Mars Eidolon

Chapitre 14 : Doute

2674 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/05/2018 10:15

 Pendant ce temps, en parallèle de ce qui allait se dérouler a la capitale du pays, Garfilda était encore une fois en compagnie de Minato, prenant un thé âpres que les deux aient mangé un bon repas fait par la femme


Ce dernier était tranquillement assis sur un fauteuil, sa tasse de thé à la main. Comme d'habitude, il ne disait rien et conservait son petit sourire qu'il avait par nature et que tout le monde connaissait. Cependant, pour ceux qui le connaissaient bien, ou même très bien, on pouvait sentir qu'à l'intérieur, la chose était toute autre. Depuis près d'un mois maintenant, il attendait désespérément le retour de son fils, jour après jour. En tant que père, il avait toujours cet espoir, cet espoir de le voir passer le seuil de la porte d'un jour à l'autre. Mais, plus les jours passaient, plus la chose lui était difficile, et plus son espoir s'amenuisait et lui empêchait d'avoir la conscience tranquille au point de devenir insomniaque. Cette même insomnie qui le contraignait à travailler dans son atelier pour passer la nuit et s'occuper l'esprit, même pendant une grande partie de la journée. Il avait bien du mal à s'octroyer du repos, malgré ce que lui demandait son amie.*


-Le repas t'a plus Minato ?


Il leva le visage de sa tasse pour la regarder, sur le moment un peu perdu comme il venait de sortir de ses pensées. Dans le même moment il se reprit et lui afficha de nouveau son petit sourire.


-Ah, oui, bien sûr.


-Vu la nourriture qu'il y a chez toi tu ne peux que apprécier quand tu viens ici héhé.


-Bien évidemment, c'était trop beau et trop calme pour qu'elle ne se mette pas à le taquiner comme elle adore le faire. Il lui répondit avec de la gêne dans son sourire yeux fermés.


-Je me disais bien que tu étais en retard pour te moquer…


-Héhé, que veux-tu...


Il baissa le visage en lâchant un léger soupir amical.


-Décidément, tu ne changeras jamais…


 Puis on sonna alors à la porte. Garfilda leva le visage curieusement.


-Tiens ? A cette heure ? Tu veux bien aller ouvrir ?


-Bien sur..


Il se pencha vers l'avant pour poser sa petite tasse sur la table basse avant de se lever de son fauteuil et de se diriger vers le hall curieusement en la regardant de coté.


-Tu attendais quelqu'un ?


 -Pas vraiment...


Il poursuivit son chemin pour arriver dans le hall, devant la porte dont il saisit la poignée pour l'ouvrir progressivement, encore plus curieux.


 -Qui cela peut bien être alors…


 Il entendit alors la voie de sa tendre fille en même temps que son sourire radieux.


-Coucou papa !


A la vue de ce sourire qu'il connaissait très bien car il était en partie le sien, il ouvrit peu à peu grands les yeux de surprise et d'étonnement avec la bouche qui suivit en s'entrouvrant. Il ne s'était absolument pas attendu à revoir sa chère fille maintenant, en cet instant présent.


-Cynthia...?


 -Tu m'a manqué papounet !


Naturellement, en la sentant maintenant contre lui, une larme, sans qu'il ne le veuille, commença à couler depuis son œil droit. Ce seul contact suffisait à commencer à montrer ce qu'il cachait pendant ce long mois éprouvant au niveau de ses nerfs. Ayant de plus en plus de mal à se retenir, il plissa les yeux avec les lèvres qui commençaient à trembler. Par une réaction innée de père, il passa ses bras dans son dos pour la serrer contre lui comme n'importe quel paternel le ferait. Attiré par les voies arrivant, Garfilda vint ensuite à son tour et pris un sourire quand elle vit la jeune fille.


- Cynthia !


Fidèle à lui-même, même si cela faisait à peine un mois, le bonheur de revoir sa progéniture dans cette période difficile était trop pour lui. Il la serra d'autant plus fort en se mettant à verser comiquement toutes les larmes de son corps en geignant comme un vrai papa poule.


-Ma chérie...! C'est ma chérie qui est là..! Enfin...! Tu m'as tellement manqué...!


-Moh, papa !


Après quelques secondes de ce petit câlin familial, il se retira d'elle pour la regarder en essuyant une larme avec son doigt bien qu'un seul était loin d'être suffisant et qu'à chaque moment il pouvait repartir dans sa tendresse extrême, peut-être un peu trop.


 -Que viens-tu faire ici...?


 Fate arriva alors à son tour de son air calme et presque froid


-Simplement profiter des jours de repos.


 A cela sa mère sauta alors à son cou elle aussi, folle de joie de revoir sa progéniture.


 -Mon chérie ! Tu es la aussi !


Il dépassa sa tête comiquement du corps de sa fille pour regarder le nouvel arrivant même si sa présence était loin d'être étonnante, laissant entendre un petit reniflement.


-Toi aussi Fate..?



 -Oui.


Une chose avait retenu son attention dans les dires de l'homme.


-Vous avez des jours de repos..?


-Oui. Pour avoir effectuée avec Brio notre première mission.


Il ne put faire autre chose que de prendre un sourire à l'annonce de leur première réussite. Il était à la fois surpris, mais aussi fiers d'eux pour leur succès.


-Vraiment..? Vous avez réussi ?


 -Bien sur


Les larmes lui revinrent rapidement tellement il était fier d'eux. Irrémédiablement, il reprit sa fille dans ses bras en relâchant des fontaines de larmes, ne pouvant se retenir de crier sa fierté et son bonheur.


- Ils ont réussi leur première mission..! Tu es si douée..! Je savais que vous y arriveriez..!


- Ta mère serait si fière de toi..!


-Elle l'est surement !


-Vous arrivez pile pour le thé les enfants.


Désormais les quatre personnes repartirent vers le salon pour finir mais aussi démarrer leur boisson. Avec une certaine facilité, comme s'il avait déjà une bonne connaissance des lieux, Minato se dirigea vers le grand buffet qui contenait le service à thé pour y prendre les deux tasses manquantes pour les enfants qu'il alla poser sur la table basse avec la sienne et celle de Garfilda pour commencer à les servir.


 -Merci papa !


Il lui donna de son grand sourire de père. La visite de sa fille lui faisait beaucoup de bien, et à vrai dire il en avait bien besoin. Il donna ensuite à Fate celle qui lui était destiné sans perdre son sourire. Après tout, il connaissait l'homme pratiquement depuis sa naissance. Il l'avait vu grandir, a joué avec lui de temps à autre et s'est même parfois occupé de lui comme l'aurait fait un père, de substitution, ce qui montre à quel point les deux familles étaient proches.


-Merci.


Maintenant les mains libres, il alla prendre la tasse de la propriétaire de la maison, toujours de ce même sourire avec une pointe de tendresse et de charme involontaire en plus. Vu qu'il connaissait l'enfant depuis pratiquement sa naissance, il connaissait la mère depuis au moins aussi longtemps, et elle était une grande amie dont il ne pourrait se passer.


-Et voilà pour Madame.


-Merci !


Il ne restait alors plus que lui, et il ne se fit pas prier pour récupérer à son tour la sienne pour ensuite regagner son ancienne place sur son fauteuil.


 -Alors, racontez-nous un peu ! Qu'est-ce que vous avez vu et fait ?


-Hé bien...On s'est d'abord arrêté à Skandia ! C’est une ville très jolie et joyeuse ! Il y a du monde dehors tout le temps et l'activité ne cesse jamais ! L’ambiance était géniale ! Ensuite on est arrivé à Kaiator la cité de la reine !


-L'ambiance était plus différente. Militaire disons.


 -Oui ! Mais elle était imposante et massive !


De son côté, le père buvait tranquillement sa boisson. Cette description ne lui était pas vraiment inconnue, du fait que dans sa jeunesse, en tant que soldat qui a gravi les échelons pour parvenir jusqu'à la haute sphère des majors, il dut s'y rendre à plusieurs reprises pour diverses raisons comme des rapports de mission ou encore des réunions stratégiques, pas vraiment pour l'amusement en somme. D'ailleurs, cette ville lui donnait un petit air nostalgique, on ne sait trop pourquoi.


- Ah, ça impressionne toujours au début. Même si les fois suivantes, ça le reste encore.


- Enfin, maintenant on a le droit à deux jours ici hehe.


Il regarda le coupe en souriant, curieux de savoir par quelles épreuves ils ont dû passer avant de se voir accorder ces deux jours de repos pour venir les voir.


- Oh, je viens d'y penser. A quoi consistait votre mission ?


 Cynthia le regarda alors quelques instant d'un air gênée, ne sachant quoi répondre.


-( Je ne peux pas lu idire que..)


 Fate arriva alors à son secours de son calme imperturbable.


-Elle consistait à chasser un dragon qui menaçait d’attaquer la cité. Il fallait le faire fuir ou le tuer. Heureusement après quelques explosion il est partit au nord.


Il continua de regarder un instant sa fille de son sourire, puis se tourna vers son fiancé en souriant davantage yeux fermés pour montrer sa fierté, et en même temps montrer qu'il croyait à leurs dires. Même si...


-Vraiment? Vous êtes parvenus à chasser un dragon ? Félicitation !


Avec son sourire insouciant et innocent qui pouvait lui donner un air crédule, il était avant tout un soldat qui s'était battu en guerre durant plus d'une dizaine d'années, mais aussi et avant tout, un père qui pouvait lire en ses enfants. Il avait comme un petit doute quant à leurs propos, mais il feignait l'ignorance.


- Bah...c'était pas grand-chose héhé..


 Après une petite heure de discussion Garfilda se leva de sa place, s’étirant les bras.


-Bien, je crois qu'il est temps d'aller se coucher. Je vous quitte ici, je suis vannée.


-Nous n'allons pas tarder non plus.


Il regarda alors sa montre et prit un air un peu plus sérieux et alerté. Cette heure le ramenait en quelques sortes à l'état d'esprit dans lequel il était actuellement, autrement dit le père en constante inquiétude qui menait à l'insomie mais qui ne voulait le montrer devant autrui pour n'inquiéter personne.


-C’est vrai, le fer devrait avoir assez reposé…


-Ah non !


La fille se leva alors de son air autoritaire qu'elle prenait parfois avec son père.


-Tu vas arrêter de travailler la nuit ! Je suis sûr que tu encore fait ça tout le temps depuis que je suis partie !


Il se retrouva déstabilisé de cette prise de parole, en même temps qu'un peu paniqué. Même s'il s'agissait de sa fille, il se trouvait dans une position un peu délicate et envers et contre tout, il voulait nier la chose pour ne pas s'attirer d'ennuis et également continuer son activité nocturne.


-Q-quoi..? Voyons, de quoi tu parles, je n'oserai pas ahah…


 -Tu mens mal papa....allez ! Tu vas rester ici ce soir ! Moi et Fate on rentre à la maison !


Il prit immédiatement de grands yeux de surprise à sa demande, ou plutôt son ordre. A la limite, elle aurait pu lui demander de se reposer, chez lui, mais pourquoi ici ? Dérouté, il pointa son visage du doigt, complètement perdu.


-Que moi...Je reste ici ? Pourquoi ?


 -Pour m'assurer que tu n'aille pas en cachette dans ton atelier !


Rapidement, il se retrouva paniqué et commença comiquement à gesticuler des bras avec des yeux ronds et blancs sur une petite bouille toute mignonne. Il ne l'avait pas du tout venir et essayait de contester tant bien que mal.


-M-mais c'est mon atelier...! Et c'est ma maison..! Ici je ne suis pas chez moi ! Alors pou-pourquoi je resterai ici !


Elle le pointa du doigt d'un air autoritaire de petite fille contre son père.


-Tu le fais et puis c'est tout !!


Il retomba avec fracas sur le fauteuil, tout simplement submergé par tant d'autorité avec un rapport de force inversé. Il était complètement acculé et mit ses mains devant lui comme un chaton apeuré qui n'osait contredire la suprématie en répondant d'une petite voix.


-Compris...


 -Bien.


-Ne vous en fait pas les enfants ! Je garde un œil sur lui huhu.


-On te le laisse maman.


Ils partirent alors vers la porte de la maison, Cynthia faisant un clin d'œil a son père.


-C’est pour ton bien papounet !


En réponse, il regarda le sol à côté de lui d'un léger air boudeur enfantin qui lui était propre dans ce genre de situation. Elle avait beau lui dire ça, il prenait surtout la chose pour une punition.


-Bien sûr…


 Puis le couple sortit ensuite de la pièce. Le soir venus, alors que Minato allait dormir dans la chambre de Fate, elle passa côté de celle-ci qui avait la porte ouverte, dans son kimono blanc. Elle vit alors l'homme sur le lit, juste avant d'aller dormir.


-Minato. Bonne nuit, je vais me coucher.


Un peu surpris de cette petite visite, il tourna son visage sur le côté pour la regarder, d'un petit sourire yeux fermés comme il était toujours de rigueur chez lui. Cependant, on pouvait y lire une nouvelle fois une pointe d'inquiétude qu'il voulait dissimuler. Chez lui, il pouvait s'occuper l'esprit grâce à sa forge, mais ici, dans une maison autre que chez lui, sans son occupation, il allait lui être très dur de trouver le sommeil, et lui-même le savait au point qu'il n'espérait pas vraiment dormir.


-Ah, oui. Merci, bonne nuit, Garfilda.


-Si jamais tu ne dors pas, il y a des livres sur le bureau. Mais...détend toi, et trouve le sommeil. Je suis sûr qu'il va bien. Tu n'as pas à t'en faire.


Les paroles de la femme le rassuraient et le réconfortaient. Il lui fit savoir d'un petit hochement de tête avec un sourire un peu plus rassuré même si, en tant que père, il ne pouvait pas être complètement serein en ce qui concernait son fils qui avait disparu depuis près d'un mois sans donner de nouvelles. La famille était une chose sacrée chez lui, encore plus lorsqu'elle touche à ses enfants.


-Merci d'être là, Garfilda.


-Héhé...de rien.


Elle repartit ensuite dans sa chambre. Le jeune couple lui, était donc repartit à pied jusqu'à la maison de Minato et Cynthia. Une fois arrivé, tous deux retirèrent chaussures et veste pour monter à l'étage et prendre ensemble un bain. Une fois la chose faite le couple alla dans la chambre de la femme et tandis que Fate se changeait, la jeune fille alla alors à sa fenêtre de laquelle elle pouvait voire les montagnes au loin. Elle les regardait alors d'un air vide, comme noyée dans ces paysages dans lesquelles elle a grandis. Sa voie et sa loyauté pour sa patrie était sans faille tout comme son amour pour celle-ci, mais elle pouvait maintenant douter de ce qu'on lui demandait de faire. Elle qui avait juré protéger les citoyens. Malgré leur état censé être réfractaire, elle ne pouvait s’empêcher d'y penser. Une main vint alors prendre son bassin.


-Encore soucieuse ?


A cette voie et cette chaleur et fit tomber son visage sur l'épaule de son fiancé en fermant les yeux.

 

-Un peut....mais ça va.


-Tu as fait ce que tu avais à faire. Ne te reproche rien. Tu as remplis ton ta mission et fait ton devoir Cynthia.


-Oui, je le sais… 


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