A jamais je maudis le jour où ...

Chapitre 16 : Vivre au XVIIIe siècle dans le Gévaudan

1374 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:50

Vivre au XVIIIe siècle dans le Gévaudan

~JUBIA~

Juillet 1765, Village de Chaulhac situé en Lozère.

Voici un an et un mois que tout le Gévaudan tremble de peur. Les gens n’arrivent plus à sortir chez eux pour quoique ce soit.

Combien de temps cela va-t-il durer ? Nous n’en savons rien.

La seule chose sûre est que nous ne devons plus aller à la messe sans être armés, de même pour aller aux laveries, aux bois ou même chez nos voisins.

Cela vous semble stupide ? Pas pour nous.

Il doit être vingt deux heures. Je suis dans mon lit, ayant éteint la bougie, planquée sous ma couverture, tremblant comme une feuille morte.

Les nuits d’Eté n’arrivaient pas à me réchauffée. Mes membres étaient engourdis par le froid de la peur qui me donnait d’intenses frissons.

Cette période de cauchemar était la plus rude que la France n’a jamais connue.

Chez moi, le silence régnait. Seule entre ces quelques murs faits en pierres, je ne voyais rien mis à par les quelques rayons de la Lune qui traversaient mes fenêtres.

Je n’arrivais pas à trouver le sommeil, l’horreur était trop grande.

Je l’avais déjà vue et cette simple vision à glacer le sang m’avais fait perdre quelque chose en moi : la tranquillité.

Je la voyais dans mes rêves, je l’imaginais me dévorer, me manger la chair jusqu’à ronger mes os comme l’on ronge ceux des carcasses de poulets, je la voyais me dépecer avec violence.

J’étais également terrifiée car Grey n’était pas rentré, ce soir. Il était parti voir son ami d’enfance, Léon qui habitait à quelques pas de l’église située au centre du village. Ce dernier avait perdu sa femme, Meldy, ainsi que sa fille Leona, toute deux portées disparues depuis quatre jours.

Nous, nous habitons près des forêts, à la limite de Chaulhac. A cette période, ceci n’était point une chance mais plutôt l’un des plus grands malheurs que de vivre près des bois sinistres.

Nous n’étions pas le seul village touché, loin de là, mais les attaques étaient ici très répétitives. Tout le Gévaudan était à présent plus que jamais souillé par les cadavres éventrés, décapités, dépecés des pauvres hommes, femmes et enfants qui ont eu le malheur de se retrouver face à elle.

Elle ? C’est la chose la plus abominable que le Diable ai pût créer sur cette Terre.

La Bête.                                                                                                                        

Quelqu’un frappa à ma porte et je sursautai violemment, frôlant la crise cardiaque, mon sang se glaçant brusquement. Le souffle court et la respiration rapide, tout mon cœur était devenu aussi dur qu’une planche de bois. Doucement et en essayant de faire le moins de bruit possible, je me levai, me tirant des couettes, afin de me diriger vers la porte en bois, l’ouvrant avec méfiance.

Je vis Grey qui me regardait avec un air soulagé.

  • Jubia, la fille de Natsu et celle de Sting ont disparues …

Mes yeux s’écarquillèrent.

  • C-C’est la Bête ?!, hurlais-je, m’accrochant à lui, le secouant, affolée. ELLE EST REVENUE DANS LE VILLAGE ?!
  • Calme-toi ! On n’est sûrs de rien !, fit mon homme.

Je fondis en larmes, terrorisée. Si la Bête était revenue, cela était encore plus grave que ce que j’imaginais !

  • On va partir à leur recherche dès maintenant avec Natsu, Sting, Gajil et d’autres hommes du village., m’annonça mon beau brun.
  • NON ! HORS DE QUESTION !, hurlais-je de nouveau.

Avec ce monstre dans les parages, il fallait être complètement fou pour se balader la nuit ! Personne ne savais ce qu’était cette Bête, elle ressemblait plutôt à un loup même si elle faisait la taille d’un veau.

Elle semait la terreur dans tout le Gévaudan et personne ne pouvait l’arrêtée. Les balles ne lui faisaient rien et les coups de lances n’arrivaient jamais à la transpercée.

Depuis un an, la Bête faisait des tas et des tas de victimes, tapissant les villages, les forêts et les champs du sang de ses proies à moitiés dévorées. Il m’était déjà arrivé de tomber nez à nez avec la Bête alors que je revenais de l’église. Je m’étais faite sauvée par Rogue Cheney et quelques autres hommes qui avaient fait fuir la bête.

Je me souviendrais toujours du moment où ses yeux sanguinaires s’étaient posés sur moi, et de l’horreur qui c’était emparée de moi. Cela m’avait glacé le sang.

  • Jubia, il le faut … Ce sont des amis que je connais depuis mon plus jeune âge, je dois les aider !
  • Que vais-je faire si tu ne reviens pas … ?, sanglotais-je.

Sans un mot de plus, il repartit dehors, claquant la porte et me laissant seule à nouveau, glacée de peur.

Un effroyable cri retentit à travers la forêt alors que, par la fenêtre, je regardais mon mari accompagné de plusieurs hommes s’enfoncer dans les bois obscurs.

Ils n’eurent pas le temps de voir la Bête hideuse se jeter au cou de mon mari, sa tête dans sa mâchoire, le secouant comme pour la détacher du corps. Pétrifiée, je regardais ce spectacle sanglant depuis ma fenêtre alors que j’entendais les hommes hurler, tirant sur la Bête et la martelant violemment avec leurs poings.

Mais rien n’y fessait et bientôt la Bête s’enfuit dans les bois, emportant avec elle la tête de mon cher Grey, décapitée de son corps qui gisait sur la terre imbibée de son sang.

Je me laissai tomber par terre, blanche et traumatisée, mes sanglots reprirent et mon cri de désespoir déchira le silence du village.

 

-A jamais je maudis ce jour où l’horreur s’est abattue sur nous-

 

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