Between Two Worlds - Acte 1 : Prélude

Chapitre 19 : La 31ème Lieutenante des Conquérors

3144 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/01/2019 19:44

Pendant ce temps, le groupe était bel et bien tombé dans une mine creusée dans la montagne. Des parois travaillées, des panneaux et divers matériels de mineur tels que des pioches, pelles et brouettes étaient dispersés dans tous les sens. Cependant la mine possédait qu’un chemin et bien droit, il était impossible pour le trio de se battre. 


-J’espère que monsieur Solrus n’aura pas de problème… S’inquiéta Alicia


-Je pense qu’on ne devrait pas s’inquiéter pour lui, il sait ce qu’il fait, répondit Karu avec fermeté en essayant de se rassurant lui-même. D’ailleurs pourquoi tu as autant traîné, July ?



La sitkat ne répondit que par le silence, sans même adresser un regard au jeune homme l’ayant posé une question. Elle ouvrit la bouche un instant pour répondre par un mensonge mais quelque chose devant eux l’interrompit dans son élan pour répondre par autre chose. 


-Regardez ! Un grand chariot installé sur un rail ! Dit-elle en s’élançant vers ce dernier


-Mais Ju- 


-Cela ne doit pas être important Karu, dit Alicia calmement en posant une main sur l’épaule du jeune homme perplexe. Nous ferions mieux de faire vite.



Une fois avoir rejoint July qui était déjà arrivé près du fameux chariot, elle leur montra une pancarte vachement abîmée sur le sol dont l’écriture était à peine lisible : 


-Po*r les fain*ants !!! Montez dans ce ch**iot qui vous e**ènera à l’e*trée de la *** en moi** d’une se*ond* !!!-



Il y avait une ligne en plus en dessous de celle-ci mais elle était complètement incompréhensible. 


-Bon, si on veut se grouiller, il semble que ce chariot tombe à pic, dit Karu en essayant de mieux analyser la pancarte.



Les filles se précipitèrent à monter dans le chariot en question, le sol n’étant pas plat du tout, le poids fit basculer le véhicule vers l’avant peu à peu… 


-Monte vite sinon on va partir sans toi ! S’écria Alicia en direction de Karu. 


-Ah ?... Le jeune homme leva à nouveau sa tête et vit que le chariot commençait déjà à basculer. O-Oui, je viens ! Sauf que je n’ai pas pu totalement comprendre ce que disait la fin de la pancarte…



Au moment où ce dernier grimpa, le chariot continua à avancer mais de plus en plus vite. Le sol devenant de plus en plus une descente, digne d’un grand huit, le trio s’accrocha du mieux qu’ils peuvent pour ne pas tomber. La vitesse du chariot et le fait qu’il ne fut pas totalement stable faisait bien peur à July qui s’était totalement mis en boule. 


-Va falloir qu’on balance le poids du chariot lors des virages, mets-toi sur la droite, Alicia ! Ordonna Karu qui lui se penchait plus sur la gauche


-Très bien ! La châtaine s’exécuta en se mettant sur la droite, avec un large sourire sur le visage. C’est super ! tu devrais en profiter July ! 


-Je… Je hais les montagnes russes… Susurra la féline.



Quelque chose fit tilt dans la tête de Karu, avant de pouvoir comprendre quoi, ce dernier fut obligé de se concentrer sur son côté afin de pencher le chariot sur la gauche pour le virage qui suivait. Suite à cela, les virages s'enchaînèrent pendant plusieurs minutes et la galerie sembla plus ouvert, les parois furent moins proches au fur et à mesure et la pente fut moins raide. 

-Les murs en moins, c’est déjà plus rassurant… Souffla Alicia en passant la main sur le front


-Quand est-ce qu’on aura fini… Se plaignit July en s’accrochant difficilement pour sortir sa tête du chariot vers l’avant. Oh non… ! 


-Ah, tu te sens mieux July apparemment, fit remarquer Karu


-Regardez juste en face !!! S’écria July en pointant du doigt.



Karu et Alicia regardèrent à nouveau et attentivement ce qui se présentait à l’avant. Le rail semblait les mener vers un énorme trou, mais de quoi les rassurer, le rail en question était détruit à un passage… 


-C’est sûrement ça qui était écrit sur la pancarte ! Ce qui explique pourquoi il a été jeté ! S’exclama Karu


-Monsieur Solrus aurait pu nous prévenir de ça ! Paniqua Alicia cette fois-ci


-On est morts… Soupira July en se remettant en boule.



Tandis que le groupe semblait courir à leur perte, le chariot continua à déferler jusqu’au bout du rail incomplet, les faisant alors survoler par-dessus ce trou énorme en dessous d’eux. Seule Alicia garda la tête haute pour voir ce qui se passait, lui permettant de voir qu’il y avait un accès à l’autre bout. 


-Accrochez-vous bien, ça risque de secouer bien plus qu’avant à l’atterrissage ! S’écria Alicia toujours enthousiaste.



Quelques minutes après, dans l’auberge du village Snowell… 


-C…Combien de temps, je ne pourrais me déplacer normalement… Haleta Davis, toujours allongé au lit


-Ne t’en fais pas, à leur retour tu seras complètement rétabli. En ce moment même ils doivent être au sommet, donc aux côtés de-



Des bruits énormes venant de dehors interrompirent Nevel qui posait un nouveau torchon sur le front du Davis. Ce boucan était semblable à des arbres abattus tombant dans la neige, sauf qu’il y en avait tellement que l’on pouvait comparer cela à une avalanche ravageant tout sur son passage.


-Que se passe-t-il… ? Demanda le géant.



Nevel afficha une grande expression d’inquiétude, cela ne s’était jamais arrivé une chose pareille. Cette dernière se leva aussitôt et s’en alla en direction de l’entrée de l’auberge pour découvrir ce qu’il se passait dehors, mais à l’opposé de cette « avalanche », une voix répétant son nom sans cesse l’interpella. C’était Karu, July et Alicia qui courraient vers elle, tous plein de suie. 


-Qu’est-ce que vous faîtes là ?! Comment avez-vous fait pour revenir aussi vite ? S’exclama Nevel, très surprise


-On t’expliquera plus tard ! Nous devons tous partir d’ici ! S’empressa Karu. Les Conquéros vont arriver ici d’une minute à l’autre !



La fameuse « avalanche » s’approcha dangereusement de leur position, depuis l’entrée de l’auberge, le groupe pouvait voir les arbres tombés un par un. Quelque chose laissant beaucoup de traînée de neige s’approchait vraiment à toute vitesse. 


-… D’accord ! Cachons-nous dans le sous-sol de l’auberge, Karu, tu m’aideras à emmener Davis avec nous. 


-J’ai bien peur que nous ne puissions être aussi discret que nous le voulions… Souffla July en avançant vers l’auberge.



Chacun d’eux firent leur entrée, Nevel indiquant la porte du sous-sol, les filles s’y hâtèrent en premières pendant que Karu et leur hôte atteignirent l’étage afin de récupérer Davis, toujours mal en point et se déplaçant avec difficulté… 


Une fois les escaliers de l’étage descendu, plus aucun bruit se fit entendre de dehors. Un silence inquiétant s’installa, mais l’inquiétude ne devait pas les ralentir pour atteindre le sous-sol. Tant bien que mal, ils continuèrent cette fois-ci doucement pour ne pas faire de bruit. 


-Nous y sommes presque, tiens bon, Davis… Murmura Karu.



Sans crier gare, la façade avant de l’auberge se fit totalement détruire par une créature blanche qui semblait faire un pied voltige. La chose était grande, fine et possédait une forme à peu près humanoïde, une tête comme s’il portait un casque protégeant ses yeux d’un bleu luminescent et possédant plusieurs pics sur le corps. 


Dû à sa vitesse de projection contre le mur de l’auberge, il continua son envol jusque s’écraser contre le bar de Nevel qui fut totalement détruit par la créature. Sauf qu’elle se releva très vite et visa du regard Karu, toujours plein de suie.  


-Toi… Tu sens le vieux croûton… ! Dit la chose avec une once de folie.  


-C’est quoi ça ?! S’écria Nevel


-Je ne sais pas, assure toi d’amener Davis en lieu sûr, dit Karu de manière affirmée en mettant son bras entre elle et la chose à l’autre bout de la pièce.



À peine la blonde eût le temps de poser un pas après l’autre, la chose se précipita en effectuant un bond inattendu vers l’avant dans sa direction. Les réflexes de ces derniers ne pouvaient égaler la vitesse de leur agresseur… Sauf que le bond de ce dernier fut interrompu en plein vol par une personne en tenue noire ayant surgit du mur qu’elle avait détruit plus tôt.


Ils s’écrasèrent tous les deux contre le mur mais la créature fut en position de faiblesse étant donné que l’inconnue était sur lui.  


-Qu’est-ce que tu fais ?! S’excita la créature.



Sans un mot, la personne vêtue de noire fit apparaître un poignard d’un noir profond sortant rapidement de sa main et la planta en plein sur la nuque de sa proie qui disparut sur un rapide hurlement de douleur. Ce fut un soulagement pour le trio qui souffla un bon coup, mais Nevel se mit à scruter la silhouette comme si elle tentait de la reconnaître...  


-Oh ! C’est toi ! Que fais-tu dans les environs, ma jolie ? Demanda Nevel, enthousiaste de voir une personne familière.



Leur sauveuse se retourna en direction du trio, on pouvait à peine distinguer un sourire sous sa grande capuche noire, chose qui s’effaça directement à l’arrivée d’une autre de ces créatures blanches à forme humanoïde, cette fois-ci, elle était plus massive et rondelette.  


Celui-ci s’arrêta au niveau du mur défoncée en fixant la femme en noire. 


-Où est passé mon frère… ? Demanda la chose d’une voix étrangement calme.



La personne visée ne répondit pas et se mit face à ce dernier, comme si elle le défiait de tenter quoi que ce soit. 


-Une traîtresse… Dame Lem a bien raison de douter de vous, lieutenante. Je m’en vais donc rapporter ce que vous avez fait et lui confirmé ses doutes.




La créature se retourna tranquillement et se dirigea vers là d’où ils venaient, en direction de la forêt menant à la montagne. La lieutenante le rejoignit à toute vitesse en s’accrochant à son dos puis sortant à nouveau le même poignard qu’elle eut utilisé tantôt.  


-Dommage pour toi, tu étais utile qu’à être un moyen de locomotion pour descendre cette montagne… Tu ne risques pas de rapporter quoique ce soit ! Dit la femme avec fermeté.



Étant beaucoup trop lent, la créature ne put faire grand-chose pour faire descendre la traîtresse comme il l’appelle. Elle avait déjà planté son arme dans la nuque de celui-ci, le faisant tout aussi disparaître mais cette fois-ci sans hurlement.


Pendant qu’elle revenait calmement en direction de l’hôtel, les filles qui étaient déjà cachés dans le sous-sol eurent le temps de remonter et prendre connaissance de ce qui s’est passé. Mais à la vue de cette jeune femme, Alicia se crispa et se mit déjà en garde.


-Elle fait partie des Conquérors et est toute seule, on devrait pouvoir la battre ! 


-Non ! Ne faites pas ça ! S’écria Nevel après avoir déposé Davis sur un canapé, aidé de Karu. Elle est certes dans leurs rangs, mais elle est très gentille et est de notre côté ! 


-Qu’est-ce qui te fait dire ça ? Peut-être qu’elle vous a aidé pour juste pour nous piéger par la suite, ajouta July en créant une petite flamme dans sa main.



La capuchonnée revint au niveau de l’auberge en restant près du mur détruit, remarquant la tension qu’il y avait à l’intérieur, elle pensait qu’il était plus préférable de rester à une certaine distance pour ne pas brusquer les choses. Cette dernière prit donc la parole pour appuyer les propos de Nevel. 


-Je vous confirme que je suis bel et bien dans votre camp. Vous rassurant même que Rehnord va très bien, il sera seulement emmené au palais car il a essayé de vous dissimuler. 


-C’est donc ce qui s’est passé… Susurra Nevel. Nous pouvons que la croire ! 


-Et c’était quoi ces choses qui semblaient à tout prix nous éliminer ?! S’énerva July


-Ce sont des démons de magie fabriqués par Lem, une des préceptes et commandante des Conquérors. Cette excentrique s’amuse à manipuler la nature même de son propre pouvoir au point de subir des conséquences déraisonnables…



Plus personne n’osa dire quoi que ce soit suite à cette information. Ceux connaissant les principes de la magie dans ce monde comprirent à quel point Lem était une personne déraisonnable, mais pour Karu qui n’était pas du tout familier à ça, il percevait cette dernière comme une scientifique folle qu’on pouvait voir dans les séries télévisées. 


-Bref, reprit-elle parole. Le temps presse et je suis surtout venu ici pour te voir, toi, Ruka Lorens !



Le ton haussé avec le doigt pointé vers lui, cet air strict et droit résonna en Karu, cela lui a fait bien plus d’effet que ce que pouvait imaginer les autres dans la même pièce. Toutes le regardèrent ainsi que Davis depuis son canapé. 


-Moi ? Mais pourquoi tu souhaites me parler ? Et comment tu connais mon véritable nom ?! 


-Et c’est reparti… Soupira Alicia en allant pousser doucement Karu. Vas-y avant que tu me donnes des migraines avec tes questions. 


-Elle a raison, si Nevel dit qu’on peut lui faire confiance, tu peux y aller tranquillement, ajouta July en le poussant à son tour.



Ils entendirent un murmure dans un coin de la pièce, cela venait du canapé. Davis tentait de dire quelque chose mais n’ayant pas une voix portante de base, alors étant malade il était peu probable de comprendre le moindre mot. Karu hocha simplement de la tête comme s’il avait tout saisi. 


-D’accord, d’accord… Je vous suis madame euh… C’est quoi votre ton nom ?



Cette dernière ne répondit pas à sa question et se dirigea déjà en direction de la forêt, laissant Karu la suivre s’il souhaitait réellement des réponses, chose qu’il fit sans attendre en accourant. 


Une fois la forêt atteinte au-delà des limites du village, la capuchonnée s’arrêta face à un tronc d’arbre sans feuillage qui fut renversé durant sa descente avec les démons. 


Le silence commençait à devenir lourd, au point où Karu allait s’exprimer sauf que cette dernière le fit avant lui. 


- « Vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure » … Même au-delà des frontières de l’espace-temps, hein… 


-Quoi ? Mais non, ce n'est pas possible… !



Une image apparut à ce même moment dans la tête de Karu. Un souvenir insignifiant mais qui refit surface brutalement suite à cette citation de la conquéror. Le jeune homme se souvint par le passé d’avoir aidé sa sœur, à faire un exposé sur un poète 20ème siècle. Une fois terminée, une immense banderole fut exposée au CDI de leur école avec cette citation précise qui avait plu à Amélys. 


Sauf que ce ne fut pas simplement la citation qui l’avait forcé à se remémorer, mais surtout le ton qu’avait pris la femme en face de lui. Une voix aussi familière qu’il n’avait pas entendue depuis très longtemps, une fois tranquille avec elle, il lui était possible de mieux la cerner.


Avant même de pouvoir dire quelque chose, la conquéror se retourna subitement et se rua vers Karu en enlevant sa capuche qui laisse ses cheveux ébènes retombé et montrant ses yeux bruns. Elle lui fit ainsi une énorme accolade sans même qu’il puisse réagir. 


-Ruka… Tu m’as tellement manqué… Je suis si désolée !...



Comprenant enfin l’identité de cette personne, Karu fut sous le choc de la revoir ici, au point de ne pouvoir refermer l’accolade. Ses yeux étaient grandes ouvertures et fixaient droit devant lui, n’osant pas poser le regard sur elle. 


-Je… Amélys ?... C’est réellement toi… ?



Pas la peine d’attendre une réponse pour comprendre que c’était bien elle. La respiration s’accéléra et les larmes montèrent en lui, serrant finalement à son tour Amélys, le plus fort possible. Il n’était pas le seul à être dans cet état, sa sœur aussi l’était.


-Trois ans… Reprit le frère. Trois longues années que vous m’avez laissés seul… Maman n’est… Plus même- 


-Je sais, l’interrompit la sœur. Et j’en suis désolée… Tout est de ma faute… Jamais j’aurais souhaité que ça se passe ainsi…



L’accolade prit doucement fin et l’ébène se dirigea vers le tronc d’arbre, s’asseyant dessus puis suivit de Karu qui s’y installa à son tour. Tous deux eurent les yeux rouges et gonflés, comme à leur habitude, quand l’un pleurait, l’autre ne cherchait pas chercher à croiser son regard. 


-Amélys… Que s’est-il passé ? Où étais-tu passé durant ces trois dernières années ? Et pourquoi es-tu ici, dans le camp des Conquérors ?!



Elle tourna un peu sa tête à l’opposé de Karu, le fait de devoir lui donner des réponses à ses questions demandait des efforts certains. Tandis que le jeune homme avait toujours la tête baissée. 


-Je vais te raconter du mieux que je peux… Dit-elle en cherchant à prendre un ton normal. Mais le temps presse et va falloir qu’on se sépare à nouveau une fois terminer !...

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