Mars Eidolon

Chapitre 3 : III - Depuis tout ce temps !

4603 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/02/2018 11:09

A l'étage inférieur, sans se douter aucunement de ce qui se tramait en haut, le fils continuait de consoler comme il le pouvait son père dans ses bras qui pour autant, ne semblait pas vouloir se contrôler, ce qui montrait une fois encore son côté gâteau ainsi que son très grand attachement à sa fille et dans le même temps ses enfants qui étaient tout ce qui lui restait. Voyant que comme d'habitude, il était très difficile de ramener son père à son état normal, Basara ne pouvait que se sentir de plus en plus gêné.



-Décidément, il est toujours aussi sensible...



On entendit ensuite la voix du père étouffée par les vêtements de son fils et en même temps ses pleurs à foison.



- Je vais être séparé de ma petite fille...! Et elle m'oubliera...!



-Mais non, mais non. Et puis, ce n'est pas comme si elle allait partir dans les jours qui suivent…



Puis après quelques temps supplémentaires et la fin de leur cafés, les deux "grands" descendirent, Cynthia un livre en main, sourire aux lèvres. Quand Miko la vit arriver Fate elle prit un sourire en se retournant assise sur le canapé



- Ah, vous voilà. Tu as trouvé ton bonheur chérie ?



- Oui, comme toujours hihi !



Lorsqu'elle arriva, elle pouvait également voir son petit frère qui comme ça arrivait parfois, était dans la tentative de calmer son père contre lui en lui tapotant le dos entre quelques couinements de la part de l'adulte. Elle regarda alors les deux hommes curieusement.



-Tiens..? Papa fait encore une crise ?



-Ah..on a un peu lancé le sujet de…ton départ qui vendrait un jour et...



Avant qu'il n'ait le temps de terminer, les pleurs de Minato se firent entendre de plus belle, le simple fait d'entendre la chose suffisant à remuer davantage le couteau dans la plaie qui était facilement ouvrable, et ce pour diverses raisons, certains qu'il s'efforçait de cacher.



- Elle va partir...! -



Se retrouvant encore plus désemparé en voyant qu'il venait d'aggraver la chose, il prit un rictus à l'œil droit, complètement à court de solution.



-Je ne sais plus quoi faire là...



-Ala....il faut que je règle cela encore une fois héhé.



Celle-ci se mit alors à genoux pour arriver au niveau e son père, le regardant un doigt sur le menton, yeux au ciel



-Mmh.....cookie.



Bien qu'il était encore perdu dans sa tristesse soudaine, il sortit lentement et partiellement son visage des bras de son fils pour montrer une fois de plus ses yeux tout ronds et tout luisants comme un chaton apeuré qui ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait.



-Je te ferais des cookies en rentrant, né ? -



Finalement il finit par parler d'une petite et faible voix qui accompagnait cette expression toute mignonne.



- Des...des cookies..?



- Mh !



- Avec...des pépites de chocolat..?



- Bien sûr.



Après cela, il laissa entendre un reniflement et quitta toujours aussi lentement les bras du fils pour se réfugier dans ceux de la fille, laissant enfin l'occasion à Basara de souffler de soulagement. Il pouvait enfin respirer librement.



- La, la hihi.



-Il se fait tard. Il devrait aller se coucher hehe.



- Oui, nous devrions y aller.



Enfin libre de ses mouvements, il se releva en allant passer sa main dans ses cheveux d'un air désespéré.



-Ouais, je pense que ça fera à tout le monde le plus grand bien. Et désolé pour...le dérangement.



- Mah mah, que va tu penser. Je ne vais pas tardez à vous réinviter ahah.




 Puis tout le monde se retrouvera alors sur le palier de maison, Cynthia à nouveau avec son fin manteau. Finalement, après quelques minutes supplémentaires durant lesquelles la grande sœur dût soulager le père et en quelques sortes l'amadouer, ce dernier essuyait sa dernière lame avec son doigt d'un sourire gêné, embarrassé d'avoir à nouveau réagi de la sorte devant autrui.


- Encore désolé pour...la petite scène…



- Revenez vite surtout.



- On ne voudrait pas non plus déranger plus que nous le faisons déjà…



- Mah mah, ne vous en faites pas héhé. Allez, allez y avant qu'il ne fasse nuit noire.



- Ah, oui, tu as raison. Et merci encore pour le repas, c'était délicieux, comme toujours. Bien, à la prochaine fois, Garfilda, Fate.



Le père finit par s'incliner, tout comme le fils et la fille qui rejoignirent le mouvement, avant que la petite famille ne quitte le pallier de la demeure Phénix pour entamer leur marche de retour dans les rues ensablées et rougeoyantes de leur village où la nuit noire comme l'avait dit la renarde, commençait à pointer le bout de son nez, même si les lampadaires étaient là pour la chasser.



- C'était encore excellent comme toujours hihi.



-Heureusement qu'elle est là ça pour relever le niveau culinaire.



Bien entendu, Minato reçut ce pic supplémentaire lancé par son fils sur le sujet et prit un rictus sur son sourire convivial yeux fermés.



- Je l'ai bien compris Basara, pas la peine d'en rajouter…



Le jeune homme passa ses mains derrière la tête pendant la marche histoire de se détendre un peu et mieux digérer le festin qu'il venait d'ingurgiter. Ils rentrèrent alors finalement chez eux, arrivant après cinq petites minutes de marche. Cynthia une fois ses chaussures et son manteau enlevé ainsi que son écharpe alla vers la cuisine. En la voyant se diriger vers celle-ci, les deux hommes de la famille encore dans le hall la regardèrent curieusement.



-Pourquoi vas-tu à la cuisine ?



- J'ai promis à papa des cookies non ?



Le concerné se redressa lorsque l'on parla de lui en clignant des yeux.



- Oui mais, il est peut-être un peu tard pour ça ma chérie…



- C’est bon. Cela ne me prendra pas longtemps.



- Tout de même...tu ferais mieux d'aller te coucher, tu t'en occuperas tranquillement demain. -



-Tu les veux demain ?



Il se gratta les cheveux d'un léger sourire gêné yeux fermé, gêné de donner l'envie à sa fille de faire une tâche pareille à une heure pareille.



- Oui oui, ne t'en fais pas. Vas te reposer.



- Bon, comme tu voudras.



 Elle repartit alors vers eux, embrassant son père sur la joue, puis ensuite son frère contre elle en le câlinant comme une peluche.



-Ne rêve pas trop de moi petit frère !



Ce dernier ne pouvait que se laissait faire en faisant comme s'il en avait assez et qu'il était embarrassé de la chose, bien que dans le fond il aimait énormément ce genre de marques d'affection de sa part et ce depuis son enfance, surtout depuis la disparition de leur mère.



-Si je rêvais de toi ce serait très mal vu je pense...



- Bah, ça ferait des jaloux héhé.



 Elle partit alors en montant les escaliers pour aller dans sa chambre. Son père la regarda s'en aller dans les escaliers, reprenant rapidement son sourire comblé et même de papa poule émerveillé, tout simplement séduit par la chose.



- Ah...j'ai vraiment de la chance d'avoir une fille pareille...



-Ouais, une fille pareille…



Dans la phrase de son fils, il sentit très bien ce que derrière il voulait insinuer étant donné que cette allusion était légion compte tenu de la popularité de sa sœur. Pour autant, Minato ne perdit pas son sourire et alla poser la main sur la tête de son fils en le regardant.



- Et un fils pareil, bien entendu.



Basara ferma les yeux en prenant l'esquisse d'un sourire, commençant à aller à son tour vers les escaliers calmement, mains dans les poches. Tentons de sauver les meubles lorsqu'il en est encore temps hein.



- Mais non voyons..! Tu sais bien que je suis fier de toi aussi ! -



Arrivé aux escaliers, il commença à les monter en lui faisant signe de la main de dos d'une expression amusée.



-Oui oui, je le sais bien Papa. Je ne fais que te taquiner, tout va bien.


Et pendant qu'il montait, le patriarche poussa un énième soupir de fatigue et de désespoir.


- Moi je sers avant tout à recevoir les blagues et les plaisanteries douteuses...


Puis le lendemain, à une heure assez matinale, tout le monde dormait encore dans les deux maisonnées. C'est alors que des bruits de pas se firent entendre dans l’escalier jusqu’à la cuisine. C'était la fille de la famille qui, comme presque chaque matin, se levait avant tout le monde pour préparer le déjeuner et accueillir la famille. Elle se mit alors au fourneau en mettant un tablier blanc autour d'elle, se mettant à préparer le repas. Elle prit alors cette fois ci un paquet de chocolat et se mit en plus du repas habituel à faire les fameux cookies qu'elle avait promis à son père plus tôt.

Pendant sa préparation, elle entendit quelques minutes plus tard d'autres bruits de pas en provenance du couloir. Ses bruits de pas n'étaient nulle autre que ceux du père qui venait de se réveiller également à cette heure matinale, une condition que lui demander son atelier dans lequel il passait le plus clair de son temps. Sans la moindre surprise endormi et encore fatigué, il débarqua dans le salon relié à la cuisine les cheveux plus en bataille qu'à l'ordinaire, la main dans sa chevelure blonde pour se la gratter et les yeux bien fermés tellement il peinait à les garder ouverts dans son bâillement. Elle le regarda alors avec un sourire en posant son plat sur la table.



- Bonjour Papa !



Il lui répondit d'une voix à peine audible à cause de son état de concentration ainsi que son bâillement qui d'ailleurs s'arrêta en fin de phrase.



- Bon…jour ma ché...rie...déjà debout..?



- Oui ! J’ai fait des cokkies ! -




Dès qu'il entendit la chose, pendant qu'il allait s'asseoir sur sa chaise autour de la table du salon, une mèche de cheveux rebiqua sur son crâne, ce mot ayant tout de suite attiré son attention, de goinfre.



- Mes cookies..? -



-Oui. Je te les apporterais à l'atelier, ils sont en train de chauffer.



Il prit peu à peu un grand sourire bêta en la regardant, toujours yeux fermés bien sûr, avec cette même aura de papa poule et aux anges qui entoura et illumina son visage.



- Tu es vraiment un ange...



-Héhé.



 Une fois son repas prit, le père partit alors travailler dans son atelier, puis ce fut au tour de Basara de descendre, une heure après. Le fils lui, arriva tranquillement depuis les escaliers après les avoir descendus, lui aussi avec une mine fatiguée et encore endormie bien que moindre que celle de son père, la différence étant déjà qu'il parvenait à garder les yeux ouverts. Habillé d'un simple short vert ainsi que d'un débardeur noir pour laisser ses bras à l'air et se sentir exactement comme chez lui, il alla après son père s'asseoir à la table de la cuisine en se grattant les cheveux pour s'aider à se sortir plus vite de sa somnolence. La sœur lui servis alors son plat avant de s'en retourner aux fourneaux. Il la remercia de son service de sa voix calme et un peu affaiblie à cause de l'heure.



-Merci grande-sœur...



Par la suite, il se mit à manger son petit-déjeuner dans le calme et la tranquillité, buvant son jus de fruit après deux trois coups de baguette et ainsi de suite. Celle-ci s'assis ensuite ne face de lui, mains liées.



-Dit, Basara.



Après une autre gorgée de son verre, il baissa son visage vers elle, le verre devant le visage en clignant des yeux curieusement.


-Mmh ?

-Tu sais que mes études de Magister vont bon train.



Oui, je le sais. Pourquoi tu me dis ça ?



-He bien...



 Elle regarda alors ses mains d’un air et ton anxieux, masqué par un vernis de douceur.



- Je...enfin, tu dois te douter que pour les poursuivre...je vais devoir aller en ville…



Plus elle continuait, plus il devenait curieux mais aussi appréhensif en se demandant où elle voulait en venir exactement.



-Et....ma demande d'affectation a été acceptée alors....je vais bientôt devoir partir....



Lorsqu'elle finit par dire la chose comme elle était, il stoppa dans la seconde le mouvement de son bras qui amenait son verre à sa bouche. Il devint complètement immobile, du fait que cette annonce eut à peu près le même effet qu'une balle qui vint lui transpercer le cœur. Elle releva alors timidement ses yeux vers lui pour le regarder. Sans ne rien dire, pas le moindre mot, il baissa légèrement son visage, ses cheveux bruns tombant sur son regard. Il saisit ensuite son assiette à moitié vide en gardant son verre avant de se lever de table et se diriger vers le plan de cuisine, en direction de l'évier.



- Basara..?



Devant l'évier, il se tourna vers la poubelle pour y jeter ce qu'il restait de son déjeuner dans l'assiette avant de la mettre dans l'évier. Le fait qu'il n'avait pas complètement terminé de manger, ce qui était très rare, montrait déjà que la nouvelle ne semblait guère le réjouir. Puis à l'évier, verre en main et l'autre posée sur le bord, il finit par lui adresser quelques mots, dos tourné.


-Et..tu pars toute seule ou alors tu seras accompagnée..?



-Je serais accompagnée…



-Qui t'accompagnera...?



- Justement, j'aimerais en parler aussi avec Papa de cela.



Malgré cela il insista. Il sentait bien que la femme hésitait grandement à lui répondre, ce qui ne fit que lui donner encore plus de le savoir.



-Dis-moi avec qui tu vas partir.



-Quand papa sera là.



-Par pur hasard...ça ne serait pas Fate...?



-Je vous dirais tout ce midi. -



On put alors discerner sa main posée sur le rebord de l'évier qui se referma légèrement de sa poigne de fer pour l'agripper.



-Tu ne le nies pas…



-Je n'ai pas dit que c'est lui.



 Elle se leva alors de sa chaise puis alla vers le four pour l'ouvrir et en sortir les cookies qui avaient finis de cuire. Elle commença alors à les disposer tranquillement sur une assiette. A côté d'elle, il termina par poser son verre sur son assiette dans l'évier et relâcha la pression sur le bord. Le bord lâché, toujours sans rien dire ni même la regarder ou encore laisser voir son regard, il repartit en direction des escaliers.



Puis celle-ci les apporta à son père qui travaillait dans l'atelier. Chez Garfilda, encore plus tard à l'heure du repas, près des 13 heures, les deux mangeaient alors un plat préparé par la mère. Fate brisa alors le petit silence qu'il y avait entre les deux en continuant son repas



-Je vais partir pour Skandia dans quelques jours.



 La mère sursauta alors à la voie de son fils et à son propos, le regardant curieusement



- Qu-quoi Fate ?



-Je pars pour Skandia. Je ne sais pas encore quand. Et Cynthia est ma petite amie.

 


Elle le regarda alors d'un air encore plus perdue, ne sachant que faire de ces informations avec le visage de son fils. Celui-ci la regarda alors.



-Cela fait un an que nous sommes ensembles.



- Je-je vois....et-et...tu pars avec elle..?



-Pour elle. Avec ses études il lui faudra peut être quelqu'un.



-Est-ce vrai, Fate ? Tu..tu ne dis pas sa comme ça ?



-Je suis sérieux Maman. J'ai planifié tous les préparatifs. J'économise depuis des mois depuis que nous avons eu l'idée de ce projet. Tu n’auras pas besoin de nous soutenir financièrement. Et nous repasserons te voire. Bien sûr on ne partira pas de suite. Tu as sans doute besoin de temps pour comprendre.



- Mh.....oui....même si je pense avoir retenus l'essentiel....donc tu pars avec Cynthia qui est ta petite amie ?



 Il, reprit alors son repas, voyant que sa mère semblait avouer tout retenu malgré la vitesse le a constance qu’il avait employé pour lui révéler tout cela.



-C’est tout à fait ça.



-Et elle ?



-Elle doit leur dire aujourd'hui également. Démo, je veux savoir si j'ai bien ton accord pour partir.



- Quoi ? Mon accord ?



-Je ne voudrais pas fuguer ou te laisser seul si tu veux que je reste ici. Alors si tu ne veux pas que je parte dis-le et je resterais.



Celle-ci le regarda alors d'un petit air vexée.


-Que va tu croire la....Fate, si tu penses que c'est le meilleur chemin à suivre, alors je t'y encouragerais avec tout l'amour que j'ai. En plus tu ne seras pas seul. Et tant que tu reviens me voire, je ne me sentirais pas délaissée hihi. Mais viens plus d'une fois par mois tout de même...



 Celui-ci prit alors un petit sourire comme de rare fois.



-Merci, maman.



-Si Cynthia part, le point positif sera que les eux hommes seront obligés de venir ici pour manger quelque chose de bon héhé



Dans l'autre demeure, le moins que l'on puisse dire c'est que l'ambiance était toute autre. En effet, après avoir appris ne serait-ce que la nouvelle du départ prochain de sa grande sœur, avec dans le même temps la pensée que son meilleur ami n'était nul autre que la personne qui partirait avec elle, ce dernier avait regagné sa chambre d'une façon peu rassurante, du moins joyeuse. Maintenant dans sa chambre qui ressemblait plus ou moins à celle de Fate, hormis le fait que les bouquins y avaient une bien moindre importance, même si toutefois on pouvait en remarquer la présence de quelques un sur le bureau, il alla s'asseoir sur son grand lit à deux places, collé au mur. Une fois assis, il saisit un cadre sur sa table de chevet et qui contenait une photo. Cette photo n'était autre qu'une photo qui le présentait bien plus jeune, environ 7 ans en arrière.


Toutefois, sur cette photo, il n'y était pas seul. Il était en présence d'un autre garçon, mais lui avec les cheveux gris argentés, ainsi qu'une fille, un peu plus grande que lui avec déjà de longs cheveux blonds. Il n'était pas difficile de deviner qu'il s'agissait alors du trio d'amis encore dans leur âge enfantin, tout souriants et prêts à vagabonder encore et toujours comme il en était coutume à l'époque, même si déjà à cette période, Fate était le plus calme des trois. Sur la prise, aucune présence d'adulte, ce qui laisse supposer que ceux-ci étaient occupés derrières l'objectif à prendre justement la-dite photo. Cependant, en la regardant, il sera légèrement des dents, tout comme il renforça la pression de son pouce sur le bord du cadre qui manquait de peu de le briser, d'une certaine colère.



-Enfoiré...combien de temps comptais-tu encore jouer la comédie...



Il entendit alors la voie de sa sœur depuis le bas de la maison.



- Basara ! On mange, descend !



Entendant la voix de cette dernière qui justement l'appelait, il posa calmement la photo sur la couverture de son lit sans y faire plus attention désormais. Il se leva et d'un pas tout aussi calme, bien que celui-ci annonçait peut être une tempête à venir, il quitta sa chambre et fit quelques pas dans le couloir de l'étage supérieur pour gagner les escaliers et descendre rejoindre le reste de la famille pour le repas.



Le père était déjà assis a sa place tandis que la jeune femme servait les plats sur la table. Ayant entendu les bruits de pas de son fils qui venait d'arriver, Minato qui venait lui de quitter son atelier pour l'occasion, de la sueur encore visible sur le front à cause de la température dans laquelle il travaillait se tourna de moitié sur sa chaise, toujours avec son sourire naturel de père.



- Tiens, c'est rare que tu ne sois pas encore parti vagabonder deho...



Il remarqua sur le fait la mine loin d'être réjouie de ce dernier tandis qu'il s'assit à sa place en gardant silence avec cette expression grave qui rapidement suscita l'intérêt du père qui ne comprenait pas pourquoi il donnait cette impression.



- Toi, il y a quelque chose qui ne va pas…



Ne t'en fais pas, ton tour va arriver. Une fois tous les plats mis sur la table, et tout le monde assis, la famille se mit alors à manger dans un calme assez pesant d'un certain coté. Le père sentait très bien cette atmosphère très pesante et difficile à comprendre, cette atmosphère étant d'ordinaire inexistante chez eux, surtout lorsque tous trois étaient réunis. Pendant une bouchée, il regarda son fils qui ne changeait aucunement son air sérieux et sur le moment sévère, ce qui ne faisait que l'inquiéter davantage.



- Il y a vraiment quelque chose qui cloche. Tu ne veux pas en parler ? -



Il lui répondit d'une voix calme, aussi pesante que l'ambiance sans dévier son regard de son assiette.



-Ce n'est pas à moi d'en parler. D'ailleurs celle qui le doit est en retard d'une heure pour le faire.



La jeune fille posa alors ses baguettes.



-J'ai à vous parler. Effectivement.



Tout comme elle, Basara posa ses baguettes à côté de son assiette.



-Ce n'est pas trop tôt.



Davantage perdu de ce qu'il se passait, le chef de famille regarda sa fille de son même air curieux, se demandant bien à quoi tout cela rimait.



- Papa, j'ai envoyé mon dossier a la capitale pour ma fin d'étude et...il a été accepté. Je peux donc partir a Skandia puis a Lemuria pour entreprendre ma formation de Magister.



Sur le moment, à cette annonce assez soudaine et surtout choc pour lui, il ouvrit grands les yeux de stupeur. Cette information avait eu l'effet d'une claque pour lui, car cela voulait également dire que la deuxième femme la plus importante dans sa vie, et qui était également la dernière allait elle aussi le quitter, d'une manière différente.



- Tu..tu vas partir..? -



-Oui. Dans quelques jours je pense...démo...ce n'est pas tout...quelqu'un m'accompagnera a Lemuria...il s'agit de...mon petit ami...



Etant bien secoué de l'information précédente, celle-ci ne fit que le mettre davantage dans tous ses états, au point qu'il ne parvenait même plus à effectuer le moindre mouvement, hormis ceux de sa mâchoire pour prononcer ses phrases, tout en faisant avec le soudain étau qu'il ressentait au niveau de son coeur de père.



- Avec ton...petit ami...? Tu as un petit ami...?



L'annonce semblait également avoir eu un certain effet chez Basara qui avait l'expression de nouveau cachée. En effet, il soupçonnait que la personne qui allait l'accompagner n'était autre que son meilleur ami d'enfance et de toujours. Mais entendre que cette mystérieuse personne était également son petit ami ne manqua pas de le toucher, tout comme elle ne faisait qu'accentuer la colère qu'il éprouvait.



-Oui....c'est Fate....c'est moi qui ne voulais pas le dire car j'avais peur de votre réaction…



Et pour finir, lorsqu'elle prononça le nom de ce fameux petit ami, elle venait d'achever les deux hommes autour de la table. D'un côté, Minato qui n'en revenait absolument pas, de tout cela, que ce soit le départ de sa fille chérie, le fait qu'elle ait un petit ami et qu'il soit en vérité le jeune homme qu'il connaissait depuis ses premiers pas. De l'autre côté, Basara qui serra de nouveau des dents en voyant ses doutes confirmés et qui le mit dans un état de rage très rarement avancé, au point qu'il ne put contrôler davantage sa force, ce qui lui valut de briser le verre qu'il tenait dans sa main droite de sa simple poigne. Le bruit du verre qui éclata et qui dans le même temps occasionna des blessures à sa main attira l'attention de son père qui le regarda ensuite bouche entrouverte, avec toujours autant de mal à se remettre les idées en place.



- Basara...? -



Sans faire attention à son père, ni même à sa main ensanglanté ou les morceaux de verre éparpillés dans son assiette, le jeune homme prit à son tour la parole d'une voix étonnamment calme dans laquelle on pouvait percevoir son ressenti.



-Depuis combien de temps...aviez-vous prévu cela..?



On en avait l'idée depuis quelques mois...démo on attendait le retour de mon dossier pour en décider vraiment.



Il se mit à hausser soudainement la voix. Sa colère prenait de plus en plus le dessus sur sa raison.



- Combien de temps exactement ! -



- Je ne sais pas exactement. Quatre mois peut-être…



Toujours aussi de façon imprévisible et du coup inquiétante, il se leva de table en une seconde avant de se diriger en direction du salon qui était relié au couloir principal qui menait à l'entrée de la demeure d'un pas assez rapide, ne se souciant aucunement de sa main fermée qui relâchait des gouttes de sang sur le sol. A cette action de son fils, Minato devina aisément ce qu'il avait en tête et se leva aussi de table avec de grands yeux, de peur qu'il ne fasse ce qu'il avait en tête.



- Où comptes-tu aller Basara..?! -



Il ne prit même pas la peine de répondre et poursuivit sa couse avant que l'on ne puisse entendre le claquement brutal de la porte du hall.



- Basara ! reviens !



Avec le claquement de porte, le jeune homme était déjà sorti, et le père avait très bien compris ce qu'il comptait faire. Maintenant lui aussi pressé à cause de la situation, il se dirigea rapidement vers la sortie pour tenter de l'arrêter et empêcher ce qu'il craignait.



- Je ferai mieux d'y aller pour éviter un drame..! -



Mais le jeune homme lui, grâce à ses entraînements depuis son enfance et qui lui avaient octroyé une vitesse nettement supérieure à la moyenne était déjà bien en avance dans la rue. Il courait, courait encore avec frénésie, ses pas écrasant littéralement le sable rouge en direction d'une demeure bien précise qu'il fixait du regard avec sa mâchoire resserrée de colère. Comme le redoutait le père, il n'avait qu'une idée en tête, s'entretenir d'une façon peu conventionnelle avec le petit ami, cet ami qui venait de le trahir, dans son dos.



Quatre mois...quatre mois que vous vous êtes foutu de ma gueule...!

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