Never Light Without Darkness

Chapitre 8 : Pour toi

Chapitre final

3793 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/11/2017 19:40

Le soir, allongé sur mon lit, je regardai sans le voir mon plafond emprunt de pénombre. Mon cerveau fonctionnait à plein régime pour tenter de trouver pourquoi Tsunata s’était évaporée. Je repensai à son entrain lors du concours, puis à ce comportement étrange qu’elle avait eu avec moi, avant de la revoir me quitter avec un regard qui me serrait le cœur. Mon regard se posa sur la main qu’elle avait touchée. Avais-je fais quelque chose de mal ? M’en voulait-elle pour une raison qui m’échappait ? Cela ne m’aurait absolument pas étonné : j’étais un spécialiste pour repousser le peu de personnes qui m’accordaient le moindre intérêt.

Je décidai de mettre mes tourments de côté pour enfin trouver le sommeil et pouvoir être en de bonnes conditions le lendemain, lors de notre évaluation sportive. J’eus envie de mourir en me rappelant ce détail de grande ampleur : Tsunata n’y participerait pas, donc les chances de la voir venir au lycée frôlaient le zéro. Et après cela arrivaient les vacances de Noël. En d’autres termes, il ne fallait pas être diplômé d’un doctorat pour comprendre que je ne la reverrai pas avant plus de deux semaines, dans le meilleur des mondes. Car, oui, une de mes nombreuses hypothèses apocalyptiques était la suivante : pour des motifs inconnus, Tsunata avait peut-être été forcée de retourner à Kagamino. Je me maudis de ne pas lui avoir dit ce que je ressentais plus tôt. A présent, je l’avais peut-être définitivement perdue.

Le lendemain matin, j’arrivai donc au lycée avec une tête de déterré, tel un mort-vivant des célèbres films du réalisateur américain George A. Romero. Je croisai Kira et Rangiku, qui comprirent que j’avais fait nuit blanche en me torturant les méninges. Ils n’ajoutèrent rien, se contentant de me suivre du regard avec un air compatissant.

Avant ladite évaluation sportive trimestrielle, nous étions forcés d’assister à deux heures de cours des plus ennuyeuses pour moi. Au lieu de prêter attention aux répartitions inégales dans le monde, je m’intéressais une fois de plus à la place vide près de moi. Cette même place qui n’avait rien arrangé à mon apparence de spectre. Comme je l’avais présagé, ma plus belle rencontre n’avait daigné se présenter à Daiichi, ce matin non plus.

La sonnerie retentit apparemment sans que je ne l’entende, puisque je ne levai les yeux du néant que lorsque je perçus comme un bruit lointain la voix de Madarame et des autres m’interpeler. En effet, le match de basket qui scellerait notre sort mélangerait nos deux classes pour rendre le jeu plus équitable. Comme précisé au début de mon récit, je n’étais cette année entouré que de « fils de » accros aux actualités, mais aux capacités physiques amoindries. Je me hâtai donc de les rejoindre, et nous nous dirigeâmes vers le gymnase pour nous préparer.

La journée était étonnamment belle pour un mois de Décembre, aussi nos professeurs décidèrent de nous noter en plein air. Alors que nous nous apprêtions à sortir des vestiaires pour entrer sur le terrain goudronné, je sentis une main se poser sur mon épaule. Allez savoir pourquoi, l’absurde espoir de voir dans mon dos se dessiner les contours parfaits du visage qui me hantait s’empara de moi l’espace d’un instant. Mais lorsque j’eus connaissance de la poigne de celui qui m’avait ralenti, je ne fus pas étonné de découvrir qu’il s’agissait de Renji Abarai.

–  T’en fais pas, vieux. Je suis sûr que ta gonze va finir par se pointer.

J’arquai un sourcil, puis me contentai de le remercier, un peu stupéfait d’une telle attention venant de sa part. Au moins, je pouvais lui accorder le mérite d’avoir orienté mes pensées sur un autre sujet que Tsunata l’espace d’un instant. J’inspirai et expirai pour me ressaisir, puis franchis les quelques mètres me séparant du lieu de notre prochain affrontement avec détermination.

Une bonne demi-heure s’était écoulée depuis le début des choses sérieuses. Mon équipe se composait de Madarame et d’Abarai, tandis que je venais d’ores et déjà d’éliminer celle de Kira et Iba. Nous nous tenions prêts pour affronter celle de Shiba et Ayasegawa, lorsque nous entendîmes la fin de l’épreuve d’athlétisme pour les filles de la classe de mes coéquipiers. Rangiku avait, aux vues du visage apaisé de Kira, obtenu une position satisfaisante dans le classement. J’étais donc heureux pour elle, mais décidai de me concentrer sur mes propres affaires.

Notre arbitre siffla le début du match lorsque qu’un premier groupe de mes camarades de classe féminines prirent position sur la ligne de départ. Je pris le parti de ne pas m’en occuper et m’élançai, ballon en main, en direction du panier de notre victoire. C’est alors que j’entendis des murmures tout autour de moi et percutai de plein fouet l’imposante carrure de Ganju Shiba. Je me frottai douloureusement le nez lorsque celui-ci, sans raison apparente, me fit pivoter dans la direction du parcours d’athlétisme.

–  Ce serait pas ta copine, là-bas, à tout hasard ?

Je n’en croyais pas mes yeux, comme tous ceux présents dans un large périmètre. Tsunata Nara était là. Pas en tenue de civile, non : en jogging et en baskets. Tsunata était en tenue de sport et se dirigeait vers la ligne de départ. Mon sang ne fit qu’un tour. Je revis ses cicatrices sur chacune de ses chevilles, je revis cette douleur dans son regard à la simple mention de sa convalescence périlleuse. Que comptait-elle faire ?

–  Ferme-la et regarde, dit une voix derrière moi.

Je me tournai pour voir, appuyés contre les barrières qui entouraient le stade, les deux meilleurs amis de la jolie blonde. Orihime Inoue m’offrit un sourire splendide en me saluant dans un grand geste tandis que son petit-ami, les sourcils perpétuellement froncés, m’assura par son seul regard de lui obéir.

Ce type me faisait sortir de mes gonds, soit, mais la sécurité de Tsunata était plus importante que n’importe quoi à mes yeux. Je choisis donc de l’observer avec la plus grande attention, et de voler à son secours au moindre indice que je jugerai alarmant.

La professeure changée de chronométrer les filles parut au moins aussi stupéfaite que nous en la voyant prendre place comme si de rien n’était. Après avoir secoué vivement la tête, elle s’assura que toutes étaient prêtes puis, soudain, tira en l’air un coup de feu fictif qui me fit pâlir d’inquiétude.

Ce détail ne sembla pas perturber l’objet de mes pensées, puisqu’elle partit sur les chapeaux de roue et s’élança à toute allure. J’étais sidéré. Tsunata entamait un sprint époustouflant qui nous laissa tous bouche bée. Ses cheveux se balançaient de gauche à droite au gré de sa course folle. Bien que partie en dernière position, elle rattrapa bien vite celles qui la devançaient. Rangiku se mit à héler son nom avec ferveur, suivie de près par bon nombre d’autres personnes, dont mes amis. Quant à moi, j’étais trop stupéfait pour ne serait-ce que penser à respirer ou battre des paupières. Je ne comprenais plus rien à ce qu’il se passait.

Elle courut, courut de toutes ses forces, pour arriver première et sentir sur son passage le cordon de la victoire céder. Incrédule, elle se tourna vers son chemin parcouru et réalisa la distance qu’elle avait mise entre ses adversaires et elle. Après un instant de profonde incompréhension, je la vis lever les poings en poussant un cri de joie.

Ce fut le signal. Je bondis par-dessus les barrières et détalai à toute allure dans sa direction. Rangiku fut la première à la rejoindre pour la féliciter tandis que j’entendais derrière moi un troupeau de bœufs me suivre, emportés par la victoire écrasante de la cause de mon sourire.

C’était à mon tour de courir comme si ma vie en dépendait. Tsunata, gênée par les accolades de toutes ces personnes, tourna un regard pétillant vers moi, augmentant mes foulées dans les derniers mètres qui nous séparaient. Ceux qui l’entouraient se décalèrent pour me laisser passer, conscients que je ne me soucierai pas de leur présence pour parvenir à mes fins. Sans même ralentir, je glissai mes bras autour de sa taille et la fis tournoyer dans les airs en l’enlaçant contre moi. Son rire m’imprégna d’une chaleur indescriptible au gré où son parfum m’enivrait de bien-être.

J’avais retrouvé celle pour qui mon cœur battait, et rien n’aurait su me rendre plus heureux.

***

Un tintement strident et régulier me tira peu à peu de mon sommeil. J’ouvris les yeux et réalisai que les vacances de Noël prenaient fin aujourd’hui. Cependant, si le fait de me rendre au lycée avait été jadis une véritable torture, il en était à présent tout autrement. C’est donc avec un entrain non dissimulé que je m’extirpai de mon épaisse couverture en direction de la cuisine pour commencer à me préparer. Pourquoi étais-je si enthousiaste à l’idée de retourner en cours ? Parce que je savais qu’aujourd’hui, malgré les efforts intellectuels que cette journée allait me demander, je serai assis à quelques centimètres de ma petite-amie.

Comme vous vous en douterez, après la victoire stupéfiante de Tsunata en athlétisme, l’effervescence était à son paroxysme. Et si j’avais prévu de me confesser dès que je la reverrai, c’était sans compter sur l’omniprésence de nos amis autour d’elle. A contrecœur, j’avais dû retourner sur le terrain pour écraser Shiba, Ayasegawa et le reste de leur équipe.

Je n’avais retrouvé la jolie blonde qu’après une douche amplement méritée. Là, d’un air gêné, elle m’avait annoncé que, tous les deux, nous devions avoir une discussion. J’étais on-ne-peut-plus d’accord avec elle, mais son malaise à mon égard m’avait mis dans un état de panique que je n’arrivais pas à contrôler. Nous avions toutefois convenu de nous retrouver pour dîner dans le fast-food où je l’avais emmené, le jour suivant notre rencontre.

Après les cours, je m’étais dépêché de rentrer chez moi pour me préparer. Mais à peine avais-je mis un pied hors de la douche que j’avais entendu frapper à ma porte. Intrigué, j’avais enfilé à la hâte un tee-shirt pris au hasard, ainsi qu’un bermuda. La vitesse à laquelle je m’étais élancé m’avait fait frôler la mort de près à plusieurs reprises, mais lorsque je m’étais penché vers le judas, mes yeux s’étaient écarquillés à leur paroxysme. Un coup d’œil sur ma tenue m’avait fait déglutir de travers : en fin de compte, je venais d’enfiler ce qui me servait de pyjama.

Tsunata allait me voir en pyjama. Alors que je me liquéfiais sur place en pensant à ma perte totale de crédibilité, ma camarade avait frappé de nouveau. Je tentais de me ressaisir lorsque j’avais fini par ouvrir sans réfléchir. Je jurerais l’avoir vue rougir en s’attardant sur mes cheveux humides un long moment avant de se décider à entrer.

Ce souvenir me vola un sourire distrait. En arpentant le chemin qui me mènerait au lycée, je me souvins du silence pesant qui avait précédé son premier aveu.

–  Pardon d’être venue à l’improviste, mais il fallait vraiment que je te parle.

Revoir son regard fuyant fit tambouriner mon cœur aussi fort qu’à cet instant. C’était la première fois que Tsunata venait chez moi. Je m’étais longtemps demandé comment elle y était parvenue, puisque je n’avais pas le souvenir de lui avoir communiqué mon adresse exacte, mais elle avait fini par m’apprendre que Rangiku s’était chargée de ce petit – mais néanmoins crucial – détail.

Je vis enfin les grilles de Daiichi se profiler au loin. Ma respiration commença à devenir anarchique, et je dus m’arrêter un instant pour retrouver mon calme.

« Ce n’est rien, tout va bien… Elle ne va pas te manger, tu n’es pas une cerise en gélatine, pas vrai ? Et puis, si quelqu’un a quelque chose à redire sur votre relation, casser des dents et des nez ne t’a jamais posé de problème ! »

Voilà comment j’essayai de me rassurer. Et le pire fut que j’y arrivai.

Je m’élançai donc, plus déterminé que jamais, en direction de la cour surplombant notre établissement scolaire qui, autrefois, était pour moi synonyme de pénitencier pour jeunes, où ma peine avait d’ailleurs été prolongée.

Tandis que je marchai d’un pas certain, je replongeai dans le souvenir de la soirée qui avait suivi l’une des semaines les plus mouvementées de ma vie.

Tsunata, les cheveux détachés, portait une robe noire qui saillait sa ligne à la perfection. La jolie blonde jouait nerveusement avec quelques unes de ses mèches dorées lorsque je l’avais invitée à se mettre à l’aise. Au lieu de prendre place sur la chaise que j’étais en train de lui tirer, elle était restée dans l’entrée, stoïque.

–  Je suis désolée de m’être absentée sans te prévenir, m’avait-elle dit.

–  Ce n’est rien, avais-je voulu la rassurer, tu avais tes…

–  S’il te plaît, laisse-moi finir, c’est déjà assez dur comme ça.

J’aurais pu paniquer ou même me vexer à la suite de cette requête, mais être témoin de l’incendie qui se propageait peu à peu dans tout son être m’avait arraché un sourire tandis que je la voyais gonfler les joues, visiblement irritée par mon amusement. Un soupir plus tard, elle avait repris :

–  Toutes les fois où je ne répondais pas à tes mails, toutes les fois où je disparaissais sans rien dire… je ne révisais pas, Shûhei.

Alors que je passai le portail du lycée, je me rappelai avoir ravalé mon air moqueur en repensant aux fois où je l’avais vue s’évanouir dans la nature en compagnie d’Ichigo Kurosaki. Essayait-elle de me dire qu’il y avait quelque chose entre eux ? Voilà la question qui m’avait frappé de plein fouet à la seconde où elle s’était arrêtée dans son récit.

Heureusement pour moi, elle n’avait pas tardé à continuer ses explications.

–  Depuis qu’on s’est rencontrés, pas mal de choses ont changé dans ma vie. Après mon accident et mon emménagement à Karakura, j’avais perdu toute motivation de me battre pour retrouver un quotidien normal. Tant que je marchais et pouvais aller en cours, j’étais satisfaite.

Là, elle avait redressé son visage dans ma direction, et ses yeux s’étaient noyés dans les miens.

–  Mais à l’instant où nos chemins se sont croisés, j’ai su que le minimum ne pourrait plus jamais me suffire, et ce sentiment n’a fait que croître chaque fois que je te voyais travailler comme un dingue pour te surpasser.

Mon cœur s’était mis à pulser si fort que j’avais eu du mal à entendre autre chose que mon flux sanguin. Je sentais mes joues me brûler.

–  J’ai alors pris une décision, m’avait-elle avoué. Je ne devais plus laisser ma vie m’échapper en restant passive, je devais agir. C’est comme ça que j’en suis venue à demander l’aide d’Ichigo.

En poussant la porte principale du lycée, je tressaillis en songeant aux répercutions de cette dernière phrase.

–  Tu… tu es en train de me dire que vous sortez ensemble, c’est ça ? avais-je demandé.

La surprise avait traversé son regard tandis que ses sourcils s’étaient froncés dans une moue de dégoût.

–  Quoi ? Mais… non, enfin ! Où est-ce que t’as été chercher un truc pareil ?

Son indignation m’avait fait me sentir vraiment stupide. Avant même que je n’aie eu le temps de me réjouir de cette information, elle avait poursuivi :

–  Je suis en train de t’expliquer qu’il m’a aidé à me remettre sur pieds pour t’impressionner, sombre crétin ! Tu pourrais essayer de te concentrer deux secondes ?

Puis, ses mains s’étaient violemment plaquées contre sa bouche tandis qu’un sourire plus malicieux que je ne l’aurais voulu s’était dessiné sur mon visage.

–  Pour m’impressionner ? avais-je repris.

Soudain, sans crier gare, j’avais reçu la première chose qui lui était tombée sous la main. En l’occurrence, il s’agissait d’une écharpe que j’avais laissé sécher contre le radiateur.

–  T’es rien de plus qu’un sadique, Shûhei Hisagi ! s’était-elle emportée, rouge jusqu'aux cheveux.

En ôtant l’écharpe de mon visage, j’avais éclaté d’un rire profond qu’elle seule pouvait connaître. Apparemment détendue par mon euphorie, un tendre sourire s’était emparé d’elle tandis qu’elle réduisait la distance entre nous pour me saisir les mains et attirer mon attention.

–  Shûhei, ce que je voulais te dire, c’est qu’en fait je…

Ses lèvres rosées étaient incroyablement attirantes, encore plus qu’elles ne l’avaient jamais été. Une de mes mains avait quitté les siennes pour se glisser derrière sa nuque et relever son visage dans ma direction. Alors que je m’approchais d’elle et que son souffle sur ma peau me donnait des frissons dans chaque parcelle de mon corps, ses yeux fixaient ma bouche. Tsunata ne m’était jamais apparue aussi envoûtante, et le fait qu’elle ne me repoussait pas n’arrangeait en rien la situation. N’écoutant plus ma raison, j’avais passé mon autre main dans son dos pour la rapprocher de moi et…

–  Shûhei !

Je sursautai. Absorbé par mes souvenir, je ne m’étais pas rendu compte que j’étais presque arrivé aux portes de notre salle de classe. Me rappelant enfin que quelqu’un m’avait interpelé, je pivotai sur moi-même pour faire face à mon interlocutrice, sachant pertinemment à qui appartenait cette voix.

Tsunata arriva devant moi, un immense sourire étirant ses lèvres sous ses discrètes rougeurs.

–  A quoi tu pensais ? m’interrogea-t-elle en riant.

–  A rien, mentis-je.

–  A rien ? Donc, c’est naturel chez toi d’avoir la démarche d’un zombi sorti tout droit de l’asile ?

Alors que nous poursuivîmes notre route côte à côte, je gloussai d’un air exaspéré :

–  Ce que tu dis n’a aucun sens.

–  Oui, mais ça a au moins eu le mérite de te faire sourire !

Je la regardai avec douceur, puis, comme traversée par un éclair de génie, elle plongea sa main dans son sac à la recherche d’un sachet qu’elle me tendit par la suite.

–  Miya a vu que tu avais apprécié les gâteaux secs qu’elle avait fait à Noël et au jour de l’an.

–  Et elle en a refait rien que pour moi ?

–  Je pense qu’elle essaie de t’acheter, rit-elle de plus belle.

–  Comment l’a pris Akio ? demandai-je, inquiet, en rangeant le cadeau dans mon sac.

–  Tu veux vraiment le savoir ? répliqua-t-elle, toujours aussi hilare.

Je déglutis difficilement en songeant aux représailles que ce geste me vaudrait à l’avenir.

Tout à coup, la jolie blonde à mes côtés s’exclama avec enthousiasme :

–  Hé, les résultats du concours de chimie doivent être affichés !

–  Inutile de te demander si tu es capable d’attendre la pause pour y aller ?

Son sourire innocent fut une réponse suffisante pour me convaincre que j’avais visé juste. Soupirant pour la forme, je la regardai avec tendresse et lui dis :

–  Eh bien, allons-y.

Puis, je tendis ma main vers la sienne, et alors que nos doigts s’entremêlaient et que nos corps se rapprochaient, notre bonheur fut accueilli par les acclamations et applaudissements de nos camarades de Daiichi. »

–  Inoue ! s’impatienta une voix derrière la porte de mon appartement.

–  J’arrive, Kurosaki-kun ! répondis-je après un vif sursaut.

Je plaçai de nouveau mon regard sur le dernier paragraphe que je venais d’écrire. Il me sembla que j’avais bien travaillé. Connaissant Kurosaki-kun comme si je l’avais fait, je me hâtai de mettre un peu d’ordre dans mon bureau avant d’enfiler veste et chaussures.

Je me précipitai vers la porte puis, avant d’éteindre la lumière et de rejoindre celui qui faisait battre mon cœur, je me tournai une dernière fois vers mes écrits.

« Ça devrait aller, il est comme Rangiku-san me l’avait demandé. »

Sur ces dernières pensées, je quittai mon appartement et saluai Ichigo, impatiente de retrouver ma sœur de cœur dans le monde des Shinigami.




Laisser un commentaire ?