Dragon Ball : Saiya-jin

Chapitre 17 : L'ascension d'un guerrier

1840 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/06/2022 12:06

La planète Namek avait retrouvé son calme. La faune comme la flore reprenaient tout doucement le cours de leur existence sous les caresses du vent. Quelque part sur une île, Trump soignait tristement les nombreuses blessures des guerriers venus de la Terre. Cette poudre qui recouvrait ses mains n’avait finalement jamais servi à son propre ami. Mais sa mort ne serait pas oubliée, leur homologue Namek avait tenu coûte que coûte à ce qu’ils soient honorés. Il s’était assuré de leur offrir la paix qu’ils avaient tant souhaitée dans ces lits ensevelis dans l’éternelle nuit. Le menton levé, Piccolo scrutait les cieux. C’était peut-être la première fois qu’il profitait d’un instant pour poser ses yeux sur eux. Il voyait depuis l’écume de cette mer d’émeraude son chemin en tant qu’être. Il s’étonnait de tout ce qu’il avait été : un démon, un rival, un ami, un père. Seul le visage peu égayé de son disciple détacha son attention de ce tableau.


- Quelque chose ne va pas ?


Totalement absorbé par les mouvements qui le traversaient, Trunks ignora complètement son partenaire. Piccolo avait dû répéter sa question avec plus fermeté afin qu’il eût un sursaut. Ses blessures cicatrisées, il posa tendrement sa main sur celle de l’enfant pour lui signaler qu’il pouvait arrêter. Ensuite, il se replia sur lui-même avant de se lancer :


- Je déteste Oragan. Il m’est impossible de chasser de mon esprit, cette vision où j’ai été retenu sans jamais pouvoir atteindre mon père. Les seules choses que je percevais étaient ses expressions du visage. Elles me criaient qu’il était décidé à partir. Pourquoi ? Pourquoi renonçait-il à vivre aux côtés de notre si belle famille ? J’étais persuadé que c’était la force d’Oragan qui l’en avait convaincu. Mais j’avais tort. C’est quand Oragan a brisé mon épée que je l’ai compris. J’ai vu l’ancienne planète Namek, j’ai vu Freezer, mon oncle et même mon père. Depuis les yeux d’un certain Namek, j’ai pu assister à tous ce qui s’était passé. Armon c’était son nom, il est d'une certaine façon « le créateur » d’Oragan. Il m’a même paru pendant un instant que j’étais à la fois les deux. Au début, l’évocation de ce passé n’avait rien changé. Ils restaient les meurtriers qui m’avaient pris mon père. Ils restaient ceux à qui je vouais une véhémence haineuse.


Trunks s’arrêta et s’attrapa les bras avec épouvante comme s’il revivait une nouvelle fois la scène. Le son produit par le claquement de ses dents infligea des frissons à Trump qui ne pouvait lui aussi s’empêcher de trembler. Il s’en reprit à plusieurs fois avant de poursuivre son propos sans le moindre bégaiement :


- Des corps, du sang, la mort. La mort, des corps, du sang. Du sang, la mort, des corps. Comment ne pas devenir fou quand la vie ne vous offre que ce spectacle ? Des cervelles explosaient comme si de rien n’était, des cœurs étaient mâchés, des intestins transformés en bouillie. J’avais le sentiment de me trouver en Enfer. Un Enfer dans lequel j’ai vu mon père éprouver du plaisir. Il faisait même partie de ceux qui étaient responsables de cette zizanie. Alors, la haine que j’éprouvais c’était soudainement métamorphosée en un vide total. Cette incapacité de différencier avec certitude le bien du mal m’a déréglé. C’est si simple et à la fois si compliqué. Freezer a détruit impitoyablement le peuple des Saiyens. Ironiquement, mon oncle l’a vaincu en portant avec lui la fierté des Saiyens. Mon père a tué Armon et ironiquement « son fils » Oragan l’a vengé en portant avec lui la fierté des Namek. Aucune de ces actions n’annule sa douleur, aucune de ces actions n’annule la mienne. Qui a tort ? Qui a raison ? Est-ce que c’est juste ? Ou bien injuste ? Je n’en sais rien.


- Si tu comptes suivre cette voie qui te rapprochera de tes origines Saiyens. Tu seras amené à combattre parfois pour ce que tu considères comme juste. Et d’autres fois, pour ce que tu estimes être immorale. Tous les adversaires qui se dresseront sur ton passage ne seront pas foncièrement mauvais comme Buu l’a été. Tu dois trouver en toi quelque chose qui te fera avancer à n’importe quel prix. Des croyances ? Un rêve ? Une personne ? Ce choix te revient. Toutefois, sache qu’il viendra avec des conséquences. Tu auras des regrets, tu auras des remords, mais tu devras te battre. C’est ça le champ de bataille, nous nous battons tout simplement.


Ses mots de Piccolo réchauffèrent quelque peu la figure de Trunks. Il restait incapable de savoir ce pourquoi il se battrait à l’avenir. Mais le fait qu’il savait que dans ce long chemin qu’est la vie, il avait à ses côtés des personnes capables de le guider le ranimait. Il se leva promptement en embrassant Trump dans ses bras :


- Il faut que je te remercie pour toutes les fois où tu m’as sauvé !

- Ne m’attrape pas comme ça, je ne suis pas un jouet ! Et si tu étais un meilleur combattant, je n’aurais pas à le faire !

- Il est super classe ton bandeau ! S’exclama Trunks en le pointant du doigt.

- Classe ? Il est exceptionnel tu veux dire ! Il signifie que je fais partie du clan des dragons !

- Le quoi !?


Des veines de colère ruisselèrent sur le haut du crâne de l’enfant suite aux blasphèmes que Trunks venait de proférer. Il secoua son poing serré vers lui comme s’il le maudissait.


- En plus, d’être un piètre combattant, tu es inculte ! Le Dieu de ta propre planète en est lui-même issu ! Mais c’est vrai que notre clan se fait inutile depuis que nos capacités ont disparu…


Piccolo interrompit ses chamailleries en partageant ces problèmes insolubles qui trottaient toujours dans sa tête. À cause de cet événement inattendu qui avait eu lieu dans le vaisseau. Le téléphone intergalactique que Bulma avait conçu a été détruit. Ils n’avaient donc aucun résultat sur l’accomplissement de leur mission. Puis, la disparition de N°17 et de Goten dans l’univers le laissait perplexe. Il ne pouvait même pas se lancer à leurs recherches puisqu’ils n’avaient plus de vaisseau. Trump se proposa avec joie de les mener jusque dans la grotte d’Oragan pariant qu’ils y trouveraient quelque chose d’utile. Arrivés sur place, ils découvrirent avec stupéfaction de quoi grouillait l’habitat d’Oragan. Malgré la quantité de livres, de rouleaux, de parchemins assez impressionnante, la pièce était bien aménagée et bien rangée. On retrouvait tout de même des choses particulièrement étranges comme des écrits Namek gravés sur les murs, des nids d’insectes et tant d’autres. Trump de manière assez usuelle se faufila parmi tous ces rangements. Il souleva maladroitement de toutes ses forces une sorte de bac. Puis sans-gêne, il trifouilla à l’intérieur de celui-ci en transformant la pièce en un véritable terrain miné. Après de longues minutes, il brandit avec fierté l’objet qu’il avait tant recherché. Il fit signe à Trunks de s’en approcher. C’était un coquillage géant qui faisait presque la taille du demi-Saiyen.


- Voilà, il est là votre vaisseau. Avec ça, vous serez capable de vous déplacer absolument partout dans l’univers en une fraction de seconde. Pour être honnête, j’ai toujours rêvé de le lui voler, partagea Trump avec un sourire espiègle.


Trunks tendit le coquillage à Piccolo en attente de son approbation. Le Namek tint avec délicatesse le prétendu vaisseau en l’examinant scrupuleusement :


- Intéressant, c’est donc comme ça qu’il a pu venir sur Terre. Tu dis qu’avec, on est capable de se déplacer partout dans l’univers ? Je vois, c’est un peu comme le déplacement instantané de Son Goku. Dis-moi comment m’en servir.


- Tu dois bien te douter que s’il se trouve toujours ici, c’est que je ne l’ai jamais su, assura Trump en haussant les épaules. Tout ce que je sais, c’est qu’on ne peut s'en servir qu’une fois dans une journée.



Lieu- Terre- Capsule Corp- Intérieur


Sa main ne s’était pas éloignée un seul instant du téléphone. Il avait pourtant essayé de s’occuper, mais son cerveau le ramenait inévitablement à son bureau. Le stress de l’attente le torturait en inventant des situations d’horreurs toutes plus imaginables les unes que les autres. Il calquait tous les sons qu’il entendait sur celui de la sonnerie. Il voulait, il désirait, il brûlait d’envie d’entendre cette satanée sonnerie percer ce maudit silence. Néanmoins, cet espoir se faisait faible. Sa montre affichait maintenant qu’il ne restait plus que quelques secondes avant le 9e jour et ils ne s’étaient toujours pas réveillés. Assise sur sa boule de cristal, les mains jointes les unes dans l’autre, cette vieille sorcière le libéra quelques instants de ses tourments.


- Je suis désolé de te déranger Son Gohan, mais l’heure est grave.


Il virevolta de surprise. Il se demanda tout de suite si elle se trouvait depuis un bon moment au-dessus de son épaule ou bien si sa préoccupation avait pris le dessus sur son attention. Dans un second temps, il tenta d’aspirer à se souvenir de ce qu’elle venait de lui dire.


- J’ai l’obligation de t’emmener immédiatement dans l’autre monde. Les personnes qui te réclament sont le Roi de l’autre monde Enma, le Kaiô du Nord "Maître Kaiô" et l’ancien Kaiô Shin de l’Est d’il y a 15 générations. Ils sont actuellement réunis et n’attendent que toi pour que le conseil puisse débuter.


Les contestations de l’adolescent furent contrecarrées par une réponse sans équivoque de la voyante. Elle le mena sans plus tarder dans le royaume des morts comme elle l’avait fait tant de fois avec son père.


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