Pour de courts instants de bonheur.
Chapitre 2
Je réclame un baiser, il pose ses lèvres sur les miennes, tendrement, puis se montre plus gourmand, plus passionné. Il m’attire vers lui, tout près de lui. Nous montons dans notre chambre. Nous faisons tendrement l’amour, la passion se mêle avec sincérité et lenteur. Ses baisers sont si doux sur ma peau, ses doigts si délicats sur moi. Son toucher est si tendre, aimant, affectueux. Ses baisers sont doux et sensuels. Je sens ses lèvres sur ma joue. Ses doigts caressent mon corps. Le dernier de nos baisers est mouillé, des larmes coulent sur ma joue. Mike demande la raison des larmes. Je le rassure, ce ne sont que des larmes de bonheur.
- Je t’aime tant Susan et j’ai si hâte que notre bébé naisse.
- Souviens-toi, je t’aime une fois, je t’aime deux fois, je t’aime plus que le riz et les petits pois !
Cela le fait sourire.
- Ça, tu vas me le resservir souvent, je sens…, me dit-il, en passant ses doigts dans une de mes mèches de cheveux.
- Surtout si ce bébé devait ne pas aimer les petits pois !
***Quelques semaines plus tard.
Je passe en quelques jours d’une douche froide avec une terrible nouvelle d’une très probable ménopause à une annonce toute aussi invraisemblable.
- C’est une nouvelle incroyable, un bébé. je suis si heureux, je...
Mike se penche vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres.
- Incroyable, dis-tu ? Genre, comme si tu n’étais pas au courant que ça pouvait arriver si tu continuais à te lover contre moi, avec ce sourire satisfait et cette insatiable gourmandise, affreux coquin.
- En tout cas, j’avais bien raison de vouloir t’enlever ce verre de la main ! » me dit-il avec son air d’affreux jojo, tout en me serrant fort contre lui, je sens dans mon dos, les arabesques que Mike dessine sur ma peau.
*****
Je suis passée par neuf mois et neuf « moi » différents au cours de cette nouvelle grossesse. J’ai le sentiment d’avoir été une meilleure élève, pendant ce deuxième accouchement. Quand j’en avais parlé à la sage-femme, elle m’a convaincu que ça n’avait rien à voir avec le fait d’être une bonne élève ou non, juste que comme c’était la seconde fois, j’avais intégré ce que j’avais eu tant de mal à faire la première fois. Mike, dans sa blouse bleue, est resté à mes côtés, supportant stoïquement la pression de ma main sur sa main et il a délicatement et consciencieusement, coupé le cordon.
Dans les jours suivants, Mike passe autant de temps qu’il peut, avec nous. Le premier change est un baptême du feu pour moi, et notre bébé, qui n’a pas encore de prénom, me baptise. J’apprends, lors de la visite de la puéricultrice, qu’il faut veiller à orienter le zizi vers le bas, pour éviter de se faire arroser. Je décide de garder ce précieux conseil pour moi et de demander à Mike de changer le bébé.
***
- Toi, tu es habitué aux fuites, ça ne te change pas de ton quotidien !, j’ajoute, en rigolant, tandis que Mike enlève le body de notre fils, trempé sur le bas-ventre.
- Ah ah, très drôle.
A ce moment là, un petit gargouillis se fait entendre, bébé grimace et Mike assiste à un truc surréaliste.
- C’est quoi ça ? Un puit de pétrole ? Il en a de partout, regarde.
- Oh juste ses premières selles. Elles s’évacuent comme ça, à cause de ce qu’il a ingéré comme liquide amniotique.
Mike essaie d’essuyer ça avec un gant mouillé.
- ça colle, en plus.
J’immortalise tout ça sur la bande de la vidéo, tandis que Mike prend les choses en main. Il saisit notre fils délicatement sous les bras, avec son coude il ouvre le robinet, bloqué sur la bonne température. Il vérifie quand même avec son bras et fait ruisseler l’eau sur le corps de notre bébé.
- Aux grands mots, les grands remèdes, mais ça serait bien que tu m’aides.
Je stoppe le film et je vais nettoyer notre fiston, tandis que Mike le maintient sous le robinet.
- Pas de doutes, tu es l’homme de la situation.
- Faut dire que j’ai l’habitude de patauger dans les fosses sceptiques. Au moins, y a pas les odeurs, dans ce que notre fils vient d’évacuer. Et comme dirait Shrek, « mieux vaut que ce soit dehors que dedans ».
- Shrek, sérieusement. Je te préviens, hors de question de mettre ce prénom sur la liste.
Mike éclate de rire et récupère son fils pour le sécher et lui mettre une couche propre.
***Plus tard.
Mike prend l’habitude de se passer les mains sous l’eau chaude, d’enlever sa chemise, de soulever MJ de son lit ou du cosy et de le placer sur son épaule, quand il rentre du boulot, fourbu.
Mike s'approche doucement puis il s’assoit près de moi, il me sourit, il pose un regard tendre sur la petite frimousse qui émerge de la couverture. Je tourne la tête vers notre fils. Il dort paisiblement. Je sens une vague immense de soulagement et de bonheur, elle me submerge. Tandis que les larmes me montent aux yeux, Mike passe son bras autour de mes épaules, il dépose un baiser sur le front de notre petit trésor et m’embrasse.
- Il est magnifique ...
Ce petit bout d'amour a de touts petits cheveux bruns, les joues roses et rebondies, il serre ses petits poings près de son menton. Il ouvre lourdement les paupières, dévoilant de magnifiques yeux bleus, puis tend, tout innocent, une main vers ma joue, je le caresse doucement. Je sens une nouvelle vague d'émotion monter en moi. Le petit enlève sa main, tourne ses yeux vers la lumière du jour. Je souris et caresse la petite tête brune, une larme perle au coin de mes yeux. Le nouveau-né émet un petit couinement.
*************
Je me tourne de nouveau vers le berceau. MJ va très bientôt se réveiller. Je baille, respire profondément, lève les bras derrière ma tête et m’étire avec bonheur. Je perçois alors un faible mouvement dans le berceau, MJ commence à s'agiter. Il ouvre son petit poing placé sous son menton et ses doigts se déplient un à un et restent bien tendus. Sa tête bascule légèrement en arrière, il plisse le nez et ouvre grand la bouche dans un bâillement profond et silencieux, tout en clignant des paupières. Puis, ses lèvres commencent à se pincer et à se relâcher successivement, comme le font tous les nourrissons qui ont faim. Et il se met à crier de toute la force de ses poumons tout neufs. Mike s’approche du berceau, repousse la couverture et soulève délicatement notre fils pour le prendre dans ses bras. Comme chaque matin, nous redécouvrons notre bébé à travers la chaleur et l’odeur de sa peau. Il le tient serré contre sa poitrine nue, Mike pose son menton sur le haut de sa tête, puis se baisse légèrement pour l’embrasser sur le front. Le bébé ne se calme pas pour autant. Cela me fait rire et je taquine Mike :
- Et bien, ton super pouvoir ne marche plus ?
- Il a faim. J’n’ai rien à lui donner.
- Comment ? Avec les pectoraux que tu as ? »
Mike secoue la tête et lève les yeux au ciel.
- Je t’adooooore...
Je me redresse dans le lit pour m’asseoir confortablement, puis je tends les mains pour accueillir notre fils dans le creux de mes bras. Mike se penche vers moi pour me donner un baiser matinal, lent et sensuel, puis il fait glisser son pouce sur mes lèvres. C’est alors qu’il fait le tour du lit et se glisse dans les draps pour s’allonger à mes côtés.
J’embrasse notre fils sur la joue, je commence ensuite à défaire les boutons de ma chemise de nuit. J'observe notre petit bébé qui tourne instinctivement la tête, il cherche aussitôt à soulager sa faim. Alors que j’écarte le côté gauche de ma chemise de nuit, MJ s’accroche aussitôt à mon sein et commence à téter goulûment. Tout en buvant, il émet de petits gargarismes et des soupirs de bien-être, sa petite main posée sur le sein gonflé et moelleux qui le nourrit. Je lui adresse un sourire avant de me pencher sur lui pour embrasser sa joue rebondie, puis baisse de nouveau les yeux pour admirer encore notre fils. Mike et moi regardons notre bébé boire tout son saoul et apaiser graduellement sa faim, jusqu’à ce que, une fois rassasié, il se mette à somnoler. Ses paupières se font de plus en plus lourdes, et il cesse de téter un instant, avant qu’un léger mouvement de Mike ne le réveille assez pour qu’il reprenne ses mouvements de succion quelques temps. Enfin, le sommeil est plus fort que son appétit et il s’endort profondément.
***
MJ a trois mois. Il est sur le dos, endormi dans notre large lit, pendant que Mike, assis devant l’écran de l’ordi, passe un coup de fil en vidéo-conférence. La chambre est dans la pénombre. Je range du linge dans la commode, dans le renfoncement de la pièce. Soudain, j’entends du bruit. Je me retourne et me précipite. A ce moment là, Mike s’est retourné sur sa chaise pivotante et se balance au sol pour récupérer MJ dans ses bras et amortir sa chute. Mike l’a dans ses bras et le serre fort en l’embrassant.
- Hé bien, Mr l’aventurier, ça c’était au beau vol plané !
Heureusement mon balèze de mari était là. MJ a décidément un papa super héros, qui l’a récupéré avant la chute.
***Il arrive avec MJ dans les bras, au moment où ça tape à la porte. Lynette et Tom ont promis de passer, pour boire un coup.
- Hey, salut Mike.
Tom et Mike se serrent la main, avant de laisser passer la petite Penny qui s’accroche au pantalon de son père.
- J’peux voir le bébé ?
Tom la soulève dans ses bras, elle caresse MJ sur la tête. Lynette s’approche :
- Fais doucement, Penny. Oui, sur son front, tu peux.
- Il est tout petit. Et c’est tout doux, ses cheveux.
Tom repose la petite sur ses pieds et nous nous installons autour de la table. Mike pose MJ sur sa couverture.
***
J’arrive de la cuisine avec un bol d’olives quand je vois la scène. Je reste sur place, je lâche le ramequin.
- N…
Mike fait un signe, il met un doigt sur ses lèvres et se lève.
- Bébé, il pleure.
Penny est en train de marcher vers nous, entre ses jambes, au bout de ses petits bras, il y a MJ qu’elle a soulevé comme elle a pu et elle le traîne vers nous. Tom, le regard sévère, fronce les sourcils en direction de sa fille. Lynette ne dit rien, moi je marche vers la couverture.
Mike a déjà, doucement, et dans le calme, récupéré le bébé.
- Tout va bien. Là. Merci Penny. Mais tu sais, MJ il est costaud, maintenant, il est lourd. Tu n’arriveras pas à le porter. Mais si tu t’assois sur le canapé, je le pose sur tes genoux. Tu veux bien ?
La petite hoche la tête. Elle grimpe, se fait une place en poussant les coussins et tend les bras. Mike allonge MJ sur elle, là, pour le coup, elle ne bouge plus.
***Au moment de partir, je me hisse vers Mike et l’embrasse sur la joue.
- Bien joué, Mike, tu as fait une heureuse.