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Chapitre 5 : Mort, Vivant ou mort-vivant ?
1653 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 12/01/2025 00:39
Nikki ouvrit les yeux, se demandant où elle était. L’obscurité autour d’elle ne l’aidait pas à se repérer, et il fallut un peu de temps pour qu’elle distingue ce qui l’entourait. Elle voulut se relever mais chaque parcelle de son corps était douloureuse. Reposant la tête sur l’oreiller, elle se remémora l’accident de voiture. Les souvenirs du combat avec le premier turok-han, puis les deux autres s’attaquant à elle … puis elle revit les images floues de l’arrivée de l’homme, ou du vampire, ou de l’homme-vampire … Un soupire lui échappa, alors qu’elle ne savait pas trop qui l’avait sauvé, et ce qui avait pu se passer exactement. Les images semblaient morcelées dans sa tête et y réfléchir lui faisait mal au crâne.
Après quelques minutes les yeux fermés pour apaiser le mal de tête, elle finit par se redresser, avec une grimace de douleur. Elle nota qu’elle était recouverte d’une couverture épaisse et qu’elle se trouvait sur un lit. La petite chambre était faiblement éclairée par les rayons du soleil qui passaient à travers les volets. Elle tâtonna et trouva une lumière qui l'éblouit quelques secondes.
Nikki se leva, chancelante et nauséeuse. Elle remarqua que ses vêtements étaient un peu déchirés, mais surtout plein de sang, encore poisseux, et ayant commencé à sécher rendant ses vêtements rêches. Après une courte vérification, elle déduit que la majorité du sang n’était pas le sien, car ses blessures n’étaient pas si importantes, pour la quantité de sang. Avec prudence, elle décida de chercher où elle était et qui l’avait emmené là.
La jeune tueuse sentit ses jambes flageoler les premiers pas et sa tête se remit à tourner. Elle avança pas à pas, encore très faible des deux précédents combats contre les vampires originels.
La chambre donnait directement sur une petite pièce faisant office de cuisine et de salle à manger. Des morceaux de pizza traînaient sur la table, ils semblaient avoir été oubliés il y a peu de temps. L’endroit semblait comme abandonner hormis quelques affaires qui trainaient ici et là, mais l’appartement ne semblait pas sale et il n’y avait pas de mauvaise odeur. Elle fit le tour et stoppa net à la vue d’un corps gisant dans une mare de sang. Au vu du sang maculant le corps, elle reconnut à peine celui qui l’avait sauvé. Il se trouvait sur le côté, au pied du canapé, comme s’il s’était écroulé avant de l’atteindre. Elle n’entendit rien, pas de souffle, pas de bruit : il semblait mort. Elle s’approcha rapidement, après une courte hésitation.
_ Hé ! Hé ! Si tu es un vampire tu ne peux pas mourir ! observa-t-elle en le secouant doucement.
Son cerveau tentait d’assembler les morceaux, de ce corps sans vie, qui devrait être en cendre s’il était un vampire comme elle le pensait. Elle le tira par l’épaule et le mit sur le dos, remarquant que son visage n’était pas fripé comme celui d’un vampire. Inspirant un grand coup, elle souleva du bout des doigts sa lèvre supérieure, dévoilant la canine gauche aiguisée et longue, mais entourée de dents bien humaines.
Elle se pencha au-dessus de son torse, et finit par entendre un léger battement de cœur et observer le soulèvement, presque imperceptible mais bien réel, de la poitrine.
Cette fois Nikki était sûre qu’il était vivant, mais elle n’était pas sûr que cela dure. Elle le secoua doucement à nouveau, tout en se demandant ce qu’il pouvait bien être.
_ Allez ! Ne meurt pas ! Souffla-t-elle. Tu m’as sauvé ! Deux fois ! Tu dois faire partie des gentils !
La jeune femme entreprit d’écarter les pans de la chemise sombre, dont les lambeau déchirés et poisseux collaient à la peau meurtrie. Elle constata une blessure au niveau du cœur, profonde mais comme partiellement refermée, en cours de guérison.
_ Le pieu de Buffy ! Tu as survécu à un pieu en plein cœur ! C’est comme si … tu avais régénéré. Personne ne fait cela !
Nikki restait abasourdie par ce qu’elle voyait. Il était clair que la blessure, pourtant mortelle pour un être vivant et pour un vampire, avait déjà commencé à se soigner.
_ Alors tu ne vas pas te laisser mourir par de petites griffures !
Elle n’était pas sûr que son sauveur l’entende, elle se parlait plus à elle-même, pour tenter de garder l’esprit clair, malgré la douleur qui lui martelait la tête, toutes les questions qui la traversait et la peur, de cet homme, ou de le perdre, elle n’était pas vraiment sûr ! Car elle était bien consciente que les blessures infligées par les turok-han n'étaient pas de petites griffures ! Les lacérations qui entaillaient la chaire, avaient ouvert la peau et les muscles, parfois jusqu’aux viscères. Le torse de l’homme n’était plus qu’un amas d’entrailles et de lambeau de peau.
Nikki comprit que le sang qui la tâchait venait de lui, il avait dû la porter malgré ses blessures, jusqu’ici. Et cela ne pouvait être que pour la mettre à l’abri. Elle n’entendait presque plus son souffle.
_ On ne régénère pas d’un pieu dans le cœur pour rien ! Allez !
La tueuse jeta un coup d’œil autour d’elle, apercevant les cartons de pizza, et un verre d’eau.
_ Tu manges de la pizza … marmonna-t-elle, réfléchissant à toute allure. Tu es vivant … alors pourquoi des dents de vampire ?
« Il n’y a que le sang qui soit vraiment important. » avait un jour dit Spike à Buffy.
_ Le sang ! Les dents de vampire sont faites pour boire du sang.
Nikki se releva en vitesse, trop rapidement d’ailleurs car cela lui causa des vertiges, et elle alla ouvrir le frigo. Elle soupira, déçue, en voyant ce-dernier éteint et vide. Sans réfléchir, elle prit un couteau et retourna vers le corps. S’agenouillant à nouveau à côté de l’homme, elle s’entailla la main et laissa couler quelques gouttes de sang dans sa bouche.
_ Le sang d’une tueuse, si tu n’es pas encore mort, il n’y a que ça qui pourras te sauver ! murmura-t-elle en repensant à Buffy sauvant Angel d’une mort certaine en lui faisant boire son sang.
Elle se laissa retomber contre le canapé, à nouveau vidé par toute l’agitation que cela avait créé en elle. A nouveau elle ressentie la douleur de chaque muscle de son corps, de chaque os, de chacune de ses respirations. Elle l’avait mis de côté le temps de gérer l’urgence, mais cela la submergea, dans le silence morbide de l’appartement. Son esprit vagabonda en se demandant si Buffy avait une idée de l’endroit où elle se trouvait, elle s’en voulait d’être une cause de grande inquiétude pour elle et Giles, ainsi que pour ses parents que Buffy allait sûrement contacter.
Elle se demanda si l’homme avait pensé à emmener son téléphone avec lui. Elle se dit qu’elle devrait chercher s’il se trouvait dans l’appartement. Alors que ses pensées s’égaraient sans logique, il lui semblait que la pièce redevenait encore plus sombre, à mesure que son mal de tête amplifiait. Et que l’absence de réaction et de changement chez son sauveur, diminuait ses espoirs, il était sans doute déjà mort le temps qu’elle lui fasse boire son sang.
De longues minutes d’un silence macabre et pesant, lui fit constater à quel point elle était encore affaiblie par les blessures de ses deux derniers combats, et elle se demanda comment Buffy avait pu se relever, encore et encore, seule face à tous ce qu’elle avait affronté ! Ses yeux étaient posés sur le corps sans vie de son sauveur, à moitié dans le vague, brouillé par la douleur.
Un bourdonnement de fatigue et de douleur lui avait envahi la tête, mais elle eût soudain l’impression d’avoir perçu quelque chose. Elle se redressa un peu, luttant contre le gouffre obscur qui menaçait de l’engloutir. Elle retient son souffle, pas certaine de ce qu’elle voyait, ayant peur que ce soit son imagination qui la trompe, tellement c’était imperceptible. C’était comme quand on regarde les nuages sans savoir s’il bouge ou si c’est notre esprit qui les voit bouger à force de les regarder et de se perdre dans l’immensité du ciel.
Mais rapidement elle inspira à nouveau, pleine de soulagement, alors que les profondes lacérations sur le torse de l’homme se refermaient sous ses yeux. La plaie laissée près du cœur par le pieu, se refermait également, et bientôt la poitrine musclée de l’homme se remit à se soulever régulièrement.
Elle se laissa aller contre le canapé, glissant presque au sol. Vidée mais rassurée, tout en ne sachant pas qui elle venait de soigner, ni même quoi !
Ses paupières se refermèrent malgré elle et elle se sentait engloutie par l’obscurité. Mais avant de sombre complètement dans le noir, elle aperçut l’homme ouvrirent les yeux doucement, tourner la tête dans sa direction et posé un regard émeraude sur elle.