Les belles histoires du Père Makarof, ou Fairy Tail en trente-et-un mots

Chapitre 27 : Fourmilière humaine

1257 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 12/11/2020 14:17

Fourmilière humaine




–        Il y a encore plein de recoins à nettoyer !

–        Attendez, vous êtes sûrs que ce sont bien les produits qui avaient été commandés ?

–        Qui a embauché quelqu’un avec autant de mauvais goût pour décorer ?!

–        Le chef cuisinier ? Oui, je crois que je l’ai vu passer…


Une agitation folle régnait entre les murs de l’imposant bâtiment de la salle des fêtes. Chacun allait et venait, parfois même quelques personnes se heurtaient, faisant tomber au sol ce qu’elles transportaient. Si tout allait bien, elles se confondaient en excuses et en « je ne regardais pas où j’allais ». Si tout n’allait pas bien, par contre, alors là… c’était les cris et la bagarre, parfois généralisée, qui suivaient, et l’intervention de bras musclés s’avérait alors nécessaire pour calmer et apaiser les esprits échauffés.


Il fallait bien avouer que ce n’était pas tous les jours qu’on fêtait en grandes pompes l’anniversaire de la fondation de la guilde de Fairy Tail. Bon, ce n’était pas un chiffre très spécial, c’était le cent-cinquième anniversaire, mais lors du centenaire, tous ceux qui étaient restés coincés pour leur examen de mage de rang S sur l’île de Tenrō n’avaient évidemment pas pu être présents. Maintenant qu’ils étaient revenus, quelques semaines auparavant, de cette longue absence de sept ans, il était plus que temps de fêter l’événement dignement. En plus de cela, Blue Pegasus et Lamia Scale avaient demandé l’autorisation d’être présents à la cérémonie. Pour certains, beaucoup même, c’était l’occasion de rattraper le temps perdu et une raison supplémentaire de voir les choses en grand et de mettre les petits plats dans les grands. C’était aussi accessoirement la raison pour laquelle il avait fallu louer la salle polyvalente, afin d’être en mesure de pouvoir accueillir tout ce petit monde.


Au départ, cette histoire n’avait concerné purement que Fairy Tail. Puis, d’autres membres des guildes invitées étaient venus en renfort, et enfin, c’était les habitants de Magnolia qui avaient commencé à leur tour à mettre la main à la pâte. C’était ainsi que, rapidement, la ville d’ordinaire assez calme avait été prise d’une agitation frénétique comme jamais auparavant, chacun préparant avec plus ou moins d’enthousiasme la tenue de l’événement. Des rumeurs disaient même que des citoyens des cités, voire des royaumes voisins étaient venus aider. Fallait-il croire ces ragots, cela par contre était une autre histoire. Pour le moment en tout cas, l’activité ne connaissait pas d’arrêt, et il valait mieux, car tous les préparatifs étaient encore loin d’être achevés.


Il arriva néanmoins un moment, où, alors qu’il était chargé de transporter les objets décoratifs les plus lourds jusqu’à leur emplacement décidé, Elfman commença à nourrir une certaine appréhension à l’égard de sa petite sœur. Lisana avait été désignée avec d’autres pour s’occuper du ménage, notamment de passer le balais et le chiffon, mais maintenant qu’il y faisait attention, son frère avait remarqué qu’elle ne se trouvait plus dans la salle, et tout le monde savait qu’Elfman, derrière son apparence de gros dur, était du genre à s’inquiéter particulièrement pour ses sœurs, surtout pour sa cadette.


–        Dites, demanda-t-il en posant un large lampadaire plutôt moderne dans un coin de la pièce, quelqu’un a vu Lisana, depuis tout à l’heure ? Je suis toujours un peu nerveux, quand je ne la vois plus…

–        Lisana ? répéta Mavis de sa voix enfantine, tandis qu’elle observait avec attention Kinana en équilibre sur un escabeau en bois orner une applique murale en y accrochant un ruban mauve.


Elle posa les yeux sur Elfman et lui adressa un sourire lumineux dont elle avait le secret.


–        Ne t’inquiète pas ! Je l’ai simplement envoyé faire une course, elle ne craint rien !

–        Sans vouloir vous offenser, Maître Fondateur, de quel genre de course parlez-vous, exactement ? questionna Lucky, qui poussait un chariot rempli de provisions devant elle d’une main et tenait une mallette remplie de vaissellerie précieuse dans l’autre.

–      Oh, trois fois rien, fit Mavis d’un air  songeur, en posant son index et son majeur sur sa joue droite tandis qu’elle regardait quelque part en l’air. Un dirigeant d’un royaume voisin qui doit venir pour la cérémonie aime particulièrement les insectes, alors j’ai pensé lui faire plaisir en demandant à Lisana de ramener ici la plus grande fourmilière qu’elle puisse trouver.

–        QUOI ?!


Elfman faillit donner un violent coup dans le lampadaire et le renverser ; Kinana évita de justesse de chuter de son escabeau, et Lucky laissa tomber sa mallette manquant de briser les plats qui s’y trouvaient. Tous regardèrent Mavis avec des yeux ronds, complètement abasourdis. Ils savaient qu’elle pouvait être un peu spéciale des fois, et pourtant ils ne la connaissaient que depuis peu, mais ils n’avaient pas idée que ce pût être à ce point. Makarof avait vraiment laissé passer ça ?!


–        Maître Fondateur, intervint Kinana d’une voix douce, je sais que votre idée partait d’une bonne intention, mais je ne suis pas certaine qu’elle soit judicieuse…

–        Vraiment ? Mais ça n’avait pas l’air de la déranger, pourtant. Allons, arrêtez de me regarder avec ces yeux-là, je suis sûre que vous vous en faites pour rien. Tenez, vous voyez, je l’entends qui arrive– oh.


Elle ne termina pas sa phrase. Dans l’encadrement de la porte, une Lisana recouverte de centaines, voire de milliers de fourmis noires et rouges de la tête aux pieds, tremblait de tous ses membres et se retenait à grand-peine de pleurer.


–        Pardonnez-moi, Maître Mavis. J’avais trouvé une fourmilière comme vous m’aviez demandé, mais je l’ai cassée en la transportant, et les bêtes me sont montées dessus sans que je ne puisse rien faire ! Je n’ose même pas me transformer pour les chasser !


Voilà que bien malgré elle, Lisana venait de donner une toute nouvelle définition de l’expression « fourmilière humaine ». Dès le lendemain matin, cet incident faisait la Une du « Sorcerer Magazine », et elle était citée comme référence dans tous les dictionnaires du royaume de Fiore ; d’ailleurs on cherche encore à l’heure actuelle à savoir d’où provient la fuite.

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