Good or bad ?

Deux jours après l'annonce du directeur, les protestations continuent. Je n'y prête plus trop attention.

Abby terminait ses devoirs quand je lance :

-Et ! C'est bientôt treize heures !

-Cool ! s'exclame t-elle. Je terminerai mes devoirs plus tard.

Elle ferme son cahier et va se changer dans la salle de bain. Le week-end, nous n'avons pas cours et le samedi après-midi, de treize à dix-huit heures, nous pouvons sortir de l'internat. Pour ne pas nous perdre de vue, ils mettent des Traceurs dans nos manteaux et portables.

Lorsque Abby revient, il reste deux minutes avant treize heures. Nous nous dirigeons vers la sortie où une masse de personnes attendent la sonnerie pour sortir. Avec Abby, nous nous mettons sur le côté. La sonnerie retentit et c'est une véritable bousculade jusqu'à la sortie. Nous attendons que la dernière personne franchisse le seuil, puis nous sortons à notre tour.

Nous allons au centre-ville. Dans un magasin de vêtement, Abby brandit une robe multicolore.

-Ca t'irait trop bien !

-Tu rigoles ? C'est moche une horreur !

-C'est pas vrai ! Il est très beau. Et ça change de tes affreux t-shirts noirs.

-Qu'est-ce que tu as contre mes t-shirts noirs ?

-Bah ce sont des t-shirts noirs. Sans couleurs. On dirait que t'es en dépression.

-La seule raison qui me ferait faire une dépression, c'est ton côté humoristique.

-Qu'est-ce que tu as contre mon humour ?

-Bah c'est ton humour.

Elle me lance la robe à la figure.

-Bon d'accord, tu ne prends pas cette robe mais je veux que tu t'en achète une !

-Tu va m'obliger ?

-T'as tout compris !

Je lève les yeux au ciel en rigolant. Après cette boutique, nous nous sommes dirigés vers une boutique de Salzus. Le Salzu un biscuit que j'adore. Mes préférés, c'est ceux au citron et aux noisettes. Miam !

Après, nous sommes aller nous asseoir sur la fontaine, en dégustant des Salzus.

-Au fait, lance t-elle. Avant il y avait une boutique appelé "librairie".

-Et ils vendaient quoi ?

-Des livres.

-Tu vas arrêter avec tes livres ? C'est interdit, comme la musique ! Si ils l'ont interdit, c'est qu'il y a une bonne raison.

-Ah oui ? Laquelle ?

Je lève les yeux au ciel et aperçois un homme curieux.Il tient un sac et semble chercher quelqu'un. Abby a cessé de parler et semble le dévisager. Il est habillé normalement, sauf qu'il porte des chaussures noirs. Les chaussures ne sont plus à la mode à présent, tout le monde porte ce qu'on appelle des chautes. C'est un mélange de chaussure et de botte.

Soudain en nous apercevant il se fige et nous fait signe de le suivre. Voyant qu'on ne bouge pas, il refait signe.

Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit d'aller le voir.

-Non, ne fais pas ça ! C'est peut-être un pédophile, ou...

Mais je ne l'écoutais pas. Je me suis levée et je m'approche de l'homme aux chaussures noirs. Abby étouffe un juron et me suit, avec les Salzus. Derrière un bâtiment, L'homme aux chaussures noirs lance :

-Vous ferez l'affaire. Je vous en prie, gardez ce sac. Voici ce que vous allez faire ensuite : vous allez rentrer dans votre internat, et direct dans votre salle de bain. Ne regardez pas avant, et surtout, ne le dîtes à personne !

Il me fourre le sac dans les mains et s'en va.