The New Substitute
– Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi, déclara Orihime, mais les blessures de Tsuna-chan ne se refermaient pas ; ses bleus disparaissaient à peine, et sa fièvre restait toujours aussi élevée. J’avais beau tout tenter, rien ne la soulageait. Trois heures après mon arrivée, Urahara-san est venu me chercher et m’a demandé de m’en tenir là pour ce jour-ci.
« – Voilà ! me suis-je exclamée. J’ai termi…
Lorsque je suis sortie du magasin, se tenait face à Tsuna-chan Kurosaki-kun dans une étrange position : pour faire simple, sa tête se trouvait entre ses jambes tandis qu’il était appuyé contre le mur dans lequel il semblait avoir atterri un nombre incalculable de fois. »
– Ça, Inoue, t’aurais pu t’en passer.
Nullement perturbée par l’intervention d’Ichigo, Orihime poursuivit sa narration.
« Je disais donc que j’étais arrivée après, ce qu’il semblait être, une énième défaite de la part de Kurosaki-kun.
– Toi ! a-t-il sifflé, fou de rage. Tu perds rien pour attendre !
– La ferme.
– Et arrête de me dire de la fermer ! s’est-il égosillé.
D’abord inquiète pour son état de santé, je n’ai pu m’empêcher de rire en m’apercevant que, quoi qu’il advienne, Kurosaki-kun resterait toujours le même.
– Kurosaki-kun, suis-je intervenue, ça te dérange si je te l’emprunte ?
– Non, mais avant qu’elle parte, j’aimerai qu’elle daigne me donner son foutu nom.
– Quoi ? Mais enfin, Kurosaki-kun, je te l’ai déjà dit plusieurs fois : elle s’appelle…
– Non, m’a coupé celle-ci.
Je crois qu’en cet instant, lui et moi sommes restés interdits, choqués par sa réaction soudaine et inexplicable : son regard vibrait d’une lueur qui inspirait beaucoup de choses, certes, mais certainement pas un sentiment chaleureux comme il en avait été question quelques heures auparavant.
– Bon, me suis-je ravisée, eh bien, que dirais-tu d’y aller ?
Elle a opiné du chef, aussi nous sommes parties toutes deux en direction du centre-ville de Karakura.
Nous avons flâné pendant deux bonnes heures de boutique en boutique. Kurosaki-kun n’avait pas tort : les gens posaient sur moi d’étranges regards lorsque je riais aux éclats, seule en apparence. Ceci dit, ça m’était égal, car au fur et à mesure où se déroulait notre promenade, elle s’est ouverte doucement à moi, décrochant de temps à autres quelques petits sourires discrets, mais néanmoins présents.
– Il se fait tard, ai-je remarqué. Nous devrions peut-être rentrer. Au fait, tu as un endroit où dormir ?
– Urahara-san m’a proposé de rester à la boutique en échange de quelques services.
– Ah, ai-je grimacé. Urahara-san, hein ? Il est très gentil, mais un peu spécial.
– Oui, a-t-elle souri, j’avais remarqué.
Je me suis accordée une seconde de réflexion lorsqu’une idée lumineuse m’a traversé l’esprit.
– Que dirais-tu de venir de venir chez moi ? Je sais qu’on ne se connaît que depuis aujourd’hui et que je n’ai qu’un modeste appartement, mais je me dis que…
– J’accepte.
– … ce serait toujours mieux que… Attends, tu as dit quoi ?
Elle a ri de ce son étouffé qui, bien que rare, était véritablement agréable à entendre.
– C’est génial ! me suis-je écriée en lui sautant dans les bras. On va bien s’amuser, tu vas voir !
– Pour ça, je te fais confiance.
Nous sommes donc parties en direction de mon appartement. Alors que nous marchions depuis cinq ou six minutes, et qu’elle me semblait détendue, j’en ai profité pour aborder un sujet qui m’intriguait depuis notre rencontre.
– Dis-moi, je peux te poser une question ?
Elle s’est tournée vers moi, l’air surpris, avant de dire :
– Je t’écoute.
– Pourquoi es-tu si froide avec Kurosaki-kun ?
Tsuna-chan a détourné son regard de moi et baissé la tête, aussi me suis-je sentie coupable d’avoir été aussi indiscrète.
– Pardon, je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas.
– Non, ce n’est pas ça. Kurosaki-san ne m’a rien fait de particulier, ce n’est pas de sa faute ; c’est seulement que… enfin…
Sentant l’émotion qui lui nouait la gorge, j’ai posé sur son épaule une main apaisante.
– Ça ne fait rien si tu ne peux pas en parler.
Un sourire discret s’est dessiné sur ses lèvres lorsqu’elle a déclaré :
– Il a l’air très gentil, même si c’est un rustre qu’on dirait tout droit sorti de la jungle. »
– Elle a dit ça ? fulmina Ichigo.
– Attends, Kurosaki-kun, gloussa la narratrice. Laisse-moi terminer.
– Pardon.
« – Je ne lui en veux pas à lui spécialement, il me rappelle seulement de mauvais souvenirs. Pour tout te dire, en réalité, je l’aime bien : il prend du temps pour m’aider, et je lui en suis reconnaissante. Il en est de même pour toi, Orihime-chan. Jamais je ne saurai vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi.
– Allons, c’est normal ! Tu n’as à nous remercier de rien du tout, je t’assure ! On le fait parce que ça nous fait plaisir.
– Oui, a-t-elle souri pensivement. Au fait, j’ai cru comprendre que vous aviez du mal à vous en sortir au lycée, tous les deux ?
– Ah, ça… ai-je balbutié, rouge de honte. Un petit peu, en effet.
– Eh bien, je ne suis peut-être pas très pédagogue, mais si vous avez besoin d’aide, je pourrai toujours vous donner un petit coup de pouce ?
– Ce serait formidable ! me suis-je exaltée.
Au même moment, nous sommes passées devant une boutique ouverte depuis peu à Karakura, spécialisée dans la vente de confiseries étrangères ; je pense qu’elle ne s’en est pas rendue compte elle-même lorsqu’elle s’est arrêtée net face à la vitrine et a observé avec désir son contenu.
– Tu aimes les bonbons ? me suis-je enquise.
Elle ne répondait pas, complètement absorbée par sa contemplation silencieuse.
– Ho hé, Tsuna-chan ?
– Tu disais, Orihime-chan ?
– Allez, viens ! ai-je ri. On va prendre quelques petites douceurs pour ce soir, qu’en dis-tu ?
– Non, non ! a-t-elle rougi. Ce n’est pas…
– Allez, j’insiste ! Viens !
Et c’est ainsi que notre amitié a vu le jour. »
Rangiku et Shûhei échangèrent un regard entendu, avant que la Vice-Capitaine n’intervienne.
– C’est très mignon, Orihime, mais en quoi ça a un rapport avec l’enlèvement de Tsunata ?
– Ah, ça ? Euh, eh bien, ça n’en a pas vraiment, je suis désolée ; je voulais simplement en venir au fait que Kurosaki-kun rappelait de mauvais souvenirs à Tsuna-chan, mais je me suis laissée emporter.
– Je pense que je vais prendre le relai, Inoue, dit Ichigo.
« Une semaine passa, durant laquelle Inoue et moi nous rendions matin et soir chez Urahara-san pour panser les plaies de l’étudiante et l’entraîner au combat ; durant cette même semaine, elle ne daigna pas montrer son sabre, encore moins s’en servir contre moi. Pourtant, Urahara-san me certifiait qu’elle en avait bel et bien un en sa possession et que, par-dessus le marché, elle était parvenue à se servir de son Shikai la nuit même où il l’avait aidé à devenir ce qu’elle était, à savoir une Shinigami.
Pendant cette même semaine, mes relations avec la nouvelle remplaçante sont restées au point mort ; Inoue m’assurait qu’elle n’avait rien contre moi, mais lorsqu’on se retrouvait seuls, tous les deux, elle me montrait tout l’inverse : jamais elle n’a tenté quoi que ce soit pour me faire mal, bien que j’étais parfaitement conscient qu’elle en avait les moyens, mais elle me rembarrait systématiquement.
Un soir, alors qu’Inoue s’était rendue au dojo pour assister au combat de Tatsuki, j’ai décidé de suivre celle qui refusait farouchement de me donner son nom : ça m’agaçait au plus haut point de l’appeler « la fille » ou « la blonde », mais je voulais l’entendre de sa bouche, non pas d’une tierce personne.
Ce qui m’a de prime abord étonné était qu’elle empruntait la direction totalement opposée à celle de l’appartement d’Inoue. Après quinze bonnes minutes de marche, elle est parvenue à me semer.
– Merde ! Où est-ce qu’elle est passée, encore?
Soudain, j’ai entendu des bruits de pas s’approcher de moi : un shunpo plus tard, je me suis retrouvé caché sur le toit d’un immeuble qui bordait la ruelle dans laquelle je venais de m’engager.
De mon perchoir, j’ai vu sortir de l’ombre ce qui semblait être un couple des plus normaux ; ceux-ci, d’un pas lent, avançaient sous la faible lumière des quelques réverbères dont la jeunesse s’était fanée.
La première chose qui m’a sauté aux yeux n’était pas des moindres : ce type et moi, on se ressemblait comme deux gouttes d’eau. Enfin, ses cheveux, plus longs que les miens, tiraient vers le châtain clair tandis qu’il faisait bien cinq ou six centimètres de moins que moi, de carrure plus modeste, mais nos similitudes restaient tout de même frappantes.
Pendue au bras de ce gars, une jeune femme bien en chair aux cheveux mi-longs plus foncés que ceux de son compagnon semblait tout mettre en œuvre pour arracher un sourire à ce dernier, en vain.
– Tu te ronges encore les sangs pour elle ? ai-je entendu de la part de la femme.
– S’il te plaît, laisse-moi…
– On ne peut rien y faire, Akio ! Alors arrête de culpabiliser pour ça.
– Je te rappelle qu’elle était comme une sœur pour moi.
– Une sœur ? a-t-elle repris d’un air de dégoût. Dis plutôt que tu l’aimais ! Je ne t’entends parler que d’elle depuis qu’on a huit ans, Akio !
– Cesse d’être jalouse d’elle, à la fin : j’ai rompu la promesse faite à ma mère pour toi, je te signale.
– Oui, ça doit être pour ça que tu l’as dévoré des yeux, l’autre jour !
– Ça m’a seulement fait plaisir de la revoir, c’est tout.
– Ça, je n’en doute absolument pas !
« Ils sont sérieux, ces deux là ? » ai-je pensé, blasé au possible.
S’il y avait une chose à laquelle je n’avais pas envie d’assister, c’était bien à une scène de ménage, qui plus est à cette heure tardive en plein milieu de l’automne et dans des coins peu fréquentables. Alors que je me décidais à repartir chercher la blonde, l’homme s’est emporté tout d’un coup, retenant mon attention sans que je ne sache l’expliquer.
– Je me demande bien pourquoi tu l’as toujours détestée ! Elle et moi, on a grandi ensemble : je ne vois pas où est le mal si je m’inquiète pour elle !
– Tu n’as qu’à retourner la voir, puisqu’elle te manque tant !
– Cesse tes enfantillages, bon sang !
« S’ils ne la ferment pas, ils vont avoir de sacrés ennuis. »
– Mes enfantillages ? s’est offusquée la brune. Alors c’est comme ça que tu me traites, après tout ce que j’ai fait pour toi ?
– Tout ce que tu as fait pour moi ? Tu m’as éloigné de la seule famille qu’il me restait, tout ça parce que tu la jalousais à t’en rendre malade !
– C’est ma faute, maintenant, si elle te draguait ouvertement ?
– Elle ne me draguait pas : c’était ma petite s…
Il s’est interrompu tandis qu’un craquement venait de tinter non loin d’eux.
« Il manquait plus que ça… » ai-je songé avec lassitude.
Un de ces foutus Hollow s’est pointé devant le couple et, hurlant de son cri macabre, il s’est dirigé d’un pas menaçant vers eux, mettant un terme à leur règlement de compte sans queue ni tête.
« Merde ! » ai-je sifflé intérieurement.
Alors que je dégainais Zangetsu, prêt à bondir sur le monstre masqué, j’ai entendu la femme s’écrier, le visage blême :
– Qu’est-ce que c’est que cette horreur ?
« Ils le voient ? »
– Recule, vite ! a ordonné l’homme.
N’y tenant plus, je m’apprêtais à prendre l’agresseur opportuniste par surprise, quand, sans crier gare…
– Tranche, Tetsuribon !
Ce que la voix tapie dans l’ombre venait de prononcer, ma main à couper qu’il s’agissait de l’incantation d’un Shikai ! Ma théorie a bien vite été appuyée lorsque j’ai vu jaillir de la pénombre à une vitesse délirante des rubans de soie rose pâle en direction du Hollow ; arrivés à sa hauteur, ils ont pris la forme d’une lame d’acier clair qui, au contact du masque blanc de la créature du Hueco Mundo, l’a fait disparaître en un éclat : la pointe du sabre disproportionné l’avait à peine touché que cette saloperie était partie en fumée ! C’était hallucinant ! Le reiatsu qui émanait de cette attaque se faisait étouffant, oppressant, semblable à celui des Capitaines du Gotei 13, ou au mien. Bien que l’ordre donné à son zanpakutô ait été de « trancher » sa victime, je restais persuadé que celui-ci l’avait davantage broyé.
Les deux tourtereaux étaient enlacés l’un contre l’autre, complètement tétanisés par la scène qui venait de se dérouler : ils tremblaient comme des feuilles et paraissaient à deux doigts de faire une syncope.
C’est alors que des bruits de pas, plutôt légers, ont résonné dans la ruelle sombre et se sont approchés lentement du couple.
Le suspense était à son comble : j’allais enfin découvrir le visage du Shinigami derrière qui se cachait une attaque de pareille envergure, celle-là même qui n’avait laissé pas même l’ombre d’une chance au Hollow.
« Qu’est-ce que… »
Un pied, puis l’autre, puis un shihakushô, et enfin de longs cheveux blonds. Malgré ma hauteur, j’ai distinctement perçu le zanpakutô dans sa main droite qui, à mesure où elle s’avançait, se rétractait dans un tourbillon de rubans roses avant d’atteindre une taille conventionnelle, en dépit de sa largeur à présent exagérée.
La jeune femme, dont j’étais persuadé de détenir l’identité, s’est approchée de là où s’était précédemment tenue sa victime. Une fois arrivée, elle s’est arrêté et a observé avec mépris les quelques traces qu’avait laissé sa proie derrière son passage.
– Tsss.
Le mec et la fille l’ont regardé avec des yeux ronds comme des billes, la bouche entrouverte.
– C’est… c’est toi ? a bégayé le fameux Akio.
La blonde s’est crispée, gardant le silence ; aussi s’est-il permis d’insister.
– C’est bien toi, Tsunata ?
« Tsuna… »
Bordel ! C’était ça, son nom ! Le souvenir d’Inoue me le répétant inlassablement me revenait enfin ; mais, plus important encore, comment ce gars pouvait-il la connaître ?
– Qu’est-ce que tu fous ici ? s’est emportée la femme aux cheveux châtains.
A en juger ainsi, elle ne semblait pas vraiment ravie de la voir.
Sans même prendre la peine de leur répondre, Tsunata a tourné les talons et commencé à s’éloigner d’eux.
– Attends ! l’a interpelé le jeune homme.
Elle s’est brutalement arrêtée, serrant les poings à s’en planter les ongles dans la chair. Le type s’est dressé d’un bond et, tout en s’avançant à sa rencontre, a continué son interrogatoire.
– Où étais-tu passée ? Et pourquoi as-tu ce sabre ?
Elle s’est tournée vers lui, le haut du visage dissimulé par ses longues mèches dorées.
– Je me suis fait un sang d’encre pour toi ! s’est-il exclamé.
– Un sang d’encre, tu dis ?
Cette voix, aucun doute qu’elle n’appartenait à celle que j’entraînais depuis une semaine ; mais elle manquait cruellement de vie, tous sentiments substitués par une rage palpable.
Apparemment aussi interloqué que moi par le ton qu’elle venait d’employer, il s’est approché d’elle et a tenté de lui saisir le bras.
– Bien sûr ! a-t-il assuré. Ça fait une semaine que tout le monde te…
D’un pas en arrière, elle a sans scrupule esquivé son geste.
– A qui la faute, a-t-elle lâché.
– Je… je ne te suis pas…
Tsunata a redressé son regard perçant sur mon sosie.
– Demande donc à Miya, si tu ne comprends pas.
– Miya ? s’est enquis Akio. Qu’est-ce qu’elle a à voir là-dedans ?
A cet instant, nous avons eu le même réflexe : lui et moi nous sommes tournés vers l’autre fille, et mon sang n’a fait qu’un tour.
Les yeux hagards, le souffle saccadé, ladite Miya a maugréé entre ses dents :
– Comment… comment est-ce possible ?
– Miya ? s’est inquiété son petit-ami.
– Comment peut-elle être ici ? l’a-t-elle ignoré.
– Pourquoi dis-tu ça ?
Ouah, par contre, il parlait vraiment trop bien pour être moi : même dans une pareille situation, il ne jurait pas. Des gens comme ça, ça force le respect.
– Pourquoi, hein, Akio ? Savais-tu que j’avais été renversée par une voiture, la semaine dernière ?
– Bien évidemment, tout le monde en parle à la télévision !
Elle a axé son regard noir sur l’autre fille et dit :
– Alors, surprise de me voir, Miya ?
Je pensais sans me tromper qu’Akio et moi avions bien peur de comprendre là où Tsunata voulait en venir.
– C’est impossible, marmonnait Miya.
– Miya, qu’as-tu fait ?
– Tu aurais dû crever ! Qu’est-ce que tu fous ici ?
– Tranche !
Miya s’est retrouvé plaquée contre le mur derrière elle, la pointe du sabre de Tsunata plantée dans sa veste, à moins d’un centimètre de son épaule gauche.
– Tsunata, arrête ! paniquait Akio.
– Ne t’en fais pas, je ne suis pas comme elle : je ne m’abaisserais jamais à tuer pour des motivations aussi absurdes.
– Tuer ? a-t-il balbutié, incrédule.
– Rassure-toi, Miya, tu as parfaitement réussi ton coup ; seule mon âme a survécu.
Tandis que le gars s’étranglait, sa petite-amie s’est soudainement esclaffée d’un rire gras.
– Haaa ! ha ! ha ! ha ! Tu as eu tout ce que tu méritais, sale garce ! Mademoiselle la première élève du Japon dans sa discipline, tu ne te sens pas ridicule, maintenant que t’es enfermée entre quatre planches ? Ha ! ha ! ha !
– Miya, de quoi parles-tu, bon sang ?
La main qui tenait le sabre de Tsunata s’est mise à trembler, suffisant à me convaincre que ne pas l’achever relevait à ses yeux d’un effort surhumain.
– Ne fais pas cette tête, Akio ! a poursuivi Miya outre son hilarité. Sa disparition est une aubaine pour nous, et tu le sais parfaitement ! A présent, plus personne ne peut se mettre en travers de notre route ! Il n’y a plus que toi et moi !
Horrifié, il s’est tourné vers la blonde et a agité sa main devant son regard impartial.
– Tsunata, hé ! Parle-moi, dis-moi que c’est faux et que tu te portes bien ! Dis-moi que tu n’es pas morte !
Akio m’affligeait : il ne s’était même pas rendu compte à quel point sa copine l’avait manipulé. Je réalisais que leur discussion précédant l’attaque du Hollow tournait en réalité autour de Tsunata, et le souvenir des paroles de cette Miya me restait en travers de la gorge autant que mon sang bouillait. Inutile de préciser que, si cette ordure avait été autre qu’une humaine, je lui aurai envoyé bien volontiers un Getsuga Tenshô en pleine tête, ne serait-ce que pour lui faire ravaler son sourire aussi animal que dérangé.
Tout à coup, Tsunata a rappelé son sabre à elle et s’est brusquement retournée avant de disparaître dans un shunpo.
– Tsunata ! s’est égosillé Akio, les yeux bordés de larmes.
Comme un fantôme, elle est apparue à côté de moi et m’a observé d’une étrange lueur, avant de disparaître définitivement.
« Merde ! » ai-je pensé.
N’attendant pas une seconde de plus, je me suis élancé à sa poursuite.