Mars Eidolon

Chapitre 17 : XVII - Incursio et Basara

8642 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 07/07/2018 21:17

Ainsi, tandis que la femme était en piteux état et que tous se demandait si elle allait survivre, au village des deux familles, le matin était alors arrivé au lendemain de cette nuit.


Dans la maison Phénix, dans la chambre de l'homme qui y dormait auparavant avant de partir à l'aventure, les rayons du soleil commencèrent à filtrer à travers la fenêtre qui se trouvait au niveau du bureau. Ils virent éclairer une tignasse blonde hérissée qui se secouait légèrement avec le faible courant d'air matinal qui s'infiltrait dans la pièce du fait que la fenêtre était entrouverte. Cette chevelure n'était autre que celle de Minato qui avait passé la nuit dans la chambre de Fate, si l'on pouvait le dire ainsi. Il s'avérait qu'il se trouvait assis au bureau, avachi sur celui-ci. Il avait la tête dans ses bras. A priori, il semblait dormir, comme il était très rare et qu'il se le permettait très peu, ou plutôt son corps l'en empêchait. Cependant, ce sommeil devait être récent et bien difficile, si l'on tenait cote de la petite pile de livres, chacun assez conséquent en termes de pages qui se trouvaient à côté de lui. On pouvait donc en déduire qu'avant de trouver un semblant de paix et de repos, il dût une fois de plus s'occuper l'esprit comme il le put, à savoir la lecture. Pendant des heures et des heures au cours de la nuit, alors que tout le village s'était éteint dans les bras d'Orphée, lui était la dernière lueur qui le maintenait en éveil, à l'affût d'un quelconque danger, il s'était plongé dans plusieurs livres, s'était perdu entre des centaines de pages jusqu'à la fatigue et l'épuisement.


Quand Garfilda entra pour voir ce que l'homme faisait, après quelques toquement a la porte, elle l'entrouvrit et le vit couche sur le bureau. Elle prit alors un sourire et referma la porte doucement. Malheureusement pour elle, contrairement à ce qu'elle aurait voulu, aussi doux qu'était ce mouvement de porte, celui-ci fut suffisant pour le ramener à lui. Il plissa un instant des yeux pour ensuite relever lentement et à moitié son visage de ses bras, les yeux péniblement entrouverts en lâchant un léger gémissement de fatigue et d'éveil masculin. Comme quoi, même quand il parvenait enfin à trouver le sommeil, celui-ci restait très léger et était facilement perturbé. Ceci était sûrement dû encore une fois à son inquiétude constante pour son fils, mais aussi, à une autre raison bien plus discrète et enfouie. Après tout, pendant de nombreuses années, l'homme était parti en guerre pour se battre au front, et en ces tes, l'erreur ne lui était pas permise, encore moins l'inattention. Puis une fois que tout le monde fut levé, les deux "enfants" arrivèrent à leurs tours vers les midis.


-Fate, Cynthia !


-Bonjour tout le monde !


Son père étrangement ne lui répondit pas. Il se trouvait déjà dans le salon, installé sur le canapé. S'il ne lui rendait pas son salut, c'était à cause du livre qu'il tenait entre les mains. Ce livre était celui sur lequel il s'était endormi la nuit dernière. Prit par la fatigue, il n'avait eu le tes de le terminer, et il était bien déterminé à s'y impliquer pour le finir, complétement captivé.


Face à ce curieux phénomène, il cligna des yeux puis leva son visage vers le haut curieusement.


-Tiens ?


 Il vit alors le sourire de sa fille en haut de lui.


-Hé hé !


Il continua de cligner des yeux un instant avant de bien se rendre cote qu'il s'agissait de sa fille. Comme toujours lorsqu'il la voyait, surtout en ce moment, il prit un grand sourire ravi à sa vue.


-Ah, Cynthia ! Bonjour ma chérie !


-Allez viens ! On sort !


Il prit rapidement son air curieux à cette demande. Il ne comprenait pas où elle voulait en venir.


-On sort..? Où ça ?


-On va se balader et ensuite on fera un pique-nique !


-Oui. Cela nous fera sortir.


De plus en plus curieux et intrigué, surtout du fait que pour lui ce genre de choses lui était presque inconnu, il avala sa salive.


-Et…quand est-ce que cela a été décidé..?


-Garfilda passa alors à côté de lui avec un panier à la main, préparant le tout.


-Pendant que tu dormais encore toute la matinée.


Il prit un petit sourire exaspéré avec une grande goutte qui exprimait son désarroi qui coulait sur son front.


-Sans même m'en parler...


-Il fallait te réveiller moh…


Il tourna son visage sur le côté et passa sa main dans sa nuque, un peu embarrassé.


-Je n'y peux rien...je me suis endormi sans le vouloir…


-Quoi qu’il en soit, va prendre 4 couverts et mets les dans un linge pour tout a l'heure.


Il voyait qu'il n'avait pas vraiment de moyens pour revenir en arrière, il s'appuya sur le canapé pour se lever en lâchant un petit sourire de résignation, mais d'un sourire.


-Oui oui, tout de suite Madame…


Levé du canapé, il partit calmement en direction de la cuisine. Puis, une fois préparé et paré a partit le groupe sortit de la maison de Garfilda. Sorti de la maison, il marchait maintenant dans la rue aux côtés de sa fille et aussi de son beau-fils. Il était encore un peu perdu de cette initiative sans consultation auprès de sa personne, surtout qu'il n'y était pas habitué, et cela se voyait sur son visage porteur de sa curiosité.


Ils firent alors une sorte de petite balade dans les plaines tantôt rouge et tantôt verdoyantes de la région, avant d'arriver devant un grand cratère qui était dominé par quelques collines. Minato se détacha du petit groupe familial pour s'approcher du bord du cratère. Il regardait la grandeur de celui-ci depuis sa position, ses deux mèches de cheveux blonds de chaque côté du visage qui effectuait une petite danse avec la brise qui passait sur le paysage et sur la verdure environnante, tout comme elle passait sur sa grande veste à l'allure d'un kimono.


-C'est plutôt impressionant.


-Oui ! J’allais souvent jouer ici avec Basara et Fate enfant hihi.


-C’est vrai…


-Bien ! Maintenant ouvrons donc ce panier.


Il resta un moment à cet endroit. Il releva le visage pour regarder en direction des collines. Il plissa légèrement les yeux, comme s'il voulait voir plus loin que les collines elles-mêmes. En tant que père, il avait la sensation, le sentiment que son fils porté disparu se trouvait au-delà de celles-ci. Son instinct le lui indiquait, et ce même instinct lui disait également d'aller s'y aventurer pour y chercher ce qu'il souhaitait.


Mais, alors que tous étaient assis dans l'herbe en mangeant dans une bonne ambiance général, Cynthia reçus un appel sur son téléphone. Elle regarda alors l'écran bleu informatique tandis que Fate porta ses yeux sur elle.


-Qu’y a-t-il ?


-Une convocation urgente...


Elle regarda alors tout le monde.


-De la reine. Elle rappelle d'urgence tous les magisters…


Il se retourna vers le groupe, d'un air plus sérieux que la normale cote tenu de la situation. Pour lui, cela ne pouvait signifier qu'une chose.


-Il y a dû se passer quelque chose. Vous feriez mieux d'y aller.


-Rejoindre la capitale si vite...


-Il faut y aller en volant. Fate, allons-y !


Celui-ci fit oui du visage et tous deux se levèrent rapidement pour partir au pas de course. Il les regarda par la suite partir dans l'autre direction. Il prit comme une sorte d'air vide, peut-être un peu triste. En ces tes difficiles, il avait enfin la visite de sa famille, de sa fille alors qu'il était en doute constant pour son fils. Elle était arrivée il y a peu, et voilà qu'elle repart déjà. A nouveau la solitude commençait à le gagner, solitude qui se voyait dans son regard bleu qui se perdait devant lui.*


-C'est alors que les deux magisters arrivèrent alors à la capitale sur le dos de leur grand et majestueux dragon, Bahamut. Puis aux abords de la capitale il les posa devant l'entrée de celle-ci et repartit vers les montagnes. Le couple rentra alors cote a cote d'un pas presque militaire comme deux émissaires armé. Une fois toute la grande rampe de pierre passée et arrivés au dernier étage de Kaiator, ils prirent le même chemin qu'avant pour aller vers la salle du trône. Là, les gardes les laissèrent entrer en ouvrant les deux grandes portes.


-Bon...


Ils firent ensuite quelques pas pour arriver devant le trône ou était la reine. Ils virent alors déjà présents le reste des magisters du pays. En tout, ils étaient cinq et en avait donc face à eux, puis à côté d'eux une fois arrivé, quatre. Un à droite et eux à gauche, tous en duo comme le demandait le poste. Le duo de droite était alors composée d'une femme d'un âge à peu près égal à celui de Cynthia et d'un homme d’âge mur. Elle avait des yeux agressifs de couleur violette et un uniforme ressemblant à celui d'une étudiante ou bien d'un ordre, avec des cheveux noirs longs. L’homme à côté d'elle avait alors une longue barbe blanche tout comme ses cheveux et ses yeux, assez fin et d'un bruns clair. Lui aussi avait un certain sérieux et agressivité renforcée par son âge.


-( Ils n'ont pas l'air commodes ceux-là...)


Les trois du côté gauches étaient également étranges, ou encore originaux. Un autre duo, composée la encore d’un homme et d'une femme, cette fois ci tout d'eux d'un âge jeune sortait du lot. Surtout la femme qui était magnifiquement bien habillée. Celle-ci portait alors une longue robe qui épousait de peux ses belles courbes, fines et délicates comme son visage décorés de beaux yeux bleus azur. Les rebords des couleur de sa robe, de son chapeau rond orné d'une edelweiss et d'un ruban ainsi que les deux rubans qui tenant ses longues manches qui donnait également des gants tout comme ses bottes remontant jusqu'au haut des cuisses étaient alors de couleur bleu azur. Elle avait des cheveux courts descendant jusqu’à sa nuques sous de fines mèches la encore d'un bleu très clair, sans doute à cause d'une mutation. Quand a l'homme a côté d'elle, il avait des cheveux blancs tirant sur du gris, courts avec une casquette noir non fermée sur le haut des cheveux, mais tenue simplement par un bandeau.


L'avant dernier duo avait quant à lui une femme d'un âge un peux plus vieux que celui de Cynthia mais un homme plus jeune qu'elle ou d'un âge a peu près semblable au sien. Le jeune homme avait des cheveux bruns, de taille et volume semblables à ceux de Basara avec de yeux émeraudes comme ceux de l'autre duo peux sympathique. Il avait une veste beige tirant sur le marron longue, avec un col ouvert sur un pull qui couvrait une chemise ou un autre vêtement. Il portait deux armes en métal à la ceinture de cuir noir de son manteau qui avait d'ailleurs une capuche de cette couleur. La jeune femme quand a elle avait de long et beau cheveux bleu, d'un soyeux assez séduisant tout comme ses formes ressorties et mises en valeur par son uniforme militaire qui laissait penser que c'était un officier. Elle portait une casquette d'officier ainsi qu'un tatouage noir sur le haut de sa poitrine mise en valeur et ouverte par sa chemise militaire ou veste, avec deux poches sur chaque poitrine. Ses bras et ses jambes étaient couverts de protection ressemblants a des gants et bottes noirs, avec un boutons sur chacun d'entre eux pour les ourlets le haut de ses jambes était quant à lui caché par le reste de sa veste descendant encore jusqu’au bas des cuisses en se divisant en trois parties de tissus, ou les doublures noires se faisait voire, de la même couleur que la ceinture de celle-ci, en forme de croix pour le centre avec des rebords en métal brillant. Comme un autre duo, celle-ci semblant également antipathique.


La Reine qui était bien évidemment-là était cette fois-ci au-devant du trône, debout à regarder le duo qui venait d'arriver de son calme souverain imperturbable, ce qui ne faisait que la rendre d'autant plus charmante et accentuer le sentiment d'autorité qui se dégageait d'elle.


-Vous voilà enfin. Nous vous attentions.


Les deux s'inclinèrent alors avant de se mettre droit comme le reste des personnes présentes.


-Majesté.


-Altesse.


Maintenant que les duos étaient au complet, ou du moins ceux qui étaient disponibles, elle finit par s'assoir sur son trône, les deux mains sur chaque accoudoir depuis lequel elle regardait ses sujets.


-Veuillez m'excuser d'avoir interrompu votre repos, mais comme vous devez vous en douter, si je vous ai convoqué ici-même en urgence, c'est parce que la situation est critique.


- Que se passe-t-il ?


-En ces lieux sacrés, au cours de la nuit dernière, des espions du ca des rebelles se sont infiltrés, dans l'enceinte même du château.


La femme aux cheveux bleus et tenue militaire plissa alors les yeux.


-Qui ?


Sans tourner le visage plus que cela, elle regarda la femme qui venait de l'interpeller en déviant son regard.


-D'après les derniers rapports de nos patrouilleurs, ainsi que les accidents auxquels nous avons dû faire face, tout porte à croire qu'il s'agirait de rebelles du Wasteland.


-Et qu'ont-ils fait ?


Elle se remit droite sur son trône et ferma les yeux calmement malgré la situation qui était critique.


-Selon les rapports, il s'agirait d'une arme.


La belle jeune femme à la robe bleue reprit d'une voie douce et cristalline.


-Une arme...alors ils ont quelque chose pour nous contrer. Sinon ils n’auraient pas risqué leur vie en ces lieux pour un simple revolver.


-C'est exact. D'autant plus que nous-mêmes, malgré nos multiples recherches, bon nombre de secrets quant à cette arme nous font face. Ou plutôt, nous faisait face.


-Alors quel est la suite ?


-Elle est on ne peut plus simple.


Elle rouvrit les yeux pour regarder ses sujets, ou plutôt ses soldats au-dessus de la norme.


-Vous tous allez partir dans le Wasteland afin de traquer le groupe de rebelles et de récupérer cette arme. En aucun cas elle ne doit rester entre leurs mains le plus longtemps. Les conséquences pourraient, et seront sûrement terribles si nous les laissons agir plus longtemps.


Le vieil homme prit ensuite la parole de sa voie forte et porteuse.


-Et où est le dernier groupe de Magister ? Ils ne sont pas là.


Elle baissa légèrement le visage en fermant de nouveau les yeux, souhaitant montrer une pointe de déception quant à la chose.


-Malheureusement, il semblerait que nos deux amis aient été capturés par une bande de mercenaires.


-Des mercenaires..?


-Oui, des brigands. Qui plus est, qui interceptent certains de nos convois militaires pour en voler les armes et armer leurs troupes.


-(Je vois...c'est assez fréquent dans certaines régions...)


Elle posa son regard sur le jeune couple qui venait d'arriver avant de reprendre.


-Oh, c’est vrai. Cela doit être la première fois que vous devez voir vos collègues Magisters.


-Oui, c’est vrai…


Elle lui afficha un léger sourire rassurant à la vue de son embarras.


-Il n'y a pas de mal mon enfant, soyez sans crainte.


Elle regarda le duo à sa droite, celui composé de la jeune femme aux longs cheveux noirs ainsi que du vieillard.


-Je vous présente Tendô Kisara, Magister de Rang émeraude, accompagnée de son Assistant Tendō Kikunojyō. Comme vous pouvez le constater, leur nom est identique. Tout simplement parce qu'il s'agit de la fille et de son grand père.


Elle regarda ensuite le premier duo à sa gauche, cette fois-ci constitué du jeune homme à la casquette et de la ravissante jeune femme à la tenue toute aussi ravissante.


-Je vous présente ensuite Nagisawa Shouma, Magister de Rang saphir en la compagnie de son Assistant, Assistante même, nommée Seitenshi.


Et enfin, elle posa son regard au dernier duo, celui le plus à gauche, composée de la sensuelle femme aux longs cheveux bleus ainsi que du jeune homme aux cheveux marrons ainsi qu'aux yeux d'émeraude qui avait comme un petit air avec un autre jeune homme qu'ils n'avaient pu voir depuis un mois.


-Pour finir, laissez-moi vous présenter Esdeath, Magister élevée au Rang platine, épaulée de son Assistant Tatsumi.


Elle ouvrit alors les yeux à ce titre, étonnée et admirative.


-Platine...?


Elle s'adressa ensuite directement au jeune couple à qui venaient d'être faites les présentations.


-Oui, comme je vous l'ai dit. C'est le Rang intermédiaire pour atteindre celui de Diamant qui est le plus haut grade dans la hiérarchie des Magisters, du moins ceux envoyés sur le terrain. Esdeath est une combattante de grand talent, et ceux-ci ne sont plus à prouver.


-Je vois…


La concernée pouffa alors d'un sourire en redressant sa casquette.


-Hin, trop aimable votre altesse. Je ne fais que mon devoir envers le pays.


-Et nous vous récompensant en conséquence. Du moins, j'ose espérer qu'elles sont à la hauteur de vos espérances.


-C'est parfait altesse, n'ayez aucune crainte.


-Ce sont les derniers ordres ?


Elle prit une légère inspiration en fermant ses paupières. Elle semblait avoir mûrement réfléchi au problème, mais il n'y avait hélas beaucoup de solutions.


-Oui. Vous tous, sans exception, partirez dans trois heures en direction du Wasteland. De quoi vous laissez le tes de vous préparer afin de mener à bien votre mission.


-A vos ordres altesse !


Elle se leva à nouveau de son siège avant de tendre sa main droite vers les personnes qui s'inclinèrent devant elle, parlant maintenant d'une voix forte et portante, mais pour le moins gracieuse de souveraine afin de donner le courage à ses hommes de faire de leur mieux.


-Allez-y, mes enfants ! Et que votre mission soit couronnée de succès ! Faites honneur à votre reine, ainsi qu'à votre royaume, nous cotons sur vous !


Ils sortirent alors tous côte à côte comme des soldats d'élite puis une fois dans le hall les portes se fermèrent alors. Une fois dehors Esdeath et Tasumi partirent directement sans demander leur reste sous le regard un peu déçus de Cynthia qui ne put pas faire connaissance.


-(Déjà. J’aurais voulus parler un peux...)


-C'est alors que la jeune femme au chapeau bleu arrive à côté d'elle.


Ne vous en faites pas pour eux. Ils font toujours passer le travail avant tout.


-Elle se tourna alors vers elle d'un air surprise


-Ah ! Je vois...


-Alors vous êtes le nouveau duo de magister n'est-ce pas ?


Fate arriva alors à son tour.


-Oui, c'est cela.


-Je vois. Si jamais vous avez besoin de quelque chose ou de conseil n'hésitez pas. Nous somme dans ce métier depuis quelques années seulement mais c'est toujours cela.


La jeune fille prit un grand sourire à cette invitation. Enfin quelqu'un daignait faire une coopération.


-Merci! Cela sera avec plaisir !


Puis Kisara, la jeune femme accompagnée du "doyen" des équipes prit la parole d'une voie forte.


Phenix Cynthia. Alors comme ça c'est toi, la femme qui a réussis à doter Bahamut le dragon des montagnes.


-Ah… Oui…


Une belle prouesse pour une débutante. Je me demande bien ce que le roi des montagnes t'a trouvé. Mais ne te réjouis pas trop vite. Dans notre milieu, ce n'est pas l'Eidolon qui chante nos louanges, c'est nos victimes.


-Puis le grand homme la regarda alors.


-Laissons-les et allons, Kisara.


-Oui, allons-y.


Ils partirent alors en laissant les deux derniers duos ensembles, Fate les regardant partir de son air indifférent.


-Je crois qu'elle mord.


-Héhé...mais non...elle est juste un peu rude.


Maintenant de retour au village depuis un petit tes, le pique-nique n'ayant eu au final pas lieu cote à cause du départ soudain des deux enfants. Sans demander son reste, Minato avait regagné sa demeure d'un air étrangement déterminé comme avait pu le remarquer Garfilda qui elle avait regagné sa maison. Pour cause, l'homme avait une idée en tête, et pas des moindres. Actuellement, il se trouvait dans sa chambre plongée dans l'ombre, en train de se préparer. Mais, pourquoi ? Le plus étonnant, c'était la manière dont il se préparait, sa tenue tout particulièrement. Il s'agissait d'un ensemble bleu foncé, si foncé que l'on pouvait le prendre pour du noir. Il était assez épais, de quoi tenir assez chaud dans des environnements plutôt froid, avec sur chacune des manches, deux tracés blancs qui les entouraient, et sur chaque épaule, un symbole, un emblème qui s'apparentait à un tourbillon rouge. Cependant, ce n'était pas le seul symbole car un autre était également présent, sur son bandeau frontal précisément, formé d'une petite plaque d'acier sur laquelle était gravé un nouveau tourbillon qui prenait l'aspect d'une feuille, ainsi que d'un morceau de tissu qui lui cernait la tête par-dessous sa chevelure blonde. D'un regard bien déterminé, bien loin de son sourire tendre et de sympathie, il enfila une veste peu commune, une veste verte kaki munie de deux poches supérieures ainsi que de petites épaulettes fermées chacune par un bouton de chaque côté d'un grand col solide. Il la ferma dans un grand bruit de fermeture éclair qui se fit entendre dans toute la pièce. Cette veste avait une allure de veste militaire.


-Cela fait un mois maintenant, j'ai perdu trop de tes.


Sur cette parole courte mais avec un ton assez sec et impliqué, après avoir enfilé sa veste, il enfila par-dessus une sorte de manteau, ou plutôt de cape, une belle cape blanche aux manches courtes qui laissait voir les deux manches de son ensemble de combat. Il passa d'abord un bras, puis l'autre dans un grand mouvement qui fit remuer le bas de la cape ornée de motifs de flammes rouges, assez simple mais qui avaient leur effet, tout comme elles avaient fait leur tes.


-Je ne peux plus rester passif. Il est tes pour l'éclair jaune de retourner sur le terrain.


Cette tenue peu commune, du moins en ce tes de paix, n'était autre que sa tenue d'ancien soldat, et même, d'ancien major comme semblait le signifiait sa cape. Dans cette situation, on aurait pu penser qu'il partait en guerre, mais non, loin de là. Même si tout cote fait, sa véritable motivation n'était pas si éloignée. Ce n'était pas en guerre, mais il partait, on ne sait où. Seul lui semblait le savoir, et il était résolu à s'y rendre. L'instinct du père venait de se réveiller, et son passé de héros de guerre le rattrapait tout comme il lui donnait la force de s'élancer.


Maintenant somplétement paré, il se tourna vers son lit sur lequel était posé un petit sac à dos, de la même couleur que sa veste. Dans ce sac, bien que petit, il y avait mis le minimum, et même le strict minimum pour un voyage, avec quelques effets assez étonnants, comme un masque à gaz par exemple, caché parmi quelques vêtements de rechange et de quoi s'abreuver. Il terminait d'y ranger quelques affaires, avant de prendre un air appréhensif, avec une pointe de tristesse. Bien sûr, ce départ soudain amenait à certaines conséquences, dont l'une qui était une confrontation, ou plutôt une rencontre, avec une personne qu'il connaissait très bien, et qui cotait beaucoup pour lui. Il se doutait bien de ce que cette personne dirait quant à cette décision soudaine, mais légitime.


-Je ne peux pas partir comme cela, en coup de vent sans la prévenir...mais, comme elle est, je doute qu'elle ne me laisse partir aussi facilement…


Et la concernée était justement en train d’éplucher des légumes comme elle faisait les après-midi ou elle ne savait pas trop quoi faire, pour préparer le dîner du soir ou du lendemain, sans se douter de ce que son ami préparait


Après avoir terminé de préparer son sac à dos qu'il portait maintenant à une bretelle sur son épaule, il descendit de l'étage pour arriver au rez-de-chaussée qui était également occupé par l'obscurité et le vide. Après tout, il y vivait désormais seul, et son départ était proche. Calmement, il se rendit vers la partie arrière de la maison qui menait à son atelier. Il marcha un instant dans le jardin pour gagner sa forge. Rentré dans celle-ci, il n'y avait pas un bruit, pas une flamme qui crépitait, rien. Tout était au repos comme le reste de la demeure. Tout ce qu'il fit, c'est de tirer sur un morceau de ficelle bien épais qui eut pour effet d'allumer le lampion suspendu au plafond et qui donna une teinte orangée agréable au lieu. Cependant, il n'était pas là pour forger. Pourquoi s'y rendait-il alors ? Il se dirigea vers la partie la plus profonde de la pièce pour s'arrêter devant un petit meuble. En soit, ce meuble n'avait rien d'extraordinaire, mais c'était plus ce qu'il y avait dessus qui l'était. Il y était posé un étui, un étui de sabre sur un socle visiblement de très bonne facture, tout comme l'étui d'ailleurs qui semblait peu commode. Il était tout de noir, avec tout le long, des symboles ronds, découpés en trois parties et d'une couleur violette qui se mariait à merveille avec la couleur sombre du reste de l'étui, tout comme le manche de l'arme qui y était enfermé qui était également noir avec des motifs cette fois-ci en forme de losanges blancs avant d'arriver à un bout en or, tout comme la fin du manche qui ressortait du début de l'étui. A tous les coups, cette lame était loin d'être une lame ordinaire, et dégageait une certaine atmosphère, un sentiment de puissance et de mystère, qui avait toutefois sa part d'obscurité. Il posa un genou au sol pour se prosterner devant ce petit autel avant d'aller saisir l'arme à deux mains la tête orientée vers le sol. Pour lui, l'utilisation de cette arme était une sorte de privilège, une sorte d'honneur. C'était son arme. La chose dans les deux mains, il se releva et regarda un instant son visage qui se reflétait dans l'étui tellement il était impeccable, sans ne rien dire.


- ...


Il dégagea une main de l'objet pour ouvrir un peu plus sa cape afin d'aller y cacher l'arme en question au niveau de la ceinture, puis laissa retomber la cape par-dessus. Il était maintenant armé. D'une façon rudimentaire certes, mais d'une manière ou d'une autre, cette lame d'apparence peu ordinaire lui était grandement suffisante. Il se dirigea vers la sortie de l'atelier et y éteignit la lumière avant d'en sortir en refermant la porte derrière lui. Puis quelques heures plus tard, Garfilda était alors sur le canapé en train de lire un de ses ouvrages, recouverte de ses deux belles et grandes queues de fourrure, d'un petit sourire sous ses lunettes.


Devant sa porte, le début d'une silhouette d'homme à tête blonde se fit voir. L'homme en question prit une grande inspiration afin d'y trouver quelques forces. On entendit quelques toqués à la porte depuis l'intérieur. La jeune femme releva alors curieusement le visage avant de regarder, curieuse, en direction du hall. Puis elle prit un sourire en devinant de qui il pouvait s'agir et alla ouvrir, une fois levé.


-Minato ?


Elle eut raison. Il s'agissait bien de l'homme duquel elle espérait la venue. Cependant, la tenue qu'il portait actuellement lui sauta directement à l'œil, notamment parce qu'il ne la portait que très rarement, par exemple lorsque le village était menacé par quelques brigands et autres. Dès qu'il la portait, les choses étaient sérieuses, comme l'expression qu'il arborait sur son visage. Ce qui put aussi attirer son attention, c'était le sac à dos qu'il avait dans le dos et qui en disait long et surtout beaucoup.


-Tu as une minute ?


Une gifle vola alors d'un coup sec avant même que la femme ne prononce des mots, le visage de l'homme tournât alors quelques peux mais surtout une belle marque rouge naissant sur sa joue. Il ne réagit même pas à cette gifle. Même après ce coup, il gardait ce calme que l'on pouvait pratiquement apparenter à celui de la souveraine. Il ferma un instant les yeux en passant sa main sur sa joue au niveau de laquelle il pouvait ressentir une vive douleur ainsi qu'une vive brûlure. Il s'y était assez attendu à vrai dire. Elle posa alors ses mains sur ses hanches en le regardant de cet air agacée.


-"Si jamais il y retourne, colle en lui une bonne" qu'elle m'a dit. Eh bien c'est chose faite.


Il rouvrit les yeux en arborant un fin sourire contre la douleur.


-Comme quoi, elle prévoit toujours tout.


-Je devrais aussi suivre à la lettre ce que m'a dit Kayaba mais sa reviendrait à te tuer alors je vais e retenir. Je ne te souhaite pas bonne chance, tu connais mon avis à moi aussi la dessus. Je te recommanderais juste de rester en vie, idiot.


-A vous entendre, on croirait que je vais repartir en guerre.


-C'est tout comme te connaissant.


-Je fais tout simplement ce que doit faire un père pour son enfant.


-Non, tu fais ce qu'un idiot doit faire. On était trois à te le dire sans cesse mais maintenant ça ne sers plus à rien...ton fils est bien comme toi. Si j'étais méchante je dirais que c'est pour ça qu'il n'est toujours pas rentré. Une famille de borné qui fonce dans le danger sans regarder comment il est.


Elle regarda ensuite le sol en plissant les yeux.


-Après tout...fais ce que tu veux si ça te chante, je ne suis pas ta femme ou ta mère. Si tu veux risquer de mourir la bas vas-y.


Il baissa légèrement le visage en fermant les yeux et en conservant son petit sourire. Il s'accordait même à plaisanter légèrement sur tout cela, d'une voix calme et sereine, ainsi que douce.


-Je savais que ta confiance en moi n'était pas bien grande, mais à ce point…


-Ce n'est pas question de ça…enfin, vas-y maintenant. Avant que je t'en remette une.


-Ne te prive pas. Au moins je ne risquerai pas de t'oublier avec une deuxième marque.


Même s'il parvenait encore à prendre une chose aussi sérieuse sur le ton de la plaisanterie, il n'était pas dupe, loin de là. Il savait, et surtout voyait bien que son amie commençait déjà à s'inquiéter beaucoup pour lui, et il avait plutôt du mal à la voir comme cela. Il approcha sa main de son visage pour ensuite poser deux doigts sur le front de la femme.


-Je ne mourrai pas.


-Tu dis ça...


Elle retira son bras avec le siens avant de tourner les talons pour lui faire voire ses deux queues.


-Part maintenant.


Voir cette réaction le déchirait un peu plus, mais il ne pouvait pas se permettre de déjà faiblir. Il prit une légère pointe de tristesse et de déception, aussi bien dans son sourire que son regard.


-Très bien. Je ne vais pas t'embêter davantage, pas plus que je ne l'ai fait au cours de ces dernières années.


Ce fut à son tour de tourner les talons, mais lui, ce n'était pas pour rentrer. C'était pour partir, pour se lancer dans une nouvelle aventure dans l'inconnu. D'un pas calme et ordonné, mais aussi peut être un peu lourd, il descendit les quelques petites marches du pas de la porte avec à chaque marche un petit bruit émanant de son sac qui se secouait un peu. Elle ne bougea alors pas, se contentant de l'entendre partir en baissant le visage, serrant le poing parlant pour elle-même.


-Crétin…


Il fit ensuite quelques pas, maintenant sur le sable rouge du village pour s'éloigner progressivement de la demeure, ainsi que de la femme. Après ces quelques pas, il s'arrêta sans se retourner pour lui adresser de nouvelles paroles.


-Je sais que tu n'es pas en état de m'accorder une faveur, encore moins celle-ci mais, je t'en prie, ne dis rien à Cynthia quant à mon départ. Telle que je la connais, elle ne pourra s’empêcher de partir à ma recherche, peu importe le prix.


-Je ne te promets rien. Pas à quelqu'un qui ne tient pas ses propres promesses.


-Il entendit ensuite la porte de la maison claquer dans son dos.


Même si elle n'était plus là pour l'écouter, il poursuivit en lui adressant des dernières paroles, de cette même voix calme et douce à son encontre.


-Je reviendrais, tôt ou tard. Dès que je l'aurai retrouvé.


Il se remit ensuite en route, de sa marche ordonné et étonnamment paisible. Même dans cette situation, même à quoi il s'exposait, il restait serein, tout en parlant à son tour pour lui-même.


-Je reviendrai, je te le promets, Garfilda.


Ainsi, l'ancien soldat continua sa marche jusqu'à la sortie du petit jardin de la maison de Garfilda. Il regagna la rue couverte du sable rouge de la planète. A chaque pas il foulait le sol en tenant chacune des bretelles de son sac avec ses mains. Il marchait, comme un parfait étranger. Cote tenu de l'heure, et du calme habituel du village, il n'y avait déjà presque plus personne, pas un chat, pas une personne pour se faire éclairer par les lampions qui longeaient la rue des deux côtés. Maintenant seul, prêt à se lancer à l'aventure, il se dirigea jusqu'à la sortie du village, jusqu'à la grande porte qui en était l'entrée principale. Il ne fallait pas s'y méprendre, la séparation avec la femme faisait autant de mal à elle, qu'à lui, si ce n'est plus. Mais il ne pouvait le montrer et déjà se laisser abattre. Il en était hors de question. Il avait maintenant une nouvelle mission qu'il s'était lui-même attribuée, et il ne se permettrait pas de la rater. Après quelques minutes, il parvint enfin à la grande entrée du village qui s'avérait pour l'occasion être une sortie. Cette grande entrée franchie, il cessa sa marche pour se tourner une dernière fois de moitié, vers l'intérieur du village. Il regardait ce village, les habitants qui y habitaient et qui se terraient dans leur maison, ce village et ces habitants qu'il avait protégé depuis des années, aussi bien sur le front que contre les menaces extérieures. Sa plus grande défense était sur le point de partir, son étoile allait le quitter. Même s'il regardait le village dans son ensemble, dans son regard, on pouvait voir qu'il regardait un endroit, une maison en particulier, et même, une personne en particulier pour laquelle il lâchait une larme discrète. Cette même personne, c'était la femme qu'il venait de quitter et à qui il venait sans le vouloir faire du mal. Pour lui, se séparer de tout cela, et surtout d'elle était très dur, déchirant, mais il y avait quelque chose d'encore plus déchirant qui lui tiraillait le cœur, et c'était pour cette même chose qu'il venait de prendre cette décision. Il n'avait pas eu l'occasion de lui dire au revoir convenablement à cause de sa réaction, mais son regard bleu qui luisait à travers la nuit en disait long, assez pour ne pas avoir à y placer des mots.


- (Pardonne-moi, Garfilda…)


Il se retourna droit devant lui, et après cet au revoir en solitaires douloureux, il se remit en route avant de disparaître dans un courant d'air et de sable qui ne laissa rien derrière lui. L'homme, le pilier du village venait de se volatiliser pour sa nouvelle vie, il était parti. Quelle allait être cette vie ? Seul l'avenir nous le dira mais une chose était sûre, il reviendra.


Puis plusieurs jours passèrent alors depuis la fuite de Minato du village. Dans le Wasteland, là où le groupe de Kurisu s'était réfugié, celle-ci était maintenant dans une salle avec plusieurs lits mais surtout planches de bois en l'absence de matelas et draps en nombre suffisant. Cela devait être un substitut d'infirmerie, ou la femme se reposait alors de ses blessures.


Puis, assis au sol, contre le mur au pied du lit se trouvait Basara. Il était endormi et semblait être là depuis un petit tes déjà. On aurait dit qu'il veillait sur elle, qu'il veillait à ce que rien de grave ne lui arrive. Peut-être était-ce le cas, peut être respectait-il la dernière volonté d'Anya. En tout cas, il était là, auprès d'elle avec les moyens du bord. Ne pierre lancée vint alors se cogner a son front et le réveiller en sursaut.


Il ouvrit subitement les yeux au contact de la pierre contre son front et regarda d'un côté puis de l'autre rapidement les yeux grands ouverts, alerte.


-...!


-Il entendit alors la voie de Makize puis vit celle-ci le regarder du haut de son lit de son air calme et glacial.


-T'a rien de mieux à faire que dormir ?


Quand il la vit enfin réveillée il se releva tout en passant sa main sur son front au niveau de l’impact un œil entrouvert.


-Je pense que je peux toujours rêver pour un peu plus d'amabilité…


-Pourquoi faire ?


Il dévia son regard ailleurs, assez blasé de son attitude qui ne changeait aucunement envers lui.


-Oublie…


-L'épée a bougée ou fait quelque chose ?


Il la regarda de coin de l'œil, légèrement curieux.


-Pourquoi bougerait-elle ?


-Parce qu'elle peut se transformer en armure. On m'a dit que les gars ont tenté de la porter mais ont tous finis dans mon état après quelques minutes d'utilisation ?


Il tourna son visage de l'autre côté en passant sa main dans sa nuque, de nouveau un peu blasé et avec un frisson qui lui parcourut le corps en repensant à l'état de ces pauvres hommes suite à l'essai de l'armure.


-Ah, ça, ouais...j'aurai préféré ne pas y assister...


Elle se laissa retomber contre son dossier en bois d'un soupir.


-Si on doit tuer un homme pour tenir dix minutes avec l'armure le tarif de l'heure va revenir cher.


-Je n'ose même pas parler de l'addition à la fin...


-Pourtant...il faut trouver un moyen...c'est notre seul arme véritablement valable.


Il s'adossa contre le mur en croisant les bras, prenant un air un peu plus sérieux. Après avoir vu dans quel état ils se retrouvaient après l'avoir essayé il n'y a plus foule pour tenter sa chance.


-Dans ce cas...je suis la dernière en lice. J'ai bien tenue une heure avec. Une fois rétablie je n'aurais qu’à la remettre en cas d'attaque. Ça ne me fait pas trop de dégâts internes.


Il répondit directement d'une voix sèche et presque autoritaire.


-Il en est hors de question. N'y pensez même pas.


-Si personne tient plus longtemps, y a pas à tergiverser.


-Ce n'est pas une raison. Vous ne pouvez pas vous permettre de mourir, et je ne peux pas me permettre de vous laisser mourir.


-Je ne fais pas en fonction de ta petite personne mais en fonction du groupe entier.


-Justement. Je ne dois certainement pas être le seul à penser la même chose.


-Je sais. Mais s’il n'y a pas d’autres moyens on n’a pas le choix.


Il baissa légèrement le visage d'un air réfléchi et résolu.*


-Il n'y a pas tout le monde qui a encore essayé l'armure.


-Ah ?


-Moi par exemple.


-Toi ? Et pourquoi tu ferais ça ?


Il rouvrit les yeux pour la regarder du coin de l'œil de ce même air sérieux.


-Vous l'avez bien dit vous-mêmes. On n'a pas le choix.


-Et alors ? Tu ne fais pas encore vraiment partit de notre groupe et tu ne sais rien de nous. Ce n'est pas parce que Anya t'a demandé de garder un œil sur celui-ci que tu dois te sentir obligé de le faire. Elle l'aurait dit à n’importe qui.


-Peut-être, vous devez avoir raison.


Il leva légèrement le visage vers le plafond pour le regarder. Il ne semblait pas vraiment plus stressé ou effrayé que cela quant à l'essai.


-Mais il n’empêche que c'est à moi qu'elle l'a dit.


-Bon, dans ce cas vas-y. tu me dirais le résultat.


Il la regarda à nouveau en clignant des yeux, un peu surpris par sa réponse.


-Alors vous me laissez l'essayer ?


-C'est pas comme si j'avais le choix. Si on veut s'en servir on doit trouver quelqu'un qui puisse la porter. Sinon à la prochaine attaque on sera encore vulnérable. Déjà que maintenant une grande partie des hommes est cloué au lit à cause de l'amure… Alors ne perd pas de tes.


-Bien.


D'un petit mouvement vers l'avant, il se décolla du mur pour se diriger vers la sortie de l'infirmerie. Il regardait devant lui d'un regard ferme et résolu, décidé à essayer à son tour cette mystérieuse armure qui cause tant de dégâts chez ses porteurs. Une fois qu'il fut sorti de l'infirmerie, il passa sa main dans ses cheveux, un peu embêté.


-Bon, où est-ce qu'ils l'ont mise déjà..?


Il entendit alors la voie de Makize derrière lui.


-Sur le toit crétin.


Il manqua de tomber à sa réflexion soudaine et cette petite insulte puis reprit l'équilibre en continuant de passer sa main dans ses cheveux, un peu blasé et gêné.


-Ah, c’est vrai…


Il poursuivit sa marche en direction des escaliers qu'il se mit à monter un par un, sortant du cadre de l'entrée de l'infirmerie.


Arrivé sur le toit, qui était couverts de bâches calfeutrés pour garder l'air et qui donnait au toit un air de laboratoire, l'épée était au centre de la pièce, posée sur une table avec quelques hommes qui la regardaient.


Lorsqu'il arriva sur le toit, dès qu'il posa son regard sur l'épée, pour une raison qui lui était inconnue, il ralentit son pas en ouvrant un peu plus les yeux. Encore une fois, il avait cette sensation étrange qu'il ne pouvait décrire, la sensation que l'on le regardait d'un endroit qu'il ne pouvait déterminer, ou plutôt qui lui paraissait trop insensé pour que ce soit la vérité.*


-(Encore cette sensation...)


Il fit un bref mouvement de tête pour se reprendre et reprit sa marche en direction du centre de la "pièce" sans perdre son objectif de vue en serrant le poing. Il ne voulait pas reculer aussi facilement.


-Je ne dois pas y penser.


-Ah, Basara.


-Tu viens tenter ta chance ?


Il continua son approche et s'arrêta devant les hommes calmement, pas le moins effrayé du monde, avec même un léger sourire.


-Que voulez-vous, il faut bien tôt ou tard que je tente ma chance.


-Vas-y si tu n'as pas peur.


-On reste là au cas où tu tombes comme les autres


-Il n'y a pas un truc que je dois faire en essayant de la contrôler ? J'entendais tout le monde dire quelque chose en la prenant mais de là où j'étais ce n'était pas vraiment compréhensible.


-Oui, tu dois la planter devant toi et prononcer "Incursio". Sa doit être son nom ou quelque chose comme ça.


Il prit un air plutôt sceptique voire comiquement blasé quant à cette particularité.*


-Une épée qui répond à son nom..? On se croirait dans un manga...


-Ahah, que veux-tu, c'est comme ça !


-Elle peut bien prononcer celui de ma femme tant qu'elle nous donne de quoi botter les fesses de l'Eire !


Il prit un sourire à l'encontre de l'homme, un peu plaisantin et taquin.


-Qui sait, peut-être qu'avec le nom de ta femme ça marchera mieux ?


-Bah, j'ai essayé mais sa marche moins ahah !


-Enfin…


Il se concentra sur l'épée et reprit sa détermination. A son tour, il allait se lancer. Il lia ses deux mains vers l'avant et étira ses doigts pour les faire craquer à la manière d'un échauffement. Par ailleurs, s'il voulait faire son essai à son tour, c'était pour vérifier une chose, une chose qu'il ressentait depuis sa première rencontre avec l'arme. Il avait également en tête une chose. Cet essai était crucial, et il pouvait sceller le futur du groupe ainsi que de la rébellion. Il le savait pertinemment et de ce fait, il ne pouvait échouer. En somme, tout reposait sur ses épaules. Les espoirs des hommes, des femmes, des enfants avec qui il vivait désormais et pour qui il allait se battre, tout comme il allait se battre en la mémoire de la jeune femme qui dans son dernier soupir lui a légué ses espoirs et ses attentes. Il était peut-être le sauveur de ce royaume qui est bien loin de ce qu'il laisse transparaître. Tout comme son père, il avait choisi sa voie.


-A nous deux.



Il fit quelques pas en avant supplémentaire pour s'approcher de l'artefact et s'arrêta devant. Il baisa un moment son visage pour l'observer, longuement. Ce sentiment d'être observé également ne le quittait pas, et, aussi proche d'elle, l'appel qu'il avait l’impression d'entendre se faisait plus distinct, sans que pour autant il y ait de mot. Après quelques secondes, il saisit le manche de l'épée pour la soulever. Immédiatement à son contact, il sentit une palpitation dans sa poitrine, de plus en plus forte et de plus en plus rapide. Encore une fois, on essayait de rentrer en communication avec lui, mais cette fois-ci directement avec son corps. Il y avait une autre présence, indescriptible mais qui faisait vibrer tout son corps. Malgré cela, il continua de se concentrer sur son action et se rappela de ce qu'avaient fait les autres hommes avant lui pour activer la lame.


-(Si je me souviens bien je dois la taper au sol...)



Il ferma les yeux un instant en prenant une légère inspiration. Au cours de ce bol d'air, il avait la sensation que quelque chose commençait à gagner son corps, une sorte d'énergie nouvelle qui lui traversait les veines. Cette présence commençait à s'immiscer en lui. Après avoir prit son inspiration, l'épée levée, il ouvrit grands les yeux pour aller frapper l'arme d'une grande force au sol en mentionnant haut et fort ce qui s'apparentait au nom de l'arme.


INCURSIO...!



Dès que la pointe de l'épée heurta le toit, une aura rouge surpuissante apparut autour du jeune homme, tout comme deux grandes chaînes qui sortirent avec tout autant de puissance de l'arme qui venait de s'ouvrir au niveau du début de la lame. A cause de ce flash, les hommes durent fermer leurs yeux et se protéger de leur bras pour ne pas recevoir quelque chose. Après que les deux chaînes virent leur ronde, dans une petite secousse qui se dispersa aux alentours, la transformation s'était effectuée. C'était maintenant à son tour de revêtir l'armure, et elle lui allait plutôt bien, même parfaitement bien si l'on prenait en cote les mensurations qui allaient de pair. C'est comme si l'armure s'était adaptée à son nouveau porteur comme on pouvait le voir avec son abdomen qui collait à la tenue. Tout comme l'avait fait quelques hommes auparavant, il portait sur les épaules cette mystérieuse armure intégrale d'un métal luisant si bien que l'on pouvait l'approcher de l'argent, avec sa cape blanche qui filait au vent dans son dos et ses deux lueurs jaunes qui s'échappaient du casque au niveau de la vue. Il se tenait droit, haut et fier.



Cependant, quand les hommes purent rouvrir les yeux, ils eurent l'occasion de voir quelque chose d’impressionnant, mais aussi de très effrayant et oppressant, qui n'était jamais arrivé à aucun autre essai. Outre la prestance du jeune homme équipé de l'artefact, derrière lui, ou plutôt autour de lui, comme s'il voulait l'englober ou le protéger, ils virent une silhouette des plus monstrueuses. Cette silhouette était celle d'un géant, d'un golem, ou plutôt d'un monstre. Un monstre qui portait la même tenue, la même armure, mais qui possédait quatre yeux rouges luminescents avec pour pupille une croix noire, exactement comme celle présente sur la pierre qui orne le début de la lame. Il avait la bouche, et même la gueule grande ouverte, avec de multiples crocs acérés et aiguisés, prêts à mordre et déchiqueter n’importe qui dans la seconde. N’importe qui, même son porteur. Avec ses deux grandes mains qui le cernait des deux côtés, le corps du monstre donnait l’impression de vouloir s’emparer du corps de Basara, bien qu'il ne le pouvait encore et montra son mécontentement, sa rage dans un puissant hurlement.*


-Qu-qu'est ce que c'est que ça ?!


-C'est énorme !!


Mais aussitôt, la bête disparut de la même manière qu'elle était apparue. Elle s'éclipsa en relâchant un grand courant d'air qui engendra une nouvelle secousse. Alors que notre héros était occupé à admirer son revêtement, il tourna son visage, ou plutôt son casque vers les hommes. Lui, il n'avait pas eu conscience de cette présence démoniaque qui le cernait.*


-Que se passe-t-il..? Quelque chose ne marche pas ?


-Y avait un truc énorme derrière toi !


-Un monstre !


Il commença à se retourner derrière lui pour regarder à son tour.


-Un monstre..?


Mais bien évidemment, il n'y vit rien, absolument rien. Ce constat le dérouta encore plus et le perdit. Il se retourna vers les hommes pour les regarder. On ne le voyait pas à cause du casque, mais il était grandement blasé.


-Vous êtes sûre que vous allez bien..?


-Bref...pour l'instant l'armure te va...


-Oui...c'est le principal....il faut que tu aille dans le wasteland maintenant.


Il pencha la tête légèrement sur le côté de curiosité.


-Que j'aille dans le...Pourquoi faire ?


-Pour voir si tu supportes bien l'armure pardi.

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