A jamais je maudis le jour où ...

L’abandon d’une mère

~ULTIA~

Maman,

Combien de temps vas-tu encore me laisser seule ?

Mais, suis-je sûre que tu reviennes un jour ?

Une étrange mélancolie s’est emparée de moi depuis quelques temps. J’ai l’impression que nous avons été séparées hier. Et pourtant, aujourd’hui je suis une grande enfant.

Etais-ce une forme d’ignorance que tu avais eût lorsque tu m’as jadis livrée aux griffes d’inconnus prétextant avoir un remède contre ce surplus de magie qui étais en moi, mais qui en réalité avaient monté dans l’ombre une vraie boucherie ?

Ou alors m’as-tu réellement détestée au point de me confier à eux ?

La douleur que j’ai ressentit quand j’ai compris que tu ne reviendrais pas était encore plus grande que de me faire griller le cerveau par ces faux scientifiques.

Pourquoi avoir fait cela à ta fille ? Tu m’as rendue malheureuse.

Aujourd’hui, je vis à l’écart de tout et de toute forme de vie humaine, dans un coin reculé par delà les forêts et les plaines, dans un château délabré et abandonné depuis des lustres et des lustres. Vivre en Hermite a du bon.

J’ai commis des tas de péchés dans ma vie, mais tout cela est dû à ton abandon et aux multiples lavages de cerveau que j’ai subit en étant enfant.

Et papa, où est-il ? Est-il toujours vivant ? J’aurais aimé le rencontré mais personne ne m’en as jamais laissé l’occasion.

Je suis malheureuse, maman.

Malheureuse parce que tu me manque. Malheureuse parce que je suis seule au monde, malgré les quelques points positifs de la solitude.

Sais-tu ce que sont mes plus beaux souvenirs ? Ce sont les jours que j’ai pût passer avec toi. J’avais la conscience tranquille et j’étais pleine de joie.

Aujourd’hui, je suis creuse. Le vide se fait sentir dans mon estomac, non pas parce que j’ai faim mais parce que j’aurais pût avoir une vie meilleure que celle que le Seigneur tout Puissant m’a donnée.

Il a fait de moi une esclave d’expériences folles, une traîtresse et pour finir, une sorcière aux milles et uns péchés. Et il m’a enlevé des bras de ma mère.

Les gens que j’ai pût rencontrer étaient tous remplis de haine et leurs cœurs étaient noirs comme le charbon que tu faisais jadis brûler dans la cheminée en Hiver.

Tu sais, maman, j’ai aussi rencontré une petite fille. Je l’ai adoptée pendant quelques temps, elle a fait partie de Grimoire Heart comme moi, puis je l’ai laissée.

J’ai reproduit le même schéma que toi sans même le vouloir. Après tout, Meldy est grande à présent.

Elle me considérait comme sa mère, plus que comme la femme qui l’eût sauvée d’une mort inévitable. Comme sa mère.

Mais puis-je réellement prétendre à ce titre, vis-à-vis d’elle ? Maman, je suis celle qui a apporté désolation, feu et sang sur sa ville. Meldy me l’a pardonné mais cela est un nouveau péché sur mon compte.

Après la catastrophe d’Eclipse, j’ai choisit de laisser ma ‘’fille’’ et amie à Jellal, un homme que j’ai déjà trahis du temps de l’ancien Conseil de la Magie où nous étions affectés.

J’ai laissé derrière moi une enfant qui, malgré avoir bien grandit, reste un être que j’ai recueillis de mon propre chef.

T’imaginais-tu un jour m’abandonner moi, ta fille ? Eh bien je ne pensais pas abandonner Meldy. Mais il le fallait.

Au final, nous sommes deux mères indignes. Ne croit-tu pas ?

Grey Fullbuster m’a déjà rapporté ta mort et encore aujourd’hui je vois ton visage dans la flamme du feu qui m’éclaire chaque soir depuis mon exile dans ces sinistres ruines.

En est-il de même pour l’enfant que j’ai recueillis … ? Pense-t-elle toujours à moi ? Ou m’a-t-elle oubliée ?

Dans cette histoire, deux enfants ont été abandonnées et deux mères les ont délaissées. Je joue les deux rôles pour ma part.

Maman, je voulais juste que tu sache que quoique tu ais pût faire, si tu m’a réellement abandonnée ou non, je t’aime.

Et ne t’en fait pas, je ne vais pas tarder à te rejoindre.

Et nous seront de nouveau ensembles, dans notre petit chalet en montagne, au coin du feu. Et tu me liras encore cette histoire de la maman qui a voulus punir sa méchante fille.

-A jamais je maudis le jour où l’on abandonne ce qui nous est le plus cher-