Douloureuse découverte
Pénélope et Derek la regardèrent en haussant les sourcils. Ils étaient tellement surpris qu'ils ne purent rien dire. Le docteur continua :
« Le malaise de Madame Garcia est dû à une sous-alimentation comme je vous l'ai dit précédemment. Cette perfusion va lui permettre de récupérer plus facilement. Le bébé n'en a pas trop souffert. Encore quelques jours à ce régime et cela lui aurait été fatal. Vous devrez veiller à ce qu'elle se nourrisse correctement et qu'elle se repose. Elle est épuisée. Depuis combien de temps n'a-t-elle pas eu une bonne nuit de sommeil ? »
Le ton du docteur n'était plus aussi bienveillant que lors de la conversation qu'elle avait eue avec lui dans la salle d'attente. Elle était presqu'antipathique. Elle ignorait royalement Pénélope.
Garcia éclata en sanglot. Derek la prit dans ses bras et tourna la tête vers le docteur pour lui dire sèchement :
« Vous voulez bien nous laisser un moment. »
Il se focalisa sur Pénélope.
« Comment je vais faire Derek ? C'est tellement injuste. Devon ne verra jamais son enfant. Ce bébé ne connaitra jamais son père. J'ai du mal à m'occuper de moi, comment je vais faire avec mon bébé. Je suis une vraie épave en ce moment. Personne ne mérite une mère comme moi, surtout s'il a déjà perdu son père. » dit-elle en pleurant.
« Bébé, écoute-moi bien. Tu seras une maman formidable, crois-moi. Tu traversais juste une mauvaise passe. Tu avais perdu ta raison de vivre mais maintenant tout va changer. Tu as toutes les raisons de te battre à présent. C'est vrai que Devon n'est plus là, mais ce bébé aura une flopée d'oncles et de tantes prêts à passer au moindre de ses caprices. Et puis pense aux Carter. Ils seront aux anges. Tu n'es pas seule, ma Puce. Je serai toujours avec toi. D'ailleurs, dès que tu sors d'ici, tu t'installes chez moi. Hors de question que tu me refasses le coup du malaise parce que tu auras oublié de manger. C'est même pas la peine de discuter. » dit-il fermement.
En entendant Derek, elle s'apaisa. Il était si attentionné à son égard et savait toujours trouver les mots justes.
Une infirmière frappa à la porte et dit :
« Il y a un groupe de personnes qui souhaitent voir Madame Garcia. Ils disent qu'ils sont tous du FBI. Dois-je les autoriser à venir ?
— Oui, faites-les venir, s'il vous plait, » dit Derek.
Il se tourna vers Pénélope et lui demanda :
« Alors, tu veux leur dire tout de suite ou tu préfères attendre ?
— Je vais leur dire tout de suite pour qu'ils sachent que ce n'est rien de grave. Tu connais Rossi. dit-elle en riant.
— Ouais, il est encore pire que moi, dit-il en riant.
— Je vous ai entendus ! dit Rossi en entrant dans la chambre.
— Mon Etalon Italien, c'est pas méchant, tu le sais ?! » dit-elle en riant encore plus fort.
Ils étaient tous étonnés qu'elle fût si gaie. Cela faisait tellement longtemps qu'ils ne l'avaient pas entendu rire.
« Je vois que tu es de bonne humeur, Chaton. Qu'est-ce qu'ils ont mis dans ta perfusion ? Ça doit être du lourd. Je veux la même chose ! dit-il en l'embrassant sur le front.
— Rassure-toi. Il ne me donnerait rien qui mettrait ton futur petit-enfant en danger. » dit-elle comme si de rien n'était.
Ils ouvrirent tous grand les yeux sous le regard amusé de Morgan et Garcia.
« Chaton, tu veux dire…., sa voix se brisa d'émotion
— Oui, mon Bel Italien, j'attends un bébé, » dit-elle avec enthousiasme, puis elle ajouta d'une voix plus triste, « le bébé de Devon ».
Elle retint ses larmes. Maintenant qu'elle savait qu'elle était enceinte, elle prit la décision de positiver. Dans son malheur, Dieu lui faisait un magnifique cadeau. Elle avait la possibilité de concrétiser cet amour qu'elle avait eu avec Devon, même s'il ne serait pas là pour voir naitre son enfant.
« Félicitations ! » dirent-ils tous en chœur et ils se mirent en file afin de pouvoir l'embrasser pour la congratuler.
Derek s'excusa, il devait aller voir le médecin. Il avait des questions à lui poser à propos de la grossesse.
Il la trouva mais au lieu d'écouter ce qu'il avait à lui dire, elle déclara :
« Vous ne vous rappelez peut-être pas mais nous nous sommes rencontrés à la soirée de bienfaisance en faveur du service pédiatrique. Je suis une amie de Savannah. Depuis qu'elle a été incarcérée, je lui ai écrit plusieurs lettres mais elle ne m'a toujours pas répondu. Avez-vous des nouvelles d'elle ? »
Derek comprit enfin pourquoi le visage de cette femme lui était familier. Il l'avait rencontrée une ou deux fois quand il sortait avec Savannah. Elle parlait souvent de sa collègue April, avec qui elle allait souvent faire du shopping, avec qui elle faisait des soirées entre filles. Il fut non seulement estomaqué par la déclaration du Dr Scott mais surtout énervé. Il répondit en haussant le ton :
« Vous voulez savoir si j'ai des nouvelles ? La femme que vous avez ignorée, à qui vous n'avez jamais parlé directement pour lui annoncer qu'elle allait être maman, est enceinte de l'homme que votre chère amie a tué. Il ne verra pas grandir son enfant. Il ne sera pas là pour sa naissance ni pour ses premiers pas. Cet enfant, qui aurait pu mourir parce que sa mère ne mange plus correctement depuis la mort de l'homme de sa vie, ne connaitra jamais son père. Il n'ira pas à la pêche ou à des matchs de baseball avec lui parce que Savannah l'a tué. Vous voulez savoir si j'ai des nouvelles. Non, je n'en ai pas et je ne veux pas en avoir. Je ne veux plus vous voir près de Pénélope. Je veux qu'un autre médecin s'occupe d'elle.
— Vous venez de dire que vous n'êtes pas le père, vous ne pouvez rien exiger.
— Je peux tout exiger au contraire. Regardez dans vos dossiers. Je suis la personne à contacter en cas d'urgence. Je suis la personne habilitée à prendre les décisions médicales si Pénélope ne le peut pas. Alors vous feriez mieux de confier cette patiente à un de vos confrères avant que je fasse un scandale et que j'ameute tout l'hôpital. » cria Derek, encore plus énervé du culot de la jeune femme.
Un homme arriva. C'était un médecin. Derek lui dit :
« Je veux qu'un autre médecin s'occupe de Pénélope Garcia. Je ne veux pas d'elle , dit-il en la pointant du doigt, à moins de 50 mètres de Pénélope. »
Le médecin en question était visiblement le chef du service des urgences. Il tendit la main signifiant au Dr Scott de lui donner le dossier. April Scott lui donna le dossier et s'en alla. Le chef de service le lit rapidement et dit :
« Mr Garcia, la …
— Morgan. Derek Morgan, interrompit-il
— Toutes mes excuses, Mr Morgan. Monsieur, la question ne va plus se poser. Madame Garcia doit être transférée au service obstétrique. Elle sera gardée pour la nuit. Une échographie et des tests plus poussés seront faits.
— Merci Docteur, dit-il en lui serrant la main. Il tourna les talons et partait quand il entendit :
— Mr Morgan, puis-je savoir quel était le problème ?
— Le Dr Scott s'est montrée plus que désagréable avec mon amie. Elle vient de me dire qu'elle est l'amie de Savannah Hayes, mon ex. Elle a changé d'attitude dès qu'elle a su que Mme Garcia était enceinte car elle s'est imaginé que j'étais le père. Mais il s'avère que le père de cet enfant est l'homme dont Savannah a saboté l'opération et qu'elle a tué.
— Oh ! je vois. Vous me voyez désolé du comportement du Dr Scott. Je vais lui parler de ce pas.
— Merci, et si vous pouviez faire en sorte qu'on n'attende pas trop pour le transfert, j'apprécierais énormément. dit Derek avant de partir.
— Bien sûr, Monsieur, je fais tout de suite le nécessaire. »
Hotch, qui avait assisté à toute la scène de loin, lui dit quand il arriva à son niveau:
« Une amie de Savannah ?
— Ouais, répondit-il
— Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es » ajouta Hotch
— C'est tellement vrai. Elle est aussi condescendante et désagréable que Savannah. »
Hotch le tapa dans le dos et ajouta :
« Tu ferais un père adoptif génial pour cet enfant. Tu le défends déjà comme si c'était le tien. Il aura de la chance de t'avoir dans sa vie. »
Derek se contenta de sourire. Il aimait bien l'idée d'être le père adoptif de ce bébé.