soudain, mon sixième sens s'alarme. Une voix émane de mon dos.

- Tu nous as fait perdre assez de temps comme ça !

Ulquiorra ! Ulquiorra est derrière-moi ! Ulquiorra est derrière-moi et il m'attaque !

Comment a-t-il pu arriver ici sans que je ne le détecte ?! Il est dans mon dos et est en train de me porter un coup de sabre à la diagonale ! À la vitesse de l'éclair, je m'écarte sur le côté et lui porte un coup de hache dans les côtes en me retournant.

Son épée tranche dans le vide et il tente d'arrêter ma lame avec son autre main. Résultat des courses ? Une des épaisses lames de ma hache le coupe et s'arrête après s'être entièrement nichée dans son avant-bras et sa cage thoracique. Ulquiorra scrute sa blessure puis, passant rapidement à autre chose, me regarde et génère un celo noir.

- « Ça ne sent pas bon... »

Je me tourne en le jetant dans les airs et tire mon celo avant le siens mais son rayon noir l'emporte sans problème sur le mien et, entendant l'affolement de la hache, je comprends que ma détection me mettait vraiment en garde contre un grand danger. Je me déplace en courant et parviens à éviter le laser avant de voir que, comme la main du roi, ce dernier désagrège tout sans que rien ne puisse lui résister.

- « Mais c'est impossible... Je suis censé faire quoi, maintenant ? »

Je détecte l'intervention d'un autre arrancar.

- Je crois qu'il est temps pour moi de quitter le banc de touche.

- « Mais c'est qui, celui-là ?! »

- Ha ah ! s'exclame Moghur, Arturo Platado intervient lui aussi, maintenant !

- « Arturo ?! Mais... Mais... Mais c'est un vasto lorde ! »

Je jette un œil sur Ulquiorra : il est déjà comme neuf. Apotéias lui adresse la parole.

- Ça t'a fait mal ?

-J e ne sens pas la douleur et je me régénère instantanément. Tu es vraiment sûr de me poser ce genre de question ?

Moghur reprend.

- Mais qu'avons-nous là, mes amis ?! Trois vasto lordes nous accordent le privilège d'admirer leurs capacités dans l'arène ! C'est du jamais vu !

Acclamations. Mes adversaires brandissent leurs armes.

- Enferme, Murciélago !

- Brûle, Fenice !

- Ambitionne, Bagra !

Ulquiorra disparait dans une sphère ténébreuse entourée d'éclairs verts qu'il dispersa en réapparaissant. Son masque ressemblait maintenant à un casque qui le dotait de cornes et une gigantesque paire d'ailes crochues de démons lui était apparu entre les omoplates.

Arturo s'enveloppa dans une sphère de feu et en ressorti vêtu d'un uniforme rouge et doré. Un masque rouge en forme d'aile de phœnix lui couvrait un œil, son épée s'était enflammée et une gigantesque aile gauche d'oiseau baignée de flammes lui était sortie du dos.

Tofem se tint droit et croisa les bras avant de se changer en pierre, puis la roche vola en éclats. Il avait maintenant une demi-douzaine de tentacules en bandelettes, une paire de cornes sur les côtés de la tête, un masque de crâne humain lui couvrant le haut du visage et son bras droit était maintenant entièrement recouvert par une armure sculptée dans les os. Son habit aussi avait un petit peu changé.

- Oh là là là là ! Mais c'est qu'on ne plaisante plus ! commenta Moghur.

- « Ils rigolent, là ? Leurs niveaux de puissances sont tous plus élevés, les uns que les autres ! »

Ulquiorra prit la parole.

- S'il y a bien une chose que je peux ressentir, c'est l'ennuie et je pense que tu en as suffisamment abusé, vasto lorde. Je vais maintenant te régler ton compte !

- Pas si vite, repris Apotéias, c'est à moi de lui imposer ma supériorité.

Je sers la hache. Arturo termine.

- Bien... Alors ? À qui l'honneur ?

- Attaquons-le à trois, répond le roi.

Puis ils fondent sur moi. Je sers mon arme.

- « Amenez-vous, les tocards. Je vais vous faire souffrir ! »

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