Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 22 : Hallucination collective

1207 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 12:40

Hallucination collective

 



Personne ne l’avait vu venir.


Ça avait commencé lors d’une journée comme toutes les autres. Chacun vaquait à ses occupations habituelles ; certains restaient au bar tandis que d’autres, au contraire partaient faire un tour en ville ou bien s’occupaient d’une mission.


Tout d’un coup, le désordre commença à régner.


–        Eh, mais je te connais, t’es un membre d’une guilde clandestine, toi ! Qu’est-ce que tu fais là ?! Attends, bouge pas, je vais te régler ton compte !


Luxus poussa un hurlement de rage et son corps se mit à crépiter d’électricité. Il ne comprenait pas comment tous les autres membres avaient pu laisser un intrus pénétrer chez eux, c’était inadmissible ! Il avait envie de tout envoyer valdinguer, même s’il savait que le vieux n’allait pas apprécier de devoir encore avoir des frais à payer, mais ça ce n’était pas son principal souci actuellement. Il laissa l’énergie l’envahir, et un éclair déchira le ciel, frappant le sol à pleine puissance à l’endroit exact où se serait retrouvé l’ennemi s’il n’avait pas esquivé l’attaque. D’abord étonné par cette réactivité, Luxus se reprit rapidement et serra le poing, avant de l’enfoncer de toutes ses forces dans le ventre de son ennemi et de l’envoyer voler à l’autre bout de la pièce ; il s’écrasa contre le mur dans un cri de douleur.


Tirant avantage du moment de répit ainsi obtenu, le jeune homme en profita pour observer ses alentours ; ce qu’il vit le laissa stupéfait. Il ne voyait plus aucun des membres de la guilde : tous avaient disparu, et à la place, voilà que le bâtiment était infesté d’ennemis. Il ne put que reculer d’un pas, incapable de comprendre ce qui se passait exactement, mais tout cela ne lui inspirait rien de bon. Chose extrêmement rare pour lui, il commença à sentir la panique monter en lui, panique qui se mua rapidement en rage. Il se rua sans attendre vers l’ennemi qu’il avait affronté et envoyé valser, et le plaqua au mur tout en le tenant suspendu par les poignets.


–        Toi ! Dis-moi ce que toi et tes potes avez fait de mes compagnons de Fairy Tail ! T’as intérêt à parler si tu ne veux pas que je t’amoche trop le portrait ! Où ils sont ?!


L’autre ne lui répondit pas, se contentant d’esquisser une grimace dont Luxus ne parvint pas à cerner le sens. La seconde d’après, son opposant lui envoya ses deux pieds dans l’abdomen, lui coupant le souffle et l’obligeant à reculer. Il était de nouveau libre de ses mouvements, mais le chasseur de dragon de foudre en avait vu d’autres, et il reprit rapidement ses esprits. Son adversaire fonça vers lui, et il en fit de même ; lorsqu’ils arrivèrent au même niveau, Luxus n’eut pas le moindre mal à le tacler au sol.


Au moment où il arma son bras pour finir son opposant avec ses poings, il entendit un cri qui lui hurlait d’arrêter, puis, on lui pulvérisa un produit à l’odeur âcre, et il toussa sans s’arrêter, au bord de l’asphyxie. Une douleur aiguë lui lancina le crâne quelques secondes, et il faillit rejeter tout ce qu’il avait mangé aujourd’hui. Lorsque les choses se calmèrent et qu’il put enfin ouvrir un peu les yeux, ce qui apparut sous son nez le fit manquer de s’étrangler.


–        Mirajane ? Mais enfin, qu’est-ce que c’est que cette histoire ?!


Elle paraissait tout aussi surprise que lui de la situation. Il n’avait pas rêvé, pourtant, il était en train de combattre un ennemi, et tous les autres s’étaient volatilisés, alors pourquoi diable–


Ses yeux menacèrent de sortir de leurs orbites lorsqu’il releva la tête : Natsu tirait les cheveux de Grey qui en retour lui pinçait la joue, Lucy et Jubia arrachaient les vêtements de l’autre, Wendy et Erza se lançaient des sorts tout en volant, Gajil faisait tournoyer Reby dans les airs, Elfman et Ever Green se lançaient des regards mauvais, Jett et Droy enchaînaient coups de poing sur coups de poing, Arzak et Biska se tiraient dessus, Lisana et Bixrow se faisaient des croche-pieds, Fried et Max s’insultaient copieusement, et la liste continuait encore.


Pour une raison ou pour une autre, cependant, ils semblaient tous s’être arrêtés dans ce qu’ils étaient en train de faire, et Luxus déduisit rapidement ce qui s’était passé : chacun avait cru que les autres étaient des ennemis, et c’était pourquoi tout le monde avait commencé à se bagarrer, affrontant sans le savoir un ami. La lotion amère contenue dans le spray avait dû mettre un terme à ce délire.


–        Ichiya de Blue Pegasus testait encore un nouveau produit de sa création. Vous avez respiré ce parfum et c’est ce qui vous a fait halluciner en vous faisant croire que vos camarades étaient vos ennemis, confirma Makarof, comme s’il avait lu dans ses pensées.

–        Eh, le vieux ! Ichiya venait pas d’être condamné à arrêter ses expériences ? La dernière fois, tous les gens qui avaient respiré sa concoction s’étaient retrouvés transformés en lui !


Tout le monde frissonna à ce mauvais souvenir. Ce n’était effectivement pas la première fois que le maître de Blue Pegasus se livrait à d’étranges expérimentations, mais lorsque c’était toute la ville de Magnolia qui était touchée, ça finissait par devenir dangereux. Pourquoi persistait-il alors qu’on lui avait pourtant strictement défendu de continuer ? En plus, pour peu que les autres mages et citoyens de la ville eussent malencontreusement senti le produit, ça allait être la panique dans les rues dans peu de temps.


Luxus était en train de présenter des excuses à Mirajane – d’ailleurs, tout le monde était en train de demander pardon à la ou aux personnes qu’il avait blessées à cause de ce délire inopiné, même si c’était involontaire –, lorsque Warren entra dans le bâtiment, un petit flacon tout simple dans les mains.


–        Salut tout le monde ! Regardez ce que le maître de Blue Pegasus m’a offert pour me remercier de mon aide–


Sa phrase se termina abruptement car son pied buta malencontreusement contre le sol, et tout le monde écarquilla les yeux de désespoir en voyant le récipient tomber au sol et libérer le parfum fatidique.

Alors, ce fut reparti pour une nouvelle hallucination collective.

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