Mars Eidolon

Chapitre 10 : X - La première mission

2250 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/04/2018 11:49

Pendant ce temps, au village natal des enfants, dans la maison de Garfilda, celle-ci était alors en la compagne d'un homme bien connus. En effet, comme elle l'avait promis d'une certaine manière aux deux amoureux juste avant leur départ, la femme renard avait pris si l'on pouvait dire le père de la Magister, Minato, sous son aile. Actuellement, ce dernier était installé dans un fauteuil en train de lire "paisiblement" un livre, passant une bonne partie de son temps dans la demeure, Garfilda lui forçant la main afin qu'il ne reste pas seul après la disparition de son fils. De plus, le mot "paisiblement" était une façade. Lorsqu'il lisait, on voyait facilement sa mine fatiguée, ses yeux qui ne demandaient qu'à se reposer. Mais, ce repos lui était interdit, son cerveau lui interdisait de prendre ne serait-ce une heure de repos. Au cours de ces derniers jours, depuis les derniers événements, il ne parvenait presque plus à dormir, il ne pouvait tout simplement plus fermer un œil de la nuit. C'est d'ailleurs pour cela que son temps d'activité à son atelier s'était accru. Tout comme la lecture, et peut être même de manière plus efficace, son travail lui occupait un tant soit peu l'esprit et lui permettait de penser pendant un court temps à autre chose que l'absence inquiétante de son fils et le départ définitif de sa fille bien aimée, au point que, pendant certaines nuits, lorsqu'il n'arrivait à rien d'autre si ce n'est de rester allongé dans son lit à regarder le plafond, il ne décide de se lever et de mettre en route ses fourneaux, armé de ses outils.


De plus, même si, tout comme la femme, l'homme était ouvert à tous pour les écouter, on ne pouvait pas dire que lui se livrait facilement. Il ne parlait pas aussi librement de ses problèmes comme il écoutait celui des autres. Il était surtout du genre à aider sans ne rien demander en retour, et cela inquiétait assez son amie qui devinait toutefois aisément à quel point il était tourmenté par son attitude discrète et son temps de travail éreintant multiplié. La voie de celle-ci se fit alors entendre justement.


-Minato ! On mange !


Juste à ce moment, il clapa son livre et le posa sur la table basse devant lui pour prendre appui sur les accoudoirs et se lever.


-Oui, j'arrive.


Calmement il se rendit en direction de la cuisine, montrant dans sa démarche une certaine habitude de l'action qui commençait à s'installer. La femme le regarda alors d'un sourire.


-Tu t'es lavés les mains avant ?


Prit sur le vif et ayant complètement oublié la chose, il passa sa main dans sa nuque d'un air un peu bête.


-Ah, non, ça m'était sorti de la tête…


Aussitôt, il s'en alla vers l'évier de la cuisine pour faire couler l'eau ainsi qu'appliquer du savon sur ses mains pour les nettoyer comme demandé.


-Je te jure...


La femme servit alors les plats sur la table.


-Désolé désolé mais…


Après avoir bien lavé ses mains comme il le fallait, il prit un torchon pour se les essuyer en la regardant faire de son sourire bête.


-J'ai un peu la tête en l'air en ce moment…


-Si c'était seulement par moment héhé.


Maintenant qu'il avait les mains désormais bien essuyé, il reposa le torchon à sa place et se rendit à sa place autour de la table.


-En même temps tu te moques toujours de moi…


-Moi ? Jamais voyons héhé.


Il finit par s'asseoir à sa place en la regardant yeux fermés d'un air proche du boudeur et qui rendait plutôt bien sur lui.


-Tu vois, tu continues.


Elle s'assit à son tour et commença à servir la nourriture dans son assiette.


-Voilà qu'il va encore gémir comme un chat…


A cette remarque, il dressa son visage devant lui de la même expression.


-Ce n'est pas comme si c'était la seule chose féline ici...


-Renarde, ne confond pas.


- Ça ne change pas le fait que tu t'amuses toujours à te moquer de moi.


-C'est toi qui ne sait pas te défendre c'est tout héhé.


Ils commencèrent alors leur repas dans cette bonne ambiance. Pendant le repas, rapidement il reprit un sourire lorsqu'il goûta à la bonne cuisine préparée par la femme, même si ces derniers temps, il semblait manger moins qu'à l'ordinaire. Sans doute cela était causé par la crainte et le stress qui le rongeaient.


-Heureusement que tu te rattrapes avec la cuisine.


-Bien sûr! Je nourris bien mes enfants moi héhé


Et, tout aussi rapidement, il reprit son air dépité lorsqu'elle revint à la charge.


-Tu ne peux vraiment pas t'en empêcher…


Elle pouffa alors à cette nouvelle réaction de la part de l’homme.


-Désolé désolé. C'est trop tentant.


-C'est cela. Par contre le fait d'être gentille ne te tente pas plus que ça…


-Je le suis déjà non ?


Gardant désormais son air sceptique quelque peu enfantin, il prit une nouvelle bouchée en direction de sa bouche.


-Si tu pouvais éviter de toujours te moquer ce serait un plus…


-Ah, ça, ça risque d'être dur héhé.


Il avala ce qu'il avait en bouche avant de regarder la petite pendule accrochée en hauteur du mur de la cuisine qui lui faisait face, voyant que l'heure n'était pas encore bien tardive.


-Enfin. Je pense que j'ai encore un peu de temps pour travailler.


-Tu vas encore travailler à cette heure-ci ?


-Ah, je n'ai plus grand chose à faire si ce n'est cela maintenant. Et puis..


Il regarda sur le côté en entrouvrant les yeux, tout en prenant un petit sourire à l'aspect triste, un des signes qui témoignait de ce qu'il s'efforçait de cacher.


-Ce n'est pas comme si quelqu'un m'attendait à la maison alors…


-Moh, tu vas encore te morfondre en fait.


-Que vas-tu imaginer…


Il se leva ensuite de table en s'essuyant la bouche avec sa serviette avant de la regarder de son sourire maintenant habituel, rempli de sincérité et de gentillesse.


-Merci pour le repas encore une fois. C'était une fois de plus très bon. Tu m'excuseras de ne pas tout finir mais je n'ai pas très faim aujourd'hui ahah.


-Mouais...comme toujours…


Remarquant qu'elle n'était pas bien convaincue comme toujours, il reprit un air bête et un peu dérouté par sa réaction.


-Tu trouves toujours quelque chose à redire…


-Allez, vas-y avant qu'il ne fasse nuit.


Il finit en poussant un léger soupir, mais pas un soupir d'agacement, plutôt de soulagement. Il la regarda un petit instant de son sourire lui aussi, puis se dirigea comme dit en direction de la sortie du salon pour regagner l'entrée de la demeure.


-Merci encore pour le repas. Peut-être à demain.


-Surement oui !


A son tour il pouffa légèrement à la sortie du salon, s'attendant à cette réponse.


-Tu sais bien que j'ai du mal à me détacher de mes fourneaux ahah. Enfin, j'y vais vraiment sinon je serai encore ici pour la nuit. Sur ce.


Il poursuivit sa route et disparut du champ de vision de la renarde après s'être enfoncé dans l'obscurité du couloir, tout en dégageant ce sentiment de solitude et d'anxiété que la femme pouvait ressentir autour de lui. Elle le regarda partir avant de commencer à débarrasser la table.


-Mouais…


Ainsi, Minato sortit de la demeure comme put l'entendre Garfilda avec le claquement de porte. Il gagna ensuite la rue qui menait également à sa propre demeure qu'il atteignit au bout de quelques petites minutes de marche. Une fois rentré, il ne prit même pas la peine d'allumer la lumière. Tout ce qu'il se contenta de faire, c'est de se rendre dans son propre salon, illuminé d'une lumière blanche émise par les lampadaires extérieurs et qui passait à travers les vitres de la pièce. Il alla en direction du canapé, avant de s'y asseoir d'une façon alourdie, abrupte, presque lassée. Déjà dans ce mouvement, on pouvait voir qu'il commençait à se relâcher et se montrer sous son véritable jour. Par la suite, bien enfoncé dans le mobilier, il se pencha en avant et alla se maintenant le visage en le cachant dans sa main droite, le coude reposé sur la cuisse. Plus aucun bruit ne se fit entendre, pas même un soupir ni un mot. L'homme était désormais seul, que ce soit dans la pièce, dans la demeure ou encore dans la vie, et profitait justement de cette solitude pour se relâcher, chose qu'il ne veut faire devant son amie afin de ne pas l'inquiéter et l'embêter.


Pendant ce temps, Cynthia et Fate, qui s'étaient entraînés dans la capitale royale de la planète et avait reçus leur instructions, se tenaient alors a nouveau devant la reine pour recevoir leur première missions officielle. Fate avant son fusil dans le dos et son épée a énergie sous sa forme de simple manche a sa ceinture avec le rest de son équipement, tandis que Cynthia était resté dans sa même tenue sans grands changement si ce n'est qu'elle avait été doublé par des protections elle aussi. *


Comme à leur arrivée, celle-ci se tenait assise sur son trône de métal et les regardait de dessus, toujours avec ce sentiment de supériorité et de divinité qui lui était propre, tant bien par son apparence, sa tenue mais aussi son titre. Elle était prête à leur assigner leur première mission.


-Aujourd'hui mes enfants, je vais vous attribuer votre première mission, une mission de haute importance. J'ai pu juger de vos capacités, et votre capture de Bahamut n'a fait que renforcer ce que je pensais de vous. Voilà pourquoi je m'autorise à vous affecter à une telle tâche aussi tôt. Magister de rang Crystal, Tõjõ Cynthia, avec votre Assistant Magister Phénix Fate, vous vous rendrez dans la zone appelée "Wasteland". Cette zone est connue pour être inhospitalière de l'être humain et lui est donc mortelle, d'où mon interdiction d'y pénétrer. Cependant, cela en fait le lieu parfait pour l'établissement de bases et de troupes rebelles qui parviennent à ériger des structures pour affronter les conditions de cet environnement, et ce dans le plus grand secret, ce qui ne fait que rendre plus dangereuse la menace. Depuis peu, certains rapports de nos éclaireurs indiquent la présence d'une immense tour dans laquelle se formerait justement l'une de ses troupes, une troupe qui plus est se prépare à l'attaque en forgeant ses propres armes pour livrer bataille. Votre mission est donc, dans la plus grande sécurité et en prenant les plus grandes précautions qui soient bien sûr, de repérer cette tour et d'y éradiquer l'ennemi afin d'éviter qu'elle nuise à notre royaume ainsi qu'à la paix qui en fait son fondement.


Cynthia la regarda d'un air étonnée


-L'éradiquer… ?


-Ne devrions-nous pas les secourir comme il en était convenu ?


-Effectivement, c'est bien ce qui était prévu. €


Elle se mit plus au fond de son trône royal, reposant pleinement ses bras sur les accoudoirs en regardant devant elle.


-Seulement, ils se sont montrés hostiles face à nos tentatives de sauvetage. Tous ont pris les armes en repoussant nos troupes, faisant preuve ainsi d'un comportement violent et dangereux pour les citoyens du royaume si jamais ils venaient à décider de se lancer à l'attaque.


-Nous n'avons pas eu de telles informations dans le rapport de mission. Pourquoi ?


-Tout simplement parce que jusqu'à l'ordre du jour, ces attitudes hostiles étaient encore très limitées et sans grand impact sur le sauvetage. Mais d'après ce qui vient de nous parvenir, il semblerait que les réfractaires ont enrôlé et rassemblé divers partisans autour d'eux. La situation n'est devenue préoccupante que depuis les derniers rapports qui me sont parvenus dans la matinée. Ils sont une nuisance à la mission d'évacuation. Ils tentent de convaincre leurs semblables qu'ici, la mort les attend et qu'ils doivent par conséquent repousser l'armée pour garder leur liberté, alors que c'est ce que nous souhaitons leur donner.


-Dans ce cas...je suppose que nous n'avons pas le choix...


Elle prit une légère inspiration avant de pousser un soupir tout aussi léger, un soupir de déception.


-Ce moyen de procéder ne me fait point plaisir, tout comme vous. Mais si nous voulons encore sauver le maximum de citoyens possibles, la chose est nécessaire. Il nous faut couper le mal à la racine.


-Dans ce cas.


-Nous allons nous y rendre.


Elle rouvrit les yeux et alla placer de nouveau sa main devant elle en tendant le bras, parlant de sa voix autoritaire, mais pour le moins mélodieuse et presque charmeuse de souveraine à l'apparence atypique, d'une voix qui avivait la volonté et la flamme du combat de ses soldats.


-Allez-y, mes enfants. Montrez la justice à ces mécréants et venez en aide à tous ceux qui seront dans le besoin et accepteront celle-ci. Que votre mission rencontre le succès. 


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