Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 5 : Discussion de bar

853 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 11:29

Discussion de bar

 



Un large tonneau en bois dans les bras, perchée sur un tabouret près du comptoir, Kanna regardait autour d’elle, le regard un peu hagard. « Début de soirée » rimait pour elle avec « complètement bourrée », et pourtant le soleil n’était même pas encore couché.


Elle leva le tonneau, ingurgitant goulûment de nouvelles gorgées d’alcool, avant de laisser échapper un hoquet. La journée avait été plutôt calme, aujourd’hui. Elle était partie faire une mission relativement simple dans un village voisin, qui n’avait fort heureusement pas duré longtemps, et l’après-midi avait filé à toute vitesse, entre alcool, bavardages avec d’autres membres, encore plus d’alcool, aider Mirajane à effectuer quelques tâches, toujours plus d’alcool.


Le bar était son endroit favori, en réalité. Pas seulement pour les alcools qu’il y contenait, mais parce que, mine de rien, on apprenait beaucoup de choses sur les autres membres, simplement assis là, au comptoir. Elle ne comptait plus le nombre de discussions, intéressantes ou non, du reste, qu’elle avait tenues avec les autres mages, du moins lorsque l’ivresse ne lui avait pas encore fait perdre toute sa lucidité. Et puis, en plus de cela, le coin était parfait pour avoir une vue d’ensemble sur la grande salle de Fairy Tail, et en admirer le décor ainsi que les divers jeux de luminosité qui pouvaient se produire aux différents moments de la journée.


Elle avait également une vue d’ensemble sur toutes les allées et venues de ses camarades, aussi ne fut-elle pas surprise lorsqu’elle vit arriver Arzak, timidement suivi par une Biska dont les joues s’enflammaient dès qu’elle posait les yeux sur lui. Ces deux-là rentraient manifestement de mission ensemble, et la brune but une nouvelle gorgée du vin contenu dans son tonneau, contrariée : elle se demandait bien quand est-ce que les deux jeunes gens se décideraient enfin à se déclarer leur amour. Tout le monde était au courant, à la guilde, ils étaient bien les seuls à être encore naïfs.


–        Tiens, salut Kanna ! Ça a été, aujourd’hui ? demanda-t-il en s’installant à ses côtés. Un jus de fruit, s’il te plaît, ajouta-t-il à l’attention de la barmaid, Mirajane, qui hocha la tête.

–        Comme d’habitude, marmonna la jeune femme d’une voix rendue moins assurée à cause de l’alcool. Mais on dirait que toi, tu as eu un emploi du temps bien rempli, tu n’étais pas là de la journée !


Elle posa une main sur sa hanche et regarda son interlocuteur du mieux qu’elle le pouvait, car le vin qu’elle avait ingurgité troublait ses sens. Ses sourcils froncés semblèrent quelque peu déstabiliser Arzak, qui esquissa un mouvement de recul, avant de passer une main dans ses cheveux, nerveusement.


–        Biska et moi on s’occupait d’une quête, oui. Un patron avait besoin de notre aide pour arrêter des clients qui venaient régulièrement braquer son commerce ; tu sais, c’est ce grand bar…

–        Un bar, un bar ? Quelqu’un a parlé de poisson ?


Surpris, les deux jeunes gens tournèrent leur tête vers l’origine de la voix. Devant eux, Happy avait les yeux qui brillaient, et Natsu, qui se tenait droit à côté de lui, n’affichait pas une expression moins ravie non plus.


Gêné, Arzak mit les mains devant lui pour tenter de calmer les ardeurs de ses amis et dissiper le malentendu.


–        En réalité, j’étais en train de parler de–

–        Et en plus, il est grand ? Happy, il faut qu’on aille voir ça !

–        Oui, chef ! approuva le petit félin bleu au garde-à-vous, avant de déployer ses ailes.


Et avant que leur interlocuteur ne pût ajouter quoi que ce soit pour leur expliquer la situation, les deux compères étaient déjà partis, sur fond de « J’adore le poisson cru ! » et « Ça va être la meilleure partie de pêche de notre vie ! ».


Mortifié, Arzak n’osa plus ajouter un seul mot de toute la soirée, malgré les encouragements et les mots rassurants de Mirajane, tandis que Kanna ricanait sournoisement dans son coin de la bêtise des deux idiots. Lorsque Wendy et Carla vinrent demander au petit groupe pourquoi Natsu et Happy étaient partis précipitamment, comme s’ils avaient trouvé un trésor, elles n’eurent comme énigmatique, incompréhensible et insatisfaisante réponse que c’était à cause d’une « discussion de bar ».


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