Pas impliqué

Chapitre 20 : L'heure de vérité

2895 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:44

« Cela ne te regarde en rien, mais puisque tu insistes. Pénélope est ma meilleure amie et oui je l'appelle Babygirl, ma Déesse, ma Beauté parce que c'est ce qu'elle est pour moi. Oui je suis fou amoureux d'elle mais elle n'en sait rien. Voilà ! Tu es satisfaite ?! »

Il quitta l'appartement en claquant la porte, laissant derrière lui une Tamara effondrée.

Il s'assit dans sa voiture, prit son téléphone et lança un appel :

« Babygirl ? Je sais que je suis très en avance mais est-ce que je peux passer tout de suite ? Ok, j'arrive. A tout de suite Petit Cœur »

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Derek resta assis quelques minutes dans sa voiture après avoir appelé Pénélope. Il repensa à ses dernières paroles à Tamara. Il avait voulu lui faire prendre conscience en douceur mais il s'était emporté à la fin. Elle l'avait poussé à bout en parlant de Pénélope et surtout avec sa façon de dire son surnom. Il regrettait de lui avoir dit tout ça, de lui avoir parlé de ses sentiments pour Pénélope et surtout d'avoir crié. Peut-être était-ce pour lui mieux, cela serait sans doute l'électrochoc qui lui fallait pour qu'elle reprît enfin contact avec la réalité.

Il devait mettre tout ça de côté maintenant et se concentrer sur ce qu'il allait dire à Pénélope.

Il démarra sa voiture et prit la direction de l'appartement de sa Babygirl.

Il lui devait la vérité à propos de Tamara et surtout être honnête avec elle et lui avouer ses sentiments. Comment allait-elle réagir ? Lui rirait-elle au nez ? Lui dirait-elle qu'elle ne le voyait pas comme ça, qu'il était trop tard car elle n'avait plus confiance en lui ou parce qu'elle s'était rapproché de Hotch ? Quelque fût l'issue de cette conversation, il devait déclarer sa flamme à Pénélope. Il ne pouvait plus garder toutes ces émotions en lui, il en exploserait.

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Pénélope faisait les cent pas dans son salon. Elle était extrêmement nerveuse et au son de la voix de Derek, il semblait aussi anxieux qu'elle.

Pourquoi avait-il avancé l'heure de leur rendez-vous ? Elle ne se l'expliquait pas.

Son cœur battait la chamade. Elle s'attendait au pire. Elle s'était entrainée à jouer les amies contentes et elle serait la plus heureuse et la plus encourageante des amies lorsqu'il lui annoncerait sa relation avec Tamara.

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Derek prit une grande inspiration avant de frapper à la porte. Le reste de sa vie se jouait sur ce qui allait se passer. Soit il finissait son existence avec Pénélope et serait alors l'homme le plus heureux sur terre soit elle le rejetait et il serait condamné à sauter de lit en lit et se sentir vide jusqu'à la fin de sa vie.

Il se lança et attendit qu'elle vînt ouvrir.

« Salut Beau Gosse ! dit-elle avec son sourire éclatant.

« Salut Petit Cœur ! »

Elle l'invita à entrer et ils s'installèrent sur le canapé. Il saisit la télécommande et éteignit la télé en lui disant :

« Je dois te parler… Je sais que pour une grande bavarde comme toi ce sera compliqué de ne pas parler ou répondre mais s'il te plait ne m'interrompt pas. J'ai peur de ne pas avoir le courage d'aller jusqu'au bout.»

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Derek était assis sur son canapé et elle était inquiète. C'était la première fois qu'elle le voyait aussi nerveux. Cela ne pouvait pas être bon signe pour elle. Il avait toujours pu tout partager avec elle. Même le jour où il était rentré de Chicago après l'affaire Buford, il n'avait pas paru si nerveux et il lui avait raconté tout ce que ce monstre lui avait fait endurer quand il était petit. Il lui demandait de ne pas l'interrompre et elle hocha la tête pour lui faire comprendre qu'elle respecterait sa requête.

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« Je dois m'expliquer sur beaucoup de choses Babygirl mais je ne sais pas par où commencer.

D'abord, je veux absolument m'excuser de t'avoir abandonnée, de t'avoir donné l'impression que je n'étais plus là pour toi et que tu avais perdu ton meilleur ami. J'ai opté pour une attitude plus professionnelle parce que je pensais que c'était le mieux à faire pour protéger l'équipe et éviter que Strauss nous démantèle. Mais je peux t'assurer que ça a été l'enfer pour moi, lui dit-il en lui prenant la main. Ensuite, je vais te dire ce que s'est passé avec Tamara.

Ce n'est pas du tout ce que tu penses… En fait, pas tout à fait, se corrigea-t-il.

Je n'ai pas menti en disant qu'il n'y avait rien entre nous. Quand tu m'as posé la question, mon but était vraiment de faire mon travail et de me montrer gentil envers la sœur d'une victime.

Mais après, j'ai vu qu'elle était tellement mal que j'ai voulu l'aider, la soutenir. Ça a commencé quand je suis allé la voir pour lui annoncer qu'on avait arrêté les meurtriers de son frère. »

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Pénélope était pantoise. Elle essaya d'extraire sa main de celle de Morgan mais il la serrait très fort et refusait de céder. C'était bien pire que ce qu'elle pensait. Elle retint les larmes qu'elle sentait arriver.

« Non ! Te n'es pas censée pleurer. Tu es contente pour lui, tu le soutiens, tu te rappelles ?! » se raisonna-t-elle. Derek continua à lui raconter.

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« Je ne peux pas permettre qu'elle s'éloigne de moi. Je le refuse. » se dit-il en lui serrant la main refusant de la lui rendre. Il ferait tout pour garder ce simple contact qui lui donnait du courage et le rapprochait d'elle. Il lui tint fermement la main et continua :

« J'ai aussi assisté au procès. Je venais d'être nommé à la tête de l'unité et j'avais déjà commencé à faire la bêtise de me tenir à distance de toi, je me sentais seul et perdu dans ce bureau. Je ne te remercierai jamais assez pour ce cadeau mais quand tu es partie j'avais ce sentiment de vide. J'ai réfléchi à ma vie et j'ai réalisé qu'il me manquait quelque chose. Je ne savais pas encore ce que c'était. Je me suis dit qu'elle devait ressentir la même chose étant donné ce qu'elle traversait et j'ai pensé qu'on pourrait s'entraider. »

Il sentit encore une fois qu'elle cherchait à se dégager la main.

« Il n'en est pas question » se jura-t-il en la maintenant toujours aussi fermement.

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« Il se sentait si vide, et pourquoi il ne m'a rien dit ? J'ai toujours tout fait pour l'aider à trouver des solutions à toutes ses questions existentielles et finalement c'est elle la solution. C'est tellement injuste. »

Elle sentait monter les larmes mais les retenait de toutes ses forces.

« Tu es contente pour lui, tu le soutiens, Pénélope. Ce n'est pas le moment de te lamenter sur ton sort. » se gronda-t-elle.

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« Alors, ce soir là, j'ai décidé de l'inviter à prendre un verre. On a discuté, j'ai encore essayé de lui remonter le moral et je l'ai raccompagnée chez elle. C'est vrai qu'elle m'avait donné des signes quand on était dans le bar mais je n'y avais pas réellement prêté attention. Tout est arrivé si vite, je n'ai pas eu le temps de réagir. »

Il sentit la main de Pénélope se crisper dans la sienne. « Mon Dieu, elle croit que j'ai … » pensa-t-il et s'empressa de s'expliquer.

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« Non, je ne veux rien savoir. Il ne va quand même pas me donner de détails salaces sur leurs coucheries » hurlait Pénélope dans sa tête. Il y avait tellement de pression à l'intérieur d'elle, elle pourrait exploser à n'importe quel moment. Elle n'arrivait plus à se raisonner. Elle ne pourrait pas rester silencieuse longtemps.

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« Elle m'a embrassé et je l'ai repoussée le plus gentiment possible. » La main de sa Babygirl se détendit et intérieurement Derek poussa un soupir de soulagement et poursuivit son récit :

« C'est à cet instant que je me suis dit que tu avais raison de me mettre en garde. Mais j'ai refusé de t'entendre. J'étais persuadé que je pouvais l'aider à aller mieux. Je lui ai dit qu'elle devait d'abord penser à sa guérison et se faire aider. Et puis, il y a eu cette affaire en Floride, elle m'appelait très souvent et quand on se parlait j'avais l'impression que quelque chose n'était pas à sa place. Elle agissait comme si j'étais son petit ami. Ce qui n'est pas du tout le cas. Je te promets. Elle voulait savoir quand on serait de retour parce que je lui manquais. Pour gagner du temps, je lui ai dit que je l'appellerais dès qu'on aurait définitivement bouclé l'affaire. Je pensais que, d'ici là, elle se serait calmée ou que j'aurais trouvé une solution assez subtile pour lui faire comprendre qu'elle se méprenait. Et c'est comme ça qu'elle a débarqué au bureau ce matin. Je t'assure que j'étais aussi surpris que tout le monde de l'y voir. J'ai pris la décision de lui parler pour qu'elle reprenne contact avec la réalité mais je ne pouvais pas le faire au bureau alors je l'ai emmenée au café d'en bas pour éviter un scandale. Elle est imprévisible. Mais au café je n'ai pas pu lui parler non plus. Presque tous les clients présents me connaissent et elle était déjà contrariée par cette histoire de surnom. Je ne voulais pas prendre de risques. Alors je lui ai donné rendez-vous ce soir et je suis passé chez elle. »

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