Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 4 : Bruit de fond

764 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 11:27

Bruit de fond

 



De temps à autre, le bâtiment de la guilde accueillait quelques étrangers, qui venaient chercher le gîte et le couvert contre des joyaux. Certains restaient plus longtemps que d’autres, ou bien étaient plus aisés, cela se voyait notamment à leurs vêtements. Dans le fond, cela importait peu, puisque tous ceux qui venaient chercher asile à Fairy Tail étaient les bienvenus.


Mirajane se préparait à fermer les portes du bâtiment pour la nuit, lorsqu’un étranger se présenta devant le seuil de l’édifice. Il était emmitouflé d’une cape sombre, preuve qu’il était sûrement un grand voyageur. On distinguait à peine son visage, dissimulé sous une capuche, mais la jeune femme parvint néanmoins à comprendre qu’il souhaitait manger et dormir ici ce soir. Elle l’invita à entrer, sans lui poser de question, par souci de discrétion : il aurait été insultant de l’interroger sur son passé ou autre alors qu’il était probablement épuisé.


Elle prépara rapidement la table, avec assiette, verre et couverts, et lui prépara un épais bouillon de légumes accompagné d’un peu de viande. Cela terminé, elle apporta le tout dans un plat en verre, et l’invita à se servir. À cette heure tardive, tout le monde était déjà rentré chez lui ou bien couché dans les dortoirs, à l’étage. Laissant son hôte déguster son repas en paix, elle s’affaira à passer quelques coups de balais et s’occuper un peu de la poussière.


Lorsqu’elle se fut acquittée de ses tâches, elle reposa ses instruments et retourna voir l’invité, pour se rendre compte qu’ayant fini de dîner, il s’était levé et observait à présent les alentours avec attention. Elle prit soin de ne pas l’effrayer malencontreusement en l’interpellant, et décida d’engager une conversation somme toute banale, juste comme ça.


–        Le repas était bon ?

–        Excellent. J’aime beaucoup l’architecture de votre bâtiment aussi. J’imagine qu’il y a une bonne ambiance. On doit se sentir bien, ici.

–        Oui, approuva Mirajane en souriant sincèrement. Nous sommes un peu comme une grande famille ; on ne pourrait pas rêver meilleur foyer.

–        Il y a quand même quelque chose qui me dérange.


La jeune femme leva un sourcil d’incompréhension, que son interlocuteur prit comme une invitation à s’expliquer, ce qui, après tout, était sûrement le cas. Quoi qu’il en soit, il s’exécuta, développant le fond de sa pensée.


–        Allons, je veux parler de ce bruit de fond. Vous ne l’entendez pas ? C’est insupportable, pourtant. Qu’est-ce que c’est ? On dirait un grésillement de radio, ou bien de la musique.


Intriguée, elle tendit l’oreille. Seulement une fraction de seconde lui fut nécessaire pour réaliser qu’effectivement, il existait bien un son en arrière-plan, quelque chose de difficile à décrire et auquel elle n’avait jamais prêté attention jusqu’à présent. Ce son ne possédait aucune harmonie, mais il ne provenait pas d’une radio, ni d’une autre source similaire, car la guilde n’en possédait pas. À bien y réfléchir, ce n’était pas la première fois qu’elle entendait ce son, lancinant mais pas atrocement désagréable pour autant. Il était même là avant que l’étranger n’arrivât.


Ses mains se posèrent sur ses hanches et elle lui adressa un sourire ennuyé.


–        Vous voulez parler du son de la pluie ? Je ne suis pas sûre de pouvoir faire grand-chose pour l’atténuer.

–        Ah bon, c’était donc ça ? Je n’avais pas fait le rapprochement…


Pourtant, lorsqu’il était arrivé, il était bien mouillé et était même resté un peu au coin du feu pour se réchauffer. Alors, il avait bien dû marcher sous la pluie, non ? Et puis, il n’y avait rien de plus caractéristique que le bruit d’une averse, après tout…


Mirajane soupira. Voilà quelqu’un qui le touchait bien, le – bruit de – fond, à défaut d’atteindre des sommets.

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