Detroit Become Fanfic

Chapitre 2 : Première impression

1543 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 30/09/2019 11:03

Pendant toute la journée, et même si la rencontre datait du jour précédent, Markus ne put s’enlever de la tête le visage du nouvel élève. Sans pouvoir s’expliquer pourquoi. Ou plutôt si, il avait une idée, sans mettre vraiment le doigt dessus.

A midi, il retrouva Luther pour aller manger avec lui, comme presque tous les jours, et vit Kara arriver avec lui. Si d’habitude sa présence ne lui faisait pas plus d’effet que ça, aujourd’hui elle avait un effet nouveau. Il pensa, par défaut, à Simon, qui était apparemment devenu rapidement un pote de Kara. C’était grâce à elle qu’ils s’étaient vus le jour précédent.

-Salut Markus, lança Kara.

-Salut Kara, répondit Markus d’un ton qu’il entendait lui-même comme plat.

-Ça ne va pas ?

-Si, si, ça va, réussit à lui sourire Markus.

Kara sembla tomber dans le panneau, mais Luther le regardait toujours en plissant les yeux. Et il reprit une expression normale quand Kara le regarda. L’air de rien. Bien joué Markus.

Ils se dirigèrent tous les trois vers l’intérieur de la cantine pour aller s’installer et manger. De loin, du coin de l’œil, Markus réussit à repérer Simon, qui mangeait trois ou quatre tables plus loin avec… probablement son frère jumeau Daniel, vu la similitude de leur couleur et leur coupe de cheveux. Mais même d’où il était, Markus voyait que leurs visages étaient différents. Etrange.

-Alors ? Quand est-ce que tu vas aller lui parler ? demanda Luther, interrompant Markus dans ses pensées.

-Quoi ? répondit Markus, encore ailleurs.

-Ne joue pas à ça avec moi, Mark. Je vois bien ce qui se passe. Il te plaît.

-Oh, dit Kara, comme venant de très loin.

Markus jeta un autre regard à Simon, qui, comme par hasard, regarda aussi vers Markus au même moment. Cette fois-ci, Markus sentit clairement ses pommettes s’enflammer. Il regarda de nouveau Luther, qui semblait encore une fois avoir tout vu.

-C’est vrai, Markus ? demanda gentiment Kara.

-Apparemment, admit Markus.

-Tu devrais lui demander de sortir, continua Luther. Ça ne peut pas mal se passer.

-Si, ça peut, soupira Markus.

-Mais si tu ne fais rien, tu ne le sauras jamais.

Markus lança un regard vers la table où se trouvaient Simon et son frère, et, encore une fois, Simon regarda vers Markus au même moment. Mais cette fois-ci, ce fut Simon qui détourna le regard en premier, et Markus crut voir une légère rougeur sur ses joues. Mais vu la distance, il avait dû rêver. Ou du moins, il voulait s’en persuader.

Après le repas, Markus alla en cours, et ne put se concentrer pendant une bonne partie de l’après-midi, à cause de la perspective de parler à Simon. Certes, il n’avait pas paru froid ni réticent à l’idée de parler à des gens, mais il n’avait pas paru extrêmement social non plus. Même s’il devait l’être un peu, vu qu’il semblait déjà avoir une relation cordiale avec Kara. En même temps, il ne voyait pas qui serait capable de ne pas être cordial avec Kara, qui, comme Luther, était une sorte d’incarnation de l’amabilité.

Quelques heures de questions existentielles plus tard, la journée touchait à sa fin. Markus savait à quelle heure finissait Simon, et de quel cours il sortait, car il connaissait l’emploi du temps de Kara. Alors il alla attendre non loin de la sortie du bâtiment d’où ils allaient sortir d’ici peu. Et quand ils en sortirent bel et bien, toujours ensemble, ce fut Kara qui vit Markus en premier.

-Markus, resalut, lui dit-elle en le saluant de la main.

-Resalut Kara, dit Markus en lui rendant son signe.

-Salut, dit Simon d’un ton neutre, similaire au jour précédent.

-Qu’est-ce qui se passe ? demanda Kara, curieuse.

Markus ne répondit pas, se contentant de montrer Simon du regard. Kara sembla comprendre, et Simon, qui devait avoir vu l’expression curieuse de Kara, fronça les sourcils.

-Vous permettez que je rentre avec vous ? proposa Markus.

-Bien sûr. Simon, tu n’y vois pas d’inconvénient ?

-Non, du tout, dit Simon en regardant Markus dans les yeux.

Sans plus de commentaires, et après un autre moment où ni Simon ni Markus ne purent soutenir le regard de l’autre, les trois ados se mirent en route. Une fois de temps en temps, Kara et Markus échangèrent des regards rapides de comploteurs, ne sachant pas vraiment comment Markus allait se débrouiller pour parler seul à seul avec Simon. Car ce serait étrange si Kara, qui avait passé presque deux jours non-stop avec Simon, le laissait d’un seul coup avec un type qu’il ne connaissait pas.

Finalement, ce fut Kara qui eut l’idée.

Au lieu de raccompagner Simon chez lui puis rentrer chez elle, comme elle l’avait fait le jour précédent, elle changea subrepticement l’itinéraire de marche pour arriver chez elle en premier. Evidemment, elle savait où habitait Markus, et donc, elle savait ce qui allait se passer. Markus comprit, au dernier moment, et eut du mal à croire que ça ait vraiment marché.

-Je m’arrête là, les garçons, dit Kara. On se voit demain ? demanda-t-elle, en regardant Simon.

-Oui, bien sûr, répondirent Simon et Markus en même temps.

Simon toussota, Markus ne put s’empêcher de sourire, et Kara rit légèrement, avant de saluer de nouveau Markus et Simon et de rentrer chez elle. Comme comprenant soudain ce qui venait de se passer, Simon regarda Markus avec une expression que Markus ne comprit pas.

-Où habites-tu ? demanda Markus.

-Pas loin. Et toi ?

-Pareil, mentit Markus. Je te raccompagne ?

-Oui, d’accord, opina Simon.

Simon partit donc en premier, et Markus le suivit, à distance respectable.

Bon eh bien c’était plus facile que prévu.

Markus tenta de se rassurer en se disant que, si Simon voulait vraiment le repousser, il l’aurait fait à ce moment précis. Donc c’était encourageant. A plusieurs reprises, il aurait juré que Simon voulait lui parler mais qu’il n’osait pas. Comme Markus, en fait. Là par contre, ça s’annonçait mal.

Surtout que, comme promis, Simon n’habitait vraiment pas loin de chez Kara, et qu’ils y furent en à peine cinq minutes.

-Bon, commença Simon, en s’arrêtant devant une porte.

-Ouais, affirma Markus.

-On se voit demain, donc ?

Markus aurait juré entendre un léger amusement dans cette dernière réplique de Simon. Il comprit que c’était une référence à ce qui s’était passé avec Kara, quelques minutes plus tôt.

-Ouais, j’adorerais. Je veux dire oui, bien sûr, se corrigea rapidement Markus.

-C’est une affaire qui marche, alors. A demain.

Alors que Simon se retourna pour ouvrir la porte de chez lui, Markus l’interpela. Markus aurait juré que sa voix venait de très loin, comme si le nom de Simon avait eu du mal à sortir de sa gorge. Faisant que Simon se retourna, une expression intriguée sur le visage. Markus prit une grande inspiration avant de poser sa question.

-Demain soir, je sors avec Luther et Kara, réussit-il à dire. Ça te dirait de te joindre à nous ?

Oui, voilà. Première sortie, pas en tête à tête. Ce serait trop tendancieux, pour le début. Partir sur de bonnes bases, voir l’autre personne dans un cadre informel, sans être impersonnel. Parfait.

Ce fut pour ça que la réponse de Simon, qui mit une bonne minute à arriver, causa une explosion dans le crâne de Markus.

-Je suis occupé, demain. Mais on peut se voir vendredi, si tu veux.

C’était carrément inattendu. Simon venait de faire quelque chose à laquelle Markus n’avait pu que penser : proposer un tête-à-tête. Ou du moins, ça y ressemblait beaucoup. Markus dut se concentrer pour ne pas bégayer comme un débutant.

-Oui, ça me va. Tu as un plan particulier en tête ?

-Ah, non, admit Simon. Je viens d’arriver en ville, alors je compte sur toi pour trouver quelque chose. Ça te va ?

Petite question assortie d’un petit sourire. De la concentration, Markus. Concentration.

-Oui. On se retrouve après les cours ?

-On fait comme ça.

Simon tendit la main à Markus, qui réfléchit presque trop avant de la serrer. Encore une fois, le sourire de Simon a fait fondre tout un iceberg dans le cerveau de Markus. Puis ils se saluèrent encore une fois, et Simon rentra chez lui. Markus mit quelques minutes à repartir, pour le coup. Dans tous les sens du terme. Il marcha jusqu’à chez lui, tel un zombie, n’en revenant toujours pas de ce qui venait de se passer.

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