Mars Eidolon

Chapitre 11 : XI - Anya

3915 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/04/2018 10:02

Les deux sortirent alors en marchant cote a cote de la salle qui se referma derrière eux. En parallèle, de nouveau à la tour, nous retrouvons le petit frère disparu. En effet, la nuit pointait le bout de son nez si ce n'était pas déjà fait et, du fait qu'il était dans un lieu qui lui était encore bien inconnu et surtout en piteux état, il marchait inlassablement dans les escaliers et quelques étages à la recherche d'un endroit où il pourrait bien dormir, peu importe lequel. Pendant des minutes et même des heures il marchait de la sorte, telle une âme errante en peine, aucun coin tranquille ne semblant lui ouvrir les bras, ce qui finit par lui faire baisser les bras et le déconcerter.


-Où vais-je pouvoir dormir...et comment je fais maintenant pour me doucher et ce qui va avec…


-Qu'est-ce que tu fais à marcher tout seul ?


Ne s'attendant pas à entendre une voix qui lui était adressée, et surtout celle-ci, il eut un léger sursaut avant de se tourner derrière avec de grands yeux. Il vit alors la jeune femme qui l'avait entraîné dans leur longue marche mortelle se tenir dans l'encadrement d'une porte d'un air blasé à la vue du siens.


-On dirait que t'a vu un mort. Je sais que le coin est moche mais...


Vite embarrassé par ce qu'elle venait de dire du fait que ce n'était absolument pas le cas, ou du moins ce n'était absolument pas ce qu'il voulait dire, il regarda sur le côté le sol en passant sa main dans sa nuque.


-N-non, ce n'est pas ça, c'est juste que depuis le début on m'évite alors que quelqu'un me parle…


-Normal. On ne te connaît pas.


-J'ai cru comprendre, on me le répète assez je crois…


-Ben ouais, mais c'est la vérité.


Il prit ensuite un air légèrement blasé, ayant toujours du mal à comprendre leur concept de "recrutement".


-Dans ce cas pourquoi m'avoir amené ici…



-Ma parole, mais c'est qu'il est vraiment débile en fin e compte.


-Je veux dire par là que vous "invitez" des gens à vous rejoindre pour au final les dévisager. Ce n'est pas vraiment logique.


-Pas besoin de te dévisager pour te caler de suite. T'est l'archétype parfait du type bourrin qui fonce avant de réfléchir en donnant quelques belles paroles pour montrer le peu de crédibilité qu'il a. Et tu te drape d'idées inutiles comme sauver des gens quand on ne peut pas, ou encore t’intégrer ici en deux jours et que tout le monde te sourisse parce que t'a ramené un moteur. £


Elle s'approcha alors de lui lentement en le regardant.


-Ca marche pas comme cela ici, je te l'ai dit. La confiance, chez nous, ça se gagne durement. Tous ces gens que tu vois, ou même moi. On a vécus des choses, que tu ne faisais que cauchemarder. Et même la dedans, c'était la partie mignonne de la chose. Alors oui, on dévisage les gens au début, parce que si on ne le fait pas, on a tendance à l'oublier trop vite pour le peu de temps qu'on les voit.


A cette sorte de rappel à l'ordre et lorsqu'elle se rapprocha assez près de lui, comme une sorte de réflexe, il se mit droit comme un bâton en la regardants les yeux toujours grands ouverts vers le haut, étant plus grande que lui. Du fait qu'il n'avait même pas son mot à dire parce qu'elle ne lui en laissait tout simplement pas le temps, il avait la bouche entrouverte tandis qu'il essayait d'en placer une, mais sans succès à cause de sa stupéfaction.


- Médite-la dessus.


Puis elle repartit vers les étages supérieurs, sans doute pour aller dans son bureau. Il se tourna lentement pour la suivre pendant son mouvement, toujours un peu sous le choc de la chose. Puis une fois qu'elle fut plus éloignée, du moins assez pour qu'elle ne l'entende plus, il fit signe de la main en sa direction d'un air blasé.


-Au fait, enchanté de faire votre connaissance...


Puis la nuit s'allongea alors sur toute cette face ci de la planète, lentement, recouvrant les terres sombres de la pandémie. Au cours de cette nuit où tous dormaient comme il le pouvait, dans le petit village du jeune, précisément autour de son habitation, malgré l'heure tardive, on pouvait entendre des bruits net de fer qui se faisait frapper, à répétition. Ces bruits provenaient tout simplement de l'atelier du père qui, comme il lui arrivait durant ces derniers jours, ne parvenait à trouver le sommeil et continuait de travailler jusqu'à l'épuisement pour se faciliter le passage de la nuit. Sur son enclume à l'aide de son marteau, il battait le fer chaud les yeux entrouverts à travers la vitre de protection, l'air vide est fade qui exprimait son désarroi et sa solitude forcée.


Puis le lendemain matin, dans cette tour délabrée et vétuste, tout le monde se leva alors, hormis les sentinelles qui elles partirent plutôt se coucher, ayant veillé toute la nuit aux alentours. Dans sa petite case avec les enfants, Anya se leva alors avec un grand et mignon bâillement, ses deux petites queues se mettant à remuer lentement pour chatouiller les enfants.


-Nyah..ah....


Non loin de là, ou plutôt au moins dans la tour, le jeune homme qui venait de rejoindre la petite communauté, lui, profitait encore de son sommeil durement accordé. Bien que le confort de la femme animale fût rudimentaire, il fallait avouer que celui de Basara n'était guère mieux. Comme il venait d'arriver et que personne ne lui accordait sa confiance, il n'eut pas la chance de pouvoir intégrer une quelconque case. C'est pour cela qu'après sa dernière discussion avec Kurisu, il avait fini par se trouver un petit endroit, un petit morceau de mur détruit tombé au sol d'un étage exactement, contre lequel il était reposé sur le dos en position assise. Une position très peu confortable pour dormir certes, mais il n'avait pas vraiment le choix et dans l'immédiat, la chose ne semblait pas le gêner plus que cela. Un coup de pied vint alors le tirer de son sommeil. Il lâcha un bref gémissement avant de plisser les yeux pour les ouvrir lentement. L’adolescent vit alors la jeune femme devant lui, le regardant calmement. Venant tout juste de sortir de son sommeil, il la regarda yeux entrouverts en se frottant un œil à cause de la fatigue.


-Qu'est ce qu'il se passe..? Nous devons repartir en collecte...?


-Non. On laisse juste pas les gens dormir si ils n'ont rien fait avant.


-Qu'est-ce que je pourrai bien faire aussi tôt...


-Ce que tu veux, mais un truc utile. Sinon, tu ne manges pas.


Il commença à se relever avec un peu de mal compte tenu de son était de somnolence en passant sa main dans ses cheveux les yeux entrouverts.


-Je ne savais pas que l'on pouvait manger ici...


Une fois debout, il regarda autour de lui dans l'espoir justement de trouver quelque chose à faire afin de se montrer utile, ne sachant trop par où commencer.


-Qu'est-ce que je pourrai faire...


-Basara !


-Mmh..?


Il revit alors Anya devant lui, toute souriante.


-Bien dormis ?


-Eh bien, on peut dire que j'ai connu mieux mais j'ai réussi à fermer l'œil...


-C'est bien alors !


-Enfin, je ne vais pas tellement avoir le choix de m'y habituer…


-Oui ! On n’a pas grand chose pour dormir mais c'est toujours mieux que le sol !


Il passa sa main dans ses cheveux en regardant ailleurs, parce que lui au contraire, il l'avait bien testé le sol.


-(Et sur quoi j'ai dormi au juste..?)


-Allez ! On va manger un morceau et ensuite on se mettra au travail !


Il la regarda d'un air surpris la bouche entrouverte.


-Mais...pour ça je croyais qu'il fallait que je fasse quelque chose…


-Tu ne pourras plus rien faire le ventre vide non ?


-Ce n'est pas complètement faux…


-Allez ! Suis-moi !


Il n'avait alors pas d'autres choix que d'obtempérer, bien qu'un peu dérouté.


-Très bien…


Ils descendirent alors les escaliers de fer délabrés avant d’arriver au rez-de-chaussée. De là ils descendirent alors dans les étages plus bas de la grande tour qui étaient devenus maintenant un sous-sol pour eux. Les murs des escaliers étaient sale et lugubres, couvert de boue ou de traces noirâtres et l'odeur y était nauséabonde. Ici et là des mouches volaient par endroit. Alors que l'homme mettait sa main devant son nez pour se retenir de vomir la jeune fille ne semblait pas du tout incommodée, montrant encore une fois l'écart de vie entre les deux enfants.


-On va aller à la cantine !

Bien trop occupé à faire avec cette odeur qui était loin d'avoir le même effet sur la jeune femme, au point qu'il en avait déjà l'estomac retourné, il se contentait de la suivre sans répondre.


-(Une cantine dans un tel endroit..?)


Une fois arrivé en bas des escaliers ils virent alors une ancienne salle des fêtes semble-il, assez spacieuse il vit des tables rondes ou longues avec des chaises posées au centre de la grand pièce, éclairée par des bougies ou de vieilles lampes câblées archaïquement. Toute la salle était entourée de baies vitrées, ce qui laissait penser à un ancien étage panoramique, maintenant remplis de terre sur les bords car certaines d'entre elles avaient cédées. Au fond de la pièce une sorte de bar ou de meuble en bois long avec des plateaux et de la nourriture semblait il était disposé.


-Ah ! Voyons ce qu'il y a aujourd'hui !


Il ouvrit grands les yeux à la vue de la salle qui semblait être plus ou moins en meilleur état que le reste de la tour, ce qui l'étonnait justement, tout comme les plateaux de nourriture qui se profilaient au loin sur le meuble au fond de la pièce.


-(On dirait que cet étage a été mieux conservé...)


Elle s'avança alors toujours de son sourire en prenant un plateau vers la nourriture avec Basara. Ce qui était alors sur le meuble était des bouts et baguettes de pains qui semblaient déjà bien dater.


-Du pain de cinq jours ! Super ! Ça sera mieux que celui de huit !


Eh oui, malgré une nourriture qui pourrait répugner tout le monde, malgré un tel degré de malnutrition, la jeune fille trouvait encore le moyen d'en être contente. Bien sûr, contrairement à elle, il semblait beaucoup moins enthousiaste quant à ce repas, bien loin de ce à quoi il avait droit avec l'excellente cuisine de Garfilda. Son appétit n'était déjà plus bien grand à cause de l'odeur précédente, et cette nourriture n'aidait pas à la chose.


-(Au bout de cinq jours il doit être complètement dur comme de la pierre non...?)


-Je vais enfin manger à ma faim !


-Manger à votre faim...?


-Oui ! bon ap' !


La petite commença alors à boulotter son morceau de pain avec ses dents, prenant de petits bouts et de miettes en tentant de le croquer littéralement. Il la regarda faire un instant, dérouté, puis se concentra sur son morceau à lui, encore moins rassuré. Mais il le savait, il n'avait pas le choix et devait s'y résigner.


-(Bon, il n'y a pas le choix...)


Dans ce doute, il saisit le bout de main qui lui était destiné et l'amena à sa bouche avant de s'y arrêter un instant de crainte, pour finalement en croquer un bout. Au fur et à mesure qu'il mastiquait, il prit une mine de dégoût qu'il tentait de camoufler.


-(Heureusement que je ne fais pas la fine bouche...)


-Mmh ! Pas mal !


Tout en continuant de mastiquer autant qu'il le pouvait avec une certaine difficulté, il regarda de côté la jeune femme d'un léger air désespéré sans savoir quoi dire.


-(Au moins il y en a une à qui ça semble plaire...)


-Comment tu trouves Basara ?!


Il se releva un peu plus à sa question à laquelle il ne savait quoi répondre en avalant sans le vouloir son morceau qui eut un peu de mal à lui passer dans la gorge.


-Comment je le trouve...? C'est...


Il était dans une bien mauvaise position. Il ne trouvait pas ce "repas" des plus délicieux, mais il ne pouvait pas non plus le lui dire crûment. Il tourna son visage de l'autre côté, un peu désemparé. Il voulait lui édulcorer la chose.


-Disons...que ça me permettra de tenir debout plus longtemps.


-Oui! C’est ça héhé !


Soudain une secousse vint les tirer de leur conversation, suivis d'un grand tremblement qui fit tomber plusieurs chaises et plusieurs tables


-Kyaaa !


A la seconde où il ressentit cette secousse, il ouvrit davantage grands les yeux et regarda vers le plafond qui commençait à relâcher quelques petite traînées de poussière depuis l'étage supérieur.


-Qu'est-ce que...!


Cette secousse était alors due à une énorme bête. A Bahamut. Le dragon nouvellement "dressé" de Cynthia qui se trouvait alors non loin de la tour, et qui la regardait de loin avec Fate, son protecteur. Celui-ci avait alors on équipement ainsi que son masque, bien plus moderne et efficace sans aucun doute que les dépassés masque à gaz de la tour. La jeune femme avait la protection et le charme du dragon avec elle pour contrer le virus.


-Je crois que sa sera suffisant pour le moment....


-Il faut la faire tomber. Tu as entendus les ordres de la reine.


Elle regarda alors son fiancé d'un air anxieux.


-Mais...il y a des gens dedans....


-Je sais. Cela ne me plait pas mais nous avons des ordres. S’ils ont refusé l'aide du royaume alors ne perdons pas de temps.


-Oui..tu as raison... Bahamut !


Le grand dragon concentra alors à nouveau au bout de son visage en pointe une grande sphère d’énergie jaune qu'il lâcha sous un grand rayon qui vint traverser toute la distance et toucher le bâtiment de plein fouet. Sous le sol de celui-ci, la cantine était alors évacuée en urgence, les rochers commençant à tomber.


A la cantine, l'inquiétude ainsi que la peur était de mise. Toutes les personnes qui s'y trouvaient commençaient à évacuer au plus vite, de peur de se faire écraser par les divers débris de la tour qui se mettaient à tomber sur eux. Les cris fusaient, ainsi que les fortes recommandations à s'enfuir. De son côté, le jeune homme regardait dans tous les sens avec de grands yeux inquiets. Il savait bien qu'il valait mieux effectivement de quitter le lieu au plus vite, dents serrés.


-Merde..! Il faut s'en aller..!


Son instinct ne fit qu'un tour et il commença à passer devant Anya tout en lui prenant la main sans réfléchir pour l'entraîner avec lui dans la précipitation et l'espoir de la sauver en même temps que lui.


-On doit partir Anya..!


Les éboulements se firent alors de plus en plus gros et constants. La salle tombait en ruine peux a peux et la terre rentrait de toute part dans celle-ci. Les secousses remuaient les entrailles de cette terre désolée pour venir engloutir de sa boue et de ses cailloux l'endroit, alors que le plafond s'écroulait au-dessus d'eux. Alors que le jeune homme était dans les derniers à partir il esquiva alors de peux un rocher qui tomba juste derrière lui dans un grand fracas, avec de grandes tiges de fer de constructions.


Irrémédiablement, lorsqu'il sentit ce rocher tomber juste derrière lui, il s'arrêta dans l'instant en écarquillant les yeux de stupeur. Pourquoi s'arrêtait-il, au beau milieu de ce terrain en pleine destruction qui s'écroulait sur tout le monde, y compris sur lui qui pouvait mourir à tout instant ? C'était tout simplement pour regarder derrière lui, la personne qu'il tenait par la main et qui justement, se trouvait juste derrière lui. Il avait immédiatement des sueurs froides, et se tourna lentement vers l'arrière dans l'espoir que ce qu'il pensait n'était pas la réalité.*


-...


Il vit alors le bras qu'il tenait écrasé sous ce bloc de ciment, la main encore entière mais le bras éclaté sus le coup, dans une flaque de sang déchirée. De l'autre côté de ce bloc, il vit alors quelques mèches oranges dépasser de celui-ci et tomber de son côté dans de petits râles de douleur.


Automatiquement, son regard suivit ces petits râles de douleur, lentement. Alors qu'il n'avait pas le regard posé, les sueurs froides devenaient plus nombreuses, et ses yeux s'écarquillaient comme jamais. Il avala sa salive à cause de sa crainte. Son rythme cardiaque s'accélérait, petit à petit. Il entendait parfaitement les battements de son cœur qui résonnaient comme de puissants tambours dans sa boîte crânienne. Une grande impression de malaise gagnait son être au fur et à mesure qu'il posait son regard vers le sol, vers les quelques mèches de cheveux oranges qui étaient visibles.


-A..nya....?


Il vit alors la jeune fille de l'autre côté du rocher, les cheveux écartés sur le sol en formant une auréole autour d'elle. Ses yeux étaient grand ouverts vers le plafond en miette, tandis que son bras gauche était écrasé par le rocher, et que le droit était posé sur son ventre, compressant une barre de fer du rocher planté dans son estomac. La jeune fille semblait hoqueter frénétiquement. C'était son cœur. Il battait son corps tout entier qui menaçait de lâcher d'une seconde à l'autre. Elle semblait concentrer sur sa respiration, ou bien tenter de survivre sans rien dire, quelques gicles de sang sortant de sa plaie ou de sa bouche entre deux hoquets


Il avala à nouveau sa salive en voyant la jeune femme qu'il avait tenté désespérément de sauver tout en se savant lui-même. Son rythme cardiaque ne cessait d'accélérer, de crainte, de peur, mais aussi d'horreur, tellement qu'il battait pratiquement aussi vite que celui de la jeune fille qui était aux portes de la mort. Dans la seconde qui suivit, en la voyant dans une telle souffrance, mais également qu'elle était toujours en vie par un quelconque miracle, il s'empressa de rejoindre cette partie de son corps et se mettre à genoux au sol dans un petit glissement, les yeux grands ouverts de panique. Il retrouva à nouveau la voix, afin de prononcer à nouveau le prénom de la femme d'une façon criée.


-Anya...!


Elle tourna alors lentement son visage vers lui, parlant entre ses hoquets.


-Ba..sa..ra....cour...cours...


Il en était totalement hors de question pour lui. Jamais il n'aurait pu s'accorder la fuite avec cette personne en détresse juste devant lui, c'était totalement hors de ses moyens. Il lui répondit, de sa forte voix craintive.


-Hors de question...! Je...je ne peux pas te laisser ici....! Tu ne peux pas rester ici...!


Malgré son état elle trouva alors le courage et la force de le regarder d'un sourire, les lèvres baignées de sang et de parler assez distinctement*


-C’est bon....je....tu ne peux…plus rien pour moi....va t'en...ils auront besoin...de toi en haut...va voire Makise...elle doit vivre...pour tous ces gens...et les enfants...


Elle prit alors un sourire encore plus grand en regardant le jeune homme les yeux entrouverts, le sang se mêlant a ses larmes qui coulèrent


-Les enfants...occupe t'en...je t’en pris...je suis leur seule famille...sois la leur...dis à Makize que je suis désolée....je ne pourrais pas rester...avec eux.... que je reviendrais jouer avec les enfants plus tard...


Elle le regarda alors d'un air maintenant effrayée, anxieuse. Elle se montrait alors petite fille comme elle était pour son âge, se mordant les lèvres en continuant de pleurer.


-Ca...ça fait mal...j'ai mal...je ne sens plus de chaleur en moi...mon corps...je ne le sens plus...j'ai peur, Basara...je ne veux pas...je veux pas...


Elle tendit alors le bras qui lui restait vers son visage avant de toucher sa joue en la tachant de son sang de jeune fille, prononçant ses dernières paroles se gravant dans l'esprit de l'homme.


-Je suis désolée...pardonne moi....


Sa main retomba alors dans son sang dans un petit bruit de flaque, ses yeux devant de plus en plus ouvert et livide. Son corps cessa alors de hoqueter, se calmant pour retomber dans son sang lentement. Sa bouche entrouverte resta figée ainsi, tout comme son corps et sa main qui tomba vers son visage. Elle ne respirait plus. Ne gémissait plus. Elle ne lui souriait plus comme elle le faisait il y avait à peine quelques minutes, en mangeant gaiement sa pitance. Elle ne serait plus là pour lui dire que sa vie si délabrée lui avait et elle ne serait plus là pour le réveiller d'un coup en sursaut ou pour animer les activités des enfants. Elle venait de s'éteindre. Une étoile d'une rare lueur de chaleur venait de s'éteindre dans ce sous-sol sombre.


Lentement, maintenant prit dans une agonie psychologique des plus douloureuses à cause du choc immense que lui provoquait cette vue, son corps commençait à trembler de lui-même. Ses jambes, ses pieds, son torse, ses bras, absolument tout. Chaque parcelle de son corps, chaque cellule qui le composait était en ébullition. C'était à son tour de hoqueter, mais cette fois-ci non d'une douleur physique, mais d'une douleur mentale. Il ne la connaissait que depuis quelques jours, mais son sourire radieux, sa bonne humeur ainsi que sa bienveillance sur les enfants, jamais il n'allait pouvoir l'oublier. Dans cette longue et douloureuse, les pupilles rétractées, il alla passer sa main fébrilement sur sa joue pour y récolter le sang que la jeune femme dans son dernier soupir y avait déposé. Il ramena ensuite sa main vers son regard et y vit le sang, tout comme il vit la flaque de sang à ses pieds et qui noyaient ses chaussures. A cet instant précis, ses yeux d'émeraude perdirent leur vivacité et sa bouche s'entrouvrit lentement pour laisser entendre de petit souffle d'horreur et de tristesse.*


-Ah...ah...aah...


Et là, ce fut la rupture de nerfs. Il ne put supporter davantage cette vision et il leva le visage brusquement vers le plafond qui menaçait de s'écrouler pour faire sortir de ses poumons un cri de rage et de désespoir des plus puissants en hurlant le prénom de la jeune femme morte sous ses yeux, un cri si puissant qu'il se faisait entendre parmi les décombres et même jusqu'à dans le ciel.*


-Anyaaaaaaaaaaaaaaa...!!!


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