Le côté sombre

Chapitre 3 : Il faut toujours une femme

969 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/02/2017 08:45

Une ouverture se dessina sur le mur en formant petit à petit un passage, comme une porte. Lorsqu'il regarda à l’intérieur il eut un petit signe de tête admiratif puis disparut dans l'ouverture ainsi formé. Clara se releva péniblement et le suivit. A peine fut-elle entrée qu'elle eut le souffle coupé par la spécificité de la salle.

En effet elle était bien particulière. Quoique son plafond ne soit pas extraordinairement haut cette pièce était imposante. Des centaines de fils de toutes tailles tombaient du plafond un peu partout. La pièce était très grande, on n'en voyait d'ailleurs pas le fond car il était caché par les nombreux fils. Par-ci, par-là on pouvait voir une table de bureau caché sous une couche impressionnante de documents. On apercevait aussi une bibliothèque et même une table de dissection, le tout baigné dans une semi-obscurité bleuâtre car les seules lumières présentes étaient quelques lueurs bleues de sources indéterminées qui brillaient dans un halo de lumière comme des lucioles dans la nuit. Mais le plus impressionnant restait l'immense bocal au milieu de la salle qui constituait la plus grande source de lumière de ce laboratoire.

C'était une sorte de gros tube en verre d'environ trois mètres de haut, peut-être moins de deux mètres de large. Un liquide bleu luminescent, turquoise transparent remplissait le contenant. Dans ce liquide flottait une femme. Ses yeux étaient clos. Ses cheveux roux flottaient et flamboyaient magnifiquement autour de son visage serein. Sa nudité complète ne gênait absolument pas et passait d'ailleurs presque inaperçue. Son visage était en grande partie caché par un masque qui lui permettait sûrement de respirer.

Le Docteur s'approcha du réceptacle, ses pas résonnants dans le silence. Il leva alors tout doucement son bras et apposa sa main sur le verre, immédiatement les paupières de la femme s'ouvrirent révélant de grands yeux bleus clairs. Son regard ne se posa pas un instant sur le Docteur mais vint se fixer sur moi. Devant cette indifférence totale, le Docteur grogna et se retira quelques instants. Clara ne le suivit pas du regard car elle était absorbée par les yeux de la femme. Celle-ci leva alors le bras aussi lentement que le Docteur avant elle et vint poser sa main sur son masque. Elle l'enleva doucement, des bulles s’échappèrent du masque et allèrent se perdre à la surface. Sa bouche formait un sourire sincère et aimable. Il eut le même effet sur Clara que la voix avant cela, tout son stress et sa peur s'évanouirent.

Alors qu la mystérieuse femme devait commencer à manquer d'air, le Docteur arriva en criant, sabre à la main. En le voyant la femme ne bougea absolument pas. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Il fracassa le tube dans un bruit de verre cassé et de chute d'eau. Il était légèrement essoufflé et lorsqu'il le regarda de nouveau le tube celui-ci n'était plus que du verre brisé. Au milieu de cette mare d'eau et de ce verre brisé il y avait la femme. Un genou à terre, une main plaquée au sol, le regard braqué sur la tache d'eau sous elle.

- J'ai cru que tu n'allais jamais revenir, Docteur.

En prononçant son nom elle leva les yeux vers lui, son visage était aimable et posé mais tout à coup, sans prévenir, ses yeux bleus clairs devinrent rouges sang comme ceux du Docteur. Elle ferma les yeux et secoua vivement le tête et se frottant les yeux. La voix qui retentit n'était plus la sienne, elle était, comme l'avait été celle du Docteur, devenu plus rauque.

- N'essaye même pas.

Elle grogna puis rouvrit les yeux. Sans savoir pourquoi Clara fut soulagée de constater que ceux-ci étaient de nouveau bleus. Le Docteur semblait trouver ce petit jeu très amusant.

- Tu as résisté, idiote. Non à vrai dire ce n'est pas de la bêtise mais plutôt de la faiblesse.

- Je préfère être faible que finir comme toi.

Et sur ce, elle se leva paisiblement et d'un pas toujours aussi détaché elle se dirigea vers une armoire, ou quelque chose qui y ressemblait et en tira une robe de chambre qu'elle enfila rapidement.

- Ça va je ne te dérange pas trop ?

- Non, ça va. Ah si, quelque chose me déplaît. Pourquoi as-tu changé la couleur de tes iris, elles étaient très belles. Celles-ci dégage une aura qui ne me plaît pas du tout.

- Il n'y a pas que la couleur qui a changé. Je me suis enfin accepter tel que je suis réellement.

Ses pupilles brillèrent une fois encore. Cette lueur dégageait quelque chose car Clara frémit et la femme soupira, comme excédée.

- Alors j'avais bien senti. Tu sais qu'il n'y a pas pire réveil qu'une vague de colère brûlante. Réveillée par la haine d'un semblable. Cette régénération se cherche encore, elle est en pleine crise, c'est ça ?

Elle s'adressait maintenant à Clara en s'approchant d'elle.

- Dites, vous ne l'avez pas senti …. comment dire …. bizarre, différent depuis sa dernière régénération ?

- Si, il était ….moins enjoué, plus triste, il était même carrément sage ce qui est très surprenant pour le Docteur.

- Saleté.

A ce moment le cœur de Clara manqua un battement car elle vit du coin de l’œil le Docteur se jeter sur la femme, sabre en main, à une vitesse effrayante.


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