Cœur givré
Chapitre 19 : Quand les lames hésitent
2906 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 19/11/2025 20:46
Tous la regardaient.
Horrifiés.
Fascinés.
Figés.
Lucy arrachait au démon ses derniers souffles de vie avec une brutalité presque animale, passant de la défense à l’attaque comme si elle avait traversé un fil invisible — celui qui séparait encore l’humanité de l’instinct pur.
Ses mouvements étaient trop rapides.
Trop violents.
Trop précis.
Plus rien n’avait d’humain.
Muichiro la regardait, stupéfait, un souffle coincé dans sa gorge.
Il ne réalisa même pas que Giyu et Obanaï le relevaient qu’une fois sur ses pieds — ses yeux, eux, n’avaient pas quitté Lucy une seule seconde.
Le silence se fit, lourd, étouffant.
Puis Kyojuro rompit enfin ce silence, d’une voix étonnamment basse, presque brisée.
— Est-ce… est-ce qu’elle est encore elle-même ?
Lucy écrasa le crâne du démon d’un coup sec.
La chair éclata, les os cédèrent, et la créature se désagrégea en poussière sombre, emportée par le vent nocturne.
Elle resta tournée dos à eux.
Haletante.
Tremblante.
Le dos contracté comme celui d’un animal prêt à bondir.
La soif de sang brûlait dans ses veines.
Un hurlement intérieur.
Tuer. Dévorer. Satisfaire ce besoin monstrueux.
Mais quelque chose — quelqu’un — lui tenait encore la tête hors du gouffre.
Les protéger.
Ne pas les toucher.
Ne pas céder.
Muichiro se débattit contre la prise de Giyu, sa voix se brisant enfin :
— Lucy !!
Les Hashira restèrent en suspens.
Personne ne respirait vraiment.
Ils attendaient.
Ils craignaient.
Allait-elle… se retourner contre eux ?
Alors, Lucy se figea.
Puis tourna lentement la tête dans leur direction.
Lentement.
Trop lentement.
Ses crocs dépassaient.
Ses dents grinçaient.
De l’écume blanchissait ses lèvres.
Ses yeux… n’étaient plus vraiment les siens.
Sombrés. Dilatés. Dévorés de désir meurtrier.
Elle était si proche du démon…
Si loin de l’humain.
Un frisson se répandit dans le groupe.
Shinobu porta une main devant sa bouche, halètement silencieux qu’elle étouffa à peine — ses yeux agrandis d’horreur.
Mitsuri ravala un sanglot, ses lèvres tremblantes, son regard déchiré entre la volonté de courir vers Lucy et la peur de ce qu’elle pourrait faire.
Sanemi se figea, muscles tendus comme un animal acculé, prêt à frapper si tout dérapait.
Kyojuro, sans réfléchir, étendit un bras protecteur devant Mitsuri, son aura incandescente soudain contenue, concentrée.
Obanaï et Kaburamaru se dressèrent comme un seul être, leurs yeux étroits fixant Lucy avec une méfiance glaciale — prêts à bondir si elle avançait d’un seul centimètre de travers.
Giyu resta immobile mais ses doigts resserrèrent leur prise sur sa poignée, un scintillement dangereux dans son regard.
Gyomei porta instinctivement ses mains jointes à hauteur de poitrine, des larmes déjà perlant à ses yeux — une prière silencieuse lourde de chagrin.
Tengen s’immobilisa, son visage d’habitude flamboyant soudain dénué de toute frivolité, sérieux comme la mort.
Mais Muichiro…
Muichiro ne regardait qu’elle.
Comme s’il cherchait un signe.
Une étincelle.
Quelque chose.
Il se dégagea brusquement de Giyu et avança malgré les avertissements, malgré les cris retenus, malgré les mains qui tentaient de l’attraper.
Ses pas étaient lents.
Prudents.
Mais déterminés.
Son regard était scrutateur, brûlant, d’une intensité qu’on ne lui connaissait pas.
— …Lucy ? dit-il doucement. Est-ce que… tu es encore là-dedans ?
Lucy pivota complètement pour lui faire face.
Sa posture, sa lenteur, sa respiration hachée — tout la rendait monstrueusement animale.
Elle fit un premier pas vers lui.
Un deuxième.
Elle le reconnaissait.
Elle entendait ses mots.
Mais la faim… la faim hurlait, grondait, lacérait.
Le moindre faux pas, et elle lui sauterait à la gorge.
Muichiro fit un dernier pas.
Puis tendit la main.
Et posa doucement ses doigts contre sa joue.
Un geste si simple.
Si fragile.
Si fou.
Lucy se figea comme frappée par la foudre.
Sa respiration se coupa.
Elle resta immobile, les yeux fixés sur lui.
La chaleur de sa main contrastait violemment avec la froideur de la sienne, devenue presque cadavérique.
Il avait le cœur qui battait si fort qu’il en avait mal.
Mais il ne retira pas sa main.
Il la regardait.
Vraiment.
Comme si ce dernier contact pouvait la retenir dans ce monde.
— …Tu m’entends ? murmura-t-il.
Tu me comprends encore ?
Sa voix tremblait à peine.
Juste assez pour trahir l’émotion.
Il scruta son visage, chaque micro-réaction, chaque souffle brisé, chaque tremblement.
Il cherchait la Lucy qu’il connaissait.
La Lucy qu’il refusait de perdre.
Il posa sa deuxième main sur sa joue, si doucement qu’on aurait dit un souffle.
— S’il te plaît…, souffla-t-il.
Bats-toi.
Surmonte ça.
Reviens.
Sa voix craqua, infime, à peine audible.
Mais Lucy l’entendit.
Et dans ses yeux, une lueur minuscule — presque imperceptible — vibra.
Une lueur humaine.
Une lueur qui refusait de mourir.
Soudain—
Lucy se figea.
Une autre odeur venait de traverser la clairière.
Une odeur piquante, chaude, puissante.
Un parfum métallique, sucré.
Du sang.
Ses pupilles se contractèrent violemment.
Elle tourna la tête.
Lentement.
Comme une bête qui vient de sentir une proie.
Et son regard se posa sur Sanemi.
Il tenait son katana contre son avant-bras.
Une fine coupure barrait sa peau.
Un filet écarlate glissait le long de sa main.
Il ne cilla pas.
Pas une seconde.
C’était délibéré.
Un test.
Un appât.
Du sang de Sanemi…
un sang que tous les démons convoitaient.
Un sang qui les rendait fous.
Maintenant qu’elle en était presque un elle-même…
Son corps le reconnaissait.
Son instinct le réclamait.
Les Hashira comprirent instantanément.
Mitsuri étouffa un hoquet.
Obanaï jura entre ses dents.
Kyojuro se tendit, prêt à bondir.
Shinobu, une main devant sa bouche, est horrifiée.
Gyomei serra ses mains jointes, des larmes coulant plus vite.
Tengen jeta un regard affûté à Sanemi, incrédule.
Giyu resserra sa prise sur sa garde d’un millimètre.
Ils savaient ce qu’était le sang de Sanemi.
Ils savaient ce qu’il pouvait provoquer.
Ils savaient ce qu’il représentait pour un démon.
Et ils virent l’effet immédiat sur Lucy.
Son regard se fixa sur la plaie.
Intensément.
Ses lèvres se séparèrent légèrement.
Sa respiration s’accéléra.
Un air affamé déforma ses traits.
Elle le fixait…
Comme un repas encore fumant.
Obanaï murmura, la voix tendue comme un fil prêt à se rompre :
— Tokito. Recule.
Muichiro n’entendit même pas.
Il resta là, les mains posées sur les joues de Lucy.
Ses pouces frôlaient sa peau froide, encore humaine mais déjà trop pâle.
Il s’efforçait de la maintenir tournée vers lui.
— Ne le regarde pas, insista-t-il d’une voix basse, presque brisée.
— Regarde-moi.
Il rapprocha un peu son front du sien, cherchant son regard.
— Concentre-toi sur moi.
Lucy chancela entre deux instincts.
Une partie d’elle avançait vers le sang de Sanemi.
L’autre restait ancrée à la chaleur des mains de Muichiro sur son visage.
Son souffle devint erratique.
Muichiro sentit la tension monter d’un cran.
Il resserra imperceptiblement sa prise sur ses joues —
Pas pour la blesser, mais pour la retenir.
— Non.
Sa voix était plus ferme. Plus tranchante.
— Tu ne veux pas faire ça.
Tu vaux mieux que ça.
Son regard ne lâcha pas le sien.
Sanemi, lui, restait immobile.
Un roc.
Un provocateur.
Mais aussi… un rempart, prêt à se laisser dévorer pour tester, pour comprendre, pour prévoir.
Son expression restait indéchiffrable — mélange de défi, de calcul… et peut-être d’une forme tordue de confiance.
De l’écume monta au coin des lèvres de Lucy.
Son corps trembla sous l’effort.
Son regard allait et venait — entre Muichiro et Sanemi.
Entre chaleur…
et sang.
Entre raison…
et instinct.
Entre ami…
et prédateur.
La clairière s’était changée en piège.
Tous retenaient leur souffle.
Tous savaient qu’un seul mauvais mouvement déciderait si Lucy restait des leurs…
Ou devenait leur ennemie.
Lucy serra les dents.
Ses poings se crispèrent au point de faire blanchir ses phalanges.
Ce sont ses amis.
Ses partenaires.
Sa famille de cœur.
Elle ne peut pas leur faire de mal.
Elle ne doit pas.
Mais alors…
Pourquoi la regardent-ils tous comme ça ?
Pourquoi ces postures d’attaque ?
Pourquoi ces lames prêtes à jaillir ?
Pourquoi ces yeux tendus, hésitants, méfiants ?
…Pourquoi ces regards comme si elle était déjà perdue ?
Une douleur bien plus brutale que la mutation lui transperça la poitrine.
Ne valait-elle déjà plus rien à leurs yeux ?
Était-elle devenue un monstre à abattre ?
Non.
Une voix plus raisonnable, plus lucide murmura au fond d’elle :
Tu es devenue un démon.
Ils n’ont pas le choix.
C’est leur devoir.
Elle voulait leur dire qu’elle comprenait…
Qu’elle les aimait…
Qu’elle était désolée…
Mais son corps tremblait trop.
Sa gorge brûlait trop.
Son instinct hurlait trop.
Alors, dans un effort surhumain, un effort qui la fit presque hurler—
Lucy ferma les yeux.
Et détourna la tête d’un coup sec, comme si elle pouvait arracher l’odeur de sang de son esprit.
Un silence étouffant domina la clairière.
Puis, lentement…
Un soupir collectif, long et tremblant, s’échappa des Hashira.
Ils ne s’étaient même pas rendu compte qu’ils retenaient tous leur souffle au point d’en avoir mal à la poitrine.
Giyu ne lâcha pas son katana…
Mais son regard changea.
Il perdit ce tranchant prêt à tuer.
Quelque chose d’humain revint dans ses yeux.
Kyojuro, lui aussi, relâcha les épaules.
Sa main se détendit.
Une lueur d’espoir, fragile mais réelle, illumina son visage.
Mitsuri écrasa une larme.
Shinobu posa une main contre son cœur, soulagée.
Muichiro… vit sa propre respiration ralentir.
Son emprise sur les joues de Lucy — jusqu’ici tendue, presque désespérée — se relâcha.
Son toucher devint plus doux, plus humain.
Une chaleur timide traversa son regard.
— …Tu l’as fait…, murmura-t-il.
Lucy gardait les yeux obstinément fermés, ses épaules secouées de spasmes.
— Tu es encore là…
Lucy détourna le visage, toujours tremblante.
L’instinct était là, encore, hurlant, lacérant sa conscience.
Elle le sentait dans chaque pulsation de ses veines — une bête tapie dans sa poitrine.
Elle le réprimait. À grande peine.
Mais …
Une autre sensation l’atteignit.
Une chaleur.
Fine.
Piquante.
Qui effleurait sa peau comme une brûlure.
Elle releva lentement les yeux.
Et vit, au-dessus de la lisière des arbres…
Les premiers rayons du soleil.
Une lueur pâle, fragile.
Délicatement dorée.
Qui élargissait son territoire, repoussant l’obscurité.
La lumière atteignit la clairière.
Doucement.
Progressivement.
Et Lucy sentit sa peau crépiter.
Un frémissement.
Puis une brûlure plus nette.
Comme si mille aiguilles chauffées à blanc tentaient de pénétrer sous sa chair.
Elle ne bougea pas.
Elle resta là, debout.
La respiration courte.
Les yeux fixés sur le soleil levant.
Peut-être…
Peut-être que si elle se laissait être consumée par cette lumière…
Tout irait mieux.
Une paix douce, simple, définitive.
—
Le soulagement des Hashira se transforma en horreur absolue lorsqu’ils comprirent ce qu’elle était en train de faire.
— Lucy !! cria Mitsuri, la voix brisée.
— Non ! hurla Sanemi, prêt à bondir.
Mais Muichiro bougea avant tous les autres.
Il n’hésita pas.
Il n’attendit pas.
Il fonça.
Il attrapa le poignet de Lucy, ses doigts glacés se refermant sur sa peau brûlante.
Il tira brutalement — un geste instinctif, désespéré.
Il la ramena hors du rayon de lumière, la rejetant à l’ombre d’un grand cèdre.
Lucy percuta son dos dans l’élan, un souffle rauque lui échappa tandis qu’elle retombait contre l’écorce rugueuse.
La brûlure sur sa peau palpita… puis commença à se régénérer lentement, maintenant qu’elle n’était plus exposée.
Muichiro, lui, restait immobile devant elle, le souffle court.
Son poing serré autour de son poignet tremblait — de colère, de peur, ou des deux.
— Lucy… dit-il, la voix tendue, tremblante d’émotion contenue.
À quoi pensais-tu ?!
Lucy ouvrit la bouche… mais aucun son n’en sortit.
Il resserra sa prise, comme pour s’assurer qu’elle ne se jette pas de nouveau vers la lumière.
— Ne fais pas ça, lâcha-t-il d’une voix dure malgré la fêlure qui la traversait.
Tu ne peux pas abandonner comme ça.
Elle le regarda.
Puis observa les autres.
Tous étaient là.
Ils la fixaient tous.
Non plus comme une menace…
Mais avec une inquiétude sincère.
Un mélange brutal de peur et de soulagement.
C’est Giyu qui parla le premier, d’une voix calme, stable, presque rassurante.
— Nous ne te perdrons pas.
Shinobu hocha la tête, même si son visage restait crispé.
— Nous trouverons un moyen, dit-elle doucement.
Il y en a toujours un.
Kyojuro redressa les épaules, son regard flamboyant de conviction.
— Tu es toujours l’une des nôtres !
Lucy sentit sa gorge se serrer.
— Mais… ce que je suis… murmura-t-elle, la voix rauque.
Muichiro inspira bruyamment… et resserra encore un peu son poignet entre ses doigts.
Ses yeux se levèrent vers elle.
Profonds.
Déterminés.
Indiscutables.
— Peu importe, coupa-t-il avant que quiconque ne parle.
Tu restes toi-même.
C’est tout ce qui compte.
Autour d’eux, les Hashira échangèrent des regards lourds.
Puis, lentement…
Ils acquiescèrent.
Lucy les regarda un par un.
Giyu.
Shinobu.
Mitsuri.
Obanaï.
Sanemi.
Tengen.
Gyomei.
Kyojuro.
Et Muichiro, juste devant elle.
Ils étaient venus la chercher.
La sauver.
Elle… alors qu’elle était déjà devenue un monstre.
Et pourtant…
Ils ne l’avaient pas tuée.
Ils lui avaient laissé une chance.
Et maintenant…
Ils l’acceptaient.
Lucy cligna des yeux, le souffle court.
La voix de Muichiro résonnait encore dans son esprit :
« Tu restes toi-même. C’est tout ce qui compte. »
Ces mots étaient comme une ancre.
Comme une corde jetée à quelqu’un qui se noie.
Mais son corps, lui, se tordait toujours sous l’effet du sang démoniaque.
Un spasme violent lui traversa la poitrine.
Elle porta une main à son sternum, ses doigts crispés, comme si elle tentait d’empêcher son cœur d’exploser.
— Lucy ?!
La voix de Shinobu dérailla.
— Son pouls… murmura Giyu, pâlissant malgré son calme légendaire.
Il est… irrégulier.
Le souffle de Lucy devint haché, brûlant.
Chaque respiration était un combat.
Du sang sombre — trop sombre — coulait du coin de sa bouche.
Muichiro la rattrapa immédiatement par les épaules, la soutenant de ses bras frêles mais solides.
— Hé ! Lucy ! Regarde-moi !
Ses yeux bleus, larges, affolés, cherchaient les siens.
Elle tenta de lui répondre.
Une syllabe.
Un murmure.
— M-Muichi—…
Mais sa vision se brouilla soudain.
Les silhouettes autour d’elle se dédoublèrent, se déformèrent.
Les couleurs tournaient.
Les sons s’étiraient.
Le monde devenait vague.
Lointain.
Inatteignable.
Sanemi jura à voix basse, sa façade dure se fissurant.
— Elle lâche ! Putain, elle lâche !
— Pas maintenant… gémit Mitsuri, les mains tremblantes.
— Tenez-la ! ordonna Shinobu. Son corps est en surcharge, elle—
Une nouvelle vague de douleur frappa Lucy.
Un spasme, plus violent que les autres, lui arracha un hoquet.
Ses doigts agrippèrent frénétiquement la manche de la veste de Muichiro.
Comme un enfant paniqué qui refuse de lâcher la main qu’on lui tend.
— Lucy ! cria Muichiro, sa voix tremblante.
Tiens bon ! Hé ! Reste avec moi !
Elle voulut répondre.
Elle voulut lui dire qu’elle allait essayer. Qu’elle n’allait pas céder.
Mais sa conscience vacilla.
Une pression sourde lui monta à la tête.
Sa nuque céda en arrière.
Ses pupilles se dilatèrent.
Le monde devint…
Lointain.
Froid.
Les voix se firent échos.
— Lucy !
— Tiens-la !
— Non, s’il te plaît, non…
— Lucy !!
Puis soudain—
Son corps devint mou dans les bras de Muichiro.
Sa tête bascula contre son épaule.
Ses bras retombèrent.
Ses muscles lâchèrent.
Elle n’opposa plus aucune résistance.
Un souffle imperceptible glissa de ses lèvres…
…et elle s’évanouit.
Muichiro la serra contre lui comme si elle pouvait se briser.
Son expression, d’habitude si calme, était dévastée.
— Lucy ?…
Aucune réponse.
Un silence glacé s’abattit sur la clairière.
Puis, lentement…
Muichiro la ramena contre son torse, son front contre le sien, les yeux fermés comme s’il tentait de partager sa propre force.
— Tu vas t’en sortir…, murmura-t-il, presque inaudible.
Tu vas t’en sortir, d’accord ?
Sa voix se brisa.
Et derrière lui, pour la première fois, aucun Hashira n’osa bouger.
Ils étaient tous là.
Autour d’elle.
Attendant qu’elle revienne.