Mars Eidolon

Chapitre 7 : VII - Le dragon

5960 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/03/2018 10:21

Elle posa ensuite son regard sur l'homme qui accompagnait la Magister pour à son tour le féliciter.


- Quant à vous, Phénix Fate, j'ai également le privilège de vous nommer Assistant Magister. Toutes mes félicitations. J'ose espérer que vous ferez tout ce qui est en votre pouvoir pour protéger la femme qui vous accompagnera au cours de ce long périple qu'est la vie, et même la vie de Magister.


- Comptez sur moi.


- Ah ! Il faut aller chercher ton équipement d'ailleurs !


- Oui, c'est exact. Comme je vous en avais averti, la force que vous venez d'obtenir ne pourra vous protéger de tous les dangers si vous n'y mettez point du vôtre également.


C'est ainsi que tous rentrèrent a la capitale, tandis que le nouvel Eidolon de Cynthia et d'une certaine manière de Fate repartit vers les montagnes. Arrivés à la capitale, Fate se dirigea de son coté à l'armurerie. Il rencontra alors le gérant de celle-ci qui l'emmena dans une grande salle remplies d'arme et protection en tout genre, avec ou sans générateurs te piles a électrolyte.


-Bon ! La Reine m'a dit de te donner le meilleur alors bouge pas et regarde !

L'homme sortit alors des rangées d'arme un long fusil et le posa sur la table en face du jeune homme. L'armée était alors comme un fusil sans chargeurs, doté d'une partie haute et basse avec un vide entre les deux. Un compteur indiquant 0 était également mis au-dessous du viseur.


Le Railgun, formellement Asymmetric Recoilless Carbine-920, est un accélérateur linéaire à chaînes compactes utilisant le principe du canon électrique qui tire un projectile hautement explosif à une vitesse incroyable, en délivrant de l'énergie cinétique ainsi qu'une force explosive contre des cibles plus ou moins résistantes. Plus simplement, regarde comment ça marche. L'homme prit alors sur la table une cartouche puis il ouvrit par le dessus le revolver, la montrant a Fate dans un premier temps.


Le M645 FTP-H est un obus utilisé dans les Railguns. De calibre 16 × 65 mm, il est composé d'une petite cellule énergétique tout simplement faite à 100% d'electrolyte servant d'amorce et d'un projectile en tungstène ferrique. Ne t'en fais pas, pas besoin de te souvenir de tout cela. Bien sûr, après chaque coup tu devras en mettre une nouvelle. Mais ton arme peut en tirer jusqu'a 3 à la suite. C'est peux alors fais attention. D'autant plus qu'un temps de charge de quelques secondes est à préparer avant le tir. Il prit alors un rire de bons vivant tout comme sa carrure imposante le rendant plus grand et large que Fate.


-C'est juste la formalité ! Bien, ensuite on a ceci.


L'homme prit alors une petite poignée sans rien au bout ou sur les coté, ce qui intrigua Fate de prime abord. Puis la poignée libéra alors une forme électrique d'une lumière vive bleutée parcourus de part en part d'ondulation, comme du plasma en suspension dans l'air.



-Cette arme est composée d’une poignée qui contient un mécanisme de stockage et génération d’électrolyte, et du projecteur de lame. Une fois activée, elle génère une lame composée de plasma stabilisé dans un champ d'énergie. Il s'agit d'une arme noble, qui exige une grande expérience pour être maniée en situation de combat. Mais la Reine a dit que tu savais te battre haha !


L'homme s'approcha alors de Fate pour lui montrer en détail sa future arme.


-L'épée se présente comme un petit générateur en forme de poignée adaptée à la morphologie des humains, dont les extrémités émettent de la foudre, façonné en forme de double lame par un champ magnétique. La lame est capable de trancher virtuellement n'importe quel matériau, et est d'une couleur bleue électrique. Là encore, tout est fait par les ingénieurs royaux pro en électrolyte hahaha ! Quand a ton armure, avec une belle cape bleue, tu disposeras des armures élites des assistants magister ! La crème de ce qu'il se fait de mieux avec l’électrolyte et la technologie ! Si avec tout cela tu réussis à mourir hahahaha !


-Je vous remercie pour tout cela.


-Tout sera déposé dans ta chambre, tu pourras les essayer ce soir si t'en a envie !


Pendant ce temps, dans un lieu tout autre, et à l'opposée totale de la grande et riche cité royale, nous retrouvons le jeune homme qui il y a quelques jours venait de se faire enlever par cette ravissante, mais pour le moins déroutante jeune femme tandis que tout le monde avait pensé à une fugue suite au choc émotionnel qu'il venait de recevoir suite à l'annonce du départ de sa sœur et son meilleur ami. Il se trouvait alors sur un matelas qui semblait-il était de fortune, avec une veille tête de lit en fer constituée de barreaux en fer, barreaux qui servaient par ailleurs à retenir les menottes dont était prisonnier l'homme qui dormait encore, même si les effets du gaz soporifique qu'il avait reçu commençait à s'estomper. Ce matelas reposait au bout d'une grande pièce, contre le mur. Cette pièce ressemblait à ce qui s'apparentait à un garage, en très piteux état bien sûr, comme en témoignaient les quelques fuites d'eau par le plafond humide et fissuré de celui-ci, ainsi que les néons qui pour la plupart étaient en fin de vie avec une faible lueur qui revenait de temps à autre, une lueur qui était sur le point de s'éteindre, tout comme le peu d'espoir qui séjournait ici. De plus, une petite allure de prison, ou de lieu de captivité était donnée au lieu avec les quelques tas de chaînes qui traînaient à divers endroits de la pièce, tout comme de vieux pneus usagés prêts à rendre leur dernier soupir. C'est à ce moment que Basara, alors attaché à la tête de lit et allongé sur le matelas commença enfin à reprendre ses esprits en sortant de son long sommeil forcé. Il commença à bouger lentement la tête d'un côté et de l'autre avant de plisser faiblement les yeux et commencer à les ouvrir avec une certaine difficulté, depuis le temps qu'ils étaient fermés. Immédiatement, la lumière du néon juste au-dessus de lui vint lui agresser les rétines et lui fit fermer un œil, ayant du mal à la supporter aussitôt.


-Ugh...!


La porte à côté de son lit se fit alors entendre, s'ouvrant pour laisser la jeune fille qu'il avait vu auparavant entrer gaiement dans la salle, un plateau de nourriture en main. Elle porta alors son regard sur l'homme et, quand elle le vit yeux ouvert elle bloqua net durant plusieurs seconde avant qu'elle ne jette comiquement son plateau en l'air qui retomba sur le visage de l'homme et qu'elle ne parte encourant en fermant la porte de laquelle on entendait sa voie enfantine.


-Il est reveilléééééé !!!! Il veux me tuer !!!!


Par la suite, on entendit alors la voix de Basara qui se fit vive et puissante en un instant. Il commença à se plaindre du plat qu'il venait de recevoir sur le visage et qui était maintenant en train de lui brûler la peau tout comme il était en train de le tâcher. Tout cela alors qu'il ne savait même pas où il était ni même ce qui est en train de se passer. Il commença alors à se débattre en secouant vivement son visage pour faire partir la nourriture.*


-Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel...?!


La porte se rouvrit alors de suite après cela et Basara se prit un seau d'eau en plein visage, avant d'entendre une nouvelle voie accompagnée de bruits de talons.


-Cesse de dire n'importe quoi, Anya.


Il vit alors après avoir rouvert une femme d'un âge avancé, se tenant droite à côté de son lit, bras croisés. Elle portait de longs cheveux bruns lâchés dans son dos accompagné d'un regard violet pale. Elle portait une chemise blanche à cravate rouge bien dressée contrairement à sa veste beige qui tombait de ses épaules mais qui était retenus par ses bras croisés. Au-dessus de ses collants, elle avait également un mini short noir de la même couleur que ses bottines a rebord. Elle avait une expression sévère, qui ne donnait pas envie de plaisanter ou de lap rendre à la légère, comme si elle semblait toujours agacée. Elle fixa alors sans rien dire son prisonnier allongé sur le matelas *

Il se mit à tousser à cause de l'eau qui venait de rentrer dans sa bouche et s'infiltrer dans sa gorge contre sa volonté. Après quelques toussotements, il regarda la femme qui venait d'arriver, lui aussi de son air sérieux bien à lui avec une pointe d'agressivité. Rien de plus normal lorsque l'on se réveille après cinq jours de captivité sans avoir la moindre idée ce qui se tramait.


-Qui êtes-vous..! Qu'est-ce que je fais ici..?!


-Ah, il parle.


Il tenta par la suite de se mouvoir avec hâte pour essayer de se dégager, de s'échapper comme son instinct lui indiquait. Cependant, il fut vite retenu par les menottes qui l'accrochaient à la tête de lit et tourna sa tête vers l'arrière pour vérifier ce qui le retenait de la sorte. Il serra des dents en voyant qu'il était bien prisonnier en étant accroché aux barreaux.*


-Qu'est-ce que ça veut dire toi aussi...!


-Quel est ton nom ?

-Ça...


Il finit par se reprendre et se concentrer, commençant à saisir la situation et la position dans laquelle il se trouvait. Puis ensuite, d'un simple coup de bras en les écartant et en bandant sa force, il brisa les menottes en un instant de sa force supérieure comme si de rien n'était sous les grands yeux des deux femmes. Chose faite, il prit appui sur celles-ci en arrières pour se mettre debout dans un bond. Debout sur le matelas, il regarda les deux femmes de son air sévère ainsi que son regard vert intense, des mèches retombant sur son visage à cause du sceau d'eau précédemment lancé.


-Vous allez le savoir bien assez tôt.


-Ah ?


-Tout d'abord vous allez me dire qui vous êtes et ce que je fais ici. Et aussi pourquoi j'étais menotté.


-Ce n'est pas à toi de poser les questions ici. Tu n’es qu'un gosse, alors tu vas te taire et m'écouter moi.

Il regarda précisément la femme qui venait de lui adresser la parole, toujours dans le sérieux et lui aussi sans sourciller.


-Ne commencez pas à imposer vos règles. Je me demande encore pourquoi je ne passe pas en force pour partir. D'autant plus que…


Il porta son regard presque inquiétant sur la mystérieuse jeune femme toute parée d'orange. Il commençait à se souvenir très bien des derniers événements avant qu'il ne se réveille ici.


-Je me souviens très bien de vous.


-Je ne te retiens pas. Sors donc d'ici si tu le souhaite. Mais sache qu’une fois dehors tu mourras presque instantanément.


-Comment ça je mourrai instantanément ?


La jeune femme le regarda alors d’un air un peu plus intriguée.


-Oh ? On est enfin décidé à écouter ?


Il baissa légèrement le visage et ferma les yeux d'un air calme, commençant à marcher sans se soucier davantage d'elles et passa entre les deux. Il était bien résolu à quitter ces lieux dont il n'avait nulle connaissance.


-Je n'ai pas le temps pour ça. Je dois retourner auprès de mon père.


-Très bien. Vas y donc.


-Mais il va... !


La femme arrêta alors la jeune fille qui voulait essayer de le stopper.


-S'il tient ma mourir, c'est son choix.


Même s'il était parfaitement déterminé à partir au plus vite d'ici pour, comme dit, retourner aux côtés de son père qui se faisait du mouron au village, il ne put passer à côté de ce que disait la femme et s'arrêta dans sa marche rapide en direction de la sortie et se tourna vers les femmes sans quitter son sérieux à la limite de l'agressivité.


-Que voulez-vous dire ?


-Tu refuse d’écouter, alors vas-y. Sors donc. Cela ne me dérange pas. Si tu es incapable d'entendre raison, tu n'as pas ta place ici de toute façon.


Dans le dos de la grande femme la petite aux cheveux orangés était alors dans son dos, laissant voire son visage dépasser et sa main qui lui disait "non"" rapidement


-Avoir ma place ici ? Il faut dire que je n'ai pas vraiment voulu l'avoir. On ne m'a pas vraiment demandé avant de me kidnapper. Donnez-moi une bonne raison de vous écouter, alors que je ne sais même pas qui vous êtes, ni même ce que vous me voulez.


-Pour la simple est bonne raison que si tu veux revoir ta famille en vie, tu vas devoir le faire.

Elle parvint enfin à avoir son attention lorsqu'elle toucha à ce sujet qu'était la famille, le sujet le plus important à ses yeux. Cependant, du fait que la chose ressemblait à une menace, il plissa les yeux en se montrant prêt à écouter.*


-Très bien, mais faites vite.

-Pas ici. Tu dois voire pour comprendre. Suis-moi.


Il la suivit en premier lieu du regard, toujours porteur de méfiance à leur encontre, avant de se mettre à les suivre calmement comme il lui était demandé.*



Basara marcha alors derrière les deux femmes qui sortirent du garage par la porte. Celle-ci laissa alors voire devant l'homme toujours dans ce cadre lugubre et délabre un long couloir sombre et sale, ou les faibles lumières des néons éclairaient les dalles du sol ou un petit tuyau serpentait dessus, relié à une machine qui faisait un bruit acre de tondeuse à gazon. Mais l'homme ne savais encore a quoi elle servait. Après ce long couloir, une autre porte s'offrit à eux. La femme a la veste beige l'ouvrit alors et les trois personnages arrivèrent alors au pied d'un grand complexe de métal qui laissa l'homme bouche bée.

-Bienvenue chez nous.


Devant l'homme, ou plutôt au-dessus de lui était alors mise une grande cage d'escalier d'une vingtaine de mètres de diamètres, en mauvais état par endroit. Tout autour de lui, de vieilles poutres et barres de métal soutenaient cette ancienne et haute structure qui ressemblait alors à un immeuble qui était bel et bien peuplé par une multitude de personnes. Sous les yeux toujours sous le choc du jeune homme, des familles étaient au sol. Des enfants jouaient alors dans des guenilles pour la plupart avec un ballon de foot dégonflé. D'autres ramassaient les petites pièces métalliques du sol pour faire de petits personnages avec et fuir leur réalité tandis que leur parents, hommes, femmes, et vieillards, pour la plupart travaillaient également comme en témoignaient les bruits de métaux, de scie et de petits outils mécaniques dans toute la hauteur de la tour qui créait des étincelles par endroits. Quand il leva le visage, il vit sur les grands escaliers des gens assis ou affalés sur les barreaux regardant l'homme qui venait d'arriver. Certains étaient armés de vieilles armes encore à injection et à gaz avec des balles réelles. D'autres forgeaient encore également des armes blanches sans électrolyte ou technologie. Sans qu'il ne s'en rende compte, la femme l'emmena au centre de cette tour, éclairé sois par la chaleur des machines sois par de faibles bougies. Une plateforme qui se trouvait alors là, attaché à ses quatre coins par de grosses chaînes rouillés les emmena alors lentement dans un bruit de poulie usée vers le sommet de la tour. Sur tout le trajet, l'homme pouvait alors voire à chaque étages des escaliers de fer des portes ouvertes ou partiellement, d'autres fermés, qui laissaient voire d'anciens bureaux utilisés comme habitations ou atelier par ces habitants dont la suis et la crasse colonisaient leur visage ou aucun sourire n'était inscrit, à part ceux des enfants qui n'avaient pas encore réalité de cette chose.

-Nous étions autrefois au moins trois fois plus nombreux. Nous avions crus aux promesses de la Reine et du sauvetage. Nous n'aurions pas du. Nous avons presque tous péris et nous avons dû ensuite faire au mieux par nous-mêmes. Votre dirigeante ne sait même pas que nous sommes là.


Une fois arrivée en haut de la tour, une porte double, en meilleur état du fait de sa meilleur qualités peut être, là encore vieillis et rongée par la rouille leur faisait face. La femme a l’identité encore inconnue, suivis toujours des deux adolescents. Une fois à l'intérieur, Basara découvrit un bureau, encore à peu près rangés, avec cependant ici et là des armories de dossiers au sol et éparpillé. Mais c'est surtout le paysage qu'il vit, cachée par son dos, qui lui donna alors le coup de grâce sur ce qu'il venait de voire avant. La femme remarqua bien son air et s'écarta pour laisser l'homme plaquer ses deux mains sur les vitres fissurés e la baie vitrée. Il remarqua alors qu'il était effectivement dans un ancien building mais dans une région qu'il n'avait encore jamais vue. Mais le plus étonnant était alors le paysage qui s'offrait à lui. Devant lui, des montagnes, des zones de verdures qu'il n'avait encore jamais vu et qui rencontraient les territoires arides et sablonneux de Mars. Au pied du building il put alors voire une sorte e ravin, qui était en réalité une chaîne d'immeubles mis à la suite et qui devaient sûrement avoir entre eux deux une rue. Ce paysage, entre le merveilleux tant au niveau des couleurs nouvelles et du ciel bleu grisé, et non rouge, et l'horrible à la vue de ce paysage dévasté comme en témoignait le grand pont au loin, ensevelis de moitié sous le sable et les gravats laissa l'homme sans voie, ses émotions se chamboulant, celles-ci découvrant avec lui toute ces nouvelles choses, ces nouvelles nuances, ces nouveaux défis. Cette nouvelle vie.


-Bienvenue dans le « Wasteland ». La zone interdite d'accès par la reine et mortelle pour les humains. Tout ce que tu as en face de toi, sont les reste de notre civilisation perdue, et le début du virus qui laissa place à la pandémie et à la mort de près de 70 % de notre espèce.


Tout en regardant cette vue de désolation qui s'étendait à perte de vue devant lui, les mains plaquées sur la vitre endommagée avec les yeux bien grands ouverts, Basara entrouvrit la bouche de stupéfaction, tout simplement abasourdi et secoué intérieurement, émotionnellement au point qu'il ne pouvait l'exprimer avec des mots, ni même avec des gestes. Littéralement le souffle coupé, il parvint à placer quelques mots dans ce même état pratiquement de terreur, de surprise.*


-Comment une…chose pareille...je...je n'avais encore jamais vu ça auparavant, je ne savais même pas que cela pouvait exister…alors comment...



Ayant bien du mal à se remettre de ses émotions suscitées par cette vision, il se tourna lentement de moitié pour regarder les deux femmes et plus précisément celle qui venait de lui donner toutes ces informations tout comme elle venait de lui servir de guide. Un passage dans son explication semblait l'avoir interpellé plus que le reste.


-Que voulez-vous dire par...le début du virus..? Vous voulez-dire qu'il serait parti de là ?


-Personne ne sait vraiment ou il est partit. Mais cette zone a été une des premières touchées.


Suite à sa réponse, il se tourna de nouveau droit vers la baie vitrée et plus spécialement ce paysage qui s'imprégnait progressivement et rapidement dans sa mémoire tellement il lui faisait un choc. En même temps qu'il continuait d'observer, il revit en mémoire tout ce qu'il venait de voir juste avant, l'intérieur de la structure, les adultes travaillant à l'arrache sans la moindre expression dans leur visage, comme si toutes émotions, mais aussi âme avaient quitté leur corps, ou encore la pauvreté et la désolation qui recouvrait cette population, y compris les enfants qui vivaient, comme tous, dans des conditions horrifiantes comme il avait pu le constater avec leurs moyens de s'occuper. Que de visions douloureuses qui s'entrechoquèrent dans son esprit, des visions qu'il avait du mal à supporter. Il ferma les yeux en se mettant à serrer des dents, tout en serrant le poing droit d'une certaine colère soudaine qui l'envahissait. Une colère non pas à l'encontre d'une personne, mais bien envers cette misère qui l'entourait et faisait le quotidien de ces gens.

-Mais beaucoup d'entre nous ont également péris de la main des soldats de la Reine.


Elle regarda alors Anya a côté d'elle en caressant sa tête.


-La mère d'Anya est morte tué par un Magister vers les montagnes. Son père travaille toujours ici mais son grand frère est mort de la maladie, comme beaucoup d'autres.


Déjà stupéfait et sous le choc de tout ce qu'il venait de voir et d'entendre, ce que l'on venait de lui dire ne fit que lui donner le coup de grâce. Il tourna vivement son visage vers elle les yeux grands ouverts tellement il était retourné d'apprendre la chose.


-De la main des soldats de la Reine...? Ils seraient en partie responsables eux aussi ?


-Que se passerait-il si la population découvrait que depuis des siècles, des survivants sont dans le Wasteland alors que la Reine le garantit sans vie ? Comment expliquerait-elle les verdures et les nuages ? Son trône est stable tant que ses mensonges le sont. Les Magisters sont faits pour nous exterminer. Sous couverture de nous sauver, ils viennent et tuent ceux qu'ils voient car nous nous défendront. Nous savons que si ils nous ramènent a la capitale, nous survivront moins bien encore qu'ici.


Comme il y a quelques secondes, il ne parvint à faire sortir aucun son de sa bouche entrouverte. Son corps le lui interdisait, il était tétanisé. Après quelques nouvelles secondes de blocage, il se reprit tant bien que mal en secouant sa tête avant de la regarder d'un air sérieux et en même temps paniqué. Toutes ces informations d'un coup et surtout leur contenu, il avait bien du mal à y croire.


-Ce..ce n'est pas possible..! Vous essayez de me tromper ! Ma sœur est partie il y a peu pour devenir Magister ! Ça ne peut pas être vrai..!


Dans ce cas....elle sera responsable sous couvert de son "devoir" de la mort de plusieurs personnes. Quelques centaines, ou milliers…Si ce n’est plus.


Il était de plus en plus abasourdi et peinait davantage à saisir consciemment les choses. Il alla mettre ses mains sur sa tête en baissant son visage légèrement, ressentant soudainement une douleur dans le crâne, sans doute provoquée à cause de tout cela.*


Mensonges...! Vous mentez..! D'abord vous me kidnappez pour m'emmener ici et maintenant...vous essayez de me duper...!


-Tu as bien vu de toi même. Je ne te mens pas.


-Arrêtez..! Tout cela n’est que des mensonges..!


Gardant ses mains sur sa tête, il la releva de nouveau pour s'adresser désormais aux deux femmes.


-Dans ce cas pourquoi m'avoir enlevé et emmené ici..?! A quoi tout cela rime ?!


-Anya était en entrainement. Et nous cherchons des gens pour rallier notre cause. Nos pertes sont grandes. Pour ces deux raisons elle t'a emmené ici.


-Héhé ! J’ai réussis !


Etonné de cette réponse à laquelle il ne s'attendait pas, il bloqua un instant en se remettant droit, la regardante bouche entrouverte.


-Me rallier à votre cause...? Et vous croyez que c'est en me kidnappant que je vais vous aider..? Mon père a besoin de moi ! Il n'a plus que moi !


-Malheureusement trop peu de gens connaissent notre existence. De plus, nous savons que ton père est actuellement en train de vivre chez une femme. Il n'est donc pas seul. Nous n'avons pas d'autres moyens de recruter des personnes.


Et là, lorsqu'elle lui donna cette information sur son père, encore une fois il ne manqua pas d'être étonné et même stupéfait.


-Comment ça mon père est en train de vivre chez une femme..?


-Oui. Enfin, de ce que l'on sait. On ne s'aventure pas trop hors du Wasteland pour notre vie.


Il tourna son visage légèrement de côté pour réfléchir à la chose, se demandant chez quelle femme son père pouvait résider à l'heure actuelle, bien qu'il en avait une petite idée.*


-(Il est possible qu'il soit chez Garfilda...)


Il ferma les yeux avant de faire un bref mouvement de tête pour se concentrer sur ce qui était vraiment d'actualité.


-Et qu'attendez-vous de moi exactement ?


La femme s'avança alors vers lui d'un regard intense et sincère.


-Que tu nous aide à lutter contre la Reine. Que nous puissions rentrer nous aussi pour vivre normalement. Ici, ce n'est pas une vie qui nous attend, mais une mort lente.


-Et c'est après m'avoir enlevé de mon village et m'avoir séparé de mon père que vous me demandez ça.

-Car si tu nous rejoins, la force de convictions doit être plus forte que le lien familial. Sans cela, Anya, comme beaucoup d'autres aurait déjà abandonné et serait allé se rendre aux soldats.


-Sauf que pour moi, il n'y a rien de plus fort et de plus précieux que la famille. De mon point de vue, du temps que nous en avons une, nous nous devons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour la préserver.


-Justement. Si tu ne fais rien ici, tu la laisseras mourir. Tu laisseras mourir ta famille sans savoir la vérité. Cela montrera simplement ton égoïsme.


-Vous parlez d'égoïsme alors que vous arrachez des gens à leur famille sans même leur demander. Vous êtes mal placées pour me dire cela.


-Justement, j'agis pour sauver mes convictions et ces gens, je ne pense pas à mes propres besoins avant. £


-Sauvez ces gens..? En quoi les enlever sans prévenir et tenter de les enrôles dans votre petite armée c'est les sauver ?!


La jeune femme soupira alors et repartit vers la porte avant de l'ouvrir d'un coup et de le regarder.


-Pars d'ici. Si tu ne peux pas comprendre ce pourquoi on se bat tu n'as rien à faire là. De toute façon nous n'avons pas assez de nourriture pour en donner à ceux qui sont inutiles ici.


.Anya vint vers elle en sautillant.


-Je peux aller en chercher ce soir avec l'équipe !


-Non, pas toi. Si tu retournes dehors tu seras exposée trop longtemps.


-Moh..je peux y aller !


-Anya, tu restes ici ce soir.


Elle regarda à nouveau le jeune homme de son regard sévère.


-Va-t’en d'ici. Je n'ai pas non plus le matériel pour que tu aille dehors, mais je ne te souhaite pas bonne chance.


Sans même se soucier de ce regard avec lequel elle tentait de faire pression sur lui, il entama sa marche en direction de la sortie du bureau calmement yeux fermés.


-Je n'en aurai pas eu besoin de toute façon.


Il parvint à la sortie du bureau et ouvrit la porte pour en sortir. Dehors, il referma la porte derrière lui comme si de rien n'était et resta droit un instant à l'entrée, stoïque.


-Anya la regarda alors curieusement.


Pourquoi il ne reste pas ici ? Il ne veut pas nous aider ?


-Il n'y a pas que des gens aussi gentils et dévoués que toi, Anya. Il y aussi des gens qui se fichent du malheur des autres, tant que leur bonheur à eux est assuré. Il en faisait partit voilà tout.


Pendant le temps qu'il resta droit à l'entrée, il baissa légèrement le visage pour regarder calmement le sol délabré à ses pieds. Il méditait sur tout ce que l'on venait de lui dire mais aussi, il méditait sur ce qu'il allait vraiment faire par la suite. Après un instant, il sera légèrement des dents et ferma les yeux en se secouant la tête pour reprendre ses esprits avant de commencer sa descente des escaliers.


-Pourquoi je me mettrais à les aider alors qu'ils viennent de m'enlever ! Je dois retrouver Papa !


Rapidement, bien déterminé à partir d'ici et regagner son village, peu importe comment il allait s'y prendre, il descendit les marches une à une aussi vite qu'il le put, ne voulant perdre une seconde supplémentaire ici. Cependant, lorsqu'il passa devant un étage en particulier, il s'arrêta un moment dans les escaliers avant de faire quelques pas en arrière pour regarder justement ce qu'il se passait à cet étage. C'était tout simplement celui où les enfants se regroupaient pour s'amuser.


Il vit alors les enfants s'amuser à jouer à tirer des boulons sur d'autres, comme s'ils jouaient au billes mais avec les "moyens du bord" si 'l'on pouvait dire, tandis que les petites filles s'amusaient à coiffer des bouts de bois en forme de crois avec de la paille en leur sommet pour faire une coiffure. De beaux et innocents sourire pouvaient alors se faire voire, car pour eux, cette situation était joyeuse, risible. Depuis leur naissance, il 'n’avaient alors connus que cela et était alors très heureux, ne se doutant pas que leur train de vie était tout le contraire du bonheur. Mais le plus triste serait sans doute leur avenir ou peux a peux, ils prendraient conscience de leur environnement et de ce faux sourire qui les quitteraient alors peux a peux pour laisser place à l'amertume et au dégoût.


Il resta là, à l'entrée de l'étage à les regarder faire sans ne rien dire, ni faire. Lorsqu'il les voyait ainsi, jouer dans cette innocence complète et cet apparent bonheur, il ne put s'empêcher de ressentir comme une boule au ventre, un étau au cœur. Alors qu'il était prêt à partir le plus rapidement possible sans même se retourner, à la vue de ces bambins qui jouaient dans la gaieté en usant de ce qu'ils avaient sous la main, bien malgré lui, il commença à sentir également comme une flamme du combat, une certaine envie de se battre naissante et qui lui gagnait tous les membres. Il resta là pendant de longues secondes à les observer, plissant les yeux d'un air légèrement triste à cette vision qui le désolait intérieurement.


-(Ces enfants...ils jouent comme si de rien n'était, sans se douter de ce qu'il se passe réellement, à l'extérieur. Ils jouent et profitent du moment présent sans se douter le moindre instant de ce qui risque, ou même de ce qui va leur arriver. C'est une fatalité. Je ne devrai pas et...pourtant, je ne parviens pas à m'empêcher de...)


Toujours en les regardant, maintenant empli d'une triste colère, il sera légèrement son poing droit pour la maîtriser, une colère qui naquit de la solution de ces petits gens.


-(Penser que ça aurait très bien pu être moi, que moi aussi, j'aurai pu me retrouver là, à leur place à jouer avec des cailloux et des bouts de bois...)


C'est ainsi que, même sans que sa raison ne l'ait décidé, son corps se mit à bouger de lui-même, un pas après l'autre. Il se mit en route en direction de l'intérieur de l'étage et s'approchait progressivement des enfants tout en s'enfonçant dans cette foule de rire et d'amusement à l'apparence factice. Les enfants le regardèrent alors approcher curieusement en s’arrêtant de jouer.


Malgré le fait qu'ils continuaient de le regarder comme s'il était un phénomène de foire, une curiosité, il poursuivit sa route avant de s'arrêter au beau milieu de l'étage. Il regarda autour de lui calmement les enfants qui s'étaient regroupés autour de lui, avec de la peur, de la crainte de leur yeux à la vue de cet inconnu intriguant et même inquiétant qui ne disait mot. Il les regardait tout simplement pour avoir une meilleure constatation de ce qu'il se passait ici. Une voie se fit dans son dos.


-N’espère pas t'attirer leur faveur comme cela. Je croyais que tu devais partir.


Il répondit toujours calmement en continuant de regarder, ne se souciant encore aucunement de la femme.


-Je n'essaie pas de m'attirer une quelconque faveur. Je ne fais que regarder.


-Pars d'ici si tu n'aides pas. L’oxygène aussi nous est compté.

Même plus il ne faisait attention à ce qu'elle disait, si l'on pouvait considérer qu'il s'en souciait déjà avant. Il s'approcha alors d'un enfant en particulier qui tétanisé à la fois par la curiosité et la peur ne parvenait pas à bouger. Une fois devant le petit garçon de sa grande taille contrairement à la sienne, il s'accroupit, les bras reposant sur ses genoux et le regarda droit dans les yeux sans ne rien dire. De cette façon, il essayait en quelques sortes de lire à travers lui, de percer à jour ses sentiments d'enfant, sa misère quotidienne dont il n'avait même pas connaissance.

L'enfant finit alors par partir effrayé par cet inconnu dans une chambre qui devait être sa maison suivis par quelques autres vers une femme qui devait être sa mère. A cela la femme dans son dos pouffa alors. Assez dérouté mais aussi déçu de sa réaction, il attrapa un rictus, le prenant peut être personnellement après s'être fait laissé en plan comme ça.*


-Je fais si peur que ça...?


-Tu es aussi idiot que je ne le pensais en fait. Tu ne comprends rien à ce qui se passe ici hein ? Cela te dépasse de voir autant de misère alors que dans ton beau village tout était rose.

Prenant appui sur son genou droit, il se releva pour continuer de faire dos à la femme en regardant devant lui.


-S'il est "rose" comme vous le dites, c'est parce que nous nous battons pour qu'il le soit et le reste. Les villageois, y compris moi et surtout mon père y mettons du notre pour le défendre, au point que les bandits ont fini par abandonner.


-Oh, j'oubliais, vous êtes des héros de guerre. J’oubliais, il est vrai qu'ici-bas on ne fait rien pour se sortir de la misère.


-Encore une fois, vous me faites dire ce que je n'ai pas dis.


-Et toi tu fais des sous-entendus d'enfant. Maintenant va-t’en.


Soudain un bruit de craquement ou de moteur se fit entendre tout au bas de la tour. La jeune femme se pencha dans la cage des escaliers pour regarder et crier.


-Qu’est ce qui se passe ?


Une voie depuis le bas se fit écho.


-C'est le générateur !

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