Ai-je le droit de te vouloir

Chapitre 2 : Être oublier

1028 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 24/11/2017 19:12

Six jours. Cela fait six jours que j'étais partie. Six jours en mission. Un "au revoir" à la va-vite pour tout le monde. Un "À bientôt !". Six simple jours. Et ça avait suffit pour que la guilde soit déserte.


-ROGUE !? STING !? MINERVA ?!


Je m'époumona, aucune réponse. Les larmes me piquèrent les yeux, et je continua à crier leurs prénoms.


Aucune réponse.


-Mlle Yukino ? m'appela un voix que je reconnus, mais ce ne fut pas la voix que je voulais entendre


-Eiki ! Qu'est-ce qui est passé ? Où sont-ils ?! Pourquoi ne sont-ils pas là ? Pourquoi TOI tu es là ? Toutes les questions sortirent de ma bouche dans un flot de parole incompréhensible. Il s'agita, ne su pas comment réagir.

Moi, d'ordinaire si calme, si paisible, je ressemblais à une folle. Je m'agenouilla, le supplie de d'expliquer, j'ai besoin de savoir.


La personne que j'aime, mon meilleur ami, ma meilleure amie, ont disparu. J'avais besoin de savoir. Il devait me le dire.

Alors il me dit, tout.


Lors de la fin de son monologue, je fus incapable de réagir. Je m'attendais à voir Frosch sortir du couloir et lancer à "Frosch est d'accord" dont il avait le secret, me rassurant de la présence de son maître - et aussi du meilleur ami de son maître.

Mais il ne vint pas.

Mon regard était vide, je ne sentais plus rien. Ni la chaise sur laquelle j'étais assise, ni les paroles d'Eiki, dans sa veine tentative de m'apaiser.


-Mlle Yukino, ne pleurez pas ! Ils vont revenir, c'est sur, fit-il de sa voix douce, tremblante alors qu'il essayait tant bien que mal de cacher son inquiétude.


Je ne me rendais pas compte que je pleurais.

C'est donc la seule chose que je pouvais faire ? Pleurez, alors qu'ils se battent ? Je me leva et la chaise tomba dans un bruit assourdissant, je courus dans les couloirs, alla dans les toilettes et je rendis mon petit déjeuné.


Je hurla, je cria, telle une hystérique.


Vous ne pouvez pas m'en vouloir.

Minerva devait rester. Elle ne l'a pas fait.


Alors pourquoi, moi, je le devrais ?


J'avais mal. Affreusement mal. Je m'assis et ramèna mes genoux vers moi.


La personne que j'aime, mon meilleur ami, ma meilleure amie.


Partis. Peut-être pour toujours. Et moi. Oublier.


-Vous ne pouvez pas. Vous ne pouvez pas partir comme ça. Vous ne pouvez pas mourir sans moi. J'arrive, je viens. Je ne vous laisserai pas seuls. Et vous ne me laisserez pas seul.


Je me balança, doucement au rythme de ma respiration.


-La personne que j'aime, mon meilleur ami, ma meilleure amie.


Je répéta ces paroles inlassablement.


Ces trois personnes ne pouvaient me laisser, ils ne pouvaient mourir, ils étaient trop fort pour mourir. Ils ne pouvaient pas.

Je ne savais pas si je disais ça pour me convaincre, ou parce que c'était vrai, mais je me le dis. Parce que j'avais besoin d'être rassuré.


-Buvez ça m'ordonna Eiki, me tendant en verre


Je ne l'avais pas entendu entrer. Je n'ai aucune envie de boire. Mais, machinalement, le tend la main. La liquide crépitait.


-Qu'est-ce que c'est ?


-Du... euh, je ne sais pas, Mademoiselle, répondit-il dans un petit rire sans joie


Une autre question sans réponse.


Je saisi le verre. Je su d'avance que je détesterai ça. Je posa mes lèvres sur le verre, et avala doucement. Il piqua dans ma gorge. Désagréable, c'est le premier mot qui me vint, mais, après tout, je ne méritais pas mieux.

Me plaindre du gout d'une boisson, alors que la personne que j'aime, mon meilleur ami, ma meilleure amie et bien d'autres étaient entrain de se battre.

Je méritais de souffrir. Du plus profonds de mon être.


-Laisse-moi seule, s'il te plait murmurai-je en détachant chaque syllabe, de façon froide, mais pas impoli. Je n'en avais même plus la force.


Il sortit, me laissant dans le silence et la solitude. J'attrapa un couteau, qui trainais toujours dans ma table de chevet.


Et je ris. Je ris, parce que ce n'était pas drôle. Et c'était d'autant plus pour ça que je riais. Parce qu'il y avait de quoi en pleurer.


Je vis le visage de douleur de mes amis. Leurs visages torturés. Et moi je pleurais comme une enfant. je méritais de mourir.


Je ris et plaça le couteau sur mon poignet.


"Ne fais pas ça." "Pourquoi pas ?" "Ne fais pas ça."


Cette voix. La personne que j'aime.


"Je reviendrai."


-COMMENT PUIS-JE EN ÊTRE SUR ?! Hurlai-je. Oui, c'était une certitude maintenant, je devenais folle.


"Je t'aime, je ne te laisserais jamais seule." "Moi aussi, je t'aime". Sauf que cette voix faisait partie de mon imagination. Elle n'existait pas. Et toi, tu n'existais peut-être plus."


Je lâcha le couteau. Et je pleura. J'en voulais à Eiki, d'être aussi calme. J'en voulais à Fairy tail, pour cette foutu guerre. J'en voulais à Minerva, de ne pas être rester. J'en voulais à mon meilleur ami, de ne pas m'avoir prévenu.

Mais je n'arrivais pas à en vouloir, à lui. Il allait revenir.


Comme mon meilleur ami. Comme ma meilleure amie. Comme tous mes amis. N'est-ce pas ? Quelle idiote.... Je me leva, et pris mes clés.


-Mlle ? Mlle ! Revenez, où allez-vous ?


-Je vais les rejoindre ! hurlai-je en courant


-Non !


Il me saisit le bras, presque violemment. Une détermination brillait dans ses yeux.


-Je voulais y aller aussi. Moi aussi, il y a des gens que j'aime, là bas. Mais, POUR EUX, je n'y vais pas.


Ses paroles me griffèrent le visage, et je me gifla intérieurement. Je n'étais pas la seule à souffrir. J'étais ignoble.


Je me retourna vers la guilde. Je rentra, et pris un verre d'eau. Et je l'a fis tourner dans mon verre.

J'avais peur.

Très peur.

Oui.

Et je l'assumais.

J'avais peur.

Pour la personne que j'aime

Pour mon meilleur ami

Pour ma meilleure amie

Et pour tous les autres.

Mais j'avais confiance.

Et je les aimais.

Même si ils m'avait oublié

Même si j'avais été oublié


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