Il faut tenter de vivre ...

Chapitre 9 : Les états d'âmes ...

5499 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/01/2020 08:13

**********************************************************************************

Once in a lonely lifetime

I found a love that's true

How could I go on living

Without you?


You take away my sorrow

With everything you do

How could I face tomorrow

Without you?


Without you in my life

Who'd be there to hold me tight?

Without you in my life

Who'd be there to kiss good-night?

**********************************************************************************

Il savait qu’elle était là derrière lui. Il se retourna lentement et … sa mâchoire se décrocha … littéralement, elle portait une chemise de nuit  légère qui dévoilait subtilement ses formes magnifiques.

Enfin non.

Ce n’était pas subtil.

Il déglutit péniblement.

**********************************************************************************

I would cry

If you said goodbye

Can't live my life

Without you


I'd be blue

If you said we're through

What would I do

Without you?

**********************************************************************************

“Que fais-tu là ? ” réussit-il à murmurer. Elle plissa son petit nez et lui fit un sourire incertain :

“Je crois que je te rends une visite nocturne …”

Elle devint cramoisie et baissa les yeux.


Mon Dieu qu’elle était belle dans toute sa candeur. Son regard si doux. Son corps si parfait …Il allait devoir encore se montrer stupide et méchant mais …

Il prit un visage sérieux pour lui asséner :

« Kaori ! Je vois que tu as décidé de ne plus porter ce pyjama jaune hideux, je dois reconnaître que c’est mieux même si bon, tu aurais bien quelques bourrelets à cacher … »

Il s’arrêta, ferma les yeux, s’attendant à recevoir une massue gigantesque. Puis les rouvrit, elle s’était approchée de lui et se tenait à quelques pas seulement :

« A vrai dire, Makoto ne supportait pas mes vieux pyjamas … »

Elle s’arrêta car ce qu’elle lisait dans le regard de son partenaire la laissa pantelante. Les yeux de Ryo avaient pris un éclat sauvage. Elle comprenait ce qu’il ressentait, mais il devait s’en douter … On ne se fiance pas à quelqu’un sans avoir …


Ryo  n’arrivait plus à raisonner correctement. Jusqu’à présent il n’avait jamais essayé d’imaginer Kaori dans les bras de Makoto et ce qui lui venait à l’esprit le rendait dingue.

Cependant.

- Pourquoi as-tu parlé au passé ?

- Pardon?

- Tu viens de parler de Makoto au passé …

Elle inspira puis se lança :

-          Nous avons rompu hier mat…

Elle ne put terminer sa phrase. Ryo venait de la prendre dans ses bras et pressait déjà ses lèvres contre les siennes. Elle céda aussitôt, avide de retrouver le plaisir intense que sa langue suscitait en elle.

**********************************************************************************

You give my life a meaning

A reason to believe

Now what would I believe in

Without you

**********************************************************************************

Il la lâcha tout aussi brusquement. Mais elle se rapprocha à nouveau, elle ne voulait plus quitter le refuge de ses bras et le sexe de Ryo tendu à l’extrême contre son ventre  …

Son partenaire semblait à bout de souffle :

-          Kaori je t’en prie …

-          Accorde-moi au moins cette danse.

Il se tut et l’entraina dans un slow langoureux.

**********************************************************************************

You are the sun each morning

You are the air I breathe

How could my world keep turning

Without you?


**********************************************************************************


-          Ce n’est pas la première fois que nous dansons sur cette chanson, chuchota-t-elle

-          Ah bon ? Je n’ai pas souvenir …

-          Bien sûr que si, sourit-elle … Cette nuit-là sur le port. Le soir où je portais cette perruque et les vêtements d’Eriko. Tu as fait semblant de ne pas me reconnaître …

-          Tu savais ?

-          Je n’ai compris que bien plus tard … Encore que je ne sais pas pourquoi tu avais fait cela … Umi m’a dit que tu voulais en profiter pour m'entrainerà l’hôtel sans avoir à en assumer  les conséquences.

Ryo sourit.

-          Cette bonne vieille face de poulpe ... Mais c’est vrai que je comptais en profiter …

Kaori le regarda furieuse.

-          … En profiter pour te serrer dans mes bras et t’embrasser. Je n’aurais jamais osé aller plus loin.

-          Tu m’as invité à l’hôtel …

-          Kaori … gronda-t-il gentiment, je savais que tu dirais non.

Rougissante, elle baissa le regard :

-          Ce soir, ce ne sera pas ma réponse.

-          Ne me tente pas …

**********************************************************************************

Without you in my life

I would never be the same

Without you in my life

I would never dream again

*********************************************************************************************************

-          La chanson dit vrai, sans toi, ma vie n’avait plus aucune raison d’être. Ce fut si dur … Ryo.

-          Ce fut dur pour moi également, je regrette de t’avoir fait souffrir, mais je …

-          Avais-tu des nouvelles de moi ? Des contacts qui te renseignaient ?

-          Oui …

-          Je m’en doutais, j’ai essayé de soudoyé toutes les personnes qui te rencardaient habituellement, mais aucune n’a pu me dire quoi que ce soit te concernant. Pourtant, je savais que tu continuerais à garder un œil sur moi.

-          Je n’aurais pu vivre complètement sans cela.


Elle s’écarta brusquement de lui et gronda furieuse :

-          Mais moi ? Je n’avais aucune nouvelle de toi … Tu aurais pu être mort loin de moi et je ne l’aurais pas su ! Cela me rendait folle … As-tu pensé à cela ? T’étais mis à ma place ?


Ryo fut frappé par la justesse de ses paroles … Il n’avait jamais envisagé les choses sous cet angle. Il pensait qu’elle était bien entourée, choyée par ses amis. Il était vraiment pitoyable. Quand il releva la tête, il fut tétanisé par le spectacle qui s’offrait à lui.

Alors que les dernières notes de musique s’éteignaient doucement, Kaori glissait gracieusement les fines bretelles de sa chemise de nuit. Le haut de son corps se dévoilait lentement.

-          Je ne suis pas venue pour me disputer Ryo … Pardonne-moi.

Elle se rapprocha à nouveau de lui et l’aida à enlever son tee-shirt.

-          Je veux sentir ta peau nue contre la mienne, souffla-telle en rougissant.


Ce mélange d’hardiesse et d’innocence le consuma littéralement. Il la prit délicatement dans ses bras et l’entraîna vers son lit. Une fois son doux fardeau déposé, il la regarda longuement dans les yeux.

Sa décision était prise. Il ne pourrait vivre un jour de plus sans connaître l’extase dans ses bras. Il la regarda longuement. Comment avait-elle pu croire tous les bobards qu’il inventait pour la tenir à distance ? Elle n’aurait pu être plus féminine qu’en cet instant, le regard voilé, les joues rehaussées d’un soupçon de rouge, la respiration haletante.


Il lui embrassa longuement chaque sein. Ils étaient si parfaits, et elle gémissait de si jolie façon, tout en lui caressant langoureusement le dos. Il remonta lentement jusqu’à ce que leurs yeux s’accrochent et que sa langue plonge de nouveau entre la douceur de ses lèvres.

-          Tu es si merveilleuse, murmura-t-il

Les joues empourprées, elle glissa anxieusement :

-          A vrai dire, je ne suis pas très douée pour toutes ses choses. Makoto me disait que c’était parce que j’étais vierge, mais je crois que …

-          Arrête immédiatement !

La dureté de sa voix lui fit venir les larmes aux yeux. Il s’adoucit aussitôt :

-          Makoto est un idiot … qui ne te mérite pas. Pas plus que moi d’ailleurs. Personne ne te mérite…

Il secoua la tête :

-          Tu as une sensualité innée. Rien que t’embrasser …

Les mots lui semblait vain, et il avait eu toujours tant de mal à exprimer ses véritables sentiments. Il préférait lui montrer à quel point elle comptait pour lui. Elle comprit.

-          Je t’aime Ryo.

-          Je sais, sourit-il

Elle lui frappa gentiment l’épaule droite en soupirant :

-          J’ai oublié mes massues.

Ils rirent doucement puis se raidirent soudain.


-          KAORI ??? Où es-tu ?

Ryo se redressa vivement :

-          Qui est-ce ? Chuchota-t-il.

-          Mon Dieu, je crois que c’est Makoto …

-          COMMENT ? Il était invité finalement ?

-          Mais non ! Il devrait même être au Japon à l’heure qu’il est …

-          Que fais-tu ?

-          Je me rhabille ! Il faut que je comprenne ce qui se passe.

Ryo se détourna :

-          Tu m’excuseras si je ne t’accompagne pas : je ne suis pas présentable.

Kaori regarda avec regret le mokkori de son partenaire comprimé dans son jean. Elle hasarda une main tentatrice, mais Ryo attrapât  fermement son poignet :

-          Le moment est passé je crois.

Il détournait son regard. Il ne pouvait s’empêcher d’être furieux …  Elle se leva déçue.

- J’espère que tu ne t’enfuiras pas à nouveau …

- Je suis lassé de fuir … fut la seule réponse de Ryo.


Elle devrait s’en contenter pour le moment. Makoto l’appelait toujours, elle se dirigea vers la porte-fenêtre et ne se retourna pas en la franchissant. Elle savait qu’il lui tournait le dos.

Elle trouva Makoto  dans sa chambre à elle. Quand elle apparut, il se jeta à ses pieds :

-          Ma chérie, j’ai fait une énorme erreur en te quittant Jeudi matin. Pourras-tu jamais me pardonner ?


*****************


Dimanche 30 Mars, Anniversaire de Kaori

Ryo avait à peine fermé l’œil de la nuit. Il tentait vaguement de se réveiller sous une douche bien chaude.

Elle n’était pas revenue …

Vers 2 heures du matin, n’y tenant plus il avait parcouru les quelques mètres du balcon qui séparaient leurs deux chambres. Mais les rideaux opaques ne laissaient rien entrevoir si ce n’est une petite lumière signe que les occupants ne dormaient surement pas …

Que faisaient-ils alors ?

Il ne pouvait imaginer qu’après avoir passé le début de soirée dans ses bras, elle s’était réconciliée avec Makoto. Elle était trop droite et honnête pour se jeter dans les bras d’un autre homme.

Mais cet homme était encore son fiancé la veille …


Il était retourné dans sa chambre pour tenter de dormir un peu. Il ne lui fallait pas oublier qu’il était en mission de protection! Voilà à quoi menaient l’amour et tous ses corollaires : c’était une source constante d’ennuis. Dans leur milieu on ne pouvait pas tomber amoureux. Avant de rencontrer Kaori, il l’avait été quelques fois, mais il avait réussi à se détacher facilement. C’était ainsi que cela devait se passer, il ne pouvait se permettre plus. Il l’avait toujours su.


Depuis leur première rencontre, il avait ressenti que tout serait différent à présent. Cette télépathie qui les reliait constamment, la pensée qu’ensemble ils étaient indestructibles.  

Ryo croyait aux forces de l’Au-delà et aux signes du Destin. S’il avait gardé aussi longtemps Kaori auprès de lui, c’est parce que tout semblait les destiner à rester l’un près de l’autre. Même les coups de massue qu’il récoltait régulièrement conféraient une harmonie à leur relation.

Ryo s’arrêta de penser car une libellule venait de lui tomber sur la tête : massues de Kaori et harmonie ne devrait pas coexister dans la même phrase. Certes.

Ce funeste jour de Juin, alors qu’elle avait failli mourir par la faute d’un amateur, il avait senti une fissure se produire dans leur univers. Le fait que Kaori s’en sorte alors qu’il venait de promettre à Feu Makimura qu’il s’éloignerait d’elle, avait été décisif dans sa décision de partir.

Il secoua la tête, impuissant : la veille au soir, dans ses bras, il avait totalement oublié cette promesse. Le fait que Makoto réapparaisse à ce moment précis était certainement un signe. Un signe bien pourri certes, mais un signe.



Il ne devait pas tenter de la reconquérir. Il devait la laisser vivre une vie normale … loin de lui et de son monde trop dangereux. Mais la laisser dans les bras de … Makoto. En fait, l’imaginer dans les bras de qui que ce soit ne lui plaisait pas du tout. DU TOUT.


Il descendit dans l’immense salle à manger où les autres convives venaient se servir leur petit-déjeuner. Leur hôte avait prévu grand : de nombreux buffets était disposés au centre de la pièce : viennoiseries françaises, fruits, assortiments de charcuterie et même quelques spécialités japonaises. Il retrouva Claire, Sayuri et Nick entrain de glousser devant le buffet des fruits. La complicité de ces deux derniers était évidente, Ryo se demanda s’ils avaient passé la nuit ensemble. Cela ne lui plaisait pas vraiment de l’imaginer car il ne pensait pas que Nick soit quelqu’un de fiable. Mais après tout la vie privée et amoureuse des sœurs Tachiki/Makimura ne le concernait plus.


Aucune trace de Kaori et Makoto. Peut-être paressaient-ils encore au lit. Il secoua la tête pour se sortir ces idées pénibles de la tête.

-          Tout va bien ? s’enquit Sayuri en regardant étrangement Ryo.

Ce dernier sourit bêtement :

-          Je ne suis pas encore bien réveillée, Sayuri chérie. Tu es fort jolie ce matin ! Tu as passé une bonne nuit ?

Nick fronça les sourcils en voyant Ryo se rapprocher de son amie, mais ce dernier reprit un visage sérieux :

-          As-tu vu ta sœur ce matin ?

-          Non pas encore, c’est étonnant, c’est toujours la première levée habituellement.

Le rire en cascade de Cassia résonna derrière eux :

-          Je crois que mon frère a fait une bonne action hier soir la concernant. Il a rencontré par hasard son fiancé dans un hôtel du centre de LA. Il était si malheureux de s’être disputé avec votre charmante sœur, Axel l’a encouragé à venir nous rejoindre. En ce moment, ils sont surement entrain de fêter leurs retrouvailles de la plus charmante des manières.


Sayuri était consternée par ce qu’elle venait d’entendre, elle ne croyait pas au hasard. C’était de sa faute à elle. Elle avait parlé à l’actrice du lien qui unissait Ryo et Kaori … Quelle sotte d’avoir agi ainsi. Elle glissa un regard vers Ryo qui arborait un masque impénétrable, mais son regard plus sombre attestait son trouble intérieur.

Cassia s’approcha de lui et lui prit le bras :

-          J’adore les histoires qui se finissent bien, et vous Ryo ?

-          Malheureusement, dans le monde dans lequel je vis, elles se terminent souvent mal.


-          C’est pour cela qu’il faut profiter de l’instant présent,  glissa l’actrice avec une moue suggestive.

-          C’est ce que je fais la plupart du temps … Rassurez-vous.

Puis il délaissa l’actrice pour se rapprocher de Clare. Sayuri poussa soudain un cri strident :

-          Haaaaaaaaaaaa, voilà la Reine de la journée !

Ryo se retourna vivement, mais la seule chose qu’il vit fut la main de Kaori glissée dans celle de Makoto …



***



Aujourd’hui c’était son anniversaire …

Mais ce matin, elle ne ressentait que de la consternation. Son fiancé si orgueilleux d’ordinaire s’était étrangement transformé en petite chose fragile …

Il avait passé deux heures la nuit dernière  à essayer de la convaincre de lui redonner une seconde chance. Selon lui, il avait compris que Kaori était la femme de sa vie, qu’il ne pourrait jamais vivre sans elle. Il regrettait son intransigeance et promettait de tout faire pour la rendre heureuse désormais.

Kaori était profondément ennuyée : la façon dont ils avaient rompu l’avait complètement satisfaite. Ils semblaient d’accord tous les deux. Mais aujourd’hui, tout était différent : elle allait devoir le faire souffrir.

Elle n’avait jamais eu besoin de rompre avec qui que ce soit. Bon okay, elle n’avait jamais eu besoin de la faire, parce que Makoto était son premier vrai petit ami (Ryo ne comptait pas vraiment) (il avait été son partenaire, son colocataire, son meilleur ami, son âme sœur, mais pas son boyfriend … malheureusement).

Elle abaissa sa tête contre la porte de la douche : si seulement, elle avait plus d’expérience en la matière … Elle ne savait que faire de cet accès de sentimentaliste de la part de son ex-fiancé.

Quand elle avait rencontré Makoto, elle ressentait le besoin de fonder une famille. Pour combler le manque de Ryo. Elle savait que l’amour qu’elle éprouvait pour ce dernier, elle ne le ressentirait jamais pour personne d’autre. Avoir des enfants lui aurait permis d’éprouver à nouveau des sentiments forts. Makoto avait été le candidat idéal : prévenant, intelligent, beau garçon. Le fait qu’il ne soit pas fou d’elle la rassurait et surtout la déculpabilisait. Car elle n’était pas folle amoureuse non plus. Elle l’appréciait et le trouvait très séduisant. Et … Voilà.

Maintenant qu’elle avait retrouvé Ryo et vibré dans ses bras, elle trouvait tout ce qu’elle avait partagé avec Makoto bien tiédasse. Comment avait-elle pu envisager un mariage sans réel amour ?

En tout cas, elle était bien désolée de cette situation. Makoto lui avait expliqué qu’il n’avait pu se résoudre à quitter définitivement Los Angeles sans elle. Il avait pensé retourner la voir le jour de son anniversaire pour lui faire une jolie surprise. Il ne savait pas qu’elle était partie passer le week-end dans cette splendide demeure.  Hier soir, il avait rencontré de manière fortuite Axel, le frère de Cassia. C’était étonnant car ce dernier semblait le connaitre et lui avait tout de suite parlé de Kaori.

Pour Makoto, il s’agissait d’un signe du destin. Kaori fit la moue : le destin devait s’appeler Cassia. Cette jeune femme semblait tirer les ficelles de tout son petit monde y compris de son frère et de son agent Nick qui plaisait tant à Sayuri.

La discussion entre les deux jeunes gens semblait sans issue. Kaori avait tenté vainement de lui faire comprendre qu’elle souhaitait une rupture définitive, tandis que Makoto avait continué de la supplier de lui accorder une autre chance.

Ils avaient fini par s’endormir, elle sur le lit, lui sur le sofa sans que rien ne soit réglé.

Kaori se sentait pitoyable de ne pas avoir réussi à rompre avec Makoto. Quelle cruche ! Mais une cruche qui avait trop bon cœur.

Makoto semblait au contraire très heureux, il l’inonda de roses alors qu’elle sortait de la salle de bain.

-          Je les ai commandés aux premières lueurs du jour. Bon anniversaire ma chérie, lui susurra-t-il près de son oreille.

La seule chose qu’elle arriva à penser fut qu’il avait fort mauvaise haleine … Elle plongea aussitôt le nez dans les fleurs pour s’imprégner d’une odeur plus réjouissante et Makoto y vit un signe positif.

A vrai dire, Kaori n’appréciait pas particulièrement les roses. Ryo lui aurait plutôt offert des œillets, ses fleurs préférées. Des œillets blanc, signe d’amour éternel …  Alors qu’elle soupirait en pensant à Ryo, Makoto réapparut dans son champ de vision. Quel glu …

- Hahaha , je savais que cela te plairait.

Kaori poussa un deuxième soupir, mais d’exaspération, cette fois. Elle s’apprêtait à parler sérieusement avec lui, quand Makoto sortit de la chambre :

-          J’ai une faim de loup !

Ils descendirent rejoindre le reste des invités.

En atteignant la dernière marche du hall, il attrapa sa main et glissa en plaisantant :

-          Ta sœur va sans doute être ravie de notre réconciliation …

Elle leva les yeux et croisa le regard de Ryo. Un regard noir. Elle frissonna et lâcha la main de Makoto :

-          Mais NOUS NE SOMMES PAS RÉCONCILIES !!!

Toutes les personnes présentes en bas des marches arrêtèrent leurs discussions … étonnés. Makoto le prit en plaisantant :

-          Rassurez-vous : une simple querelle d’amoureux !

Kaori en aurait hurlé de rage, elle sentait que la tentation : « aplatissement à coup de massues » de cet abruti lui démangeait les doigts. Sayuri comprit aussitôt et accourut auprès de sa sœur. Elle lui glissa discrètement : « Calme-toi, ma chérie »

Kaori réussit à respirer plus normalement. Jusqu’à ce qu’elle voit Ryo s’assoir aux côtés de Clare et ne plus lui adresser le moindre regard.

Même pas un « bon anniversaire ».

Après cette nuit … C’est tout ce qu’il lui accordait comme attention ?

Ils rejoignirent la table des convives. Kaori prit place au côté de Clare tandis que Makoto s’asseyait près de Ryo. Kaori fit les présentations :

-          Makoto, je te présente Ryo Saeba. C’est le garde du corps de Cassia et … un vieil ami.

Makoto laissa tomber sa fourchette et glissa stupéfait :

-          Vous êtes le fameux City Hunter !

Kaori laissa échapper un petit cri surpris. Jamais elle ne lui avait parlé de ses anciennes activités avec Ryo.

City Hunter … Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pu entendu quelqu’un prononcer ces deux mots près d’elle.

Ryo regarda Makoto d’un air sombre :

-          Comment connaissez-vous City Hunter ?

Makoto émit un petit rire gêné :

-          Eh bien, au Japon vous êtes célèbre … Tout de même.

-          Cela dépend dans quel milieu. En tout cas aux Etats Unis, je suis seulement Ryo Saeba.

Clare intervient :

-          City Hunter ? Cela te va bien je trouve.

-          C’était un nom de code. Rien de plus. Et je n’étais pas seul à le porter …

Ryo fixa longuement Kaori qui depuis quelques minutes semblait pétrifiée. Clare comprit :

-          Oh , c’était le nom de votre duo à Kaori et toi ?

Makoto intervint :

-          QUOI ? Kaori, tu as travaillé avec un nettoyeur ? Mais c’est … captivant ! Il faudra que tu me racontes tout cela …

Etait-ce une impression, où il ne semblait pas si étonné que cela finalement … pensa-t-elle.

Makoto se montra fort intéressé par le métier de Ryo, pourtant ce dernier ne lui répondait que par monosyllabes. Kaori fit la moue. Son ex-fiancé ne faisait pas le poids face à une personne plus intelligente que lui, c’était évident … Il ne rendait même pas compte qu’il ennuyait son interlocuteur.


Elle les observa attentivement tous les deux et se demanda comment elle avait pu trouver Makoto séduisant, il ne souffrait pas la comparaison avec son ex-partenaire. Kaori regarda longuement le visage de Ryo, puis son regard effleura cette bouche qui l’avait si merveilleusement embrassée hier au soir. Elle sentit une douce chaleur l’envahir, jusqu’à des endroits de son corps qu’elle croyait à tout jamais endormis. Ryo perçut la tension sexuelle que dégageait Kaori, il posa posément sa cuillère puis la regarda intensément.

Elle se sentit déstabilisée, mais tout aussi soudainement, il détourna son regard vers Makoto et en lui tapant très fort l’épaule, il s’écria :

-          Dites-moi Makoto, Kaori ne vous mène pas trop la vie dure ? Elle peut être si agressive parfois …

-          J’avoue que je ne m’en étais pas rendu compte avant notre venue ici …

-          Elle n’avait jamais joué de la massue avec vous ? Quel veinard vous êtes …

-          Ohhh tais-toi Ryo … grinça Kaori, le regard noir en direction de son ex-partenaire.

-          Mais, rajouta Makoto, quel rôle exactement jouait Kaori auprès de vous ?

Ryo ricana bêtement :

-          Disons que je suis quelqu’un qui vit mu par ses instincts. Kaori essayait de contrôler une partie de ses derniers, afin que nous réalisions correctement les missions qui nous étaient confiés.

-          En vous … matraquant à coup de massues ? voulut comprendre Makoto.

Kaori se prit la tête entre ses mains :

-          Non, mais n’importe quoi : bonjour le rôle débile que tu me donnes !


De l’autre côté de la tablée, Cassia suivait attentivement la conversation des japonais. Ainsi donc, Ryo et Kaori avaient fait équipe … Elle se leva soudain pour annoncer :

-          Cet après-midi aura lieu une grande réception dans le jardin. Andy m’a promis une superbe fête ! J’espère que vous vous amuserez tous ! Beaucoup d’invités sont attendus. Le tout Los Angeles sera présent, j’ai hâte !

-          N’est-ce pas dangereux compte tenu des événements … de faire rentrer du monde dans la propriété ? s’enquit Sayuri.

-          Mais pas du tout, nous sommes en sécurité : la villa d’Andy est une véritable forteresse !

-          Si vous le dites … rajouta laconiquement la sœur de Kaori.

Cassia, énervé par cette dernière remarque,  rajouta perfide :

-          Andy a invité votre chef de rédaction. Des amis à vous m’ont confié que vous étiez très proches lui et vous …

-          Mais pas du tout, rougit la jeune femme en regardant brièvement Nick qui avait froncé les sourcils. Je me demande qui a pu vous dire cela …

En même temps, se dit-elle, tout le monde à la rédaction savait qu’elle appréciait Will (à part peut-être l’intéressé lui-même) (du moins elle l’espérait). Cette Cassia était une vraie peste …


Un peu plus tard, alors que l’actrice suivait un cours d’aérobic dans la salle de gym dernier cri d’Andy, que Sayuri s’était isolée dans sa chambre pour écrire et que Makoto semblait avoir disparu dans la propriété, Kaori se retrouva à errer seule dans le couloir menant aux chambres.

Elle imaginait que Ryo devait traîner du côté de la salle de sport pour regarder Cassia se dandiner sur de la musique "dance" bien pourrie mais très à la mode. Alors qu’elle longeait la chambre de l’actrice, elle entendit quelques cliquetis à l’intérieur, machinalement elle jeta un coup d’œil dans l’entrebâillement …

Son pouls s’accéléra quand elle reconnut Ryo se permettant de fouiller dans les soutiens-gorge de Cassia. Alors qu’elle s’apprêtait à l’aplatir sous une massue de 10 Tonnes estampillée « Tu fais honte à ton pays ». Ryo se redressa brusquement, et enroula vivement son bras autour de sa taille. Le nombre indiqué sur la massue passa rapidement de 10T à 0 pour finir par lui échapper totalement.

Ils se regardèrent intensément pendant quelques secondes, puis Ryo murmura :

-          Je ne t’ai même pas souhaité un bel anniversaire.

Kaori ferma ses yeux et rapprocha ses lèvres de son partenaire.

Ryo, le souffle court, la lâcha brusquement, la déstabilisant complètement.

-          Je dois te parler de Makoto …





Laisser un commentaire ?